jeudi 26 juillet 2018

REPUBLIQUE et ROYAUTE : argent, pouvoir, sexe

La France a longtemps hésité et n’est toujours pas prête à passer à une 6ème République qui mettrait l’organisation et la gouvernance du pays au diapason du XXIème siècle. On en est très loin...penchant plutôt à un retour de l’empereur qu’à un régime parlementaire.



L’histoire de la République Française n’est pas si vieille que cela : 226 ans puisque la royauté a été abolie en 1792. Le 22 septembre de cette année-là, c’est l’an 1 de la République Française...après la Convention, le Directoire, le Consulat. Mais cette identité politique n’a pas été constante puisque les soubresauts d’un pouvoir absolu ont toujours existé. En 1804, Napoléon Bonaparte 1er se déclare « empereur des Français » et la République devient l’Empire. En 1848, sous la 2ème République, rebelote, Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon 1er, se fait proclamer « empereur » en 1851. Ce n’est qu’en 1871 que l’on retrouve la 3ème République en pleine guerre franco-allemande et ce jusqu’en 1940.
1940-1944  Pétain est chef de l’État Français, puis de 44 à 46, De Gaulle est président du gouvernement provisoire. De 1946 à 1958, c’est la 4ème République avec Auriol, puis Coty comme présidents.
Et depuis 1958, c’est la 5ème République avec comme présidents successifs 34 années de gouvernement UDR/UMP et 19 années de gouvernement PS :
1959-1969   De Gaulle                   UDR
1969-1974   Pompidou                   UDR
1974-1981   Giscard d’Estaing       UDF
1981-1995   Mitterand                    PS
1995-2007   Chirac                         RPR-UMP
2007-2012   Sarkozy                        UMP
2012-2017   Hollande                     PS
2017-…..     Macron                       LREM
La 5ème République a donc des institutions vieilles de 60 ans mais qui semblent très bien convenir au nouveau « roi de France », Emmanuel Macron qui pourtant veut se donner une image de modernité en se faisant passer pour un chef d’entreprise…

Mais les contenus ont bien changé. D’une république sociale consignée dans le programme du Conseil National de la Résistance au lendemain de la deuxième guerre mondiale et qui instaurait la nationalisation des banques et l’instauration des services publics, à la « république » de Macron avec son programme libéral et financier en opposition complète avec le programme issu de la Résistance, il y a un fossé qui a coupé le pays en deux ou l’a complètement fait éclater. Il faut être aveugle pour ne pas le voir, le sentir...Ce n’est pas un régime parlementaire qu’on a sur le papier qui est une réalité, mais plutôt un Emmanuel 1er et un parlement qui ne fait que se plier et signer comme un seul homme aux ordres du patron. Nous sommes de retour sous une royauté qui ne dit pas son nom. Bien sûr, finies les perruques et les quadrilles mondaines à Versailles, mais ce ne sont que les costumes et le contenu du commerce qui ont changé, le pouvoir est redevenu absolu aux mains d’une seule personne et en 2018, ce n’est pas pour autant rassurant quand on voit la main-mise d’une certaine caste sur l’ensemble de la planète.



Alors, d’un côté on a les cinquante ans de mai 68 qui fut  un changement important pour le monde ouvrier -qui y a gagné pas mal- et pour l’évolution des mœurs, du poids de la morale et du conformisme et de l’autre côté, on a ce pays sous une chape économique du chantage au travail qui précarise le tout et insuffle la crainte au quotidien. On voit le chemin en 50-60 ans et on ne peut guère parler d’évolution positive politique en France. Bien au contraire. On a l’impression d’un retour en arrière, une gouvernance monarchique qui se cache derrière des allures de modernité !!!


Et au bout d’à peine un an de présidence, on sent bien que le sourire ne suffit plus à masquer la dérive clanique de Macron et ses soutiens ou plutôt de Macron et ses ...commanditaires, ce serait bien plus juste.
Quand on voit Cohn-Bendit dans les bras de Macron où il a porte ouverte, on sent aussi combien ces gens dont peut-être on s’est senti proche à un moment donné, nous ont toutes et tous trahis et que l’humain politique disparaît sous le carriérisme et les lights des médias.
Cela devrait inciter encore plus les plus jeunes à se méfier de tous ces bonimenteurs de la politique, ces gens qui promettent et ne tiennent pas parole, mais qui se représentent et sont souvent reélu-e-s, allez comprendre pourquoi. Parce qu’ils ont distribué des subventions ...d’argent publique, de nos impôts pour créer une dépendance factice ?
Ainsi, on est capable de sacrifier la santé de ses compatriotes à la promesse d’un enfouissement des lignes électriques dans son beau village qu’on aimerait typique et accueillant !!!
Bien nombreux-ses sont celles et ceux qui ont perdu toute notion d’humanité, qui se comportent comme s’ils étaient éternels et qui vont bien être obligés de se regarder en face au crépuscule de leur vie. Et quel sens trouveront-ils à leur vie terrestre lorsqu’ils n’auront oeuvré toute leur vie qu’à gérer leurs intérêts financiers et matériels et ceux de leur caste proche ? Mais se posent-ils encore ce genre de question ?




Nous sommes aujourd’hui dans des rapports de force, des idéologies à l’opposé sur ce qu’on espère dans une vie. Nous sommes dans des clivages qui se creusent et engendreront de plus en plus de violences, c’est une évidence.

Le repli se fait aussi dans le silence, l’abstention, le désœuvrement, la perte de tout espoir, la fin des valeurs, …
Difficile aujourd’hui de mobiliser sur des projets, même locaux, ruraux...Difficile d’entamer des discussions, tant les lignes sont figées. Alors il ne reste que la soumission, l’abandon ou l’affrontement dans des rapports de force. Bourdieu le disait bien : « la politique est un sport de combat ».
Quand on voit certaines images de déploiement de force, on ne reconnaît plus son pays : des jeunes non-violents battus par des robocops surarmés et en nombre démesuré. La propagande étatique diffusée dans les médias aux mains de quelques gros patrons a fait fi des débats intellectuels dont la France avait la réputation. Pays des libertés et des lumières, il n’y a pas si longtemps, la France est devenue quoi ? Le larbin de l’Allemagne, de l’Amérique, de la Chine...à manger dans la main des richissimes princes arabes ? Quand on aime, on a un devoir de regard critique et de franc parler.





J’aime mon pays, pour de multiples raisons très diverses, mais ce n’est pas celui que je vois aujourd’hui, celui qu’on présente à nos enfants et petits-enfants avec des perspectives pour le moins limitées car il faut rentrer dans le cadre de petit soldat de l’économie et soumis, pour espérer avoir une vie matérielle décente et l’impression d’exister. Est-ce cela la vie ?

Jeune on est éternel, mais avec le temps, on sent bien qu’on est fourvoyé, qu’on se laisse avoir parce que la pensée est de plus en plus limitée, la massification empêche toute idée nouvelle, l’intelligence artificielle remplace la dialectique du cerveau et bientôt l’activité humaine.
Lorsque sera venu le temps des « inutiles », que faire de ces bouches à nourrir et à occuper ? Et qui sera encore à la tête des concepteurs des algorithmes puissants qui s’auto-alimenteront ?

L’avenir n’est pas écrit ...mais les dérèglements ne sont pas que climatiques !
Pour quelques-uns, c’est profiter au maximum de tout, sans morale, sans retenue, avant de mourir et de laisser le chaos puisqu’on sait qu’on va droit dans le mur, mais ce ne sera plus pour nous, donc…


Aujourd’hui, tout tourne autour de l’argent, du pouvoir, du sexe et on en arrive même à oublier qu’on peut vivre autrement, être autrement…
« Je ne veux pas gagner ma vie, je l’ai » disait Boris Vian...il n’y a pas très longtemps !
« Réfléchir, c’est commencer à désobéir » rajoute le dernier philosophe…
Et le vieux sur sa chaise de conclure : « ce n’est pas parce qu’on a les yeux ouverts qu’on est éveillé. » Tout un programme…

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                                      ACTU



En cette fin de mois de juillet, on découvre ce qui devient « l’affaire Benalla », le garde du corps du candidat, puis du président Macron et qui préfigure une police privée présidentielle qui outrepasse tous les droits en se croyant au-dessus des lois. Les incohérences de la défense plombent encore plus le gouvernement et mettent en lumière les fonctionnements cachés de l’État. Macron 1er n’a qu’un an de règne et déjà le voile tombe pour mettre en plein jour la face réelle du candidat élu par 25 % des électrices-électeurs et qui se comporte comme ses prédécesseurs des siècles derniers : c’est ça la modernité selon Macron 1er.

mercredi 4 juillet 2018

NOYER LE POIS(S)ON AVEC UN ECRAN DE FUMEE


Monsieur Nicolas Nulot, ministre de...l'écologie(!) va nous présenter ses 80 mesures pour la biodiversité. Si on n'avait pas appris à connaître le personnage, on pourrait pour le moins être attentif et excité à la transformation probable du pays -dans cette optique- en une nouvelle économie respectueuse de la nature !
Mais, on connaît la méthode : écoutez ce que je dis (je suis votre messie-visionnaire !), ne regardez pas ce que je fais ! 




Ce que je dis (N.Nulot) : "40% des espèces auront disparu au milieu du siècle prochain...Il faut créer un front mondial pour remédier à cela, la France en sera le leadership. ..En 2020, il y aura un Congrès Mondial de la Nature à Marseille...Il faut créer ou étendre 20 réserves naturelles, nationales et il y aura un premier parc national des forêts entre Champagne et Bourgogne...Ce sera fini des plastiques non-biodégradables et ce sera zéro plastique rejeté dans les océans en ...2025 ! On ne peut pas fermer 17 à 25 réacteurs nucléaires mais Total et EDF vont produire 10gw et 30gw d'énergie solaire ce qui réduira la part du nucléaire (sic !!!!). L'huile de palme sera réduit d'ici à ...2030 ! il y aura zéro artificialisation net des sols (...par des compensations..."
En gros, ce sont là les principales déclarations des 80 mesures.…

Ce que je fais (N.Nulot) : je permets l’exploitation de mines en signant les protocoles, je permets à Total de raffiner de l’huile de palme pour en faire des « biocarburants » !!! en détruisant des surfaces gigantesques de forêts. Le glyphosate sera prolongé cinq ans, voir dix (et plus qui sait, ou remplacé par le pire Dicambra). Et « en même temps » (selon la bien-aimée formule présidentielle) les abeilles meurent en conséquence, les oiseaux disparaissent. 
Parlons de « l’artificialisation des sols » qui est en fait le bétonnage massif de surfaces agricoles. Ses annonces de principe... ne sont jamais suivies d’effets. Pour exemples : le projet Eurocity (en Ile de France) sur lequel la justice avait donné raison à ses détracteurs, mais l’État a fait appel de la décision pour que ce bétonnage gigantesque puisse se faire. Idem pour l’autoroute strasbourgeoise G.C.O. que Nulot autorise et qui fera disparaître des centaines d’hectares de terre agricole très fertile.
Pour lui, la compensation fera un bilan nul. Mais alors là, il faut me faire comprendre ce marché de dupes. Moi, je vois les choses ainsi, mais vous me direz si je me plante complètement. Je prends un territoire défini, la France par exemple. Je bétonne une parcelle en recouvrant des terres agricoles ou forestières ou... Je dis que je vais compenser en protégeant une autre parcelle. Oui, MAIS, en protégeant une autre parcelle, on ne fait pas revenir la parcelle bétonnée en terre agricole, non ? Cette histoire de compensation est un marché de dupe, un vrai leurre intellectuel.
Inscrire l’environnement dans la Constitution est du même ordre. Un principe sans mesures contraignantes n’a aucune valeur et n’induit aucune action obligatoire. Un écran de fumée…



M. Nulot est non seulement l’otage doré d’un Macron, beau parleur sans scrupules, mais en plus il a tué l’écologie en se mettant du côté des lobbyistes. Un nombre incalculable d’exemples réels, concrets le démontre : l’enfouissement des déchets radioactifs, l’élevage intensif et le bien-être animal, le retour en arrière sur le bio dans les cantines, sur l’agriculture biologique, l’épandage des pesticides près des habitations,… La liste est longue des renoncements, des marche-arrières, des silences, des… 
Et finalement, au bout d’un an au gouvernement comme ministre ...d’État, qu’a-t-il de positif dans son bilan réel ? Attention, on en parle pas des mots, des bla-blas, des engagements (intenables puisqu’il ne sera plus là) pour dans 10, 20, 30 ans voire plus !!!! Non, je parle de réels changements environnementaux.

Alors, 80 « mesures » pour la biodiversité, c’est pour remplir les pages des magazines, pour faire croire que …., mais qu’est-ce qui concrètement sera réalisé, qu’est-ce qui est acté, planifié, budgétisé ? Qu’est-ce qui est contraignant, rendu obligatoire et qui changera réellement le cours des choses ?

Le remplacer ou pas ne changera rien, sa démission ou non ne changera rien. Cette question n’offre aucun intérêt.
M. Nulot est un leurre gouvernemental qui sert d’écran de fumée pour noyer le pois(s)on…M. Nulot est un pion comme un autre, un peu plus médiatisé comme l’ex-vedette TV qu’il est, mais surtout un homme d’affaire avisé qui sait où sont SES intérêts…

Voilà, on se frotte les yeux, on remue la tête et on retourne sur le terrain, là où on vit et on agit localement sans se préoccuper des bla-blas saoûlants qui polluent les ondes et les écrans...




mardi 12 juin 2018

Je ne sais pas vous, mais là j’ai atteint un seuil de tolérance

Je ne sais pas vous, mais là j’ai atteint un seuil de tolérance…Je ne supporte plus tout ce que je vois et lis concernant la politique dans notre pays. On est aujourd’hui dans une sphère de non-politique où tout est permis, décomplexé, où on se moque et même dédaigne toute humanité et cohérence ; seules comptent le business, les affaires…Pour l’idéologie, les différences sont gommées, les convictions mises au rencard car elles n’apportent aucune plus-value. Les gens de la gauche gouvernementale (PS) sont aujourd’hui devenu macroniens, les gens de droite n’hésitent plus à rejoindre les thèses extrêmes d’un Wauquiez, Le Pen, Dupont-Aignan ; les écolos ont disparu noyés par leurs carriéristes et un emblématique Hulot réduit à une marionnette des lobbys et bardés de renoncements à répétition. Et nous, on est où ? On n’existe plus que comme des valeurs d’ajustement (augmentation de la CSG, lissage des retraites, statut des fonctionnaires réduits à néant, …) On subit Linky, Flamanville, glyphosate et autres Dicamba, retour de l’uniforme scolaire, un poids fiscal et “en même temps” (selon l’expression préféré de ce président) il y a toujours des évadés fiscaux, des paradis fiscaux et des escrocs corrompus ménagés (Cahuzac, Dassault, …etc). En Europe, avec de plus en plus de gouvernements xénophobes, il y a peu de chance d’avoir un jour une politique commune ce qui profite largement aux USA, Chine…


Je ne sais pas vous, mais moi , cela me rend très mal à l’aise et quand je vois mes petits-fils, je me pose sérieusement des questions : quel monde tout à l’heure, demain et quelle place pourront-ils y tenir ? Et si on s’inspire de nos parcours depuis l’adolescence en 68 à ce jour, le malaise est encore plus fort tant on a laissé filer, on a cru pouvoir changer, pour se retrouver complètement dépassé !!! Et aujourd’hui totalement inutiles, inutilisés, presque parasites car …ça coûte cher au budget ! 
Je vous dis, quand on entend des trucs comme cela, on sent l’indécence de cette caste qui s’enrichit chaque jour un peu plus en nous faisant la leçon qu’il faut réduire les frais. 
Mais on ne sent plus guère non plus un élan collectif de protestation, chacun.e se protégeant au mieux, individuellement. Alors ? 
J’aimerai garder un regard positif, continuer à regarder toutes les initiatives qui sont considérées comme déviantes, marginales, porteuses d’espoir. Mais quand on pense que les robocops d’Etat exercent la répression contre ceux et celles qui défendent leur vie, l’avenir de leurs enfants, on ne comprend plus rien. 
Le non-sens atteint un degré élevé de déculturation en cours.
Je ne sais pas vous, mais moi j’ai atteint un seuil de tolérance…

lundi 4 juin 2018

JUIN...ça commence fort !


Guerre économique entre Europe/Canada/Mexique/Chine et USA après l'instauration des taxes à l'importation de l'acier et aluminium par Trump. Que vont faire les vassaux de l'Amérique que sont Macron et Merkel qui sont allés manger dans la main de Trump il n'y a pas longtemps. Qu'ont-ils obtenu ? Le même dédain qu'ils ont pour leur peuple (sauf leur caste).
L'Espagne de Rajoy qui voulait mettre à terre la Catalogne de Puigdemont va subir la honte avec la destitution de ce premier ministre corrompu qui voulait donner une leçon aux Catalans. Le voilà devant une motion de censure qui l'a fait perdre son poste de premier ministre et se retrouver devant la justice. Exit Rajoy !


L'Italie est en chaos politique perpétuel. Après Berlusconi, dictateur richissime et corrompu (encore un) voilà le retour des fascistes d'extrême-droite de la Ligue du Nord alliés au Mouvement populiste 5 étoiles (gageure de luxe et de qualité ?) L'extrême droite récupère les ministères de l'intérieur et de ...l'éducation : ça promet !
Le FN va changer. Changer de nom bien sûr pas de ligne puisque les lois Macron vont dans leur sens : ce sera le Rassemblement national. ça va être la guerre des chefs sur cette ligne politique entre Marine, Wauquiez et Marion Maréchal qui crée son école des futurs cadres FN.
SNCF roule encore. La grève dure et perdure et c'est le quasi silence. Au début on a (les médias de propagande) essayé de monter les usagers contre les employés de la SNCF. Et puis ça dure et les gens prennent leurs dispositions et les trains qui fonctionnent et ça se calme. Du coup, on ne parle plus de statuts, de privatisation, de mise en concurrence : le gouvernement ignore tout simplement, ne va rien changer à son projet et menace si cette grève doit continuer pendant les vacances...des français. Mais ce service public est le dernier bastion fort et le pouvoir veut le faire plier pour réduire au silence les suivants sur la liste...Et pourtant le droit aux vacances viennent des mêmes combats, elles n'ont pas été accordé par bonté des patrons, mais par le combat politique des syndicats, des ouvriers, des employés, des fonctionnaires...Alors ne nous trompons pas quand on montre du doigt. Choisissez la bonne cible !


Zidane arrête d'être entraîneur du Real après trois Champions league d'affilée gagnées. Il deviendra probablement le prochain entraîneur de l'équipe de France après le Mondial. Lyon, les footbaleuses, ont aussi remporté trois Champions League mais hier soir à la Meinau en finale de la Coupe de France, le match a du s'interrompre à la 58ème minute pour cause d'éclairs et d'orage puissant. Il a repris au bout d'une heure, Lyon a égalisé à la dernière minute mais l'arbitre a refusé le but pourtant évidemment valable. Elle ne voulait probablement pas des prolongations et tirs au but car le match commencé à 21h fin mai a terminé vers 1hr en juin !!! PSG vainqueur 1-0 ...

Le beau temps chaud revient avec le week-end, alors profitez...et ne lisez plus les journaux de propagande c'est à dire la quasi totalité de la presse écrite et TV-radios. Vous ne vous en porterez pas plus mal et verrez peut-être la vie locale autour de vous autrement...Prenez un verre avec des ami-e-s, c'est bien plus agréable que devant les écrans divers...

mercredi 14 mars 2018

ADOLESCENT EN 68

En ce printemps 1968, j’étais à l’Ecole Normale d’Instituteurs de Strasbourg. C’était alors pour un enfant de famille nombreuse, issu d’un milieu ouvrier, un ascenseur social possible quand on était un « bon élève ». Se retrouvaient là des adolescents qui venaient de toute la région surtout rurale, nés après-guerre, d’une Alsace qui avait navigué entre l’Allemagne et la France et qu’on regardait d’un drôle d’oeil. Nous nous sentions alors sous le joug lourd d’un autoritarisme fort, d’une hiérarchie qui ne supportait aucune contradiction. Mais, à cet âge, ça bouillonnait dans les têtes, l’envie de vivre autre chose, de sortir d’un avenir tout tracé. Le poids de la morale était fort, les relations encadrées, les espaces de liberté quasi inexistants.
Seul garçon de la famille, avec quatre sœurs, mes parents m’ont toujours accordé beaucoup de liberté, je m’évadais dans la lecture - «  Sur la route » de Kerouac - et la musique. En 1964, Bob Dylan chantait « the times they are a changing » et les disques anglais et américains commençaient à circuler : Doors, Jefferson Airplane, Cream, Hendrix remplissaient ma petite chambre sous les toits. Je me sentais sérieusement décalé la semaine au milieu des autres élèves. Je m’investissais au ciné-club interne qui me permit de voir les films de Godard, « la bombe » de Atkins et bien d’autres qui enrichissaient mon besoin « d’évasion ». Tout était là en sommeil :  la critique de l’ordre établi, de la société de consommation, l’envie de voyager, de découvrir d’autres univers, car il y avait aussi cette conscience tiers-mondiste, se mobiliser contre la guerre du Vietnam qui était un phénomène rassembleur de cette jeunesse contestataire dont je me sentais partie prenante.
Voilà un peu le contexte de ce printemps 68. Je n’étais pas encore étudiant, pas politisé dans un groupe, juste un jeune de 17 ans qui rêvait d’autre chose.
Et puis, les échos de la capitale parvenaient jusqu’à nous, provoquaient des discussions, sur les pratiques pédagogiques de notre futur métier, la hiérarchie, … et me donnaient des fourmis dans les jambes.
La réforme du ministre Fouchet renforçait la sélection d’entrée à l’université, réglementait les résidences universitaires et interdisait toute mixité. Cela déclencha en partie le soulèvement étudiant.
Puis tout s’accéléra….

                           SURVOL DE L’EPOQUE

Il faut dire que dans ces années-là, la désindustrialisation frappait déjà des secteurs importants comme les bassins houillers et les vallées vosgiennes. La crainte du chômage donnait lieu à des manifestations car il y avait déjà 500 000 chômeurs, 2 millions de salariés gagnaient moins de 500 frs -équivalent de 600 € d’aujourd’hui- et près de 5 millions de français vivaient sous le seuil de pauvreté. Les syndicats CGT et le PCF étaient très présents (mais pas la CFDT, ni FO) auprès des ouvriers et employés. Près des universités, on entendait surtout les trotskistes, les maoïstes, les marxistes-léninistes, le PSU, l’UNEF. Mais aussi tout doucement, divers mouvements autonomes (dont je me sentais le plus proche) , libertaires, féministes, écologistes, voulaient surtout changer la vie ici et maintenant. 68 ne fut qu’un début qui perdura les années suivantes avec des luttes comme celle de la jeunesse scolarisée (la moitié de la population avait alors moins de 25 ans) contre la loi Debré sur les sursis militaires et ...le Larzac.  Ces valeurs de fraternité et d’émancipation cheminent toujours encore aujourd’hui et sont porteurs d’avenir. Ils privilégiaient une démocratie horizontale, l’action collective.

Mai 68 fut surtout, et on a tendance à l’occulter, une victoire pour le monde ouvrier qui se mobilisa dans des grèves gigantesques qui aboutirent à l’augmentation des salaires de 10 %, du SMIC de 35 % à Paris et de 37,5 % en province. d’une quatrième semaine de congés payés. Mais il y eut aussi l’émergence d’une multiplication de lieux de luttes ce qui changea le rapport au pouvoir, à la politique qui se déclina sous des formes diverses et une re-écriture du rapport de force qui engendra la crainte de tout gouvernement des soulèvements de la jeunesse, des ouvriers et même des paysans.
Quand on voit les images des policiers en cravate et matraques de 68 et les robocops surarmés d’aujourd’hui, on voit l’évolution des formes de répression.

                                               FEMINISME ET ECOLOGIE




Mai 68 engendra également un renouveau du féminisme sous des formes revendicatives et des sujets nouveaux : la pilule contraceptive, l’avortement, l’égalité... L’écart de rémunérations d’avec les hommes était d’un tiers, légal et codifié. Cela a peu évolué depuis…Les rapports homme-femme tendent vers plus de partage des tâches, l’accès au monde du travail, la participation des femmes dans tous les secteurs de la vie publique, … Mais ces derniers temps, on voit aussi à quel prix et que l’égalité est loin d’être la norme.


Et puis, une thématique était complètement marginale en 68 : l’écologie. Nous n’étions que bien peu à y être déjà sensibles. Ceux qui en parlaient étaient les naturalistes et scientifiques du Museum National d’Histoire Naturelle, des conservateurs, quasi réactionnaires. Les antinucléaires qu’on entend murmurer sont une association pour la protection contre les rayons ionisants qui parlent de bombes atomiques, et pas du tout des centrales nucléaires décidées par le gouvernement gaulliste qui s’est engagé dans le « tout-nucléaire » avec l’accord de l’ensemble de la gauche de l’époque. Mais une frange de la jeunesse est bien consciente des méfaits de la société de consommation qui entraîne destructions et pollutions. L’instituteur Pierre Fournier ** écrit des chroniques qui paraissent dans Hari-Kiri Hebdo dès 1970, puis dans Charlie Hebdo. Il fonde aussi « la gueule ouverte -le journal qui annonce la fin du monde ». Cabu, Reiser, Cavanna, Wolinski dans Charlie appliquent le radicalisme de l’esprit de Mai à l’écologie, l’environnement, le nucléaire. René Dumont (« l’Utopie ou la mort »-1973) sera porteur de ces idées à la présidence de 74. En Alsace, c’est « Ecologie et Survie » de Solange Fernex, les revues Ionix et Klapperstei (qui ne prennent aucunement la peine de déclarer légalement leur existence) et aussi la première radio libre : Radio Verte Fessenheim. Les militant-e-s écologistes sont traité-e-s de « gauchistes » par les gouvernements successifs, les anti-nucléaires d’être à la solde des pays pétroliers et des Etats-Unis !!!!

 
                                                                
                                                         HERITAGE ?


En ce printemps 2018, on va entendre les voix des « personnages en vue » qui vont raconter « leur 68 » et se répandre dans les médias qui vont faire du temps d’audience sur les archives de 68. Cinquante ans : le temps de l’histoire, qu’ils vont assaisonner à leur sauce. Cohn-Bendit , Romain Goupil sont aujourd’hui des supporters de Macron. A croire que ce qui s’est passé en 68 - et les années qui ont suivies- a fait le lit du libéralisme financier, du productivisme économique. Même s’il y a certainement un lien entre 68 et l’élection de Mitterrand en 81, l’action du gouvernement socialiste, surtout le deuxième septennat, fut une véritable désillusion. Aujourd’hui, la contestation n’est plus le signe d’une démocratie vivante, mais perçue comme un danger de l’ordre public avec comme corollaire une ultra-militarisation des forces de police et des lois répressives à répétition sous couvert de danger terroriste : assignations à résidence et interdictions de manifester pour des militant-e-s, loi anti-regroupements (comme en 1980 la loi anti-casseurs), responsabilité collective, fichages et prélèvements salivaires, …



Cependant, tout le monde n’a pas retourné sa veste, renié ses idées (pour exemple, un des leaders de 68,le discret Jacques Sauvageot, disparu récemment) pour profiter passivement du confort acquis. Beaucoup de ces acteurs-actrices de l’ombre sont resté-e-s fidèles à leurs engagements initiaux, à leurs convictions profondes et s’investissent localement dans une multitude d’initiatives, actifs dans les réseaux rajeunis de l’altermondialisme et de l’écologie et font ainsi de la politique autrement sous des formes très diverses, en étant attaché-e-s à des valeurs collectives, les biens communs, les services publics issus du programme national de la Résistance. Ce sont aujourd’hui d’autres révoltes qui couvent, portées par l’injustice sociale, la pauvreté et l’engagement de nouveaux publics dans le champ politique. On assiste à des convergences de lutte (jeunes, paysans, employés, ouvriers, étudiants, lycéens, …) comme NDDL et autres projets inutiles, combattus partout sur le territoire et dans des secteurs divers.

Et nous autres, papys et mamies, savons allier "le pessimisme de la raison et l’optimisme de la volonté", comme disait Gramsci. 
Nous ne ne laissons pas pervertir par la surconsommation permanente, le discours dominant de la croissance par la productivité, facteur d’emploi et de mieux-vivre. 
Nous ne nous laissons pas divertir par internet pour fuir les questions du monde d’aujourd’hui où l’intelligence artificielle va dématérialiser toute action revendicative, humaine...
Nous sommes encore vivant-e-s et porteurs-porteuses de mémoire et ...d’expérience, à partager.


  
                                                     Rassemblement des Glières tous les ans 
                                                     Cette année 2018 ce sera les 1-2-3 juin 
                                              à Thonon-Glières (Haute Savoie) près d'Annecy



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Sources : diverses archives, Wikipédia, Politis, ….
Dessin de Phil Umbdenstock / Colmar

Je ne peux que vous recommander le hors-série n°67 (février-mars 2018) de POLITIS

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** et en complément, voilà ci-dessous le premier éditorial de Pierre Fournier, fondateur de "La Gueule Ouverte"....

" La Gueule Ouverte est virtuellement née le 28 avril 1969. J’ étais dessinateur et chroniqueur à Hara-Kiri-Hebdo, payé pour faire de la subversion, et dès le N°13, lassé de subvertir sur des thèmes à mes yeux rebattus, attendus, désamorcés d’avance. Prenant mon courage à deux mains, j’osais parler d’écologie à des « gauchistes ». Permettez que je me cite (sinon, tournez la page) :
- « Pendant qu’on nous amuse avec des guerres et des révolutions qui s’engendrent les unes les autres en répétant toujours la même chose, l’homme est en train, à force d’exploitation technoloqiue incontrôlée, de rendre la terre inhabitable, non seulement pour lui mais pour toutes les formes de vie supérieure qui s’étaient jusqu’alors accommodées de sa présence. Le paradis concentrationnaire qui s’esquisse et que nous promettent ces cons de technocrates ne verra jamais le jour parce que leur ignorance et leur mépris des contingences biologiques le tueront dans l’oeuf. La seule vraie question qui se pose n’est pas de savoir s’il sera supportable une fois né mais si, oui ou non, son avortement provoquera notre mort.
Bien que quelques fadas n’aient pas attendu l’aurore du siècle pour la concevoir, cette idée est si neuve, et nous sommes depuis la maternelle si bien conditionnés dans l’autre sens, que presque personne ne l’a encore comprise. Surtout pas les distingués académiciens qui tous les 28 jours, sur un ton désabusé mais élégant, nous emmènent faire un tour sur la vieille balançoire intellectuelle de la médaille du progrès, avec son avers et son revers. C’est trop monstrueux pour qu’on puisse y croire. Les gens sont comme ça, plus butés que les boeufs qui, conduits à l’abattoir, profitent de la première occasion pour s’échapper. C’est pourquoi la catastrophe, beaucoup plus prochaine que vous n’imaginez, ne pourrait être évitée que par une réforme des habitudes mentales plus radicale encore que celle jadis opérée par les rédacteurs de la Grande Encyclopédie. Ça représente du travail.
Mais chercher quoi faire pour survivre aux trente années à venir, c’est abstrait comme préoccupation. On ferait mieux de parler encore du Vietnam. Là au moins, y a rien à faire et rien à comprendre, tout est dit. C’est bien reposant.
Au mois de mai (68), on a cru un instant que les gens allaient devenir intelligents, se mettre à poser des questions, cesser d’avoir honte de leur singularité, cesser de s’en remettre aux spécialistes pour penser à leur place. Et puis, la Révolution, renonçant à devenir une Renaissance, est retombée dans l’ornière classique des vieux slogans, s’est faite, sous prétexte d’efficacité, aussi intolérante et bornée que ses adversaires, c’est aux Chinois de donner l’exemple, moi j’achète selon Mao et je suis ».
Je conclus en invitant à lire « l’Affranchi », un mensuel écologique que venaient de fonder deux types de vingt ans et qui ne devait pas survivre à son numéro trois. Ceci pour dire que nous étions alors quelques-uns à savoir qu’il y avait urgence, et que cette urgence consistait en ceci : faire coïncider la révolte instinctive, viscérale, de la jeunesse (que nous interprétions comme une révolte de la VIE face aux artifices mortels de la collusion pouvoir-savoir) avec ce que nous pensions être LA RÉALITÉ DE NOS VRAIS PROBLEMES.
Non je n’étais pas seul, loin de là, mais j’étais seul à disposer d’un gueulophone, avec toute la liberté de m’en servir. Pour conduire à son terme la nécessaire rencontre du gauchisme et de l’écologie, la faire déboucher sur le nécessaire dépassement et le renouvellement, à la fois, j’avais une tribune dans « le seul journal parisien » (dixit Wolinski) dont le réfracteur en chef ne soit pas « un pourri » c’était une chance extraordinaire et il aurait été très bête de n’en pas profiter.
C’est ainsi que Hara-Kiri-Hebdo-Charle Hebdo, qui n’était pas serment le prolongement hedmonadaire de Hara-Kiri mais, j’en suis sûr, le seul prolongement historique authentique du grand éclat de rire libérateur de mai 1968, devint, bon an mal an, le porte-voix français - disons européen, car le phénomène est unique - de la nouvelle gauche écologique.
Gueuler ne suffisait pas. Très vite, des lecteurs m’écrivirent pour l’enjoindre de fonder, et plus vite que ça, un parti « rousseauiste » destiné à regrouper les « marginaux ». Les marginaux - comme ils ont raison ! - n’ayant pas envie d’ête regroupés, et surtout pas au sein d’un parti, quel que soit son isme, il y avait sans doute mieux à faire.
Un matin d’avril 1971, un emmerdeur (je ne croyais pas si bien dire) vient me rendre visite, en voisin, dans ma résidence de Leyment (Ain). Pédago à la barbe de prophète, gauchiste revenu du gauchisme, nostalgique de mai 68, assez mal dans sa peau et tout seul dans son trou, il me propose de mener une action contre l’usina atomique de Saint-Vuilbas (Ain), dite Bugey ! (et rendue célèbre par nos soins : certains ont fini par croire qu’elle s’appelait « Bugey-Cobayes » ! Celle-ci devait diverger dans 6 mois pour empêcher ça. En Alsace, les gens du Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin menaient une lutte solitaire et désespérée contre l’implantation d’une centrale nucléaire sur les bords du fleuve international. « Survivre » et « les Amis de la Terre » les aidaient de leur mieux. Soutenu par un battage intensif dans Charlie-Hebdo, le comité Bugey-Cobayes prit le relais.
Le succès dépassant toutes nos espérances, 15000 jeunes et moins jeunes, venus de la France entière et parfois de l’étranger, se rassemblèrent, le 10 juillet, pour une « grande marche politique, non-violente et joyeuse », face à l’usine atomique. Les médias furent contraints de faire écho. La contestation écologique, franchissant l’Atlantique avec un peu de retard sur les capitaux de Westinghouse, faisant son entrée dans la conscience française. Je parle de la vraie contestation écologique, la non-récupérable (et moins que jamais récupérée à ce jour, n’en déplaise aux semeurs de confusion). Bugey 01, la grande fête à Bugey, fut un révélateur. Elle reste pour beaucoup un souvenir inoubliable. Tout, avec le recul du temps, nous semble avoir concouru à la réussite : l’ordre et le désordre, le refus des discours, le refus de la violence et le refus du spectacle, le nudisme ingénu, le partage et la rencontre. Tout y était en germe.
Le sit-in de 6 semaines, face à l’usine, à ses esclaves et à ses victimes, enracina, non pas tant dans les « populations » vassales de la télé, mais chez les participants à l’action, la volonté, le besoin irrépressible de changer la vie. Nous n’avons pas empêché la mise en scène de Bugey1, mais ce n’était pas - nous le savons aujourd’hui - l’objectif visé.
Les « anciens combattants de Bugey » ont porté, aux quatre coins de l’hexagone et au delà, sous la bonne parole écologique, le ferment d’une civilisation nouvelle, à la juste mesure de l’homme libre, qui substituera, aux structures mécaniques, leur contenu vivant.
Si, à compter de leur participation aux manifs de Bugey-Cobayes, rien ne pouvait plus être pareil pour beaucoup de gens, cela était encore plus vrai pour les organisateurs desdites manifs. Quand, rendant à Emile, qui m’avait embarqué dans l’aventure Bugey, la monnaie de sa pièce, je l’ai embarqué dans l’aventure du « journal écologique », il n’as pas résisté. On ne résiste pas, n’est-ce pas, à l’incarnation du destin dans l’Histoire...."

mardi 6 février 2018

UNE ECOLE SANS NOTES ?

Lycéen.ne.s et étudiant.e.s appellent ces jours-ci à la grève et à manifester leur mécontentement par rapport au nouveau projet gouvernemental d’évaluation, d’inscription dans l’enseignement supérieur et de l’orientation.

Le chien obtient une «gâterie alimentaire» (pour ne pas dire un sucre !) comme récompense de son obéissance lors du dressage. Et l’élève ?

Chaque gouvernement veut marquer son «passage» en faisant des réformes ministérielles, et ainsi tous les 5 ans  les fonctionnaires se réadaptent aux nouvelles directives. L’Éducation Nationale n’y échappe pas, bien au contraire ; mais toujours de façon si collatérale qu’on ne suit même plus. Voilà la réforme Bac 2021 et les nouvelles modalités d’inscription pour les universités et grandes écoles. L’objectif affiché est une meilleure orientation pour moins d’échecs après la première année d’études supérieures et un encouragement à l’apprentissage. Les intentions sonnent toujours positives, mais la méthodologie est souvent expérimentale avant l’abandon…Pour une plus grande chance, le ministre Blanquer parle de plus de prise en compte des notes tout au long du cycle terminal en lycée pour l’évaluation finale au Baccalauréat.
Mais est-ce vraiment « objectif » quand on sait les différences qu’il peut y avoir d’un lycée à au autre ? Et offrir les places post-bac en fonction des « demandes, offres » des entreprises, n’est-ce pas limiter et sélectionner quelque part avant même la fin des cycles universitaires, de formation ?

LES NOTES
Non pas celles qui sont sur le frigo, du genre «Pense à prendre du pain en rentrant ce soir», mais la notation scolaire, celle sur qui tout est basé pour juger des «capacités» de chacun-e et ce, dès le plus jeune âge.
Vous vous souvenez peut-être que l’on parlait d’«Instruction Publique » avant que cette grosse entreprise ne devienne Éducation Nationale. Au moins, on savait ce qu’on y faisait : instruire. On partageait les connaissances, on diffusait le savoir détenu par les enseignant.e.s, et le Certificat d’Etudes était le diplôme valorisant alors, puisque la plupart des élèves arrêtaient l’école à 14 ans. On sortait de la guerre, il fallait reconstruire le pays et le Conseil National de la Résistance mettait en place son programme émancipateur et social. Mais en dehors du contexte historique, le questionnement sur les notes est présent en permanence et de tous les côtés : élèves, parents enseignants.

Un enfant naît. En deux-trois ans, il emmagasine et expérimente une somme considérable de savoirs et savoirs-faire concentrés sur un temps si réduit qui ne se reproduira probablement plus : apprendre à se déplacer, à parler… Et, les sollicitations intellectuelles et d’apprentissages pratiques qui sont là, en permanence, exercées par les parents et les professionnels de la Petite Enfance. D’ailleurs à leur sujet, il serait temps de reconnaître le travail précieux, indispensable de ce personnel qui a compris depuis longtemps que la petite enfance n’est pas de la garderie et une cantine, mais un lieu d’éveil, de socialisation, d’expérimentation, d’ouverture au monde a un âge où le cerveau est encore quasi vierge et leurs apports sont donc d’une importance capitale quant au développement de l’enfant.
Et, un jour c’est le «grand» jour : l’entrée à l’école. Maternelle d’abord et pourquoi ce nom « maternelle » alors que les enseignant.e .s sont des instituteurs.trices qui vont structurer le temps par des apprentissages aussi bien sociaux, de comportements et de règles, que cognitifs : reconnaissance de sons, puis de mots, gestuelle qui facilitera l’écriture, la structuration du récit, la sensibilisation aux nombres, à l’ordonnancement, et la découverte du corps, des mouvements, … Épargnée longtemps par le système des notes, l’école maternelle a quand même été soumise à un système d’évaluation des acquis et un président précédent voulait même qu’on y débusque déjà les violent.e.s, les problématiques, les...bref, mettre en case avant 5-6 ans !
Et puis arrive le passage à la « grande «  école ! Et là commence la sélection, la mise en fiches, la nomenclature des êtres alors que ces jeunes enfants sont bien, bien ,bien loin d’être « aboutis » ! Mais il faut qu’ils sachent lire avant Noël ou le printemps sinon ils sont soupçonnés d’avoir un développement intellectuel problématique. Il faut qu’ils obéissent et restent immobiles sur leurs chaises pendant des heures, qu’ils écrivent proprement, qu’ils se soumettent aux règles générales de la discipline scolaire sans discussion, … Le formatage commence, le dressage prend le dessus sur l’apprentissage (puisqu’il n’y a pas de place à l’expérimentation) et le chemin est tout tracé. Si on a une bonne capacité de mémoire, on s’en sortira toujours plus ou moins bien sans trop d’efforts puisque on emmagasine des connaissances et on les recrache et ça convient à tout le monde dans ce système d’évaluation, bientôt de notation.



 
Voilà où ça commence à se gâter : les bulletins de notes. On a beau avoir expérimenté les systèmes de 1 à 20, de A à E, de novice à expert, il n’y a que la forme qui change. Combien d’histoires chacun.e peut il-elle raconter sur les angoisses liées aux notes, l’image de soi, la peur des réactions des parents, le regard des enseignant.e.s.
Cela peut provoquer des drames familiaux et un dégoût à vie de tout système d’apprentissage, une allergie aux « études »…, des comportements violents. On ne remet jamais en cause un système mais on condamne l’élève.
Certain.e.s « privilégié.e.s » sortiront de l’enseignement public pour aller dans des écoles privées « Steiner » ou confessionnelles, moins soumises à ce système d’évaluation stricte et forcément restrictive.
Certains pays ont aussi fait le choix depuis des années de supprimer toute notation et ce n’est pas le chaos pour autant et le niveau d’instruction est tout aussi haut sinon plus que les autres pays autour.
On dit que les notes sont là pour mieux sélectionner des profils, pour une meilleure orientation et donc des chances de réussites dans le monde professionnel.

SELECTION, ORIENTATION
Revenons un peu en arrière sur nos propres expériences scolaires. Vous avez tou.te.s suivi le système scolaire de 6 à 16 ans au moins : dix ans de votre jeunesse. Une fois que vous aviez appris à marcher et à parler, vous étiez déjà équipé.e.s pour vous débrouiller un minimum. Mais quand il a fallu passer à la lecture, ce fut plus difficile d’autant que si vous ne lisiez pas à 6 ans, vous étiez considéré.e comme handicapé.e. Alors que la lecture va avec la «maturité» et pour certain.e.s il faut un peu plus de temps que pour d’autres. Et puis écrire. Alors là, c’est le drame assuré : soin, propreté, lisibilité et sans compter l’orthographe, la grammaire, la conjugaison. Il ne faut pas seulement écrire, mais sans fautes, de façon lisible, impeccable et avec un vocabulaire riche...Vous pouvez sans aucun doute toutes, tous raconter des anecdotes liées à ce stade des acquisitions exigées par l’école. Maintenant, réfléchissez où on en est aujourd’hui au XXIème siècle. Combien de fois prenez-vous un stylo, un crayon pour écrire encore manuellement, lisiblement, et pour quoi faire ? Et puis éléphant s’écrit à présent éléfant...et sans aller jusqu’à la novlangue SMS et autres abrégés idiomatiques.

Je peux aussi me fondre dans le système, suivre ses règles, obtenir toujours de bonnes notes et échouer aux examens, concours et autres tests de recrutement uniquement puisque je suis trop émotif.ve et que je perds mes moyens lors d’épreuves importantes.
Sur quoi se base la notation : parfois sur des critères objectifs de réponses indiscutables (en mathématique par exemple), mais en composition française, en philosophie, en ….Et puis, faut-il des bonnes notes dans toutes les disciplines pour être considéré.e comme un.e bon.ne élève ? Et que révèlent les notes sur une personne ? Qu’elle est capable de se plier à des règles et d’apprendre, de retenir (mais pas forcément de comprendre et pouvoir élaborer des procédures, des hypothèses, de l’expérimentation, …).

On veut aussi, pour justifier tout ce système, convaincre qu’avec un parcours de réussite scolaire (avec donc des bons résultats scolaires, de bonnes notes), on aura bien plus de chance de décrocher un BON travail, bien REMUNERE et donc d’avoir un belle vie agréable sans soucis financiers...C’est bien cela qu’on nous met en avant comme arguments premiers pour justifier le tout.
Mais avec le recul d’aujourd’hui, on a bien compris que c’est loin d’être automatique, d’être la voie toute tracée du bonheur. L’école n’est plus facteur de réussite sociale généralisée.
On peut être bardé de diplômes et être au chômage aujourd’hui.



LA VIE
Pour beaucoup de personnes, être heureux, c’est avoir de l’argent, une aisance matérielle importante et du pouvoir qui va avec. Si cela était l’objectif d’un gouvernement, d’un pays avec une accession au monde du travail salarié en fonction des capacités et désirs de chacun.e avec une juste rémunération et des services publics omniprésents qui facilitent la vie de tous, alors la critique de ce système scolaire n’aurait lieu d’être. Mais malheureusement, ce n’est pas le cas. Et on peut s’interroger sur l’école, si ce type de fonctionnement de l’école n’était pas une vaste duperie pour une volonté de nivellement, d’homogénéisation (afin de ne pas avoir trop de problèmes sociaux avec la population jeune) et un formatage des cerveaux pour devenir «des petits soldats de l’économie» corvéable et malléable, acceptant la précarité, la flexibilité, le temps partiel, des salaires de misère, malgré des degrés d’instruction élevés.
Et puis encore : De quoi nous souvenons-nous vraiment de nos apprentissages scolaires, des 10 ans (au moins) passés à l’école-collège ? Et combien de jeunes/jeune-adultes changent de « direction de vie », sortis de l’école ?
Honnêtement, dans cette civilisation d’accès à la connaissance universelle, quelles sont encore les valeurs et les apprentissages transmis par les enseignant.e.s ? Quels sont encore leurs rôles, leurs apports, leur utilité dans ce cadre strict, en 2018 ? Il faut constamment redéfinir et s’interroger certes, mais ce ne sont pas les horaires, la précision des contenus, les méthodes d’évaluation qui sont à constamment changer, mais plutôt le quoi, le pourquoi, et comment.

Des enseignant.e.s dévoué.e.s ; un système adapté à l’économie, pas aux jeunes-adultes.
Une école sans notes (comme dans certains pays) ?
Au sein de «l’école» (au sens large), on trouve des personnes remarquables qui se posent ce genre de questions en permanence et expérimentent au quotidien en étant au plus près des préoccupations et besoins des enfants-adolescent.e.s, en construction et dans le respect de leur individualité.. Mais on leur rappelle fermement les directives ministérielles, le programme à répartir annuellement, les objectifs chiffrés à atteindre et surtout qu’ils-elles n’ont pas à avoir d’états d’âmes mais d’exécuter ce pour quoi ils-elles sont payé.e.s (leur mission!).

Cela ne fait guère évoluer les choses aussi bien pour les élèves que pour les enseignant.e.s. Et les notes dans tout cela n’ont plus grande importance….Alors, autant s’en dédouaner et rapidement. Cela apaisera pas mal de situations stressantes, voire traumatisantes.
Et puis, des remarques personnalisées, avec des pistes de recherche, de méthodologie, de compléments d’apprentissages, ne seraient-elles pas plus utiles, plus formatrices qu’une note qui sanctionne, bien plus qu’elle n’encourage ?
Et à quoi ?




dessins de Paujour, Veesse (www.hebdi.com) et citation de John Lennon

mercredi 10 janvier 2018

DES CHIMPANZES AUGMENTES AUX FOURMIS DEMESUREES


Ils étaient là en face l’un de l’autre. Elle lui parlait, il la regardait dans les yeux, mais elle ne quittait pas du regard son Iphone (ou son Apple Watch).
Dans la cafétéria du lycée, on avait beau regarder de tous les côtés, les jeunes étaient assis ou debout et chaque main était prolongée par le téléphone portable et un doigt tapait des lettres en raccourcis SMS ou autre novlangue.

J’étais assis dans la salle d’attente de mon médecin pour renouveler l’ordonnance de mon traitement. Personnes âgées qui toussent, adolescents impatients qui piétinent. Tous ont leur Iphone à la main et soit écrivent des SMS soit jouent à des jeux si ce n’est pas une conversation téléphonique à voix haute dont tout le monde profite et sans intérêt en plus. Je suis le seul avec un livre à la main que j’ai emporté dans mon sac et même si quelqu’un de temps en temps se sert dans la pile de revues « people » sur la table basse, ils/elles ne font qu’y jeter un rapide coup d’oeil superficiel avant de la reposer très vite sur la pile.

Chacun de son côté sur son ordinateur portable cherchait sur des sites de rencontre de quoi mettre un peu de piment dans la vie terne du quotidien, maintenant que les enfants étaient grands.
Dans le même quartier, un peu plus loin, une jeune fille, un jeune homme, seul-e devant l’écran se faisait embarquer par la propagande d’un-e- inconnu-e avec la promesse d’un monde meilleur si on se battait pour « une cause ». A l’étage, les parents font leurs commandes sur le site « aux livraisons gratuites sous 24 heures ».

« Allo ? Concernant votre demande d’emploi à ce poste, vous avez le profil adéquate, les compétences et vos prétentions salariales sont dans les normes. Nous avons retenu votre candidature . Cependant, nos services informatiques ont fait remonter jusqu’à moi, des pages qui apparaissent sur votre compte Facebook avec des photos, disons, ...préoccupantes. Nous ne pourrons donc pas donner suite car notre entreprise est réputée sérieuse et nous ne pouvons pas prendre le risque que des commanditaires tombent sur ces photos de notre personnel qualifié. Nous demandons à nos employés d’être clean tout en ayant droit à leur vie privée, mais pas exposée publiquement ainsi sur les réseaux sociaux. Désolé. »

« Mademoiselle, je suis au regret de devoir vous annoncer que votre contrat avec notre entreprise a été rompu. On nous a fait parvenir une copie d’un de vos SMS où vous insultiez notre patron et même si cela est du domaine privé, il est arrivé jusqu’à nous et nous ne pouvons pas accepter ce genre d’attitude et de propos de nos employés. Vous pouvez disposer, prendre vos affaires et quitter l’entreprise immédiatement. »

Des titres de journaux (à répétition) : « Suicide d’un très jeune garçon, d’une très jeune fille, suite à un harcèlement et des propos dégradants ayant circulé sur lui, sur elle, sur les réseaux sociaux. »

Nous sommes en 2018, c’est le quotidien de tout un chacun et il n’y a plus personne pour raisonner tout ce petit monde connecté que les dangers existent, que nous sommes déjà sous addiction et que ce n’est que le début, la face visible de ce glissement progressif, mais très rapide, vers cet autre monde dématérialisé de l’immédiateté, de l’éphémère et de notre ...inutilité prochaine.

 
Né au siècle dernier, j’ai vu les soubresauts, puis l’accélération de la mise en œuvre de tous ces outils numériques qui sont aujourd’hui omniprésents dans notre vie quotidienne et professionnelle.
Les personnes nées après 2000 ne peuvent même plus imaginer le monde d’hier et nous regardent parfois, malhabiles avec ces nouveaux objets-outils, comme si nous étions les derniers dinosaures...

L’histoire de l’Homme (c’est une façon simplifiée pour dire l’homme/la femme) de Néanderthal à Sapiens est riche d’enseignements.
Nous avons globalement vaincu la famine, les épidémies, les guerres et les humains se sont structurés en sociétés, en nations avec des croyances religieuses diverses.
Les dualités constantes, entre la fiction (l’histoire racontée) et la réalité (quand on souffre physiquement) d’une part et puis, d’un autre côté, la religion (facteur d’ordre, mais aussi totalitaire) et la science (qui montre des faits, l’évolution), ont toujours existé.
Jusque là, les dirigeants de ce monde pouvaient se prévaloir de ces dualités et en tirer tous les profits : la religion est une création de l’homme, un outil de préservation de l’ordre social et d’organisation de la coopération à grande échelle ; le pouvoir se nourrit de l’alliance entre le progrès scientifique et la croissance économique.
Préserver l’égalité sociale, assurer l’harmonie écologique sont des freins à la croissance économique qui fonctionne sur le « toujours plus » et tout est fait pour les minimiser, voire les occulter. Mais cette croissance est basée sur les ressources et elles ne sont pas inépuisables.
Il faut donc bien trouver de nouvelles sources d’énergie, des matériaux nouveaux et emmagasiner plus de connaissances : nanotechnologies, génie génétique, intelligence artificielle…

En 1850, 90 % des humains étaient paysans. Puis vinrent la machine à vapeur, le chemin de fer, le télégraphe, l’électricité...Marx-Lenine prônent le salut par la technique et l’économie dans le socialisme.
En 1970, 130 pays sont indépendants à travers le monde, mais à peine une trentaine sont des démocraties (essentiellement au nord-ouest de l’Europe).Les Etats-Unis se veulent le leader du monde libre, mais avec des alliés encombrants (Khaled D’Arabie, Hassan II du Maroc, le Shah d’Iran, les colonels grecs, Pinochet au Chili, …) et surtout, les armes nucléaires et les supermarchés ! Plein de pays « démocratiques » se rattachent alors au capitalisme (libéralisme) où nous ne sommes plus considérés que comme des clients et des électeurs.
Ce libéralisme met en avant la liberté plus que l’égalité et l’individu avant le collectif.

Mais que reste-t-il de libertés dans ce monde-là ? La faculté d’agir en fonction de ses désirs ? Mais choisit-on encore ses désirs librement ? L’homme est manipulable à souhait, conditionné…
Nous sommes déjà inondés d’appareils, d’outils et de structures, utiles peut-être, mais qui ne laissent plus aucune place au « libre-arbitre » des individus : drones, robots, ordinateurs, scanner irmf, imprimantes 3D, casques connectés au cerveau (stimulateurs transcraniens), enseignants numériques adaptés aux individus, tomographie axiale, diagnostics médicaux, capteurs pour diabétiques, reconnaissance de formes, ….

Le marché du travail recouvre les domaines de l’agriculture, de l’industrie, des services.
Mais que deviendra ce marché du travail quand l’intelligence artificielle fera les tâches cognitives ? Quel sera l’impact politique d’une nouvelle classe nombreuse de gens économiquement inutiles ? Que deviendra la société avec des écarts sans précédent entre riches (propriétaires des algorithmes supérieurs) et pauvres ?

Plein de métiers vont disparaître très vite. L’être humain a deux capacités : physiques et cognitives qui peuvent être remplacées et seront remplacées par l’automation, la robotisation, les algorithmes. Des exemples ?
Uber gère des millions de chauffeurs avec très peu d’humains.
Deep Blue (ordinateur IBM) remporte des parties d’échecs contre le champion Kasparov dès 1996.
En mars 2016, Alpha Go (Google) bat le meilleur joueur de go, Lee Sedol.
Depuis 2014, Google et Tesla développent des véhicules sans conducteurs.
Google Baseline Study a commencé à récolter une base de données sur la santé grâce à des capteurs intégrés dans des vêtements, bracelets, chaussures, lunettes (de marque Google Fit) alors que la société 23andMe développe la commercialisation des tests ADN, tout en créant une base de données génétiques.
Novartis, Google, Pixie, Microsoft sont déjà depuis des années dans ce monde du Big Data, récolte des données personnelles dans votre vie privée.
Microsoft « Cortana » est une « assistante personnelle » intégrée dans Windows et qui accède à tout le disque dur (mails, dossiers, images, …). Google Now et Siri d’Apple font pareillement. Kindle, tablette de lecture, intègre la reconnaissance faciale pendant la lecture et envoie les informations à Amazon qui vous fait des propositions de livres adaptés.
La médecine s’occupe plus de l’optimisation des sujets sains plutôt que de guérison des malades...et recherche les technologies visant l’immortalité.
EMI (David Cope) développe la composition musicale par algorithmes. Un morceau né d'une collaboration entre Stromae et les algorithmes sort actuellement sur le marché musical.
Nous glissons vers l’internet-de-tous-les-objets (Internet Of All Things) où tout doit être connecté (cerveau, maison, habits, voiture, ….) avec l’Intelligence Artificielle-les algorithmes qui gère l’ensemble.

 
Les structures politiques traitent les données, analysent l’information, mais les révolutions technologiques distancent les processus politiques qui n’ont plus le contrôle des situations. Le gouvernement n’est plus qu’une simple administration qui gère.
Le marché boursier qui dirige l’économie mondiale est le plus gros centre actuel de traitement de données.

L’islamisme radical, le christianisme fondamentaliste, le judaïsme messianique, le revivalisme hindou qui perdent le contact avec les réalités technologiques se privent de la capacité de comprendre les questions qui se posent (ils ont aussi rejeté Darwin) et vont être écartées.

Que nous reste-t-il encore ?
Nos données personnelles sont encore pour l’instant la ressource la plus précieuse que la plupart des humains puissent offrir. Et puis, la conscience, les expériences subjectives, les sensations, les émotions, les pensées, l’imagination (hors de nos conditionnements), le sentiment d’amour sont nos derniers recours face à l’intelligence artificielle.

Dans ce nouveau monde où tout doit être immédiat, où « on prend et on jette », quelle place a encore la patience, les sentiments, la conscience, les émotions, l’imagination ?
Ces valeurs seront-elles encore présentes, vivantes dans quelques années ?
Quand on observe la jeune génération d’aujourd’hui, on peut presque faire une lecture de l’histoire de l’avenir.

Il y a cependant l'impact environnemental énorme qui découle de cette évolution technologique.
Le marché financier et des matières est  passif, aveugle devant la menace du réchauffement climatique et des dangers potentiels de l’intelligence artificielle. La "croissance verte" mise en avant par nos gouvernements de technocrates et financiers et qu'on nous présente comme "décarbonée" est un leurre, une usurpation. Dans toute technologie numérique, ainsi que les voitures électriques, il y a pas mal de "métaux rares" indispensables dans les composants (batteries entre autres). Or l'extraction de ceux-ci se fait par l'exploitation minière très polluante sur des grands territoires. Trop impactant dans certains pays européens (et trop visibles) ces mines ont été abandonnées en France par exemple et aujourd'hui, tous ces métaux rares viennent des mines de Chine (Mongolie) et d'Afrique. La pollution (extraction, durée) générée est bien supérieure au ...diesel. Ce ne sont donc pas et, loin de là, des énergies propres et renouvelables.
Il n'y a que peu de solutions ou pistes actuellement pour contrecarrer ou minimiser ces "effets collatéraux" : revenir à plus de sobriété, recycler bien plus les métaux rares et se battre contre l'obsolescence programmée.

Nous ne sommes qu’au début d’un changement de civilisation, il vaut mieux y réfléchir, agir, résister, avant qu’on ne devienne inutile !

Nous sommes venus des chimpanzés « augmentés », demain serons-nous des fourmis surdimensionnées ?



 
…………………………………………….EN SAVOIR PLUS……………………………………...


Les sources viennent principalement du livre :
« HOMO DEUS » de Yuval Noah Harari
(éditions Albin Michel-2017)


Je ne peux aussi que vivement vous conseiller aussi 
deux films-DVD qui vous éclairciront encore plus :

SNOWDEN de Oliver Stone (2016)

HER de Spike Jonze (2013)


(disponibles à la Médiathèque Numérique)