lundi 5 avril 2021

REPLI SUR SOI ET INTERROGATIONS GLOBALES

 « Drôle » de période, époque pour le moins « spéciale ». Ce que nous subissons, la pandémie qui n'accuse aucune baisse de contamination et la privation de libertés qui s'y est associée, sont des faits que nous ne connaissons pas, n'avons jamais vécu de notre vivant et depuis très longtemps par ici. Evènements ponctuels ? On aimerait bien et on le sent bien quand on parle de « la vie d'avant ». Mais le temps fait son affaire et après plus d'un an, les questions qu'on se pose deviennent bien plus globales, car le doute s'installe et interroge la fragilité de l'espèce humaine et donc son avenir, si ce n'est plus dramatiquement sa survie.

La vie sociale, associative, culturelle s'est arrêtée, la vie démocratique est oubliée. La production industrielle, l'activité économique sont maintenues à flot artificiellement et financièrement pour encore un moment. Ce repli sur soi forcé nous coupe de notre deuxième côté humain, le besoin de sociabilité lié à notre fragilité, dépendance. Ne pas le reconnaître, c'est s'oublier et ne pas se poser les questions essentielles de notre existence même. Bien sûr, la consommation, le confort sont des murs occultants, mais insuffisants pour masquer les angoisses profondes.

 

 


 

Commencer à essayer d'énumérer toutes ces questions globales aboutirait de toute façon à une liste bien incomplète et hiérarchisée selon le ressenti et les priorités de chacun-e. Mais elles sont bien présentes en nous, ce n'est pas la peine de le nier, et les périodes de « confinement » permettent ou engendrent d'avoir disponibles ces temps de réflexion-interrogations.

Notre « civilisation » occidentale actuelle fonctionne sur un système qui montre ses limites et sa dangerosité, son inégalité flagrante et son cynisme obscène. Il pille tout autant les ressources naturelles de la planète qu'il accentue les catastrophes environnementales et détruit les équilibres. Tout le monde à son niveau en fait les constats.

Le fait aussi de se retrouver isolé-e ne contribue pas à construire de nouvelles pistes concrètes, même si des nouvelles « communautés de vie » locales prennent forme et s'autonomisent, de nouveaux réseaux d'échanges en dehors de circuits connus se font jour.

 


 

« Créer, c'est résister ; résister, c'est créer » disait Stéphane Hessel et le propos de ce résistant connu (de la deuxième Guerre Mondiale) est plus que jamais d'actualité.

Dans ce système, si les changements ne peuvent plus venir d'un pouvoir représentatif, alors il faut les construire à partir de soi, de communautés locales et autonomes, reliées en réseaux de partage et qui réinventent une nouvelle façon du vivre ensemble. Les associations, la créativité culturelle sont souvent les préfigurations de ce nouvel état d'esprit que relient des convictions humaines profondes ouvertes sur l'évidence d'une vie en harmonie avec les espèces végétales, animales, …


Si cette « drôle » de période, cette époque pour le moins « spéciale » est plombante, mortifère, angoissante, déstabilisatrice, elle peut être aussi un élan puissant pour transiter vers autre chose, d'autres rêves, d'autres espoirs... et ne pas les oublier quand l'étau se desserrera un peu !


L'avenir n'est pas écrit..

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires sont lus avant publication non pas pour censure ou rejet, mais pour un filtrage concernant insultes, attaques personnelles essentiellement.
Vous pouvez signer vos textes-commentaires pour des réponses personnalisées, des échanges dans le débat.