dimanche 27 décembre 2015

de 2015 à 2016 !

                                                   Pour 2016,








              et  un dessin qui pourrait "résumer" cette année 2015 (pour moi):


                     

jeudi 24 décembre 2015

SOUVENIRS...

Je me souviens d'un Noël à Murbach où toute ma famille était présente, mes parents encore de ce monde. Souvenirs diffus, mais où l'émotion persiste dans les souvenirs. Papa chantait les chansons de circonstance (et dans sa tête devaient défiler les images de ces noëls passés en captivité à Tambow sans rien, mais encore vivant et dans la survie) ; maman avait fait son baerawecka (que j'adorais, ce gâteau de fruits secs) ; les enfants ouvraient leurs paquets et laissaient éclater leur joie. Pourtant moi, je n'aimais guère cette période de l'année entre Noël et Nouvel An, je ne l'aime toujours pas, je n'y arrive pas. Le déferlement dans les magasins, la consommation excessive, les repas gargantuesques, les cadeaux inutiles et éphémères (pour la plupart), les "obligations" familiales, la bonne humeur obligatoire avec les sourires de circonstance, la "trêve" des "confiseurs" !!!

Je n'y arrivais pas, je n'y arrive toujours pas. Bien sûr, dans le regard des enfants, il y a quelque chose : le plaisir de recevoir les cadeaux "commandés" au Père Noël, la magie des lumières, être entourés par la "famille" large, cousines, cousins...Je ne l'ai jamais "senti", je ne ressens toujours rien. Je me souviens pourtant, quelques images furtives d'un temps passé, de ces veillées de Noël, à Horbourg, dans la vieille maison familiale, avec mes (quatre) soeurs, les cousines et cousins et tous les oncles, tantes, on était foule dans les petites pièces, c'était bruyant avec le vin blanc qui coulait et les gâteaux... Nous, les enfants, nous courrions dans tous les sens et souvent nous nous réfugions sous la table pour écouter les grands raconter leurs histoires. Des cadeaux,  je me souviens surtout qu'on avait un sachet avec une orange,une mandarine, du pain d'épice, quelques bredalas et parfois, un livre...Nous étions dans les années 60, une quinzaine d'années à peine après la fin de la 2ème guerre mondiale. Et quinze ans, c'est quoi ? Vous vous souvenez du passage à l'an 2000 : c'était hier !
C'est sûr qu'aujourd'hui, à mon âge, c'est quoi encore Noël quand on n'est pas chrétien, pratiquant...

Après le décès de mon père, les rassemblements familiaux, c'était fini. Alors, les noëls suivants, je passais, seul,  chez ma mère. Je l'accompagnais au culte de dix-neuf heures au temple (car elle était croyante et faisait partie de la communauté paroissiale), puis on rentrait dans la maison familiale et on mangeait ensemble une soupe. Puis je repartais dans ma montagne. C'étaient des moments forts, simples et sans fioritures, ça me convenait bien mieux. 
Et ma mère s'en est allée aussi.

Je ne voudrais pas vous casser le moral si ces bribes de souvenirs vous semblent tristes. Mais ce sont les miens et je suis sûr que dans ces moments de fin d'année, on se remémore pas mal de choses : images souvenirs, moments partagés, souffrances et coups durs, joies et réussites, c'est toujours un peu l'heure d'une sorte de bilan, encore une année de passée et qu'est-ce qu'on en a fait ? 
On prend des résolutions et la vie quotidienne en fait son affaire...
Il reste tout ce qu'on a en soi, l'essentiel de ce qu'est une existence, le degré d'amour et de partage qui reste encore vivace en nous.

Bonnes et belles fêtes de fin d'année à vous toutes et tous qui lisez, parfois, souvent, ces chroniques. Que la paix, la tolérance, l'amour trouvent un chemin en vous...




jeudi 17 décembre 2015

TOUT N'EST PAS A JETER !

Si je pensais "tous pourris !" et "tout est à jeter !", alors je me contradirai dans mes convictions profondes et mon attachement viscéral à la République et la démocratie. Si je suis critique (souvent) et que je fais jouer la mémoire, c'est que cela fait partie du libre-penseur et de notre culture des lumières.
Je disais dans une de mes chroniques récentes que ce qui compte, c'est bien la question : "qu'est-ce que j'ai fait (je fais) de ma vie ?" Cela touche aussi bien la sphère "familiale" que la vie "publique" de chacun-e. Responsabilité, exemplarité.

Je connais des belles personnes

Nous nous déterminons par nos actes et les accepter, c'est faire preuve de responsabilité. Or la tentation est forte en politique de vouloir se refaire une virginité tous les x ans, de ne permettre aucune critique, aucun rappel. Quant à l'exemplarité, les "exemples" justement sont tellement nombreux de manquements évidents, que chacun-e peut raconter des histoires qui justifient ce cri : "tous pourris !". Mais ils-elles (les élu-e-s) ne le sont pas tous-toutes, loin de là.
Je connais, parmi mes proches et mes ami-e-s, des belles personnes, combattantes et militantes, certaines élues et qui agissent, vivent  ce qu'elles disent et font avancer les choses là où elles sont. Ces personnes, hommes et femmes, existent comme vous et moi, fidèles à ce qu'elles sont et ce qu'elles pensent, sans plan de carrière, sans fonctionnement pervers. Celles-là vous ne le verrez pas dans les médias (ou rarement), elles ne seront jamais citées en exemples (ou rarement), elles ne grimperont pas à des postes exécutifs importants car elles n'ont pas, ne sont pas dans "l'esprit du système", mais ce sont elles qui sont les artisans du changement. Je les respecte, je les aime ; alors sûrement pas "TOUS pourris!".

Dégage
Par contre, ma colère et mon intransigeance sont fortes concernant la plupart des élu-e-s et représentant-e-s de partis qui prônent, sermonnent, fanfaronnent, bâteleurs du mensonge et de la tromperie permanente, qui participent à l'immobilisme, ce conservatisme qui conforte leurs positions pour leur seul bénéfice : exister publiquement et en profiter pleinement. Ceux-là ne méritent ni respect, ni amour quelconque. Je me contredis là ? Je manque de ...tolérance, c'est ça ?
Mais quand on regarde l'état de notre planète (penser global) et ce qui se passe et ce qu'on entend autour de nous (agir-ou pas-local), alors on se dit que l'on n'a plus le temps de tergiverser. Celles et ceux qui n'apportent rien alors qu'ils-elles sont en fonction, aux affaires, aux manettes, qu'ils-elles dégagent car ils-elles usurpent leur rôle (nos voix électorales), leur délégation-mission, dilipendent l'argent public. Et leurs excuses : "c'est difficile et complexe....on va examiner l'ensemble, faire des études complémentaires, récolter des avis "éclairés"...." tombent à plat dans l'océan de la contemplation, de notre consternation !      Tant qu'il y aura cumul de mandat (et d'indemnités), pas de proportionnelle sérieuse et la parité, que notre système institutionnel continuera à être basé non pas sur le Parlement, mais sur la présidence royale qui dirige tout, tant qu'il n'y aura pas de statut de l'élu, que les partis ne seront que des écuries à élections, en ordre et sans débats idéologiques, que les associations "officielles", "reconnues" seront toujours flattées d'être invitées aux même tables et aux petits-fours avec ensuite la souplesse induite, que ...., alors il ne faudra pas s'attendre à un quelconque changement et nous subirons très, très rapidement, frontalement, les effets de ce qu'on ne commence qu'à mesurer, les changements climatiques qui vont bouleverser nos vies, dans tous les domaines et de façon irrémédiable. Faire croire que l'on arrivera à maitriser, ralentir ce qu'on a  et laissé se déclencher, uniquement en triant nos poubelles et en éteignant la lumière ou le robinet d'eau, en achetant des ampoules basse tension, ... c'est se moquer du monde et occulter la responsabilité réelle de ceux qui s'enrichissent encore sur le chaos qu'ils ont crée...et qu'ils essayent de nous cacher en l'enrobant de "développement durable" ! Durable, et pas soutenable, ce n'est pas du tout pareil ! Durable pour que les affaires continuent comme maintenant, le plus longtemps possible. Je sais que cela semble être des mots à la mode, mais faites l'effort juste pendant quelques minutes pour imaginer tous les secteurs de la vie qui seront touchés et commencent déjà à l'être. Et cela dépasse le seul système économique.
Oui, la propagande fonctionne à plein : les médias se sont concentrés comme jamais entre les mains de quelques financiers et affairistes industriels. La mémoire est contestée (ou occultées) afin que l'on ne rappelle pas les engagements de chacun, déclamés publiquement, mais qu'on souhaite oublier aussitôt. Alors, il faut réduire au silence, celles et ceux qui font ces rappels, qui alertent, font réfléchir, éclairent avec d'autres arguments. Il n'y a plus de débat idéologique, il n'y a plus de débat du tout, juste des confrontations qui peuvent devenir violentes (très vite, selon le degré de dés-espoir). Réduire au silence les rappels du passé, empêcher tout débat, utiliser la propagande pour gaver les "cerveaux disponibles" (yaourtisés par la TV et sa pub), on n'est plus dans la politique, on est dans la basse-cour intensive !

Je crois en la politique, en la République, en la démocratie.
Et pourtant, moi je crois en la politique, en la République, en la démocratie, en nos valeurs qui permettent :  de vivre ensemble, la liberté de penser et d'être humain, de nous grandir et d'avancer, de garder un avenir pour nos enfants, petits-enfants, de partager avec nos frères humains d'autres continents, ... J'y crois, parce que ne plus y croire, c'est la porte ouverte au chaos, au sang, à la négation même de notre existence.  J'y crois, mais plus sous cette forme et il faudra changer vers un autre fonctionnement plus démocratique, horizontalement, avec des pouvoirs réels au Parlement et une autonomie des régions, etc...etc...
J'y crois, car je vois, je sens que il y a un réel changement en cours, dans nos pratiques, notre façon de regarder, d'aborder les choses. Ce changement n'est pas visible encore pour tous, mais il se répand partout, il fait partie de cette deuxième révolution culturelle que je vois après celle d'un certain printemps de 1968 et des années qui ont suivies. Et cela viendra de la jeunesse, automatiquement, puisque c'est elle, l'avenir.


La jeunesse emmerde le .... *
Je suis et resterai toujours un écologiste. Je vis le mieux possible en équilibre, en harmonie avec l'écosystème, ce qui m'entoure.Je ne suis pas un environnementaliste, qui lui, place l'homme au centre, ce qui est quand même pour le moins prétentieux, même si l'homme peut tout détruire....
Un écologiste ne peut qu'être radical et ...anticapitaliste ! Il a la notion du global, se bat contre les causes de la destruction de notre écosystème et contre ses responsables, il n' a pas, plus le temps de palabrer devant l'urgence et le temps d'accélération, il sait que le système boursier des matières premières et des ressources naturelles est le fondement du capitalisme, il agit localement pour créer du lien social, du mouvement et de l'activité, des échanges et l'éveil des consciences.
Non, tout n'est pas à jeter, mais le temps presse au regard de ce qui nous entoure, ici et sur notre terre...

J'ai entendu dimanche soir quelque chose qui ressemblait à cela : " je ne verrai, vivrai plus jamais la politique comme je l'ai fait jusque là. Il faut apporter des réponses, changer notre manière de faire, d'agir...". J'ai entendu cela déjà plein de fois, aux lendemains d'élection, fortement en 2002, mais...
Pour l'écologiste que je suis, j'ai vu droite et gauche au pouvoir, se relayer plusieurs fois. J'ai vu un Grenelle de l'Environnement 1 et 2  et récemment la COP21. J'ai vu les écologistes officiels de cour ou de salon se mettre à la même table que les plus grands pollueurs de la planète et les gens s'émerveiller que cela se fasse. Dans le monde de la bonne conscience, cela réconforte et positive. Partager honneurs et réceptions, être reconnu dans son "expertise", cela flatte, fait beau dans le paysage. Mais qu'est-ce qui s'est réellement traduit dans les lois et donc l'obligation de faire ? Faites le bilan. Quasi NUL !!! Tout cela, c'est du bla-bla-bla. Ces gens sont complices et même partenaires puisque les grandes associations écologistes officielles sont financées par l'Etat, les sponsors pollueurs, et qui font du ripolinage vert rentable ***
L'état de la planète et la survie de l'espèce humaine sont vraiment entre de très mauvaises mains, autant le savoir, en être conscient pour ne plus rien en attendre et donc d'agir ici et maintenant. Et même dans la désobéissance civique quand ça concerne les projets inutiles de destruction de zones humides vitales (aéroport Notre-Dame-des-Landes, GCO Strasbourg, par exemple) et l'exploitation prochaine des gazs de schiste (prévue par le clan  Borloo -avec ses arrêtés de 2010-Julien Balkany, fils des...-et sa société américaine Toreador resources/Hess, qui est en fait, la famille ...Bush), pour ne parler que d'exemples en France. Oui, je sais c'est interdit. Quoi , l'exploitation ? Non, pas vraiment, c'est la méthode, la fracturation hydraulique qui est "interdite", pour l'instant. Pour le reste, ce n'est qu'une question de temps et ...de résistance.
Regardez les centaines de milliers de puits aux USA et cela vous donnera une idée. Et les lobbies sont déjà présents partout pour dire que l'énergie du futur est le gaz et qu'il y a des réserves énormes stockées....

Résistance....active !








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* les jeunes se sont beaucoup mobilisés pour le deuxième tour des élections régionales. " La jeunesse emmerde le..." est le titre d'un morceau de musique...faites vos recherches !


*** lire sans attendre l'excellent livre -qui se lit comme un polar- de Fabrice Nicolino "Qui a tué l'écologie ?" collection POINTS -poche -7€ / 2011
INDISPENSABLE , ça éclaircit les "choses" !

lundi 14 décembre 2015

STRATEGIES et IDEOLOGIES

Je sens et j'entends comme un grand "ouf" d'une sorte de soulagement que le FN n'ait pas remporté une seule région, comme à chaque dernière élection. Le scénario est rodé : les médias de propagande (presque tous) et les partis de gouvernement font le lit du FN en remplissant les journaux avec Marine, Florian et les autres, les mettent au centre de tous les discours de campagne, lancent une semaine anxiogène entre les deux tours et rassemblent des voix de tous bords dans la peur induise. Depuis 2002, on connait la chanson, c'est la même et toujours le même refrain. N'allez pas croire là que je fais l'apologie du parti du rejet et de l'enfermement : que nenni ! Ce n'est qu'un pur constat que beaucoup ont du faire hier soir après la publication des résultats du deuxième tour de ces élections régionales.
Mais il y a une chose qui est incontournable et qui montre la réelle progression (de conviction) de ce parti, c'est le nombre de votants qui est aujourd'hui à un sommet de 6 820 000 électrices et électeurs. On sait bien que pour le FN ne compte d'abord que l'élection présidentielle (et les législatives qui vont avec), mais en attendant leur armada de conseillers régionaux augmente sérieusement et ils ont gagné une bataille politique, peut-être idéologique. La crainte réelle que le FN remporte et gouverne pour la première fois, seul, une région en Europe (et cela en France) était bien palpable et cela a permis une remontée spectaculaire du taux des votants avec le résultat que l'on connait : le FN n'a gagné aucune région. Mais à quel prix ?

                                             dessin de Phil Umbdenstock (Colmar)
 

La stratégie d'évitement du PS, en très mauvais état dans le Nord-Pas de Calais et en PACA, laisse sans aucun doute un goût très amer dans la gorge de pas mal de monde dans ces deux régions abandonnées par le parti au pouvoir.  Cela est lié à la politique menée au plan national par le PS, mais aussi au fonctionnement de ce parti et à ses représentant-e-s et élu-e-s dans les régions. Si on a voulu faire passer cet abandon pour du courage, de la responsabilité, "une grandeur d'âme", je suis sûr que tout le monde ne l'a pas pris ainsi. Et au final, ces régions seront menées par la droite UMP/LR qu'on connait pour l'avoir vu diriger le pays cinq ans avec Sarkozy et le FN avec ses nombreux nouveaux élu-e-s. Réjouissant pour celles et ceux qui habitent dans ces régions où la gauche était "aux manettes". Mais quelle gauche ?

Quant à la troisième région "menacée", l'Alsace (où je vis)-Lorraine- Champagne/Ardennes (le Grand Est, quoi !), là, nous avons un vrai cas d'école : le PS national demande à la liste PS de se retirer car le FN de Florian Philippot serait en mesure de l'emporter (comme dans les deux autres régions nommées ci-dessus). Mais il y a un hic ! Le candidat , tête de liste, JP Masseret refuse le diktat de Solférino (rue du siège parisien du PS) et défend avec conviction son maintien par respect des électrices et électeurs de gauche qui n'auraient plus de choix démocratique (mais juste une ligne "Tous contre le FN") et aussi pour porter le combat d'idées dans l'assemblée régionale. Aussitôt désavoué, la machine interne PS se met en route pour ordonner individuellement aux co-listiers de se retirer afin que la liste ne puisse plus être déposée en Préfecture pour le deuxième tour. Mais le nombre de retraits étant insuffisant, JP Masseret se maintient et le PS l'exclut, lui retire son investiture. Au final, sa liste n'a pas empêché Richert (UMP/LR) de se succéder à lui-même ET il y aura une opposition d'une vingtaine d'élu-e-s de gauche (que l'on souhaite entendre souvent) au nouveau Conseil Régional.Ce qui s'est passé dans l'Est est révélateur et ne pourra pas passer sous silence. Il y a des effets colatéraux importants aussi. EELV, avec sa stratégie waechtérienne "ni...ni..." remise au goût du jour le soir de premier tour (puisque le PS n'était plus en état de l'emporter), n'a plus eu d'autre choix que de désavouer ses partenaires habituels (voir ce qui s'est passé aux Régionales de 2010) et faire campagne pour la droite UMP/LR avec plus aucun élu dans la nouvelle assemblée. Et un parti à terre !
Mais, et c'est là où on va pouvoir mesurer en pleine lumière l'exemplarité du PS, de ses membres, c'est que parmi la vingtaine d'élu-e-s de la liste de JP Masseret, il y a en position élue des personnes qui l'ont abandonné, ont exigé qu'il se retire, ont appelé à voter UMP/LR et de qui on attend aujourd'hui qu'ils laissent, logiquement, honnêtement, leur place à celles et ceux qui ont continué à soutenir cette liste devenue Divers Gauche (puisque de toute façon, en soutenant une autre liste, ils avaient accepté de ne plus siéger, de ne plus avoir de représentant-e-s comme dans le Nord et le Sud-Est). A suivre donc pour voir si, au lendemain de ces Régionales, la vie (politique) reprend comme avant ....jusqu'à la prochaine fois, en 2017. Personnellement, je connais assez la politique et les partis, pour être convaincu que ces lâcheurs-lâcheuses opportunistes et carriéristes trouveront la syntaxe parfaite pour justifier le grincement de girouette qui les accompagne... Un cas d'école à surveiller et surtout ne pas occulter.
Pour terminer sur ce point des stratégies, il est dommage que le panachage à gauche n'ait pas fonctionné en Normandie où il était très large, mais a échoué d'un poil et surtout, plus symboliquement (mais nous sommes dans la caste des professionnels cumulards), il a échoué en Ile de France où il était aux affaires depuis 17 ans ! Une sacré claque pour le PS et ses alliés à Paris, une punition pour ses abandons...stratégiques et ...idéologiques au gouvernement !



dessin de Pat Thiébaut (Still)


Car, on n'est pas dans une guerre civile (même si on compte dans les rangs du FN/RBM un certain nombre de groupes très violents et prêts à ...mettre le feu !), mais au stade des idées, de l'idéologie, un combat culturel, civilisationnel. Les cadres du parti familial Le Pen, (pour certains sortants de l'ENA comme dans les autres partis) ont bien compris la marge encore à combler avant deux ans. Dès le lendemain des élections, Florian Phillipot (n°2 du parti) parle des efforts d'explication qu'ils doivent accomplir sur ....l'environnement, la culture, l'éducation. Et en martelant de temps à autre son propos par " nous, les patriotes...". On a bien compris que la mue continue : après le RBM (Rassemblement Bleu Marine)  pour atténuer le FN, on va (comme de l'UMP à LR) passer de RBM à Les Patriotes ! 
D'ailleurs, idéologiquement, Les Républicains (qui n'ont rien de républicain dans leurs attitudes) sont au plus mal et Sarkozy a du souci à se faire. Sa pompe à voix FN n'a pas fonctionné et a peut-être même eu l'effet inverse....
Le PS voulant se draper dans l'habit de courage et de responsabilité a surtout montré sa faiblesse électorale et l'abandon de son électorat depuis que sa politique gouvernementale  ressemble étrangement à celle de celui qui a été rejeté en 2012. Il y a peu de chance que sa ligne politique change, sauf peut-être à la marge et dans la perspective des Présidentielles.

Le vrai clivage est bien idéologique et il faut se battre idées contre idées, programme contre programme, dans une démocratie vivante et un fonctionnement collectif, horizontal, local.
Tous les partis sont remis en cause, la politique politicienne et les élu-es sont largement décrédibilisés, les revirements, les reniements sont dénoncés en permanence, il y a des sacrés "chantiers"  à mettre en oeuvre pour un grand chambardement. Les ignorer et continuer avec les vieilles recettes et ce sera le chaos garanti.
Pour ma part, je pense que s'il n'y a pas une mise à plat, une construction différente, collective, depuis les territoires, d'une nouvelle offre d'une gauche alternative face au parti du rejet et de l'enfermement, la République et la démocratie sont en très fort danger dans son pays originel.

L'avenir n'est pas écrit...mais il est en marche !



mercredi 9 décembre 2015

P.-S. post-scriptum (épilogue....!!!!)


Habitant en Alsace et électeur, je ne peux pas rester indifférent à cette mascarade qui part dans tous les sens entre ces deux tours du scrutin....REGIONAL.
On a déjà un parti autonomiste composite, hétéroclite qui voulait encore exister une dernière fois (avant les Législatives de 2017) et maintenant un parti qui devrait s'écraser devant les ordres de ses instances parisiennes, NATIONALES. On a un deuxième tour où il faudrait laisser face à face le président sortant et le FN qui surfe sur la vague des déceptions multiples avec un discours de gauche, populiste, de protestation qui séduit ouvriers et ruralité et aussi les déçu-e-s par les politiques menées par Sarkozy ET Hollande.
Electeur, une fois de plus, il faudrait ravaler ses convictions et voter "tous contre le FN" ou voter "utile-républicain". Mais cela fait combien de temps qu'on nous fait le coup à chaque fois depuis 2002 ? ça ne marche plus ! Non..QUI est encore CREDIBLE aujourd'hui ? Le PS se dégonfle (on dira dans la nov-langue qu'il est courageux, responsable....) et va même plus loin en enlèvant son investiture entre les deux tours à celles-ceux qui sont restés fidèles à leurs engagements. Remarque, tant mieux, cela permettra aux électrices et électeurs qui ont le PS dans le nez de pouvoir voter plus tranquillement pour ces futurs opposants-combattants de l'intérieur. Et encore, cela donnera peut-être une impulsion nouvelle à cette liste. Car cet ex du gouvernement Jospin (je parle de JP Masseret) a vécu tous les retournements et évolutions de son parti et il sait bien comment il fonctionne. Peut-être a-t-il lui aussi, et pas mal de ses colistiers, marre de la politique menée au sommet de l'Etat par son parti ? En tout cas, on a entendu depuis deux jours clairement un discours de convictions, combattif, courageux et il n'a rien à perdre...Ah si, pardon, la gouvernance de la grande région Est. C'est vrai que la Région a un certain nombre de compétences (pas toutes-renseignez-vous ou relisez mes chroniques précédentes sur ce sujet) mais aussi un budget moindre par rapport aux Départements. Imaginer qu'il y aura des rafles, des nettoyages ethniques ou politiques, des chasses aux “sorcières” etc...c'est un peu exagéré. Jusqu'à présent on a toujours eu une région à droite, un président qui était dans le gouvernement Sarkozy ; l'Alsace est une région conservatrice, légaliste avec une double culture d'ordre (germanique) et de plaisirs (latine-française). Le FN bien implanté entre Haguenau et Metz/frontaliers allemands et dans le Sundgau-sud Alsace/frontaliers suisses fait depuis de longues années des scores de 30%. Si le président sortant n'arrive pas à avoir la majorité dans sa propre région qu'il a dirigé de nombreuses années, c'est quand même un signe et il en est  bien responsable. Aujourd'hui, il souhaiterai passer pour le grand défenseur de la République, le seul face à l'ogre !!! Mais qu'a-t-il fait ou plutôt pas fait pour que cela en soit là ?




Imaginez quand même un moment le ou les scénarios à venir. Une partie des colistièr-e-s de Masseret sur la liste PS ont démissionné de la liste sous la pression des instances nationales et, alors qu'ils-elles étaient sur cette liste, vont voter contre cette liste et voter UMP-LR au deuxième tour, alors qu'aucune liste UMP-LR (en triangulaire pour le deuxième tour) ailleurs en France ne se désiste ou même ouvre ses listes. Idem pour la liste PS en Bretagne (le ministre Le Drian) qui ne s'ouvre pas aux écologistes au deuxième tour, hégémonisme habituel du PS envers ses soit-disants partenaires...Il a sûrement trop peur d'entendre une opposition (à l'aéroport Notre-Dame-de-Landes ?) à l'intérieur de son futur Conseil Régional. Oui, je sais, on va me dire, mais le danger n'est pas le même ; dans ces régions, le FN ne pourra pas emporter la présidence. Certes...Mais la montée du FN ne date pas d'hier, elle grossit par les rangs des déçu-e-s...de tous bords ! Et dans ce sens, les politiques de Sarkozy ET de Hollande ont bien déroulé le tapis...rouge ! Autre scénario : imaginer que tous les écolos vont voter pour UMP-LR Richert qu'ils ont vu à l'oeuvre toutes les années passées, c'est aussi un leurre. Imaginer que les personnes qui ont voté avec leurs convictions au premier tour vont changer en vote “utile” c'est se faire des illusions car c'est quoi “utile” avec ce qu'on a vu ces dernières années. Imaginer que tous les électrices et électeurs autonomistes Unser Land vont voter l'UMP Richert, c'est encore un leurre puisque c'est lui qui a plombé tout le processus référendaire en biaisant sur tout et en retournant sa veste plusieurs fois....Bref, il n'a pas de réserves de voix ou très peu ...A part le suivisme et la propagande nationale, je ne vois pas ce qui peut le garder en place...Regardez ses scores en Lorraine , en Champagne-Ardennes.....Franchement, regardez les “remparts” contre le FN et dites-moi s'ils sont crédibles, honnêtement : X. Bertrand contre Marine Le Pen ; C.Estrossi contre la nièce Maréchal-Le Pen. Quand on a entendu leurs déclarations quand ils étaient avec Sarkozy, ils (comme on dit) draguaient sans complexe sur les terres-thèmes du FN pour leur sucer des voix...Il faut arrêter ces mascarades qui font le lit du FN depuis des lustres.
Le combat est une bataille idéologique et sur ce terrain, tous les coups sont permis. Mais il a été abandonné par pas mal de politiciens, tellement ils ne sont plus crédibles, pas plus que le discours totalement démagogique du FN. Oui , les idées, les convictions et leur mise en oeuvre quand on est aux manettes, tout cela est sorti du champ politique. Où sont les débats, les confrontations d'idées, les programmes PRECIS, les différences fondamentales, les …?
Aujourd'hui et depuis quelques années on est dans le spectacle, les petites phrases, l'hypocrisie totale, les revirements, renonciations, abandons, la course aux postes, les égos démesurés carriéristes, tout cela a contribué largement à décrédibiliser la caste politique, à faire s'éloigner les gens de la chose politique qui n'est plus qu'un jeu au moment où on demande à chacun-e de déposer un bulletin dans l'urne. Peut-on encore appeler cela une “expression” alors qu'on ignore les gens pendant l'intervalle entre deux élections ?

La malaise qu'on peut ressentir aujourd'hui ne date pas d'hier et d'avoir ignoré les lanceurs d'alerte que nous sommes fait que tous ces décideurs élu-e-s sont aujourd'hui bien dépourvu-e-s ...quand la bise est venue !





Laisser les électrices et électeurs devant le seul choix FN-UMP/LR au deuxième tour dans deux grandes régions (jusque là tenues par le PS), doit-on considérer cela comme du courage, de la responsabilité (comme on aimerait nous le faire croire) ou est-ce de la lacheté et un calcul stratégique pour dans quelques années pouvoir rebondir quand la mémoire se sera émoussée ?

En attendant, chacun-e a quelques jours pour réfléchir et approfondir ses choix, sa position. Pour ma part, et cela n'engage que moi (comme tout ce qui est dit dans mes chroniques), celui qui a du courage d'avoir tenu tête à toutes les pressions en restant fidèle à ses convictions, c'est bien JP Masseret et je pense qu'il a convaincu par sa tenacité pas mal d'électrices et d'électeurs de voter pour sa liste, bien au-delà de la planête PS, d'autant plus -et là encore c'est un symbole fort- que le PS lui a enlevé son investiture, comme à un enfant désobéissant. Lamentable... Mais cela peut se transformer en atout, puisque on ne vote plus pour ce parti en votant pour lui....

Voilà donc bien là une période qui se termine , un épilogue Post-Scriptum....mais avec un horizon qui s'élargit sérieusement, des perspectives en dehors de tous ces jeux convenus entre partis dominants.
Et attention, je ne fais pas le lit du FN (vous me connaissez assez, pour certain-e-s). Mais en parler sans arrêt, le mettre au centre des décisions, le diaboliser (alors que c'est d'abord un combat idéologique), c'est effectivement lui donner l'importance qu'il n'a pas forcément et c'est  ne pas avoir confiance dans la Constitution de notre République qui permet, mais empêche aussi...

Et surtout c'est éviter... le débat, les transformations de fond, la remise en question, d'écouter le “peuple”, la rue, les lanceurs d'alerte, c'est continuer comme si de rien n'était, comme c'est le cas depuis 2002, où on nous fait le coup à chaque fois du vote “utile”, de la “peur”, mais où l'hégémonie continue au détriment d'une démocratie vivante, d'un fonctionnement collectif, de l'humain.

lundi 7 décembre 2015

JE NE SUIS PAS JOUEUR

VIE et POLITIQUE

Comme chaque jour d'élections, la tension monte, monte et au moment de la publication des résultats, c'est comme pour le joueur,  le parieur, ça explose ou ça retombe, selon le “vainqueur”!
Pour le “commun des mortels”(j'utilise ce terme intentionnellement), cela montre bien combien la politique reste un jeu de vainqueurs et de vaincus. Car il y a la vie et demain, elle reprend son cours : je vais me lever, je vais aller travailler pour avoir un salaire qui me permet d'avoir un toit, de me nourrir et m'habiller, éventuellement de sortir un peu et de prendre quelques jours de vacances.
La vie, quoi ! Car pour le” commun des mortels”, la politique c'est d'abord réservé à une caste et presque toujours les mêmes. Mais à l'orée de la vie, de ma vie, quelle importance que la “politique” ?
Qu'est-ce que j'ai fait de ma vie ?




Il faut relativiser, mettre en perspective et surtout hiérarchiser ce qui est important dans la VIE, dans notre vie. Nous sommes nés quelque part, par hasard ? Mais on aurait pu naitre ailleurs et notre vie aurait été bien différente peut-être. Bon, on est né blanc, dans un pays riche où on peut s'exprimer plus ou moins librement, où on arrive à survivre et même à avoir des plaisirs, des loisirs. L'autre là, il vient d'ailleurs et qu'est-ce qu'il vient faire là à venir profiter au lieu de rester chez lui. Et en plus, il prend notre travail. Et regarde comme il vit ! Il pourrait au moins respecter notre façon d'être ici.
La première forme d'exclusion commençait ainsi et cela ne date pas d'hier : il y a eu tellement de vagues d'immigration liées aux guerres des siècles derniers et actuellement encore. Avec ce rejet premier, nous sommes déjà rentrés dans un processus de déshumanisation : l'autre n'a rien à faire ici et en plus, il va rogner une part de mes avantages. Et qui va me défendre, car si on laisse faire, tous ces gens d'ailleurs vont obtenir des droits, les mêmes droits que moi, et en plus, ils vont profiter du “système”.
Pour nous “défendre” (j'utilise exprès ce mot et pas une expression du genre : “pour arriver à vivre ensemble harmonieusement”), donc pour nous défendre, ce sera qui ? Selon la façon de penser de chacun-e (et je ne vais pas développer ici comment chacun-e est arrivé à penser d'une certaine façon : plus au moins de respect humain, plus au moins d'exclusion pour ne pas aller jusqu'à “l'élimination” qu'on a déjà vu ou lu dans notre histoire récente), donc selon la façon de penser, on cherche des représentant-e-s et cela passe par des élections dans un pays qui se veut démocratique et respectueux des droits et des devoirs de chacun-e. C'est là qu'on rentre dans une autre dimension qui n'est plus du domaine HUMAIN, mais du domaine du POUVOIR. On délègue et on défend ses idées (générales). Quitte à renier d'une certaine façon, notre humanité et une certaine empathie envers l'autre, le voisin.

JEU et METIER
On attend donc de ce représentant qu'on a élu qu'il défende des idées, nos idées. On est donc là dans l'idéologie : si tu ne penses pas comme moi, tu es exclu de mon monde. Nous sommes dans le stade 2 de l'exclusion et notre part d'humanité a déjà pris le large. Donc ce représentant élu (ou représentante élue) est censé agir à son niveau (municipal, régional, national) afin que mes idées soient mises en oeuvre et suivi d'effets réels. Le pouvoir délégué ainsi nous déresponsabilise d'une certaine façon puisqu'on attend de l'autre qu'il-elle agisse en notre nom. L'élu-e rentre donc dans ce cercle d'élu-e-s qui agissent, se meuvent dans ces bâtiments, ces auditoriums, ces bureaux dans un jeu d'influence totalement hypocrite pour arriver à faire passer des textes, des lois, des amendements, etc...Quand ça n'aboutit pas, on a l'excuse facile : “ce n'est pas évident, c'est difficile, faut convaincre, approfondir l'étude, voir toutes les conséquences, etc...” Le temps passe, on re-vote, on refait confiance aux mêmes qui sont ré-élu-e-s. C'est ainsi que, avec le temps, on se retrouve avec une caste d'élu-e-s de “métier” qui ne font plus que cela depuis des années, qui ont perdu le sens des réalités, qui vivent bien grâce aux “indemnités “ (en fait, des salaires) qui vont avec leurs “responsabilités” et qui peuvent même les amplifier sérieusement en cumulant plusieurs postes d'élu-e-s “pour être plus efficace, avec plus de pouvoirs” !!! Peut-on sérieusement faire bien plusieurs choses en même temps à ce niveau, dans ces milieux ? Et pire encore, cette caste se croise, se connait et petit à petit, ce n'est plus l'idéologie ou le bien commun qui compte, mais sa carrière, de durer et de continuer à emmagasiner avantages et émoluments chiffrés (pour beaucoup déduits des impôts en plus !). Jeu pervers, paroles et promesses hypocrites et surtout on s'y accroche, on ne veut plus partager. La politique ainsi devient malsaine, nauséabonde, criticable au quotidien et propagandiste pour masquer une réalité pas très belle. Attention : je ne mets pas tout le monde "dans le même sac", mais cela représente quand même pas mal d'élu-e-s même s'il reste des ...exceptions (et j'en connais), des gens dévoués à une cause, à une mission comme il y a des gens qui ont la “vocation”, mais ils-elles sont de plus en plus rares et malheureusement perdu-e-s dans la masse.

COMPETENCES et RESPONSABILITES
Nous arrivons là au niveau qui nous intéresse aujourd'hui au lendemain de ces élections régionales. La marche du haut dans un pays comme le notre est de gagner le pouvoir suprême : l'élection présidentielle, afin de pouvoir placer toutes les personnes qui vous ont aidé à “grimper” à des beaux postes bien rémunérés où la vie est facile aux frais des contribuables (et électrices-électeurs) que nous sommes. Peut-on espérer du changement lorsqu'on a délégué son pouvoir jusqu'à ce niveau ? Bien sûr, on espère. On espère que nos idées soient mises en oeuvre au niveau de tout le pays. Malheureusement, on s'est rendu compte ces dernières années que les uns et les autres pratiquaient la même politique économique, sociale et environnementale, que la différence idéologique ne prévalait plus, bref que quelque-part, tout ce processsus électoral ne menait à pas grand chose si on rejettait en route tout ce pour quoi les électrices et électeurs ont voté. A ce jeu irresponsable de reniements, tout le monde en sort perdant. Il n'y a que le petit nouveau (ou la petite nouvelle) qui peut faire miroiter encore qu'on peut croire en lui ou elle, car pas encore vraiment dans les arcanes du pouvoir. Mais une fois installé-e, ce ne sera pas différend des autres. Pourquoi est-ce que cela le serait d'ailleurs. Dans le rejet, l'humain disparait, il n'y a plus que l'intérêt personnel ou d'une petite caste qui rentre en ligne de compte. Nul n'y fera exception dans ce système pyramidal, vertical du jeu de pouvoirs. On pourrait imaginer que l'on mette en avant les personnes compétentes dans un domaine. C'est vrai qu'il y aurait là une avancée, un intérêt pour tout le monde. Mais citez moi un exemple où cela se serait passé ainsi !




Aujourd'hui, la caste politique qui était aux “affaires “ces dernières décennies se frotte les yeux devant les nouveaux aux dents longues. Ils en faisaient pourtant partie, il n'y a pas trop longtemps, de ces nouveaux qui “en voulaient”. Mais regardez leur bilans, leurs résultats. UMP et PS ont déçu, se sont reniés, les uns en faisant une politique contraire à ce qu'ils promettaient, les autres en essayant de se maintenir avec un discours qui reniait de plus en plus les valeurs républicaines (gaullistes) en allant draguer sur les prés voisins. Ne nous leurrons pas, ce sera pareil avec d'autres, ce n'est qu'une question de mois, d'un peu de temps ; tous les mensonges et bassesses et tromperies sont présents dans ce jeu pour arriver au pouvoir.
Et il est devenu tellement odieux aujourd'hui, tellement éloigné des gens, de la vie réelle que ce jeu vascille entre faire peur pour s'accrocher, mentir pour arriver et renoncer pour avoir une chance de se relever. Nous en sommes là aujourd'hui, tout le monde peut le voir, le reconnaître, en prendre conscience.


 
Et alors ?
Alors, peut-être faut-il passer par là pour que ce jeu s'arrête, pour qu'on revienne à se regarder, se parler, échanger au lieu de s'exclure, se monter les uns contre les autres. Passer par là pour (re)construire une démocratie vivante et aux pouvoirs horizontaux, collectifs, relocalisés. Pour redonner aussi aux territoires ruraux abandonnés par les services publics (et la culture, l'éducation, la formation, les transports, …) une existence dynamique. Il y a déjà pas mal de personnes qui se rendent compte de l'impasse institutionnelle actuelle et qui ont remis leurs énergies, leurs compétences au service d'une vie localisée , de proximité, d'expérimentation, ….
L'avenir, s'il doit rester “pacifique”, se construira là. Le chaos lui, entrainera désespérance et violence. Et alors, à l'orée de notre vie humaine, comment nous regarderons-nous en face ?
Si l'humain ne change pas, nous resterons toujours dans une spirale que nous connaissons, du début à la fin. Reproduire toujours à l'identique peut être rassurant car en territoire connu, mais quand on pense d'où l'on vient, par où on est passé et qu'on veut se donner un avenir, à nos enfants et petits-enfants, alors il faut être courageux, sortir des chemins qu'on nous trace, expérimenter, partager, retrouver des valeurs humaines, redevenir son ETRE profond.




Ce lendemain ….
Pour “analyser” un minimum, les résultats stricts des Régionales, je ne peux que dire très vite ce que je ressens au lendemain du premier tour et lié à ce que j'ai écrit ci-dessus :
il n'y a guère de surprises pour moi. Les partis ont abandonné les territoires pour se cantonner dans des fonctionnements de castes qui veulent se maintenir à tout prix. Même le FN qu'on pointe du doigt est dans le même fonctionnement clanique (et même familial) : l'objectif n'est pas de gagner des régions à ces élections ( ils n'ont pas fait campagne sur les compétences des régions, mais sur leurs thèmes nationaux habituels). Pour eux, l'objectif c'est la Présidentielle de 2017 et aussi de ridiculiser les partis dominants jusque là, ce qui est facile tellement ils se contredisent sans arrêt dans des mensonges, des reniements et tromperies quotidiens. Mais le FN est dans le même esprit : mensonges et promesses irréalisables pour arriver au pouvoir. L'UMP-LR et ses alliés Modem-UDI... qui pensaient en draguant sur les thèmes frontistes récolter des voix et faire un raz-de-marée sur les régions fait profil bas et veut faire croire qu'ils seront les défenseurs de la République face au danger extrémiste. Mais ils n'ont aucune réserve de voix car imaginer que des électeurs idéologiquement de gauche vont voter pour Estrossi ou Bertrand,c'est encore une fois se fourvoyer et faire peur... Le PS constate les dégats commencés en ...2002 ! Ils ont joué l'hégémonie, la prétention d'être LA gauche. Ils ont piétiné leurs alliés, ont imposé une politique qui au fur et à mesure ressemblait comme deux gouttes d'eau à celle de leur prédécesseur. Le monde ouvrier, le monde paysan, les artisans, PME, entreprises, le monde associatif, de l'économie sociale et solidaire, les écologistes, etc...etc...etc...ne se sont plus retrouvés dans ce qu'est devenu ce parti de notables qui faisait une politique capitaliste, libérale, productiviste... et sans aucune amélioration dans la vie quotidienne, sans réduction du chômage et de création d'emplois durables dans des secteurs d'avenir. Aujourd'hui, ils sont si lamentables qu'ils se retirent en laissant des territoires entiers : ils n'ont même plus le courage d'exister dans une opposition politique régionale. S'ils croient se relever ainsi, ils se trompent et ils nous trompent. Au lieu de créer un vrai pôle large de rassemblement à gauche avec un programme idéologique clair et sa mise en oeuvre (ils ont quasi tous les pouvoirs), le PS a abandonné, renié, une fois installé. C'est honteux et une très grande déception depuis trois ans pour celles et ceux qui attendaient autre chose face à la crise financière provoquée et au désarroi de l'emploi salarié.
Le peu de considération de ces  partis pour leurs possibles alliés a provoqué un éclatement hétéroclite. Selon les régions, les écologistes, les centristes gaullistes, le Front de gauche,...ne sont, dans la tête de ces partis dominants, qu'une réserve de voix pour le deuxième tour, mais pas du tout des forces d'alerte ou de propositions. S'ils pensent que la “peur”, le vote “utile” va suffir, ils se trompent encore une fois totalement. Ils n'ont toujours pas compris qu'on a changé d'ère, de siècle, de façon de regarder l'avenir.

On pourrait se dire que entre décembre 2015 et le printemps 2017, il y a de la marge pour éclaircir, changer...Mais pour cela, il faudrait une sacré révolution culturelle et institutionnelle.
Et celles et ceux en place, qui l'étaient et qui souhaitent le devenir ou redevenir ne sont pas sur cette longueur d'onde. Ils-elles ne voient pas les choses avec humanité, mais réfléchissent en terme de pouvoir et souvent ...d'argent.
On est au début du XXIème siècle, on a encore un fonctionnement, des institutions du siècle dernier. Mais on a aussi la connaissance et le recul aujourd'hui suffisants pour nous rendre compte qu'il faut faire évoluer les institutions, avancer autrement, différement, reprendre sa vie en main, localement.





 
PENSER global, AGIR local
Ne me faites pas dire ce que je ne pense pas : “il n'y a plus rien à attendre de LA politique et s'en détourner”. Ce serait renier les valeurs fondamentales de la République, de la démocratie et du vivre ensemble dans un espace apaisé.
“La politique renvoie à la constitution et concerne donc la structure et le fonctionnement (méthodique, théorique et pratique) d'une communauté, d'une société, d'un groupe social. La politique porte sur les actions, l’équilibre, le développement interne ou externe de cette société, ses rapports internes et ses rapports à d'autres ensembles. La politique est donc principalement ce qui a trait au collectif, à une somme d'individualités et/ou de multiplicités.” (Wikipedia)
Mais, ce qu'on vit depuis des années, ce n 'est plus que l'autre face, celle qui “se réfère à la pratique du pouvoir, soit donc aux luttes de pouvoir et de représentativité entre des hommes et femmes de pouvoir, et aux différents partis poliques auxquels ils peuvent appartenir, tout comme à la gestion de ce même pouvoir.” (Wikipedia)
C'est cette politique dévoyée, décrédibilisée qui montre aujourd'hui ses limites et ses déviances. Toutes les personnes qui croient à nos valeurs républicaines, à un système démocratique qui respecte chacun-e dans sa diversité et la liberté de sa vie personnelle, toutes ces personnes doivent continuer à AGIR et se battre idéologiquement et par l'exemplarité de leurs actes afin que ces valeurs humaines perdurent et reprennent vie au plus près de nos ...vies.

Et, localement, il y a plein de lieux d'action et de débat. Si non, il faut les créer et mettre en oeuvre le lien social qui nous a abandonné dans une société qui s'est fortement individualisée.

mardi 1 décembre 2015

COP 21 et REGIONALES

On le savait depuis des mois que le mois de décembre serait squatté par la COP 21 et que ce gouvernement allait se montrer très écolo et dans le club des dirigeants du monde pendant une dizaine de jours. Et surtout, que ce calendrier bien choisi allait faire passer la campagne des élections Régionales au deuxième, sinon au troisième plan après le carnage terroriste d'il y a quelques jours et l'état d'urgence décrêté- et pour un moment- avec ses lois d'exception.

Oui, nous en sommes là à quelques jours du premier tour et la propagande marche à fond depuis quelques semaines, pour ne pas dire depuis des années. Mais là, elle est au maximum. Bien sûr, dans la réalité, on est très loin des enjeux environnementaux (mais aussi économiques et sociaux) de la planête même si ce rassemblement parisien, sous l'egide de l'ONU, se veut mondial. Il n'y a là en oeuvre qu'un grand marché financier des droits de polluer, une annonce de “perpectives” sans contraintes (pas plus que 2° de réchauffement d'ici la fin ...du siècle !), autant dire une dépense d'organisation gigantesque pour un résultat minable attendu !



Cependant, cette COP 21 est une caisse de résonnance qui permet de voir, d'entendre les initiatives qui sont déjà en oeuvre, prises à travers le monde PAR LES CITOYENS ACTIFS en dehors des politiciens, des Etats, des soi-disantes décisions qui vont impacter notre vie future. Pas besoin d'être devin pour savoir qu'il n'y a rien à attendre derrière les grandes déclarations du genre de celle de Chirac en Afrique du Sud il y a déjà un bon moment : “la maison brûle et nous regardons ailleurs”
avec le vide décisionnel qui a suivi....Ah si, pardon, il y a eu le Grenelle de l'environnement, où le nucléaire n'était pas invité à table, où ce qui en est sorti à minima n'a pas été appliqué (ou à la marge) et sans conséquence pour l'industrie (pas de contraintes) et avec des gains importants pour la finance qui a pu mettre sur le marché des droits de polluer à échanger, un nouveau produit qui peut rapporter...Alors, oui, le monde change, évolue, mais grâce aux gens , pas aux politiciens ou chefs de gouvernement, ou groupes industriels ou monde de la finance....Et cela se remarque dans les territoires, là où on VIT ! Si les pays du Sud protestent, c'est qu'ils savent bien qu'ils vont subir les conséquences en premier, sans obtenir un infléchissement quelconque, ni des compensations financières pour s'adapter, survivre....




Alors COP21 et Régionales, quel rapport ?
Peut-être aucun si ce n'est que l'un cache l'autre et cela ne bénéficiera même pas aux écolos, puisque c'est Hollande qui manage avec Fabius et ils aimeraient juste faire monter de quelques points le score du PS et leur côte de popularité (avec un habillage passager environnemental pour récolter quelques voix).
De toute façon, la campagne des régionales est complètement biaisée. Depuis la folie meurtrière de novembre, cette campagne de propagande transforme ces élections locales en un test national en vue des prochaines Présidentielles. Thème porteur où les ténors de la politique s'expriment nationalement, la sécurité, avec comme corrolaire, l'immigration et toutes les représentations du racisme sous-jacent.
Or, la région n'a pas la compétence sur la sécurité, et avec la politique d'austérité du gouvernement cela ne s'améliorera guère à ce niveau car l'Etat doit renforcer tous les services publics, la justice, la police, mais aussi surtout l'éducation et la santé. Or les régions ont la compétence sur la formation, les lycées, les transports, etc...Le débat sur la sécurité pollue donc complètement cette campagne, trompe les électrices et électeurs, font un enjeu national d'élections locales. Sans compter que les programmes des différentes listes ne sont toujours pas arrivés dans nos boites aux lettres à quelques jours d'aller voter. Le temps de réflexion sera très, très limité. Bien sûr, les états-majors des partis comptent là-dessus en espérant des votes sur les partis et non sur les contenus-programmes ce qui veut dire globalement un jeu à trois alors qu'il y a de la proportionnelle dans ces élections qui peuvent permettre une représentativité plus large dans les conseils régionaux. Sans compter que les crédits européens sont également gérés par les régions.

Bref, il faudrait se recentrer sur la réalité de ce que sont les compétences des régions, faire en sorte d'une représentativité plus proportionnelle et large que le jeu entre les deux-trois partis “dominants”,  se débarasser des cumulards (surtout avec des régions administratives plus étendues), faire confiance à un renouvellement plutôt qu'au conformisme à l'épreuve depuis longtemps des professionnels de la politique, encourager celles et ceux qui sont sur le terrain toute l'année et pas seulement les dernières semaines avant les élections, celles et ceux qui ne sont pas cantonnés dans leurs bureaux des villes, mais ont une connaissance de la ruralité, de là où est la vie et peut-être une certaine survie.





Mais le pouvoir est toujours encore vertical, éloigné des gens, loin des préoccupations primaires et vitales. Nous sommes encore loin d'une autonomie des territoires avec un pouvoir démocratique horizontal, un partage et des échanges non-monétaires, une prise en main d'un avenir localisé. Et pourtant, nous sommes bien là dans un débat qui devrait être animé lors de ces élections régionales.

On remarque bien la distance entre pouvoirs décisionnels, compétences et réalité des territoires. La question dans les médias de propagande tourne autour de savoir combien de régions vont “tomber” dans les bras de la blonde et de son mentor. Mais qu'est-ce que cela a à voir avoir les enjeux de cette campagne des Régionales aux compétences limitées ?

Oui, la manipulation des esprits est permanente, réactive et ...profonde ! Il est temps de se frotter les yeux, reprendre le contrôle de son esprit et relever les manches en partageant la tâche, ici et maintenant.

L'avenir n'est pas écrit.

mardi 24 novembre 2015

COP 21 et DAECH : LA PETROWAR !



Vous allez me dire, drôle de titre et qu'est-ce que ça a à voir ensemble ?
Vous avez bien raison de vous interroger ainsi, car à part que ces deux faits sont d'actualité, il n'y a pas vraiment de liens directs. Et pourtant...




Lors de la mascarade à venir de la COP 21, seront négociés les droits de polluer des multinationales à travers le monde tout en faisant apparaitre médiatiquement la difficulté de trouver des accords “contraignants” Etat par Etat de réduire les gazs à effets de serre,  pour au final, après moultes réceptions, annoncer un résultat positif «  d'engagements durables » ….sans contraintes, autant dire du bla-bla !





Daech occupe des territoires qui ne sont pas anodins et dispose de beaucoup de liquidités et donc d'armements et d'équipements., tout en utilisant les populations civiles des villes où ils sont implantés comme boucliers humains. Vous vous souvenez du Koweit, de l'Irak ces dernières années. La première chose qu'a fait l'US Army lorsqu'elle est arrivée en Irak, ça a été de sécuriser le port pétrolier où des bateaux attendaient pour charger le pétrole brut !!!! Halliburton, la compagnie aux activités pétrolières (entre autres !!!) - dont le PDG était Dick Cheney, vice-président sous Bush - régnait alors en maître au Pentagone et aux relations étrangères sans compter la CIA et toutes les officines affiliées.
Aujourd'hui, Daech est sur les territoires pétroliers et tire ses millions de la vente de ce pétrole à la Turquie (et/ou à travers la Turquie)  et ailleurs,  en achetant des armes produites aux Usa, Russie, France, Allemagne, les quatre plus grands vendeurs d'armes au monde. Les chefs de la pyramide  Daech sont des ex-cadres de l'armée de Sadham, laïcs et habitués de l'horreur qu'ils ont pratiquée intensément pour régner alors.

Je vois que vous commencez à voir où je veux en venir. 
Oui : si on n'était pas dépendant du pétrole (gaz), est-ce que cela ne changerait pas radicalement les choses ? 
Non, ne souriez-pas ! Réfléchissez juste quelques minutes là-dessus. Où sont les gisements de pétrole (gaz) et où se sont passés et se passent encore les différentes guerres sur cette planête ? Et qui apporte des liquidités et soutiens à ces groupes terroristes en jouant un double jeu. Certains pays milliardaires par le pétrole, non ?

Et sans les gains journaliers de la vente du pétrole, combien de temps survivraient ces groupes fanatisés ?  Continuez encore à mettre en synergie votre pensée avec pétrole et guerres/conflits. Alors , les choses, les évènements prennent un autre éclairage. Et les meurtres, l'horreur sanglante et aveugle ne seraient qu'une façade , un écran de fumée, dramatique, mortifère, perpétrés par des fanatiques qui trouvent leur minute de gloire avant de disparaitre dans la mort. Je n'oublie pas les victimes, innocentes, aléatoires, coupés brusquement de leur vie laissant des familles, des ami-e-s complètement effondrés par la douleur intense, cette injustice gratuite, intolérable, inadmissible, indélébile. La même escalade "terroriste" qui a sévi dans pas mal de pays ces derniers mois et depuis près de cinq ans à travers le monde.

Je sais que les mots n'atténueront pas la détresse, le mal profond, mais il faut bien chercher du sens, mettre des mots sur les évènements.

Alors les énergies fossiles à l'origine de tous ces conflits "modernes" ?  Personnellement, je le pense sérieusement. La France aussi était en Algérie un moment : pétrole, gaz, essais nucléaires...Réfléchissez encore une seconde en prenant l'hypothèse que nous ne serions pas dépendant du pétrole (dans pas mal de nos activités humaines) et que celui-ci n'offre plus vraiment de valeur marchande. Enlevez sur la carte des conflits-guerre tous les pays-territoires où cette ressource est exploitée, que reste-t-il ? Là où est exploité le gaz. Ok mais c'est aussi une énergie fossile et que je mets dans la même catégorie. D'ailleurs pour faire une parenthèse, Halliburton (voir plus haut) qui est un des leaders des activités pétrolières est aujourd'hui tout aussi impliqué dans l'exploitation des gaz de schistes (ou bitumeux) avec la catastrophe écologique qui va avec. Regardez ce qui se passe aux USA et au Canada tout doucement et ...bientôt en Europe, puisque nous avons des "scientifiques" qui nous bassinent que l'énergie du futur est le méthane ...à chercher là où il se trouve ! ***

Et demain, ce que vivrons nos enfants et petits-enfants, ce sera l'ère de l'eau qui sera la valeur précieuse à capter, exploiter et vendre. La machine est déjà en route. Regardez ce qui se passe autour de vous et qui est "propriétaire" des réserves et de l'exploitation de l'eau aujourd'hui. Une de ces multinationales qui sponsorise avec les grands pollueurs du monde ....la COP 21, cette conférence sur le climat qui va s'ouvrir à Paris dans ce grand show médiatique animé par N. Hulot.  Non : pas le personnage sympathique des films de Jacques Tati. 

Alors oui, notre dépendance au pétrole est directement liée aux guerres actuelles et récentes. Et dans cette analyse, la COP 21 devrait avoir un tout autre rôle que la négociation des droits de polluer, mais marquer la fin de l'exploitation des ressources fossiles, l'engagement vers les énergies renouvelables et à très court terme.  

J'espère que cela se fera encore pendant ce siècle qui s'ouvre. Je l'espère pour nos enfants et petits-enfants, pour la jeunesse d'aujourd'hui qui perd tout repère dans un monde en mouvement perpétuel où tout doit être immédiat (et éphémère),  mais qui est aussi de plus en plus aculturée, alors que l'éducation, la culture sont des nourritures vitales pour l'humanité, l'humanisme.

Si la COP21 pouvait servir le bien-être et la paix, ça serait en annonçant la fin de l'exploitation (et utilisation) des énergies fossiles dans les dix ans à venir. Mais là franchement je sais que c'est de l'ordre du rêve, mais d'un rêve à la Gandhi, à la Martin Luther King, mais un rêve partagé par pas mal de gens éclairés dont vous êtes, non ?

Pétrodollars, pétro-war, combien de temps encore ?


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***  et dans les énergies fossiles, je mets le nucléaire qui dépend des gisements d'uranium et qu'on présente comme "décarboné" (selon M. Sarkozy) alors que l'extraction, la production, l'acheminement, les déchets à longue vie montrent tout le contraire et dans l'héritage qu'on laisse à la planête sans s'en préoccuper., quelle belle conscience et respect de nos enfants !!!! Quel avenir voulons-nous ?

vendredi 20 novembre 2015

LE REJET DE L'AUTRE ME FERA-T-IL VIVRE MIEUX ?


Besoin de mettre des mots sur les sons et les images que nous avons tou-te-s vus et entendus ces derniers jours : vendredi soir, mercredi matin. Oui, je peux le comprendre face à l'horreur de la guerre, à l'infinie tristesse et désarroi des familles des victimes et des blessé-e-s.

Oui, la France est en guerre depuis au moins cinq ans maintenant, en Afrique, en Lybie, en Irak, en Syrie. Elle est en guerre, mais il n'y a pas eu consensus là-dessus puisque personne ne nous a rien demandé. Sarkozy puis Hollande ont démarré pour des raisons presque “personnelles” : l'un “voulait la peau” de Khadafi, l'autre de Bachar El Assad. On connait les suites tragiques lorsque le terrain des conflits s'élargit à l'intérieur des pays concernés. Depuis quelques années maintenant, la France est en guerre et on peut se demander réellement : pourquoi ?

Mais à l'heure qu'il est, je reste sans voix, dans la compassion, la douleur, je ne suis pas assez cynique pour dire comme pas mal de monde que 140 morts ce n'est rien comparé à ….Je ne suis pas non plus dans l'hystérie de la vengeance à tout prix, dans l'amalgame raciste complètement faussé, dans la stigmatisation des communautés...Je m'interroge simplement, mais profondément, comment l'être humain peut arriver à ce fanatisme aveugle et sans émotion, à pouvoir tirer dans le tas, se faire exploser en kamikaze pour tuer le plus de monde possible, à balancer des bombes, à....


L'horreur meurtrière n'a pas de limites malheureusement. 

Le rejet de l'autre me fera-t-il vivre mieux ?



dimanche 8 novembre 2015

Pas d'alternatives, pas de débats, pas de démocratie : c'est cela les Régionales ?

“Il n'y a pas de débats possibles sans alternatives, et pas de démocratie sans débats.”

Si les régions ont perdu la “clause générale de compétence” qui leur donnait une certaine liberté de gestion, par contre elles obtiennent plus de pouvoir en matière économique puisqu'elles élaborent le Schéma Régional de Développement Economique qui permet des aides directes aux entreprises, la gestion des ports-aéroports et infrastructures nécessaires au développement économique et à l'emploi.
Mais les régions ont aussi les compétences qui touchent la formation professionnelle, les transports, les lycées publics, la culture, le sport, …



Avant donc de rentrer même dans un débat de fond, il y aurait du y avoir des préalables très importants concernant le fonctionnement décentralisé de ces compétences-services sur les nouveaux territoires des régions élargies. Mais bon  quand on voit comment sont présentées ces élections régionales des 6 et 13 décembre prochains, nul n'est étonné que de débats il n'y en ait pour ainsi dire pas.
Et quand au fond, à savoir les programmes de chaque liste, les projets de chaque groupe, il faudra attendre la réception de l'enveloppe de vote accompagnée des documents “profession de foi” de chacun-e pour avoir un résumé des grandes lignes de ces propositions à quelques jours/heures du vote.

En Alsace lors des dernières élections régionales de 2010, il y avait 11 listes. En 2015, pour la grande région Alsace-Lorraine-Champagne Ardennes (Grand Est), il y aura 8 listes, 1512 candidat-e-s pour 169 élu-e-s.

Tout est faussé, biaisé dans ces élections. Les médias de propagande (quasi tous) font de cette séquence un test en vue des prochaines présidentielles de 2017 et la “grande” question redondante depuis des mois est : qui du FN, des Républicains ou du PS va “gagner” ? A force sondages et interviews des têtes de liste ou “régionaux de l'étape”, les paris sont ouverts alors que la campagne officielle n'a pas encore commencée. Donc, tout est là : qui des 3 partis va gagner ?


Bref, pas de débats sur les projets, les programmes, la répartition des pouvoirs, l'organisation démocratique de la nouvelle région. On remplit les pages par les aventures des candidat-e-s cumulard-e-s et/ou carriéristes qui naviguent d'un parti à l'autre au gré des opportunités de chances de conserver des postes (rémunérés) et du pouvoir local/régional.
Ainsi, on retrouve d'ex-centristes (Bader) sur la liste FN, d'ex-EELV sur la liste PS (Andrée Buchmann,  Henri Stoll), d'ex-UDI chez UNSER LAND (Alice Morel) pour ne citer que quelques exemples alsaciens.

Ce n'est sûrement pas cela qui va faire revenir les abstentionnistes, les déçu-e-s aux urnes. En 2010 , le taux d'abstention frisait les 57 % avec 4% de bulletins blancs/nuls. Qu'en sera-t-il en décembre 2015 ? Autant dire que celles et ceux qui seront élu-e-s, le seront avec très peu de voix, de votants, même si la présentation en pourcentage cachera cette réalité. Où sera la légitimité rélle, faussée grâce au système électoral de la Vème République qui montre de plus en plus ses limites.

L'enjeu politique majeur est le retour à la démocratie qui est bafouée de tous les côtés.  Ce combat pour la démocratie est vital si on souhaite un retour au débat public, au débat politique, à la défense de notre République. Actuellement, le glissement progressif vers la décrédibilisation des représentants politiques nous a mené vers un dégoût généralisé de LA politique ce qui entache sérieusement la démocratie. Et on peut en imputer une grande part de responsabilités à celles et ceux-là même qui le regrettent à savoir les personnes en place. Par leur attitude même, ils montrent les exemples négatifs qui nous mènent au rejet si ce n'est au dégoût : cumul des mandats, pouvoir vertical, absence du terrain, abandon de la ruralité, de la culture, de l'éducation populaire par les aides réduites aux associations, choix des dépenses publiques inutiles, distanciation entre paroles, promesses et réalisations/réalités du terrain, exemplarité...
Tous les ingrédients du rejet.
Il suffit d'écouter autour de soi ce qui se dit pour comprendre où on en est et vers qui se tournent les doigts accusateurs de la responsabilité.
Il n'y aura pas de changement dans ce système-là qui est de plus en plus obsolète.

Pour reconstruire la confiance, il va falloir un grand coup de balai dans les institutions, dans les administrations, dans l'exercice du pouvoir, parmi le  “personnel politique”...Même celles et ceux qui s'accrochent encore ont bien compris que leur temps est révolu, que le changement est dans l'air et qu'il ne passe plus automatiquement par la politique, mais par les relations établies dans les territoires, localement, par les échanges, les réseaux, une autre façon de vivre, de consommer, de se déplacer, de s'informer...

Le vrai combat de réappropriation de sa vie passe par la reconstruction d'une démocratie réelle de débats, d'échanges, d'écoute, par la fin stricte des cumuls de mandats, par l'exercice du pouvoir horizontal d'égalité et de respect, le tirage au sort et la limitation dans le temps de nos représentant-e-s, par la localisation des initiatives, de la production/consommation, par toutes ces initiatives déjà en oeuvre ou en marche qui, petit à petit, transforment un environnement de vie. Et cela se passe en dehors des partis politiques, loin des préoccupations de cette petite clique qui a encore l'illusion du pouvoir et qui s'y accroche comme à une bouée de sauvetage. Contrairement aux réfugié-e-s pourtant, on les accueille encore avec notre argent public. Ils ont encore de la chance...



MAINTENANT le débat est ouvert 
et j'espère qu'il aura lieu avant d'aller aux urnes. Après avoir posé les constats généraux, je me dois de préciser le fond de ma pensée par plusieurs remarques.

J'ai beaucoup de respect pour les "militant-e-s du quotidien", ces personnes bénévoles qui ne mesurent pas le temps investi dans les différentes actions qu'ils mènent et l'aide, le soutien apportés aux associations amies et réseaux divers. Ils, elles ont des convictions, s'engagent au quotidien et sont rarement "reconnus" par leurs partis, rarement candidat-e-s car "personnes de l'ombre" qui font vivre les actions locales là où ils-elles habitent. Mais celles-là, ceux-là méritent le respect et d'être nos représentant-e-s bien plus que celles et ceux qu'on voit apparaitre quelques semaines avant les élections en faisant du tourisme de terrain, se faire voir...et profiter du travail des travailleurs de l'ombre.

Pour vraiment connaître les programmes, les projets des uns et des autres, il faut aller sur le site des candidat-e-s/des listes et comparer. On peut aussi lire attentivement leur planning et les rencontrer lors des débats publics qui sont surtout destinés à compter son influence et ....ses chances tout en apparaissant dans les médias de propagande.

Pour choisir, pour affuter son vote, il faut établir des critères, car comme pour la politique générale du pays, on a bien vu ces dernières années que droite et gauche menaient la même politique économique, financière et même sociale.
Alors, on peut se donner des critères personnels qui peuvent être le non-cumul de mandats (prioritaire), les idées réalisables mises en avant, le fonctionnement interne du parti quand au mode de désignation plus ou moins démocratique des candidat-e-s, le bilan des sortant-e-s, le cheminement politique des candidat-e-s (fidèlité, opportunisme, convictions visibles dans leurs actions,...).

Aller voter est une démarche citoyenne importante et réfléchie. Voter pour un parti sans se préoccuper de ce qui est dit plus haut est  un comportement "apparatchik" qui se confirme souvent. On peut mettre en avant le choix d'une alternative, l'envie d'une représentativité au Conseil Régional d'autant plus que pour les Régionales, il y a une part de proportionnalité. Il est important que toutes les sensibilités y soient représentées, pour le débat, pour faire avancer les choses, pour entendre des options différentes selon les sujets.

Mais avant tout, c'est le fonctionnement de la gouvernance de la nouvelle grande région (Grand Est) qui est déterminante. Sera-t-elle démocratique, répartie sur le grand territoire, avec des débats, des choix discutés, un pouvoir plus horizontal que vertical (venu du haut-décision vers le bas-application).

Dans tous les cas,pour les "indécis-es, les dégoûté-e-s, les déçu-e-s, les indifférent-e-s, les...." pour ce vote "régional", il vaut mieux voter blanc que s'abstenir, car cela reste une expression d'attachement à la démocratie tout en exprimant que rien de ce qui est proposé ne nous convient.
On verra de toute façon le phénomène de l'abstention s'accentuer et notre système électoral permet l'élection d'une personne avec très peu de voix, une minorité, même si la présentation des résultats en pourcentage ne donne pas cette impression, ne donne pas cette information mise en avant.

La campagne officielle commence, le 13 décembre est le soir du deuxième tour. Le 1er janvier 2016, l'Alsace fera partie de la région administrative Grand Est, mais elle ne perdra pas pour autant son authenticité, son histoire, sa double-culture, ni plus son dialecte...
C'est un peu comme le passage à l'an 2000, une "angoisse fantasmée iraisonnée" ; l'avenir n'est pas écrit !







        Tous les dessins sont de PAT THIEBAUT    www.lagitedulocal.com     

lundi 2 novembre 2015

INFLATION....des prix, mais peut-être aussi de la pensée !

Eh oui, elle a toujours existé et surtout pendant les changements de monnaies ou d'échelle : passage au "nouveau franc", passage à l'Euro !
Mais quand même quand on compare les prix, on se rend compte combien la différence est ...énorme ! Si globalement le SMIC a augmenté de 2 euros, les prix ont flambé. 
Je ne vais pas en faire l'analyse ou même en tirer des conclusions politiques, mais j'ai quand même le "sentiment" que nous sommes rentrés dans un autre monde, celui de la finance, cet "ennemi sans visage" qu'un certain M. Hollande dénonçait de façon véhémente lors d'un discours du Bourget devenu tristement célèbre, car il est le symbole du renoncement, de la soumission...

Voilà un tableau des plus "parlants" :


Je ne sais pas l'effet que cela vous fait quand vous lisez le tableau ci-dessus, mais quand même ça fait gros, non ? Bon, vous me direz quand on n'a rien connu d'autre, cela fait partie du décorum et du quotidien, mais 2002 ce n'est pas si loin que ça. Je ne vais bien sûr pas vous parler du passage du franc au "nouveau franc", mais rien que lorsqu'on a passé du franc à l'euro, tout le monde a vite compris que les salaires ne suivaient pas et qu'il fallait se contenter de ce qu'on vous donnait...
6 ans plus tard, la "crise" provoquée s'est abattue sur pas mal de monde endetté et ce fut une catastrophe pour des milliers de personnes dont certaines se sont retrouvées à la rue, pendant que les golden boys de la finance tournaient le dos et emmagasinaient leurs dividendes. En 2015, certains commencent à baliser car certaines banques "débauchent" et réduisent leur personnel à travers le monde. 
Faut-il sortir de l'euro, redevenir maître du jeu quand à la valeur marchande, la distribution et l'économie réelle ? La question peut se poser après avoir assisté au psychodrame grec organisé par les institutions (BCE-Commission-FMI) et comment on a traité ce pays sans aucunement tenir compte des votes démocratiques, de l'expression démocratique du pays.
Quand aujourd'hui Mme Merkel qui dirige de fait l'Europe propose un assouplissement de l'étau financier sur ce pays en contrepartie de l'accueil et maintien des réfugiés sur les îles, on comprend que sa préoccupation ce printemps était plus idéologique, plus politique que financier. C'est encore plus scandaleux...Mais le monde est tellement formaté et sous la propagande qu'on oublie très vite, qu'on ne prend plus le temps d'analyser, de mettre en relation et chercher du sens.

Mais tout le monde n'est pas soumis et d'autres pistes existent, d'autres voies s'ouvrent et qui échappent de plus en plus à ce monde marchand des intermédiaires et de la mondialisation. De plus en plus, on regarde de nouveau autour de soi, au plus près et on commence à privilégier à nouveau le local, d'autres relations.

Oui, lisons bien ce tableau et peut-être cela vous fera-t-il réfléchir sur où on en est et ce qu'on veut vraiment comme monde autour de nous demain.

L'avenir n'est pas écrit....

mercredi 28 octobre 2015

Région...AL..CA !


“Seuls sont mis en avant les PARTIS et plus un mot sur les bilans des Conseils Régionaux sortants et pas un mot sur les programmes. On vote donc un parti, pas vrai ? Autant dire qu'on n' a plus de raisons d'aller voter alors....”
C'est ce que j'écrivais il ya quelques jours sur ma page FB.

J'aimerai pourtant aller voter, pouvoir choisir des contenus, un programme d'engagements pour la durée du mandat à venir, faire un minimum “confiance” à des personnes nouvelles qui ne seraient que des représentant-e-s de groupes, d'associations qui les auraient désigné-e-s (ou voté-e-s) largement après un réel débat démocratique. Mais bon, il faut arrêter de rêver, en France, on est encore loin de pouvoir aller vers une démarche collective, horizontale, démocratique avec des représentant-e-s tiré-e-s au sort...et qui s'engagent à tout faire pour mettre en place des projets radicaux dans les domaines social, économique et environnemental.



Et pourtant, ces derniers mois, on a des exemples de frémissements européens qui pourraient être encourageants : Espagne, Portugal, Grêce, Angleterre et même Italie...même si Pologne et autres pays de l'Est retournent vers un enfermement, un conservatisme d'un autre siècle...

Qu'est-ce que cela a à voir avec les prochaines élections régionales où le débat devrait se situer autour d'une vision pour les années à venir et les choix à faire, sur les relations entre régions et Etat et sur le fonctionnement interne des Régions avec les Communautés de Communes.
Mais ça c'est ce qui devrait se faire...ou aurait du se faire en amont de ces élections. Or dans chaque parti, chacun est parti seul, avec ses “têtes” et dans une campagne classique de réunions qui dure un mois ou quelques semaines et qui s'adresse à des gens déjà convaincus alors qu' une vrai démarche citoyenne de construction devrait se reposer sur les associations locales, un débat, des discussions et des plate-formes programmatiques élaborées doucement, dans le respect de chacun-e, sur une durée longue d'élaboration qui permettrait de valoriser et mettre en commun ce qui l'est et de continuer à débattre sur les sensibles différences d'approche sur certains points.
Certain-e-s ont mis en oeuvre cette démarche dans certaines régions du Nord au Sud et l'avaient déjà fait avant les municipales comme à Grenoble et ...ailleurs. Aujourd'hui dans ces régions, il y a un Front de Gauche qui réunit aussi bien des militant-e-s du Parti de Gauche, du PC, d'Ensemble, de Nouvelle Donne, des Alternatifs, d'EELV que des citoyen-ne-s actif-ve-s de ce qu'on appelle la société civile, des personnes impliquées dans des associations locales. Ce nouveau pôle est ce qu'on peut appeler une gauche non-gouvernementale, anticapitaliste, radicale dans ses approches sociale, économique et environnementale. Si elle n'est pas encore en mesure de remporter la gouvernance des régions (bien que des villes ont été conquises), cela préfigure un espoir pour beaucoup de personnes qui ne voient plus que l'abstention ou le vote blanc comme perspective électorale quand ils-elles ne veulent pas adopter le vote de protestation.

Alors ?
Alors, nous sommes en Alsace, nous rentrons en janvier dans la grande région Est et ce qu'on nous propose comme choix électoraux pour ces Régionales de décembre est le remake de ce qu'on connait depuis des lustres, tout ce qu'on ne veut plus, tout ce qui est décrédibilisé, tout ce qui représente le conservatisme, la peur du changement, tout ce qui rappelle les pratiques du siècle dernier, ces arrangements entre coquins dans un club de cumulards et de politicien-ne-s de “métier” prêt-e-s à toutes les compromissions pour garder des postes. Les stratégies sont connues : partir seul au premier tour, faire des arrangements pour s'acoquiner avec des “partenaires” au deuxième tour pour gagner/conserver quelques postes rémunérés d'élu-e.
Ainsi, l'UDI et Modem se sont toujours mis avec l'UMP-LR, EELV (et aussi UDE vous savez ces opportunistes qui se nomment Union des Démocrates et Ecologistes ! ) se rangent du côté du PS dans pas mal d'endroits dont la région Est.
Ce bipartisme est malsain, empêche tout débat, conserve les mêmes (cumulard-e-s ) au pouvoir de façon quasi immuable. Le taux d'abstention est révélateur de ce rejet. Le FN n'est là que pour capter tous les déçu-e-s, les aigri-e-s, les revanchard-e-s, les opportunistes qui cherchent à se recycler avec quelques convaincu-e-s idéologiques qui ont la nostalgie d'un parti populiste et dictatorial qui pourrait émerger des ruines des autres partis en déliquescence.





Pourquoi en Alsace (ou région Est) ne peut-il pas y avoir un pôle à gauche pour contre-balancer le choix FN tout en rejettant UMP-LR et PS dans leurs arrangements aveugles ?
A partir du moment où EELV a décidé de sa tête de liste, la porte était fermée pour élaborer un véritable projet régional inovant et différent adapté à l'attente et aux préoccupations réelles des habitant-e-s des territoires...ruraux ! La méthode n'est pas rassembleuse, les résultats sont connus pour ainsi dire car le scénario est identique à chaque fois.

EELV fera 5-9%, Front de Gauche fera 7-10% ...PS autour de 15 % et UMP-LR et FN autour des 20 %......des électrices et électeurs qui se déplaceront encore dans les lieux de vote c'est à dire un pourcentage très minime des inscrit-e-s. Ce qui limitera aussi la légitimité des élu-e-s. Ce dont ils s'en foutent royalement car une fois élu, on a tout ce qu'on souhaitait,  pas vrai ?
Au deuxième tour, EELV ira avec le PS et on se retrouvera avec les triangulaires habituelles et au final, la même chose, la même représentativité que la dernière fois… Magnifique !

Le temps passe, la vie s'écoule, les déceptions augmentent, les rejets s'amplifient et les humains restent figés dans ce qu'ils sont (en tout cas ceux et celles qui ont des ambitions politiques).

On ne peut que regretter que ce qui bouge ailleurs n'arrive pas jusque dans notre région, refermée sur son passé, rigide dans son conservatisme, prétentieuse dans son affirmation de grandeur (...passée) et sourde aux changements, aux innovations qui peuvent pourtant apporter pas mal de choses positives à tous les niveaux.

Mais pour cela il faut d'abord se changer soi-meme et avoir des projets de vie, pas de projets de « carrière »...Et ça c'est une autre histoire.

Cependant, l'avenir n'est pas écrit et les initiatives et changements se font aujourd'hui en dehors de la vie politique, sans les politiques….et les élu-e-s ou prétendant-e-s dans leur grande majorité ne l'ont pas encore compris, senti ou vu. C'est pour cela qu'ils-elles sont d'un autre temps, d'un temps passé, ils-elles ont peur de toute remise en question, de tout changement, peur de se retrouver face à soi-meme dans un autre temps de vie et à nouveau anonymes….

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Notes complémentaires :
j'ai bien suivi les débats télévisés des « têtes de listes » de la région Alca ou Acal ou …..Mais qu' y a-t-il de neuf ? Rien, absolument rien, on pourrait reprendre les archives de l'élection précédente et comparer les contenus….Tout le monde est écolo, tout le monde se bat contre le chomage, tout le monde veut de la productivité pour créer de l'emploi, etc...Il n'y a que la façon et l'ordre d'importance qui varient...et encore ! Et ces débats vont-ils influer les votes ? Et les réunions publiques ?
Je continue à croire que seule la présence permanente sur le terrain, l'organisation régulière et continue d'animations diverses, le travail au sein des associations peut être traduit positivement dans les urnes pour les élections locales (et même nationales).
L'apparition médiatique ou ponctuelle avant les élections est mal-perçue, semble opportuniste et peut même provoquer un effet repoussoir parfois.
Sans implantation locale, rurale, aucune chance de progresser, de renverser le conservatisme légaliste qu'on nous a mis dans la tête depuis l'enfance par ici….

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       Les dessins sont de Pat Thiébaut (Still) et Phil Umbdenstock (Colmar).