lundi 14 novembre 2022

La compensation des dégâts climatiques, enjeu décisif de la COP27 ?

 Je n'ai jamais vraiment compris cet « échange » souvent accepté par des associations environnementales qu'on nomme « compensation ». Comment peut-on accepter, trouver juste/équitable, un échange de type par exemple, une surface bétonnée sur des terres cultivables contre un espace naturel protégé-préservé ? La surface bétonnée enlève des champs, des forêts (par exemple) alors que l'espace protégé n'apporte rien de plus (pas une nouvelle surface cultivable). Ce marché de dupes n'empêche pas la bétonisation, la destruction d'espaces et d'espèces naturels. 

 



 

A un autre niveau, on institutionnalise cette supercherie. Pour masquer l'inutilité évidente des différentes COP, il faut à chaque session communiquer une décision « forte » !!!

Cette fois-ci, ça se passe en Egypte, et on mettra en avant (peut-être) la décision de « compensations » (financières) au profit des pays qui subissent des dégâts liés au …. « réchauffement climatique ». Oui, il vaut mieux dire réchauffement climatique que pollution massive industrielle, il ne faut surtout pas incriminer des multinationales pointées comme responsables, car ça serait à elles alors de payer, mettre la main à la poche ! Ce n'est pas pour rien qu'elles ont envoyé six-cent lobbyistes à cette foire annuelle des solutionneurs de la pollution mondiale, de l'avenir de l'espèce humaine sur notre planète !

Et cette supercherie ne date pas d'aujourd'hui, puisque hier déjà IL a été décidé de faire un marché de la pollution où la tonne de CO2 est devenue une marchandise échangeable puisque mesurable (à voir d'ailleurs sur quels critères).

Ainsi des pays peuvent présenter un bilan quasiment neutre ou positif en externalisant. Je prends l'exemple d'un pays voisin, la Suisse.

La Suisse semble assez exemplaire. Ils ont des centrales hydrauliques qui produisent pas mal d'électricité. Ils ont un réseau de chemins de fer très dense et très utilisé. Pas mal. MAIS c'est un pays très riche financièrement qui importe aussi énormément de produits d'ailleurs. C'est un pays où les personnes voyagent beaucoup en se déplaçant par avions. Du coup, le bilan consommation est très négatif en terme d'émissions de CO2. Aussi pour « compenser » la Suisse va payer pour des réalisations écologiques neutres dans des pays africains ou d'Amérique du sud et inclure ce bilan positif ailleurs dans le leur (puisque ce sont les payeurs de ces bonnes conduites) et équilibrer ainsi la balance pour avoir un bilan d'impact très bas.

En gros, c'est du calcul. Tu as droit de polluer 10 et moi aussi. Comme tu n'en utilises que 3 je t'en achète 7 et ainsi je peux polluer 17 et dire que je n'ai pas dépassé mon seuil permis : on équilibre !!!

Tout ça pour dire que marchandiser-financiariser la tonne de CO2 ou la compensation pour dégâts, c'est quasi la même chose, ça ne change rien aux pollutions présentes (et à venir, en s'accentuant), ça n'oblige aucun pollueur à changer-le business doit continuer-, ça n'incite à aucune évolution pourtant urgente et...vitale.

Alors bannissons ce mot « compensation », combattons-le car ce n'est que pour nous endormir, pour faire durer, avant le chaos. Ne pas oublier que le réchauffement, la fonte des glaciers et donc la réduction de la durée de gel des banquises permettent de forer plus longtemps sur les plate-formes de pétrole de Norvège et ailleurs, que le passage par le détroit du nord permettra l'acheminement plus rapide vers les autres continents des tankers géants de marchandises et donc que cela rapportera encore plus d'argent à ceux qui produisent en grande partie ces dérèglements climatiques et dégâts immenses. 

Du cynisme obscène...

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