mardi 1 décembre 2015

COP 21 et REGIONALES

On le savait depuis des mois que le mois de décembre serait squatté par la COP 21 et que ce gouvernement allait se montrer très écolo et dans le club des dirigeants du monde pendant une dizaine de jours. Et surtout, que ce calendrier bien choisi allait faire passer la campagne des élections Régionales au deuxième, sinon au troisième plan après le carnage terroriste d'il y a quelques jours et l'état d'urgence décrêté- et pour un moment- avec ses lois d'exception.

Oui, nous en sommes là à quelques jours du premier tour et la propagande marche à fond depuis quelques semaines, pour ne pas dire depuis des années. Mais là, elle est au maximum. Bien sûr, dans la réalité, on est très loin des enjeux environnementaux (mais aussi économiques et sociaux) de la planête même si ce rassemblement parisien, sous l'egide de l'ONU, se veut mondial. Il n'y a là en oeuvre qu'un grand marché financier des droits de polluer, une annonce de “perpectives” sans contraintes (pas plus que 2° de réchauffement d'ici la fin ...du siècle !), autant dire une dépense d'organisation gigantesque pour un résultat minable attendu !



Cependant, cette COP 21 est une caisse de résonnance qui permet de voir, d'entendre les initiatives qui sont déjà en oeuvre, prises à travers le monde PAR LES CITOYENS ACTIFS en dehors des politiciens, des Etats, des soi-disantes décisions qui vont impacter notre vie future. Pas besoin d'être devin pour savoir qu'il n'y a rien à attendre derrière les grandes déclarations du genre de celle de Chirac en Afrique du Sud il y a déjà un bon moment : “la maison brûle et nous regardons ailleurs”
avec le vide décisionnel qui a suivi....Ah si, pardon, il y a eu le Grenelle de l'environnement, où le nucléaire n'était pas invité à table, où ce qui en est sorti à minima n'a pas été appliqué (ou à la marge) et sans conséquence pour l'industrie (pas de contraintes) et avec des gains importants pour la finance qui a pu mettre sur le marché des droits de polluer à échanger, un nouveau produit qui peut rapporter...Alors, oui, le monde change, évolue, mais grâce aux gens , pas aux politiciens ou chefs de gouvernement, ou groupes industriels ou monde de la finance....Et cela se remarque dans les territoires, là où on VIT ! Si les pays du Sud protestent, c'est qu'ils savent bien qu'ils vont subir les conséquences en premier, sans obtenir un infléchissement quelconque, ni des compensations financières pour s'adapter, survivre....




Alors COP21 et Régionales, quel rapport ?
Peut-être aucun si ce n'est que l'un cache l'autre et cela ne bénéficiera même pas aux écolos, puisque c'est Hollande qui manage avec Fabius et ils aimeraient juste faire monter de quelques points le score du PS et leur côte de popularité (avec un habillage passager environnemental pour récolter quelques voix).
De toute façon, la campagne des régionales est complètement biaisée. Depuis la folie meurtrière de novembre, cette campagne de propagande transforme ces élections locales en un test national en vue des prochaines Présidentielles. Thème porteur où les ténors de la politique s'expriment nationalement, la sécurité, avec comme corrolaire, l'immigration et toutes les représentations du racisme sous-jacent.
Or, la région n'a pas la compétence sur la sécurité, et avec la politique d'austérité du gouvernement cela ne s'améliorera guère à ce niveau car l'Etat doit renforcer tous les services publics, la justice, la police, mais aussi surtout l'éducation et la santé. Or les régions ont la compétence sur la formation, les lycées, les transports, etc...Le débat sur la sécurité pollue donc complètement cette campagne, trompe les électrices et électeurs, font un enjeu national d'élections locales. Sans compter que les programmes des différentes listes ne sont toujours pas arrivés dans nos boites aux lettres à quelques jours d'aller voter. Le temps de réflexion sera très, très limité. Bien sûr, les états-majors des partis comptent là-dessus en espérant des votes sur les partis et non sur les contenus-programmes ce qui veut dire globalement un jeu à trois alors qu'il y a de la proportionnelle dans ces élections qui peuvent permettre une représentativité plus large dans les conseils régionaux. Sans compter que les crédits européens sont également gérés par les régions.

Bref, il faudrait se recentrer sur la réalité de ce que sont les compétences des régions, faire en sorte d'une représentativité plus proportionnelle et large que le jeu entre les deux-trois partis “dominants”,  se débarasser des cumulards (surtout avec des régions administratives plus étendues), faire confiance à un renouvellement plutôt qu'au conformisme à l'épreuve depuis longtemps des professionnels de la politique, encourager celles et ceux qui sont sur le terrain toute l'année et pas seulement les dernières semaines avant les élections, celles et ceux qui ne sont pas cantonnés dans leurs bureaux des villes, mais ont une connaissance de la ruralité, de là où est la vie et peut-être une certaine survie.





Mais le pouvoir est toujours encore vertical, éloigné des gens, loin des préoccupations primaires et vitales. Nous sommes encore loin d'une autonomie des territoires avec un pouvoir démocratique horizontal, un partage et des échanges non-monétaires, une prise en main d'un avenir localisé. Et pourtant, nous sommes bien là dans un débat qui devrait être animé lors de ces élections régionales.

On remarque bien la distance entre pouvoirs décisionnels, compétences et réalité des territoires. La question dans les médias de propagande tourne autour de savoir combien de régions vont “tomber” dans les bras de la blonde et de son mentor. Mais qu'est-ce que cela a à voir avoir les enjeux de cette campagne des Régionales aux compétences limitées ?

Oui, la manipulation des esprits est permanente, réactive et ...profonde ! Il est temps de se frotter les yeux, reprendre le contrôle de son esprit et relever les manches en partageant la tâche, ici et maintenant.

L'avenir n'est pas écrit.

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