Je sais, vous êtes comme de nombreuses personnes de ma génération d’après-guerre qui ont vu le monde changer à un rythme qui s’accélérait de plus en plus, jusqu’à s’emballer dans une seule direction. Nous regardons nos enfants, les enfants de nos ami-e-s, nos petits-enfants et ceux des autres, nous les récupérons parfois à la sortie du collège, du lycée et nous observons tous le même comportement.
Cela
peut certes nous irriter, nous désoler, nous désespérer. Mais
comprendre pour argumenter, pour détourner, c’est plus dur. Y
a-t-il une explication, des explications ou est-ce juste le résultat
de ce que l’on a laissé filer par résignation, par facilité ou
pour voir comment cela va évoluer, en spectateur critique ?
Nous
avons nos références basées sur un monde tel qu’il était à
leurs âges, avec les outils disponibles à ce moment-là, nos jeux,
nos loisirs, nos plaisirs, nos désirs, … Mais eux, ces jeunes, ces
adolescents, ces jeunes parents, quelles sont leurs références à
eux ? Quel monde leur avons-nous présenté ?
On
leur a bassiné que le monde leur est ouvert, que les technologies,
la science vont faire des pas énormes, qu’ils profitent du temps
de paix, du confort et des biens de consommation innombrables, qu’ils
sont destinés à de grandes choses, qu’ils pourront obtenir ce
qu’ils veulent dans la vie…. Ils vont à l’école,
s’enrichissent de diplômes pour trouver le job qui les « mettra
à l’aise ».
On
en a connu de ces jeunes qui y ont cru, n’ont pas ménagé leurs
efforts pour y « arriver ».
Mais
la « real world » fait vite déchanter. Confrontés au
monde du travail, ils se rendent compte qu’ils ne sont pas
spéciaux, que plus personne n’est là pour les couver et les aider
à une quelconque promotion. L’image de soi s’en trouve vite
ternie, l’estime de soi amoindrie quant à la satisfaction par le
travail et parfois aussi la difficulté d’établir des relations
profondes et sincères.
Cette
génération vit dans l’immédiateté, on peut tout avoir
instantanément (ou presque), un monde de gratification instantanée.
A la violente réalité du travail où l’on se sent souvent
dévalorisé s’ajoute la technologie, les outils, les objets
connectés.
C’est
là qu’ils vont se lâcher pour s’échapper de ce monde dur, pour
montrer aux autres à quel point leur vie est sensationnelle et
riche, alors même qu’ils sont en voie de dépression.
Nos
enfants et petits-enfants ont du mal à créer des relations
profondes qui ont du sens. Leurs amitiés sont superficielles dans la
mesure où ils ne peuvent pas compter les uns sur les autres. Dès
que du nouveau apparaît, on délaisse pour aller vers du « mieux » !
Et quand un stress se présente, ils ne se tournent pas vers des
personnes, mais vers l’appareil, leur objet « connecté ».
L’implication
dans les « réseaux sociaux », i-phone, Facebook,
Instagram et autres twitter génère la libération de dopamine et on
se sent « bien » en « partageant » sur les
réseaux par les portables « intelligents ». Cela
provoque au final une réelle addiction comme l’alcool, le tabac,
les drogues…
Notre
génération, on est bien accro au pétrole et on a du mal à
construire la transition, la résilience (pour le monde d’après
« la crise »). Nous n’avons donc que peu de choses à
leur présenter pour les faire rêver, les faire réfléchir à un
autre monde possible que celui qui est LEUR référence, dans lequel
ils sont nés et ont grandi.
Mais,
on peut leur faire découvrir que le plaisir peut aussi être de
couper du bois, de repeindre sa chambre, de chercher des réponses
dans des ...livres, de planter des graines, de cueillir des légumes,
de les cuisiner et partager un repas, de se promener dans de beaux
endroits, de …
Cette
génération de l’immédiateté doit apprendre la patience, que les
choses fondamentales comme l’amour, l’accomplissement par le
travail, la joie sont des choses qui demandent du temps.
Etre
reliés par des appareils n’est qu’une illusion relationnelle et
en terme de liberté, c’est une aliénation forte. Demain, la
montre connectée, la puce implantée sous la peau connectée, le/la
….
Je
n’émets aucun jugement moral ou de valeur, mais je me pose des
questions. Interdire sans remplacer par autre chose de plus
valorisant ne sert à rien pour guérir de cette addiction.
Propositions
autres, activités de création, reconstruction de l’estime de soi,
valorisation d’une réalisation, les pistes sont multiples et nous
en connaissons de nombreuses.
Compréhension
et exemplarité feront contrepoids, atténueront le temps passé
devant les écrans et cette illusion d’exister, de vivre à travers
des appareils « connectés » !
L’avenir
n’est pas écrit.
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Souvenez-vous quand ça a commencé cette dépendance-addiction. En 1997 apparaissait sur le marché des jouets, une "montre-oeuf", création japonaise, un programme informatif qui ne sera inter-actif, connecté qu'en 2004 : le TAMAGOTCHI. Ne dites pas que vous n'avez jamais vu ou eu un tel "jouet"...qui ne vous quittait plus, qui devenait le centre de votre timing quotidien, nourrir, promener, ...pour qu'il ne meure pas !
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Souvenez-vous quand ça a commencé cette dépendance-addiction. En 1997 apparaissait sur le marché des jouets, une "montre-oeuf", création japonaise, un programme informatif qui ne sera inter-actif, connecté qu'en 2004 : le TAMAGOTCHI. Ne dites pas que vous n'avez jamais vu ou eu un tel "jouet"...qui ne vous quittait plus, qui devenait le centre de votre timing quotidien, nourrir, promener, ...pour qu'il ne meure pas !
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