jeudi 23 juillet 2015

L'ECOLOGIE NE PEUT QU'ETRE RADICALE ?


“Sommet des consciences” ( de la bonne conscience Nicolas Hulot !), clip EELV pour sauver le climat (médiashow électoraliste), vote sur la transition énergétique (scandaleux car sans engagements écrits précis, sur le nucléaire par exemple), reportages sur l'agriculture biologique, l'agroforesterie, …. (et la FNSEA avec ses élevages industriels qui bloquent les routes et sites) , nous sommes à quatre mois de la COP 2015, de la grande négociation sur les droits de polluer dont l'organisation à Paris bénéficie de sponsors “prestigieux” (Total, Nestlé, etc...).
La grande offensive de propagande médiatique a commencé et décembre 2015 marquera une “avancée révolutionnaire écologique à l'échelle de la planête” !!!!

Vous avez bien compris combien je suis cynique et rageur. Mais peut-on être autrement quand on SAIT pas mal de choses et qu'on fait le bilan environnemental des promesses reniées de ce gouvernement “socialiste” ces trois dernières années.
Pas d'écologie punitive” dit Mme Ségolène Royal, la 3ème ministre de l'environnement de ce gouvernement. C'est sûr que quand on se met à genoux devant le lobby des transporteurs, des éleveurs, des céréaliers, d'Areva, etc..., on ne peut guère tenir un discours cohérent et entre annonces et immobilisme, le temps passe sans ...changements.
Avec des écologistes qui ne pensent qu'à un poste de ministre ***, il n'y a aucun danger pour la République ! Leurs protestations ne couvrent pas leurs ambitions électorales....

 
dessin Jean Aurel -POLITIS


D'ailleurs, c'est quoi l'écologie politique en France ?

Vous n'avez pas été sans remarquer qu'il y a des prédominaces écologiques pour chaque pays selon ses spécificités...presque culturelles. Au Canada par exemple, on s'occupe plus particulièrement de la mer, les forages et mines. En Angleterre, c'est plutôt la protection des animaux et l'opposition à la chasse à courre. Aux Etats-Unis, le combat est plus radical et porte sur les grands espaces, la vie sauvage, la forét, les implantations industrielles, le gaz de schiste. En France, l'écologie, c'est Brigitte Bardot et Nicolas Hulot (on en rigole à l'étranger !), mais surtout le combat anti-nucléaire.
Les formes d'action sont aussi très différentes d'un pays à l'autre. Si en Europe, ce sont les gestes du quotidien qui sont valorisés, les pétitions et manifestations de rue, aux Etats-Unis, on met du sable dans les réservoirs des engins qui coupent les arbres, creusent des puits pour l'extraction des gazs de schistes ou construisent des mégaroutes...L'écologie est politisée et captée par un parti dont les membres sont bien gentils et pensent plus à un poste électoral qu'à des actions de terrain radicales de désobéissance civile menées elles par les Zadistes, groupes anonymes et décidés qui montrent un retour aux sources de l'engagement militant écologiste.

Et il y a aussi ces courants naturalistes qui veulent donner la prééminence de la nature sur l'homme qui n'est qu'un animal comme les autres. Et, dans la nature, les plus forts mangent les plus faibles ce qui peut entrainer jusqu'aux excès qu'on imagine.
Et ils pensent également qu'il faut un équilibre naturel à savoir que la terre ne peut pas nourrir quatre planètes, autrement dit pas six milliards d'humains. Ils ne sont donc pas pour “accueillir toute la misère du monde”, pas pour empêcher épidémies, guerres tribales et même conflits armés, pas pour protéger “les pauvres qui se multiplient comme des lapins” et profitent de notre assistance qu'il faut réduire. Vous voyez bien que cette façon de penser l'écologie naturaliste amène à une façon d'exclure, d'éradiquer une grande partie des populations du sud...d'une façon ou d'une autre !

Une autre partie redoute l'action industrielle de l'homme qui détruit la nature et a comme objectif de l'empêcher dans sa destruction par des moyens radicaux qui peuvent sembler illégaux. Mais il y a la loi d'un côté, celle qui protège les intérêts des grands groupes industriels et financiers et de l'autre côté, il y a la justice, ce qui est moralement bien. (“no justice, no peace”).

La grande messe-mascarade de décembre prochain n'a donc rien de révolutionnaire et dans la bouche de M. Hollande, cela fait bizarre. Il veut juste redorer son blason, mettre dans sa poche les écolos notables carriéristes en vue de l'élection Présidentielle de 2017. On n'est pas dupe, on a la mémoire de tous ses renoncements, on n'oubliera rien et on n'écoute même plus ce show médiatique où l'écologie sous différents noms (transition énergétique, plan climat) est complètement instrumentalisée et non pas considéré comme un facteur d'évolution et de durabilité.
Mais bien sûr, qui est surpris ? Personne...

Les écologiste français donc beaucoup plus antinucléaires que les canadiens , américains, etc...(et pour cause puisque c'est le pays le plus nucléarisé) attendent un engagement écrit, acté, sur la fermeture d'au moins une centrale nucléaire avant 2016 (Fessenheim). Mais concernant le nucléaire, nous savons très bien ce qu'il en est ; nous avons les exemples de Tchernobyl (1986) et de Fukushima (2011) qui nous éclairent sur ce qui nous attend (peut-être, probablement, statistiquement).



Petit rappel : le 11 mars 2011 à la suite d'un tsunami le site des 4 réacteurs de Fukushima explose, les coeurs de 3 réacteurs fondent , s'enfoncent et sont inaccessibles depuis. 300 000 litres d'eau chaque jour sont injectés pour refroidir les barres de combustible. Cette eau est soit-disant stockée (ça fait quoi comme volume en 4 ans ?) mais des fuites multiples font qu'en réalité elles se déversent dans l'océan Pacifique depuis quatre ans. Pas de démantèlement possible car on en est qu'à la construction de robots pour accéder dans les coeurs des réacteurs. Une estimation du temps nécessaire pour un résultat nous amène à 2045 au mieux ou dans ...deux cent ans ! Ce n'est pas la compagnie TEPCO (l'AREVA japonais) qui paye la facture, mais les contribuables. Et 120 000 réfugiés sont toujours dans des camps depuis 2011 et vivent avec une aide de 725 € par mois pour vivre ...jusqu'en 2017 (ils ont tout perdu). Aujourd'hui on entend que le gouvernement japonais veut les ramener dans la zone contaminée et reouvrir des centrales nucléaires.
En France, la cuve du réacteur EPR doit être refaite, le béton des tours aussi, bref le coût de construction explose, la technique pas meilleure que les vieilles centrales qui elles deviennent des réacteurs rafistolés de plus en plus dangereux. Et comme il y en a beaucoup en France, le risque augmente chaque jour...En plus, on ne sait plus quoi faire des déchets ultimes et pour y remédier, là encore au détriment de la sécurité, le gouvernement a décidé de les enfouir à Bure sous terre dans un terrain pas stable et avec une nappe phréatique en dessous. Sans débat, sans vote puisque c'est par la procédure 49-3 que cela s'est fait et le texte mis dans la loi Macron sans lien direct, une sacré tromperie, duperie, ...de plus. Mais hors de la vue, on les oublie... pour toujours, mais pas pour les générations futures.

Le nucléaire est l'exemple parfait de l'hypocrisie totale qui entoure l'écologie à la sauce PS (ou Républicains ou FN). M. Sarkozy se faisait passer pour le super écolo puisque le nucléaire ne produit soit-disant pas de CO2, une industrie “décarbonnée” (ce qui est faux quand on considère toute la filière).

L'écologie revêt plusieurs habits et plusieurs formes.
Si dans l'institutionnel on n'obtient que renoncements et annonces sans actes, la question des formes d'actions se pose de façon encore plus forte. Les écolos EELV ne font pas de vagues, ne présentent aucun danger et sont si gentils en attendant un poste ministériel (pas tous heureusement !). Celles et ceux qui s'engagent dans des actions plus radicales (les “zadistes”) comprennent très vite lorsqu'ils ont en face d'eux une force armée (qui tue) que l'Etat tremble dès qu'un collectif décidé se bat pour plus de JUSTICE, contre les projets inutiles, contre la bêtise financière/industrielle qui n'a aucun respect pour une terre nourricière et source d'épanouissement.

L'écologie est donc un marqueur de l'état d'un pays, de son avenir.
Autant y repenser encore une fois sous un autre éclairage que la grande messe médiatique de COP 2015.


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*** Manoeuvres de basse besogne que ce qui s'est passé début juillet. Un groupe de parlementaires écolos EELV a crée un nouveau micro-parti “les écologistes ! “ et ses adhérent-e-s , la plupart des députés et sénateurs EELV se sont mis “membres” et donc ne versent plus leur part d'indemnités d'élu-e-s à EELV, mais à “les écologistes !” ce qui prive le parti EELV d'une somme conséquente juste au moment où leur endettetement fait que EELV doit se séparer de son siège national. C'est une façon aussi de faire du chantage auprès de la direction nationale afin qu'elle change d'avis sur la participation au gouvernement que souhaitent ces parlementaires. C'est honteux d'agir ainsi. Qui parmi les membres EELV sont au courant de ces magouilles internes d'été ? Et puis cela plombe aussi la future campagne présidentielle de Cécile Duflot, la seule alternative qui se hissera contre le FN...à moins que Coluche ne résuscite !!!

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