« on ne va pas discuter de cela : c’est politique ! »
« y en marre de la politique »
« on n’est pas là pour faire de la politique »
« La politique ? Tous des pourris... »
Bon. Combien de fois on a entendu cela que ce soit au sein de la famille, au sein d’associations, au sein d’une communauté de communes ou d’un conseil municipal. Bref, le rejet est total quasiment et surtout ce mot implique des ressentis très différents selon chaque personne.
POLITIQUE : il y a des gens pour qui, quand vous prononcez ce mot, vous avez l’impression de passer pour un malotru, un voyou, quelqu’un d’impoli, un provocateur, un illuminé qui ne voit rien d’autre, un terroriste qui se cache, ….Tout peut y passer ! Et puis, cela va même plus loin quand on est invité à des cercles de parole, des soirées débats où dans la présentation, il y a noté que toutes les discussions « politiques » sont à exclure de ce cadre !!! Alors là, je reste pantois...On veut bien discuter de tout, mais pas de ça, c’est exclu d’office.
Mais c’est ça quoi ?
C’est quoi quand on utilise le mot « politique » ?
Il faudrait peut-être redéfinir avant d’exclure.
Pour la plupart, ce mot est collé à la « politique politicienne » c’est à dire au spectacle donné par les femmes et hommes politiques, leurs déclarations, leurs mensonges, leurs carriérismes qui les font naviguer de partis en partis (sans aucune conviction), leurs manigances pour garder leurs mandats et les accumuler pour se faire un pactole financier et des manœuvres pas très légales, les promesses jamais tenues, leur clientélisme populiste, ….bref tout ce qui est détestable, à mettre à distance, insupportable. Nous sommes bien d’accord.
Mais peut-on réduire cela à ça ?
Pour moi personnellement, j’aurai tendance à dire (dans mon interprétation) que tout est politique dès qu’on est dans la sphère publique. Il y a certes bien des études comportementales qui ont essayé de nous convaincre que même dans le quotidien familial, notre façon d’éduquer, de vivre, de consommer et même de faire l’amour était « politique » !
Bon. Combien de fois on a entendu cela que ce soit au sein de la famille, au sein d’associations, au sein d’une communauté de communes ou d’un conseil municipal. Bref, le rejet est total quasiment et surtout ce mot implique des ressentis très différents selon chaque personne.
POLITIQUE : il y a des gens pour qui, quand vous prononcez ce mot, vous avez l’impression de passer pour un malotru, un voyou, quelqu’un d’impoli, un provocateur, un illuminé qui ne voit rien d’autre, un terroriste qui se cache, ….Tout peut y passer ! Et puis, cela va même plus loin quand on est invité à des cercles de parole, des soirées débats où dans la présentation, il y a noté que toutes les discussions « politiques » sont à exclure de ce cadre !!! Alors là, je reste pantois...On veut bien discuter de tout, mais pas de ça, c’est exclu d’office.
Mais c’est ça quoi ?
C’est quoi quand on utilise le mot « politique » ?
Il faudrait peut-être redéfinir avant d’exclure.
Pour la plupart, ce mot est collé à la « politique politicienne » c’est à dire au spectacle donné par les femmes et hommes politiques, leurs déclarations, leurs mensonges, leurs carriérismes qui les font naviguer de partis en partis (sans aucune conviction), leurs manigances pour garder leurs mandats et les accumuler pour se faire un pactole financier et des manœuvres pas très légales, les promesses jamais tenues, leur clientélisme populiste, ….bref tout ce qui est détestable, à mettre à distance, insupportable. Nous sommes bien d’accord.
Mais peut-on réduire cela à ça ?
Pour moi personnellement, j’aurai tendance à dire (dans mon interprétation) que tout est politique dès qu’on est dans la sphère publique. Il y a certes bien des études comportementales qui ont essayé de nous convaincre que même dans le quotidien familial, notre façon d’éduquer, de vivre, de consommer et même de faire l’amour était « politique » !
un ouvrage (qui a été réédité)
à conseiller à tout le monde, grands et petits
POLITIQUE
(définitions
Wikipédia) :
Si la notion est polysémique, on a quand même des définitions et
des cadres clairs.
Au
sens large, Politikos
(civilité) indique
le cadre général dans lequel une société ou une population est
gérée par ses dirigeants. Dans cette direction aussi, on peut
parler de la politique d'une communauté, d'une société, d'un
groupe social, au sens de Politeia,
qui obéit à une Constitution
qui définit sa
structure et son fonctionnement (méthodique, théorique et
pratique).
La politique porte sur les actions, l’équilibre, le
développement interne ou externe de cette société, ses rapports
internes et ses rapports à d'autres ensembles.
La
politique est donc principalement ce qui a trait au collectif, et se
retrouve donc dans plusieurs domaines (économie, droit, sociologie,
…)
De
façon plus restreinte, la politique se réfère à la pratique du
pouvoir, soit donc aux luttes de pouvoir et de représentativité
entre des hommes et femmes de pouvoir, et aux différents partis
politiques auxquels ils peuvent appartenir, tout comme à la gestion
de ce même pouvoir.
Souvent,
le mot est complémentaire comme ...stratégie politique, par
exemple.
Pour
moi politique, c’est s’occuper, se préoccuper de la vie
publique, collective dans sa commune, dans une communauté de
communes, dans un pays, au sein d’un groupe public à vocation
d’animation d’un territoire, ...C’est donc loin d’être un
mot tabou qui déclencherait une guerre idéologique de clans, mais
bien au contraire, quelque chose de noble qui permet l’échange
d’idées afin de trouver les meilleurs solutions à une
problématique commune, de façon démocratique et respectueuse de
chacun-e.
Parfois,
je suis surpris, voire offusqué, quand dans un choix à faire sur un
sujet d’une soirée film+débat par exemple, pas mal de thèmes
sont rejetés sous l’argument : « ah
non, pas ça, c’est politique ! »
Je ne comprends pas, car là on est dans un global générique de
rejet sans définir ce que chacun-e englobe sous ce mot repoussoir.
Quand
on parle d’alimentation, de santé, de liberté, de consommation,
de local, de déchets, d’assainissement, de ….bref, quoi que ce
soit, il y a des implications décisionnaires qui passent forcément
par le canal politique.
Le lien social est brisé. Il y a réellement des classes sociales qui se forment et où le fossé se creuse de plus en plus dans un dialogue inexistant. La désespérance est de mise et réelle, la misère aussi. La précarité du travail amènent un quasi esclavagisme muet. Ces soumissions forcées ou imposées se traduisent et se traduiront forcément par une violence larvée mais qui peut devenir visible et cruelle, un affrontement.
Un
autre monde est en route, une autre façon de vivre qui me ramène
aux années 70 du siècle dernier où le refus d’une société de
consommation se traduisait par d’autres façons de vivre, plus
sobres, plus démunies, plus autonomes avec une grande qualité
d’entraide et d’échanges. Et où l’écologie, la notion de
faire partie d’un tout à respecter, à préserver était déjà
largement présente. Mais aussi le refus d’un autoritarisme, de la
hiérarchie, des ordres de remise au pas, du poids de la morale
religieuse, de la bienséance, du conformisme, du qu’en dira-t-on,
...un mouvement libératoire, d’émancipation après des années de
guerre et de difficile reconstruction.
Nous
sommes bien à la fin d’un cycle (les Mayas l’avait placé fin
2012) avec un changement sensible et évolutif de civilisation, de
dogme économique forcé par la fin des réserves d’énergies
fossiles, la fin des modèles dominants qui ont amené exploitations,
guerres et chaos.
Se
rattacher à l’ancien monde avec des pouvoirs centralisés, c’est
se rattacher à des privilèges et fonctionnements d’un autre temps
qui sera bientôt révolu, automatiquement.
Le
pouvoir politique vacille, a montré ses limites et sa fragilité,
les partis (en France) ont été tous décimés, décrédibilisés
par leurs manœuvres minables qui tournent toujours autour des trois
axes qui mènent ce monde de 2017 : pouvoir, argent, sexe, dans
le désordre.
Rejeter
donc toute discussion car elle serait « politique » c’est
vouloir rester accrocher à des restes de règles, afin de se
rassurer car tout changement est se mettre en danger, ce qui dans le
mouvement permanent des incertitudes nous met en effroi.
Il
faut au contraire politiser les débats car c’est de la vie en
commun dont on parle et des rapports aux pouvoirs. Réinventer une
démocratie locale, directe, des représentant-e-s tiré-e-s au sort,
de l’action collective pour le bien-être de tous. Faire vivre les
atouts et entreprises artisanales locales, échanger les services,
les informations, les connaissances, les savoirs-faire, mettre des
moyens en commun, se réapproprier la vie et les décisions qui vont
avec.
Si
on peut aisément se détourner de la politique politicienne qui a
montré tous ses travers, si on peut ignorer un gouvernement qui
n’est plus représentatif et qui fonctionne en vase clos, on peut
aussi se réapproprier tous les strates de décision localement,
inventer des nouvelles façons, se préoccuper plutôt des biens
communs que de les laisser aux mains de celles et ceux qui veulent en
tirer des profits (personnels), en faire du business, de l’argent.
A
partir du moment où on regarde les choses, la vie, autrement que par
la lorgnette de survie, alors les perspectives s’élargissent, les
possibilités deviennent nombreuses.
Mais
pour cela, il faut sortir de l’égoïsme, de l’individualisme, de
l’ambition démesurée et créer de nouveaux liens avec son
entourage.
Penser
ainsi, c’est aussi ….politique, pas vrai ?
Puisque
c’est se préoccuper d’une vie collective et des moyens
disponibles.
Le
mot politique n’est pas un mot sale, ce sont les politiciens
(professionnels) qui l’ont sali et ainsi, coupé la branche sur
laquelle ils étaient bien installés. Tant mieux.
Cela
permet de redéfinir le mot et lui redonner tout son sens premier, un
intérêt pour ce qui est commun, collectif et un rapport de force,
qu’on peut atténuer ou même faire disparaître.
Lorsque,
au niveau d’un Etat, la représentativité sera réelle, on pourra
de nouveau s’en préoccuper (pas juste épisodiquement en étant
appelé/sommé à mettre un bulletin de vote dans une urne). En
attendant, faisons vivre la démocratie, la liberté de penser et
parler, à notre niveau, là où on vit. Remettons-y de
l’exemplarité, de la compassion et les énergies s’y
déploieront.
L’avenir
n’est pas écrit.
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