mercredi 8 mars 2023

REFLECHIR, C'EST COMMENCER A DESOBEIR. 

 « Quand tu ne sais plus où tu vas, souviens-toi d'où tu viens. »

Dans nos sociétés du nord, « occidentalisées », la richesse financière impose son système par la force. Cette richesse financière est détenue par une classe bourgeoise (qui a remplacée l'aristocratie) et est composée de quelques familles qui ne viennent pas de nulle-part. Dans l'imaginaire collectif qu'on nous a inculqué, il s'agirait d'entrepreneurs courageux qui se sont construits par eux-mêmes. Presque des héros, intouchables.

Mais quand on commence à les nommer, on se rend vite compte que ce sont des héritiers, des banquiers d'affaires, des haut-fonctionnaires, des ... et qui bénéficient largement des aides financières publiques, des détaxations d'impôts en plus. Sans compter « l'entre-soi » en réseaux d'influences (politiques, médiatiques, …), d'intérêts partagés, actionnaires de la Bourse en plue-values, mais qui n'investissent pas en création d'emplois puisqu'ils en démolissent bien plus directement (vente-rachat) et indirectement (délocalisations, …). Et ils sont les premiers pollueurs, responsables des dérèglements climatiques, l'appauvrissement des ressources naturelles, de la mort des terres fertiles, de la déforestation massive, de … Vous avez compris.

 


 


« Ils ont l'argent, on a le nombre. »

Et, ils bénéficient du travail de la classe laborieuse qui se doit d'être flexible, maintenue en soumission par le chantage au chômage et à la précarité. La valeur travail n'est plus reconnue et la fierté au/du travail disparaît avec des activités, des productions qui n'ont plus de sens : des « bullshit jobs » éphémères. Pourquoi s'investir alors qu'on n'est pas reconnu-e ?

Il y a bien des classes sociales, mais pas de justice sociale. Il n'y a pas de « négociations sociales » possibles, puisque le rapport est inégal. Il y a bien un rapport de force entre le profit permanent de quelques-uns et la vie quotidienne de millions d'autres. Ce rapport de force, il faut se le réapproprier, l'inverser, car qui est le plus nombreux ?


« La force n'est pas la violence »

Il y a plusieurs types de force.

  • la force économique : grèves, boycott, perturbation des transports, ...La classe laborieuse n'obtient des avancées que lorsqu'elle démontre que la richesse est produite par leur travail. Les blocages, dès qu'ils durent quelques jours de suite, le montrent bien et la bourgeoisie plie vite quand leur richesse n'est plus crée. Après chaque grève forte, il y a eu des négociations avec des gains salariaux et amélioration des conditions de travail.

  • la force politique : les partis ont déserté les rangs de la classe laborieuse, les syndicats n'arrivent plus à se densifier. Quand on regarde la sociologie des équipes dirigeantes des partis et syndicats, on se rend vite compte qu'il n'y a là quasi aucun de celles et ceux qui représentent la majorité de la population : ouvriers, employés, artisans, paysans, étudiants, soignants, …...La jeunesse (l'avenir) l'a bien compris et se mobilise bien plus dans des collectifs (de quartier, locaux, …, à démocratie horizontale). Ces organisations collectives sont indispensables dans une perspective de changements profonds à plusieurs niveaux.

  • la force sociale : exposer (informer) les méfaits d'une entreprise, dénoncer les travers des « supérieurs » (exemplarité), nommer personnellement les responsables, développer les faits, ….

  • la force physique : destruction des outils-des biens qui détruisent, qui symbolisent les injustices, les lieux de ce pouvoir.

     

     



« Etre en colère contre les injustices, c'est fatiguant. »

On n'entend que la morale bourgeoise (et son pendant « d' opium du peuple » que sont les religions) avec ses récits flatteurs sur la classe dominante (qui prend soin de nous , œuvre pour le bien commun!!!), ses mystifications de classe (on utilise le mot « économie de marché » pour cacher « accumulation subventionnée » ou encore « mondialisation » au lieu de « colonialisme financier »), ses grilles de lecture faussées, ses....

Mais pas de haine ou d'envie envers eux, ils n'en valent pas la peine.

Restons fiers de qui nous sommes, d'où nous venons : nous avons aussi une morale de classe qu'on ne veut pas entendre, qui n'a quasi jamais la parole dans les médias confisqués, aux mains de quelques-uns de cette caste-oligarchie bourgeoise.

Dans ce système, il y a le rapport de force imposé.

Il n'y a que le rapport de force qui peut le changer.

« Ils ont l'argent, on a le nombre. »

 


 

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remerciements à François Ruffin et Nicolas Framont pour leurs écrits

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