Mais favoriser encore plus la facilité de licencier, précariser encore plus les règles, permettre sans indemnisation de dépasser largement les quotas d'heures de travail, et tout le reste de l'arsenal, qui eut crû il y a quatre ans que on en arriverait là avec ce gouvernement. Bon, au bout de deux ans certes, on avait quasiment compris...
Quels sont les soutiens de ce gouvernement “socialiste” : la Droite et le Medef !!! Mais ça ne leur suffit pas encore : on entend en plus un ancien premier ministre dire qu'il votera ce texte et qu'il faudrait aller encore plus loin. Et on entend aussi le même jour l'ancien président dire que s'il est ré-élu, il supprimerait des centaines de milliers de fonctionnaires. Et puis les éditorialistes qui en rajoutent une dose dans les médias de propagande en affirmant que c'est une liberté que de permettre à un enseignant au bout de dix ans de changer et d'aller dans le privé puisqu'il sera “fatigué” (C. Barbier-BFMTV) ! Bref, on aurait des fonctionnaires avec des contrats décénaux, puis ouste...
Tous ces faux-culs de droite, ces anciens ministres,présidents, ne disent pas pourquoi ils n'ont pas fait cela quand ils étaient aux manettes pendant des années avec tous les pouvoirs. Ils jouissent de trouver des collègues de l'ENA et des grandes écoles qui font le sale boulot à leur place puisqu'ils espèrent revenir dans les palais de cette République du siècle dernier qui ressemble de plus en plus à une royauté...si peu parlementaire (mais on a les élu-e-s que l'on mérite) !
Et puis, le plus scandaleux et le plus violent est de voir ce gouvernement élu contre une politique et son président hypernerveux, qui portait pour certain-e-s l'espoir d'un changement de cap, voir ce gouvernement qui se disait “de gauche” faire une politique encore pire quelque part que le précédent, en reniant toutes ses promesses les plus fortes. Lorsque ce gouvernement se targue encore de s'appeler “de gauche” nous sommes là dans une usurpation démesurée qui montre le degré de docilité d'un pays, assommé par ce qu'il voit, soumis à la peur du lendemain.
Mais quand on est en bas et qu'on n'a plus peur de perdre plus, la révolte peut être virulente.
Depuis longtemps, on n' a plus vu syndicats/société civile et étudiant-e-s/lycéen-ne-s dans la rue ensemble et cela change la donne. On sait bien que les professionnels de la politique se disent que s'ils tiennent jusqu'à Pâques sans dégâts, c'est bon car après c'est période d'examens et qu'en plus, il suffit d'apprivoiser comme d'habitude la CFDT pour atténuer la grogne syndicale en marginalisant CGT-FO-Sud solidaire...l'UNEF et la FIDL étant des fiefs des apprentis jeunes socialistes !
Oui mais ces calculs, ces schémas datent du siècle dernier, qui dit que ça se passera éternellement comme cela.
Quand la jeunesse est dans la rue (et en masse) le gouvernement (tremble et )...est foutu !
On ne connait pas assez notre force et notre capacité à se mobiliser très vite et en nombre.
L'épisode suivant sera jeudi prochain (17 mars).
Bien sûr, comme je le disais dans une chronique précédente, la campagne électorale des Présidentielles et Législatives du printemps 2017 a commencé. On le sent bien et ces mobilisations de masse en sont les prémisses car après l'été, on y rentrera en plein et il n'y aura plus de votes de lois pendant des mois.
Et c'est quoi, les perspectives ? Droite (LR-Centre) / Gauche (PS) n'ont plus d'avenir. Sarkozy qui annonce la fin des fonctionnaires s'est remis à la traîne du FN et Hollande/Valls sont grillés. Fillon ou Juppé (qui veulent se refaire une virginité), on sourit. Marine qui défend les animaux avec un député Collard pro-corrida, on ne compte même plus les contradictions énormes entre paroles et faits. Et puis, Mélenchon qui souhaite refaire le coup de 2012 en mieux, qui sait ? Mais il va falloir lui aussi se débarrasser de ces oripaux d'ex-PS et de ses aversions germaniques.
Je n'ai pas encore entendu ce qui est aussi un scénario possible tel que je l'évoque souvent : une abstention énorme qui créerait une crise institutionnelle.
Plus on va se rapprocher cet automne de l'échéance électorale et plus cette hypothèse sera reprise sans aucun doute car ce gouvernement a cassé l'alternance c'est à dire que dans la pensée commune aujourd'hui, droite et gauche, c'est la même politique.
Alors ? Croire au FN est un leurre (il suffit d'écouter les déclarations contradictoires, de lire leur programme), espérer en un Mélenchon (et les frondeurs PS !) c'est méfiance. Méfiance car on s'est fait avoir et on ne veut plus cela encore une fois. Alors ?
Une crise institutionnelle, c'est “qu'ils dégagent tous”, c'est revoir les institutions de la Vème République et passer à une 6ème République, rebattre les cartes sur les pouvoirs parlementaires, changer le personnel politique et leur fonctionnement. Les exemples autour de nous ne manquent pas pour avoir un éventail de possibilités.
Et pour retrouver une démocratie représentative et horizontale, plus de cumul de mandats, le passage au tirage au sort pour les représentant-e-s, des frais limités, des émoluments normaux, etc...etc...
Oui, dans le titre de cette chronique, je mets “déchéance” deux fois, mais on pourrait dire que nous sommes vraiment dans la déchéance de la politique politicienne qui est au bout de son cycle comme le capitalisme. Mais ce n'est pas une fin puisque l'évolution ne s'arrête jamais, que l'avenir n'est pas écrit.
Alors, construire l'espoir n'est pas un leurre, mais un cheminement qui est déjà en cours, à un autre niveau, sur des territoires qui avaient été abandonnés, et dont les signes sont de plus en plus visibles
et ...contagieux !
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