« Pour
trouver du travail, il suffit de traverser la rue » claironne le
président Macron par rapport aux jeunes qui se plaignent de ne pas
accéder à l’emploi et pouvoir construire leur vie de façon
autonome. Les chiffres du chômage de cet automne 2018 ne sont guère
encourageants puisque en augmentation. Pas étonnant quand on sait
que le marché est fluctuant, que les contrats sont des contrats
précaires, des emplois à quelques heures par semaine, les emplois
aidés quasi supprimés, et les factures de tout un chacun qui
augmentent chaque semaine un peu plus : CFG, mutuelle, taxes
locales diverses, essence à la pompe, fuel pour le chauffage et dans
un avenir proche, une augmentation encore des taxes sur les maisons
mal isolées, sur celles qui utilisent du fuel pour chauffage, sur
les voitures diesel, etc...Tout cela pour favoriser la filière
électrique -l’électricité décarbonée « écologique
renouvelable », ça s’appelle le nucléaire dans leurs têtes.
Mais non, je ne
délire pas, vous avez entendu déjà ces propositions qui ne sont
que des annonces pour prendre la température avant de les imposer.
Quand on pose la
question au président et gouvernement pourquoi le chômage ne
diminue pas, alors que les soit-disants voyants de l’économie sont
au vert, que les entreprises bénéficient de pas mal d’avantages,
de déductions et d’aides qui devraient inciter à embaucher, pas
vrai , alors ils sont mal à l’aise. Les contrats proposés ne sont
pas des CDI, mais de l’esclavage « moderne »
d’adaptation des emplois en fonction des commandes.
Et, « en
même temps », en UN an, il y a 250 000 millionnaires de
plus en France ce qui veut bien dire que toutes ces aides et
déductions d’État ont bien enrichi quelques-uns… Mais je ne
suis pas sûr que la population laborieuse apprécie particulièrement
d’entendre les déclarations gouvernementales depuis leur
quotidien.
La facture
énergétique du chauffage et des déplacements va peser très lourd
cet hiver. Ce n’est pas le baril de pétrole qui a augmenté, mais
bien les taxes d’État, un impôt indirect très élevé pour les
foyers.
De toute façon, ON
ne compte pas pour cette caste qui a perdu le sens des réalités
quotidiennes de tout un chacun. Un exemple : vous avez une voiture
d’occasion ou un véhicule vieillissant. Pour vous inciter-obliger
à changer de véhicule, c’est pas compliqué, on durcit encore
plus le contrôle technique obligatoire et ainsi pas mal de voitures
sont rejetées, bien qu’elles soient encore en bon état de marche.
Et alors ? Vous achetez quoi ? Du matin au soir, vous êtes
soumis à la propagande qui vous claironne que le diesel est polluant
et sera taxé au maximum, que l’avenir c’est l‘électrique, non
polluant et aux capacités d’autonomie qui augmentent de plus en
plus avec un coût de « plein » (pleine charge) peu
onéreux et rapide. Non, on ne va pas parler des métaux précieux
rares, des batteries pas encore fiables, de la pollution induite par
la construction de ces nouveaux véhicules, ...Et qui dit électricité
dit nucléaire car la France est la championne du monde ...du
nucléaire, malgré les discours que nous assène EDF-ENEDIS pour
nous vanter ses investissements dans les énergies renouvelables. A
quelle hauteur pour pouvoir comparer ??? Et au détriment de
toute sécurité et promesses. Ainsi, la plus vieille centrale
nucléaire de France -Fessenheim- qui est en réparation permanente,
dangereusement rafistolée depuis des années, devait fermer avant la
fin du quinquennat de Hollande, puis de Macron, de ...Bref, des
promesses à répétition, histoire de calmer les opposants, mais
aussi les Allemands et les Suisses qui y ont des actions et exigent
sa fermeture.
Le Conseil d’État
vient d’annuler hier le décret sur la fermeture de Fessenheim.
Voilà tout est dit.
De toute façon,
l’Alsace est cette région conformiste, légaliste à qui on peut
tout faire. AREVA impose sa loi, FNSEA impose sa loi, VINCI impose sa
loi. Encore un exemple : l’opposition des habitants est forte
contre la construction d’une nouvelle autoroute à péage à
travers des terres agricoles fertiles, des vieilles forêts, des
châteaux et jardins classés, pour soit-disant délester Strasbourg.
Peu importe. Malgré les enquêtes indépendantes défavorables, les
pelleteuses et autres bulldozers ont déjà éventré les collines,
les tronçonneuses ont démoli les forêts ; vu d’en haut,
les tronçons bruns font des pointillés sur le vert des champs.
Passage en force, soutenu par le Préfet, compensation de l’État
par rapport au projet d’aéroport annulé à Notre-Dame-des-Landes.
A l’Alsace, on
peut tout faire sans qu’il y ait trop de réactions collectives.
AREVA pour la
centrale nucléaire, Vinci pour l’autoroute à péage, la FNSEA
pour la pollution de la nappe phréatique par la monoculture du maïs…
Et pour calmer les
élu-e-s alsacien-ne-s, il faut juste leur donner un peu d’illusion
qui leur permettra d’enfumer les concitoyens en flattant
leur...régionalisme, mais pas entièrement, juste quelques miettes
suffisent !
Exemple : la
ministre des territoires annonce que l’Alsace deviendra une ENTITE
administrative qui rassemblera les deux conseils départementaux au
sein d’un département-collectivité unique avec des compétences
transfrontalières particulières ( bilinguisme-échanges
universitaires) dans un « espace rhénan ». Tout cela AU
SEIN DU GRAND EST. Autant dire du pipeau. On est loin de la
Collectivité Territoriale Corse. L’Alsace ne redevient pas une
région, point à la ligne. Pour le reste, voilà quelques
miettes...un os à ronger, histoire de calmer un peu les
revendications de cette région à l’histoire bien mouvementée,
mais si docile et aux ordres ! Un leurre, quoi !
Et dans ce mépris
permanent de l’État envers notre région, on commence déjà à
vanter tout le charme de la tradition des marchés de Noël si
extraordinaires en Alsace, n’est-ce pas ?
Une grande foire
commerciale d’un mois et demi qui attire les touristes chinois (et
du monde entier) et qui fait fuir les autochtones.
L’Alsace est une
belle région -comme d’autres- un peu méconnue peut-être, mais
avec une histoire forte, une identité bien ancrée, des
spécificités, mais aussi une région docile, au pas et à laquelle
on peut tout administrer. La diluer avec la Champagne par exemple
avec qui rien n’est commun, un assemblage contre nature, purement
dicté par un centralisme administratif : cela a à peine fait
tilter. Pas de résistance, que des malgré-nous ! (Oui, je sais
cette dernière phrase est un peu indélicate, mais parlante.)
L’automne est
triste, l’hiver sera rude, nous sommes plumés et nous devons
survivre.
Je reste cependant
persuadé que des signes encourageants sont présents : le
pouvoir d’achat (en chute libre avec les différentes taxes) va se
réorienter vers une consommation choisie. Je veux dire par là que
la résistance passe par nos actes à savoir qu’on peut se nourrir
localement, avec des produits de saison, directement à la ferme,
chez les producteurs ; qu’on peut s’impliquer dans des
actions collectives locales, des échanges de biens et de services ;
que le temps et la transmission des savoirs-faire sont des valeurs ;
que se battre ensemble apporte plus de richesse que de râler tout
seul dans son coin ; que l’exemplarité de certains encourage
la mobilisation de plus d’énergies encore…
Je suis aussi
convaincu que l’amour universel est bien plus fort que la haine et
le rejet de l’autre, que nos diversités sont une richesse
inestimable, que la paix nous grandit quand la guerre détruit.
Comment serons-nous
au printemps ?
L’avenir n’est
pas écrit….
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