jeudi 12 janvier 2023

Quelques réflexions (personnelles) d'un retraité...

Les retraités seraient donc une CHARGE pour l'Etat avec un budget déficitaire qu'il faudrait équilibrer en changeant le nombre d'années où on pourrait en bénéficier (âge légal du départ à la retraite) et en abaissant le montant de la pension en allongeant les années de cotisation (de trimestres salariés). 

Les retraités ne rapportent plus rien à l'Etat.

C'est ce qu'on entend, c'est peut-être même rentré dans la tête de la plupart des gens.

Oui, mais voilà.

La richesse d'un pays est crée par le travail des gens. Ces gens cotisent toute leur vie de salarié-e pour leur retraite (future), pour la prise en charge de leur santé, pour les services publics (école, transport, justice, ….). Le système mutualisé français est ainsi fait que une génération paye la retraite de celle d'avant, que la participation de chacun selon ses revenus permette une égalité de traitement. C'est Ambroise Croizat, ministre des travailleurs , qui le met en place au lendemain de la fin de le deuxième guerre mondiale en application du programme du Conseil National de la Résistance. Ce droit et pension de la retraite est une juste reconnaissance de ce que chacun-e a apporté au pays pendant de longues années avec la perspective d'un autre moment de vie à un certain âge.

Il n'y a pas à remettre en cause ce droit dans un pays riche et encore moins l'amoindrir pour équilibrer des dépenses autres.


Les cotisations sociales étaient retenues sur le salaire des salariés plus une part patronale. Lorsque l'industrie, les entreprises se sont robotisées, informatisées, la masse des salariés a diminué et l'éventuel manque à gagner n'a pas été répercuté par l'imposition d'une part des bénéfices de l'entreprise dont la part patronale sur les salariés avait diminué (puisque robotisée-informatisée).

Aucun gouvernement jusque là n'a revu ce dispositif. On continue sans pointer le doigt sur ce qu'il faut changer : le reéquilibrage des cotisations patronales basées sur les bénéfices plutôt que sur le nombre de salariés employés. Mais aujourd'hui, on ne touche pas aux entreprises, ni aux actionnaires : ça c'est un choix politique, idéologique.


Les retraités ne sont pas une charge pour l'Etat et un frein économique. Nous continuons à payer les cotisations sociales, selon le montant de la pension, on continue à payer des impôts pour certains, on achète des biens de consommation, on fait travailler des artisans, on vit, on sort, on paye les TVA, nos dépenses rentrent dans le système économique du pays. Nos actions bénévoles aussi participent à la vie et au bien-être du pays. La partage de nos savoirs-faire sont une richesse à ne pas perdre. Nos expériences aident à l'éveil des consciences et au devoir de mémoire.


Le système mutualisé des retraites et les retraités montrés du doigt et causes d'un déficit budgétaire, un danger pour le pays, tout cela est juste un leurre pour tourner la tête. Car on voit bien se profiler dans ce système mondialisé et financier, que l'objectif est de privatiser les services publics, de favoriser les « mutuelles »-assurances privées, les fonds de pension, privatiser-rentabiliser les services de soins-hopitaux, de ….


Alors oui, ne nous laissons pas aller à ces arguments fallacieux, « diviser pour régner » on connaît, mais ça ne prend plus. Jeunes, actifs, vieux, ne laissons pas ce système mortifère tuer ce qui doit nous unir : pouvoir vivre dignement jusqu'à la fin de vie.

 


 

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