Il y a encore des sceptiques qui pensent "le nucléaire ou la bougie" ou qui imaginent impossible une sortie du nucléaire rapide ou encore qui opposent les pertes d'emplois comme argument contre. Bien sûr, la réalité des faits donne des réponses à tous ces arguments contre la sortie du nucléaire.
Les 54 réacteurs japonais - le Japon est un pays de haute technologie et obsédé par la sécurité - produisaient 30% de l'électricité du pays il y a encore 1 an. Le 11 mars 2011, un raz de marée suite à un tremblement de terre a remis en cause cette politique énergétique. Fin avril 2012, un an après ce drame, les 2 derniers réacteurs nucléaires japonais seront à l'arrêt et le Japon rejoindra les pays sans électricité nucléaire. La consommation électrique du pays a diminué de plus de 15 % en un an également et la production a été reconverti pour l'instant, en attendant le développement massif des énergies renouvelables, dans des centrales au fioul, au gaz et au charbon avec une facture énergétique qui a augmenté de 37 %. Je sais ce que vont dire les inconditionnels qui opposent réchauffement climatique, CO2 et nucléaire. Mais à ceux-là, il faut aussi rétorquer que les gisements d'uranium sont réduits et épuisables rapidement quant à l'exploitation des mines, elle se fait dans des conditions sanitaires très dangereuses et déplorables pour les mineurs. L'estimation du coût de la catastrophe nucléaire du Japon est de 300 milliards de dollars, la durée prévue pour le démantèlement de Fukushima est de 40 ans au moins. Des zones entières seront invivables pendant des centaines d'années. L'Allemagne, l'Italie, la Suisse, la Belgique pour ne citer que des pays européens ont toutes décidées de sortir du nucléaire en réduisant leur consommation et en développant les énergies renouvelables. Les Etats-Unis font décliner la part nucléaire, la Chine a prévu un développement considérable de l'éolien et autres énergies vertes. Sept pays sont encore résolument dans le nucléaire : France, Grande Bretagne, Suède, Russie, Canada, Ukraine, Corée du Sud. La Chine, l'Inde, les Etats-Unis s'interrogent...La production électrique (et cogénération, hors grands barrages hydrauliques) par énergies renouvelables approche les 20 % au niveau mondial avec une courbe résolument ascendante alors qu'en même temps, la contribution du nucléaire s'est affaissée à 13 %.
Lire l'excellent article dans POLITIS N°1192 du 1er mars "l'après-nucléaire a commencé"
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