vendredi 10 février 2012

NUCLEAIRE NON MERCI


Ce jeudi 9 février, Nicolas Sarkozy est venu faire une fois de plus la promotion du nucléaire à Fessenheim arguant toujours et encore de l'indépendance énergétique et peu chère, d'une énergie sûre et pas polluante. Balayons une fois pour toutes ces arguments fallacieux.
1. Indépendance : les ressources en uranium pour faire tourner les centrales sont toutes dans des pays étrangers (Niger, Canada, etc...) et exploitées dans des conditions sanitaires et environnementales déplorables. Elles ne sont pas plus durables puisque les gisements sont limités.
En plus , dans des périodes de froid avec un parc de chauffage électrique énorme, la France importe de l'électricité entre autres de l'Allemagne qui sort du nucléaire. D'ailleurs,  ce me jeudi 9 février, une information fausse a circulé dans les médias que l'Allemagne remettait en activité deux centrales nucléaires pour produire de l'électricité en cas de besoin. Propagande ? Elle utilise dans ce cas des centrales au charbon ou au fuel.
2. Energie sûre : dans un pays technologiquement aussi avancé que le Japon, on a vu ce que sûr veut dire. Sarkozy veut ignorer Fukushima pour continuer à essayer de vendre des centrales nucléaires à la Chine et à l'Inde. Le japon a aujourd'hui, en 1 an, fermé ou mis à l'arrêt TOUTES ses centrales nucléaires en faisant des économies de consommation importante. Sûre ? Quand on parle des déchets nucléaires polluants pendant des milliers d'années, peut-on parler d'une industrie sûre. Le rejet de CO2 utilisé par la propagande française est un leurre environnemental pour ne pas parler des déchets radioactifs.
3. Energie peu chère : si on inclut le démantèlement des 54 centrales nucléaires dans le coût, le prix de l'électricité ne sera plus du tout le même.
Et concernant l'emploi : aujourd'hui la maintenance est surtout faite sur des contrats intérimaires et le démantèlement donnera de l'emploi pour des dizaines d'années, de même que le développement des énergies renouvelables et l'isolation des bâtiments entre autres.

A l'opposé de Nicolas Sarkozy qui défend l'idée d'un avenir pour l'énergie nucléaire, Jacques Muller, maire EELV de Wattwiller-68, ex-sénateur, fait valoir que la sortie du nucléaire et la transition énergétique sont créatrices d'emplois.  «La Cour des Comptes a brisé le mythe de la rentabilité du courant nucléaire et de la relance de la filière : elle prévoit le doublement d’ici dix ans du coût de la maintenance et un besoin de financement de 55 milliards d’euros pour construire les onze EPR qui devraient remplacer les centrales en fin de vie. Ainsi le nucléaire apparaît comme la seule filière industrielle qui voit ses coûts augmenter avec les progrès technologiques ! Et ces considérations ne prennent pas en compte le traitement des déchets ni le démantèlement des centrales dont les coûts avancés par EDF n’ont pas été validés par la Cour en raison de «fortes incertitudes». Au final, la filière nucléaire s’avère une impasse sur le plan économique et de l’emploi : en témoignent ses 100 000 emplois (selon la Société française de l’énergie nucléaire) en diminution, face aux 340 000 des filières des énergies renouvelables en Allemagne, qui continuent d’exploser.

Fessenheim, site pilote pour les technologies du démantèlement     Bâtir l’avenir ? Certainement pas en continuant de raisonner en termes de grandes filières industrielles monopolistiques telles que les mines, la sidérurgie, le nucléaire etc., mais en changeant de paradigme industriel : l’avenir n’est plus dans ces colosses aux pieds d’argile structurellement incapables de s’adapter aux mutations. Il est dans les PME performantes capables d’innover et de mailler le territoire de leurs activités diversifiées liées à la transition énergétique, c’est-à-dire le développement des énergies renouvelables et des économies d’énergie créatrices d’emplois qualifiés… qui concernent également le démantèlement inéluctable des sites nucléaires, une technologie aujourd’hui non maîtrisée. Dans ce contexte, réinvestir dans la centrale nucléaire de Fessenheim irait à l’encontre d’une politique de développement des filières énergétiques d’avenir, donc renouvelables. Ce serait s’inscrire dans ce conservatisme énergétique nucléaire qui prévaut dans notre pays depuis des décennies et se traduit depuis 2004 par le creusement du déficit commercial en électricité avec nos voisins allemands, que le grand froid met cruellement en évidence. Bâtir l’avenir énergétique et créer des emplois qualifiés et durables dans le secteur de l’énergie, y compris à Fessenheim, commence par fermer la plus vieille centrale française pour en faire un site pilote de recherche/développement afin d’acquérir les technologies du démantèlement plutôt que de devoir un jour les importer. Commençons par l’Alsace la sortie programmée du nucléaire, ne restons pas à quai alors que nos voisins sont montés dans le train du développement énergétique soutenable !» (DNA -9 février 2012)

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