lundi 13 juin 2022

LE CHANGEMENT PAR LES URNES

Ce soir du 10 avril, ma déception était profonde. Le roi Macron -start up nation- avait réussi sa stratégie : se retrouver avec La Pen au deuxième tour, ticket gagnant.

La démocratie était une fois encore si visiblement mise à mal. Le peuple-citoyen, qui n'a que le bulletin de vote pour s'exprimer, s'abstient de plus en plus et est envahi massivement au quotidien par les médias qui sont devenus les outils de la propagande concentrés dans les mains de quelques riches oligarques. Les partis politiques sont disséminés dans leurs égos et l'entre-soi.

J'ai vécu un mai-68, j'ai vécu un mai 1981 où les espoirs (et rêves) d'un monde meilleur étaient présents, par les mouvements de rue et par les urnes. En ce mois d'avril 2022, cet espoir était ravivé et j'en veux depuis des semaines à mes compères militants verts et pc de ne pas avoir compris que l'enjeu, leur responsabilité, dépassaient le « jeu égotique » de leurs chapelles où la lumière vacillait.

L'intelligence d'un rassemblement arrivait tardivement pour un troisième tour -l'élection législative de juin- où l'élection d'un groupe parlementaire important de députés nupes pourrait bloquer, atténuer les décisions et le projet d'un président jupitérien, seul maître à bord. Ce projet dépasse les préoccupations des « gens ». On a bien compris que c'est l'argent, l'économie de l'exploitation des ressources naturelles et la surconsommation de produits éphémères qui sont l'objectif premier des dirigeants d'aujourd'hui, cette caste des patrons d'entreprises multinationales du forum annuel de Davos qui dictent les chemins et les règles aux dirigeants politiques des pays ...accompagnés (surveillés, contrôlés!) par des cabinets de conseil !


Quand on met en perspective trois « concepts » en œuvre en ce début de vingt-et-unième siècle, peut-être est-il plus facile de comprendre cet im-monde. Souveraineté, mondialisation, démocratie. Faire croire que les trois peuvent cohabiter est un leurre, un mensonge pour la façade, de belles paroles, des promesses hypocrites, un cynisme obscène, une tromperie qui dérive vers la manipulation de masse.

Démocratie et souveraineté ne peuvent être mondialisées. Mondialisation et démocratie ne peuvent être souveraines (« ordre mondial »). Souveraineté et mondialisation ne peuvent être démocratiques.

Si un Etat veut rester souverain, il doit abandonner la mondialisation (le cauchemar des multinationales) ou il doit abandonner la démocratie.

Quand on comprend, qu'on intègre cela, alors toutes les libertés qui s'étiolent au nom de la sécurité, de la santé prennent une autre couleur. La numérisation de notre quotidien ne ressemble plus à une facilitation, mais plus à du contrôle permanent. La dégénérescence culturelle accomplit le reste de la soumission et la répression policière de tout mouvement de protestation renforce le sentiment d'impuissance.

La démocratie s'est développée parallèlement à l'industrialisation au travers de la construction des règles encadrant le travail. Ce n'est pas anodin que ces lois travail soient remises en question en permanence, tout comme les retraites, puisque c'est la force du travail qui produit la richesse ... financière.

Il ne faut pas oublier que la démocratie est née en Grèce il y a très, très, très longtemps. Elle consistait à ce que le conseil, qui régissait la vie des gens, soit composé de personnes tirées au sort parmi la population et pour une durée donnée.


 

Aujourd'hui, on est bien loin d'une représentation proportionnelle, d'élus tirés au sort pour une durée de mandat limité. Quand on voit le spectacle lamentable de ces politiciens devenus professionnels au sens où ils ne veulent plus lâcher ces postes rémunérés - qu'ils marchandent des accords par des jeux pervers de chaises musicales pour les conserver -, on comprend la déliquescence de confiance et l'abstention massive aux diverses élections.

Les changements, les révolutions (sous différentes formes), sont toujours venus de minorités agissantes. Cela peut se produire par les urnes dans une démocratie ou par des mouvements de contestation.

Sommes-nous encore dans une démocratie ? La question est posée, fortement au vu des dernières années et de ce qu'on voit se passer. 

Donnez-moi des exemples pour que je puisse encore y croire ?

 


 

lundi 13 juin 2022 

Au lendemain du premier tour de l'élection Législative 2022

Première constatation à répétition : la démocratie va mal, la confiance de crédit apportée aux candidat-e-s politiques est au plus bas avec un taux d'abstention de près de 54% en Alsace.

Ce qui veut dire qu'il faut relativiser les résultats des votes et se dire que c'est loin d'être une adhésion collective que d'être élu-e.


Deuxième constatation en rappel : nous sommes en Alsace, terre du légalisme et du conformisme, terre de la droite républicaine, gaulliste mais qui est de plus en plus perdue politiquement puisque en territoires ruraux les racistes d'exclusion du FN-RN font toujours des scores élevés, pourtant sans population ciblée présente !!! Vote de rejet, de protestation, essentiellement donc.


Troisième constatation : en 2017, sur les 15 députés (9 dans le Bas-Rhin-67 et 6 dans le Haut-Rhin-68) il y avait 14 hommes et 1 femme , 8 LR (Les Républicains) 6 LREM (parti Macron) 1 divers droite

En 2022, au terme du premier tour, aucun élu, des ballottages partout avec encore en lice :

4 LR 13 LREM (aujourd'hui Ensemble Renaissance Horizons) 8 RN (ex-Front National) et

5 NUPES (gauche rassemblée Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale)

Ce qui veut dire que LR a quasi disparu du paysage alsacien, que la NUPES peut gagner 4 voire 5 postes de députés (dans les villes Strasbourg 4 - Mulhouse 1), et que dans les zones rurales ce seront des deuxièmes tours quasiment que LREM – RN (dans le Haut-Rhin, plutôt LREM-LR).


Dans ma 6ème circonscription du Bas-Rhin qui était avant LR (Furst-Meyer) c'est la "dynastie" Morel qui pointe son nom avec la fille (après la mère-maire) qui affrontera facilement son concurrent RN. C'est la stratégie de la présidentielle reportée en région et qui sera donc sans surprise puisque peu importe le nombre de voix au deuxième tour, il faut être en tête, c'est tout, même si cela ne représente que 1 électeur sur 3....et que l'abstention gonflera encore plus, de façon drastique. Mais cela est à peine évoqué dans une démocratie qui n'en a plus que le nom. Il est évident que les déclarations-promesses des candidat-e-s LREM-ensemble-renaissance-horizons-modem ne sont que des paroles dans l'air du temps car ils-elles n'auront pas à les défendre puisqu'ils-elles ne portent pas un mandat des électeurs-électrices, mais sont les éxécutant-e-s de ce que leur dictera le boss-roi qui leur a fait signer une charte d’allégeance (et non d'un accord sur un projet-un programme) avant de les nommer candidat-e-s. C'est avec une démocratie de ce type que les gens s'éloignent des urnes et ne croient plus à la politique de ces carriéristes bien rémunérés aux égos démesurés qui viendront nous faire la leçon en s'imaginant avoir un pouvoir absolu.

Mais les résistances existent, ne sont pas forcément visibles car elles ne s'investissent plus dans ces processus électoraux biaisés d'un autre siècle.

 


 


DERNIER ROUND pour ramener du débat et du pouvoir à l'ASSEMBLEE NATIONALE

Dimanche prochain (19 juin), au soir du deuxième tour, il n'y aura que très peu de changements en Alsace, mais par contre au niveau national, le parti présidentiel avec son bilan des 5 années passées n'aura plus une majorité absolue. Il aura à faire avec une opposition très forte qui devrait bloquer les réformes antisociales en cours et le lobbying anti-environnemental de la caste du roi Macron qui est devenu bien muet de découvrir une France qu'il ne connaît pas.

470 candidat-e-s député-e-s NUPES sont en ballottage  (sur 577 circonscriptions) ce qui laisse entrevoir pas mal de "surprises" même si la campagne médiatique de propagande va peser sur les "esprits" malléables.

5 député-e-s seulement ont été élu-e-s dès le premier tour : 4 nupes et 1 lrem-ensemble-renaissance.

C'est un signe...Le ras-le-bol se traduira-t-il dans les urnes ou dans l'abstention ?

à suivre....

L'avenir n'est pas écrit





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