samedi 18 décembre 2021

« FOUTU POUR FOUTU » , inventons une autre vie

 A mon âge, je suis un « témoin » du passage de la reconstruction de l'après-guerre - où le programme du Conseil National de la Résistance a apporté les services publics, du mieux-vivre ensemble – au capitalisme libéral, mondialisé et le contrôle numérique. J'ai vécu l'accélération et l'effondrement démocratique. Si le capitalisme était associé à l'amélioration de nos conforts de vie en exploitant l'énergie et les ressources, il n'est plus aujourd'hui adapté aux changements climatiques, à la raréfaction des ressources et du pétrole, à la disparition de la biodiversité. S'il en est responsable en grande partie, il ne faut pas nier notre part personnelle liée à nos modes de vie qui n'étaient pas remis en question jusque là.

Les constats sont là et l'urgence pour la survie de l'espèce humaine est indéniable.

A mon âge, je me dis que ma génération a laissé filer, s'est mis dans le moule d'un avenir tracé et basé sur la croissance comme moteur économique, les nouvelles technologies. Bien sûr que nous étions déjà quelques-un-e-s à travers le monde à sentir que cela n'avait plus de sens : « non à la société de consommation », retour à la terre, aux communautés solidaires, aux premières alternatives, au féminisme, … Mais la concentration citadine s'accentuait, la dépendance alimentaire et de logement tout autant. La nature était mise à distance et on exploitait le vivant pour l'humain. Quand on pense que 60% des vertébrés ont disparu de la planète en ...44 ans, cela interroge sur notre impact.

Décroissance, résilience sont des mots qui résonnent en permanence et pourtant, sortir du déni et de la paralysie ne sont pas évidents, car il faut déconstruire les schémas tracés, agir sur nos comportements et nos modes de vie, et même nos projets envisagés : ça fait peur !

A mon âge, on a enfants et petits-enfants et nous sommes d'autant plus attentifs à la jeunesse que nous sommes mal à l'aise par rapport à l'évolution de ce monde qu'on n'a pas voulu ainsi. Globalement, notre docilité, notre complicité passive, notre impuissance individuelle ont contribué à ces effondrements que l'on ne peut que constater partout à travers le monde et sous des formes diverses. Et les manifestations de Mai 68, les contestations anti-nucléaires, les combats écologiques du siècle dernier ont été densifiés par les Marches Climat, les mouvements sociaux des Gilets Jaunes. La jeunesse comprend mieux, a moins de résignation, a la protestation radicale et veut agir plus concrètement et maintenant. Faire des études, avoir des diplômes, gagner de l'argent pour consommer, dans le monde tel qu'il est, face à des réalités incontournables, cela n'a plus vraiment du sens en terme humain, en projet de vie.

 


 

Construire sans modèles, inventer des systèmes alternatifs, vivre autrement hors des cadres définis, faire ce qui plaît, qui fait sens, définir son rapport au monde, agir en conscience sur l'impact de nos comportements, travailler sur l'imaginaire, passer de l'envie au plaisir, retrouver de l'autonomie, s'enrichir des savoirs-faire transmis, redevenir agile avec les mains, …, les chemins sont multiples, et la façon de faire en fraternité et en humanité est tout aussi importante.

Cultiver un jardin, s'investir dans l 'économie sociale et solidaire, construire sa maison autrement, végétaliser la rue, constituer une grainothèque, créer ou s'installer dans un éco-hameau, privilégier les déplacements doux, ...changer les choses localement et sur un territoire d'échanges sans s'enfermer dans des bulles, insuffler de l'envie aux gens par l'exemplarité, …, la créativité, l'imaginaire sont des énergies humaines à redynamiser.

Pour faire ensemble, il faut d'abord travailler sur soi-même : quelle est son énergie, où puis-je rayonner, être utile au plus gros nombre.Un humain doit trouver sa quête de liberté, car sortir de l'assistanat de l'individu, c'est se rendre plus libre, apprendre à se définir, analyser ses besoins et comment y répondre, trouver la paix, inspirer les autres.

L'effondrement est la déconstruction de ce qu'on a eu. On peut être honnête avec ses contradictions et construire, agir, y trouver du sens, la liberté, le plaisir, la joie.


Foutu pour foutu, alors inventons un autre monde !

 

 

je vous recommande fortement ce film-doc de 1h10mns, 

prenez le temps, il ne sera pas "perdu" !    (cliquer sur le lien ci-dessous)
 

https://imagotv.fr/documentaires/foutu-pour-foutu/film/1

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Lire aussi la BD « Tout va bien »

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