PLUS AUCUNE ILLUSION sur les changements politiques et
sur la démocratie en France
C'était il y a un an, le 10 avril
2022, le soir du premier tour de l'élection présidentielle :
Macron 27,85% Le Pen 23,15%
Mélenchon 21,95%
La gauche s'est présentée divisée et
a été éliminée du 2ème tour ; LFI-Mélenchon qui aurait pu être présent au deuxième tour a payé cette
division des voix de EELV, PS, PC. Comme en 2017, Macron est élu contre Marine Le
Pen au deuxième tour.
C'était hier soir, le 14 avril
2023, le processus « démocratique » sur la
loi rectificative sur le financement de la Sécurité Sociale
arrivait à son terme juridique en étant validé par le
Conseil Constitutionnel (des 9 Sages), actant le passage de l'âge de
la retraite de 62 à 64 ans, sans vote des députés à l'Assemblée
Nationale (49.3). (Les contenus de la délibération du Conseil Constitutionnel ne seront
rendus publique que dans ...25 ans !).
les "rosies" dans la rue
Après 12 manifestations massives
depuis des semaines, des sondages d'opinion qui exprimaient que 70%
de la population et 93% des actifs étaient contre cette réforme des
retraites, en utilisant le processus 47.1 qui abrège les débats et
le 49.3 qui valide la loi sans vote (passage en force), le Conseil
Constitutionnel donne un avis favorable de conformité à la
Constitution de la Vème République (qui a l'âge de la
retraite : 64 ans !!!) et le président Macron la promulgue immédiatement dans la nuit. Il rejette ainsi dans la foulée,
l'article 7 de demande d'abrogation, tout comme l'article 10 qui
ferait repasser le texte de loi devant l'Assemblée Nationale pour
vote... Par la rapidité de la promulgation, il assène un bras d'honneur aux syndicats et il renforce sa surdité et aveuglement face aux "gens" de son pays : ça ressemble une fois encore à une provocation, la démonstration de son pouvoir suprême !

De même, la demande de mise en œuvre
d'un Référendum d'Initiative Partagée (RIP- validation avec la
signature de 4,8 millions d'électeurs à rassembler en 9 mois)
est également rejetée. L'argument est qu'il faut demander dans le
RIP un changement de loi et non pas l'abolition. Et donc la rédiger
pour demander à ce que l'âge de la retraite soit ramenée à 61 ans
et ...364 jours ! (au lieu de 64 et pas comme avant à 62 ans).
Une deuxième demande de RIP a été déposée par la Nupes avec la décision du
Conseil Constitutionnel le 3 mai.
Ces deux évènements, à un an
d'intervalle, marquent la fin d'une possible alternance à gauche et
la fin de la démocratie (forme de gouvernement dans lequel la
souveraineté émane du peuple) en France.
Dorénavant il est clair qu'on est
dans un régime de royauté présidentielle avec une police
répressive militarisée et un fichage généralisé, une
surveillance numérique permanente.
Si l'étape juridique est terminée,
l'étape sociale et politique ne fait que commencer.
Un président ne peut pas gouverner
contre son peuple.
Une discussion uniquement financière
avec comme résultat deux ans de plus à devoir travailler avant de
pouvoir accéder au droit à la retraite est vécu comme une
agression violente.
La déception est totale pour les
millions de personnes mobilisées contre cette loi, mais ce n'est pas
une réddition. La légitimité n'est pas du tout avérée.
« Circulez, y'a plus rien à
voir, on passe à autre chose.....la loi travail par exemple »
pour renouer avec les syndicats (ou du moins la CFDT) ! Diviser pour
régner et surtout pour que le business mortifère pour l'espèce
humaine puisse se poursuivre encore, jusqu'à l'épuisement des
ressources et ...des hommes et femmes de cette société, qu'on veut
flexible, malléable, exploitable jusqu'au bout pour servir les
intérêts financiers de la caste, l'oligarchie, cette nouvelle
« aristocratie » !
Et le tapis rouge est déroulé pour le
parti silencieux et usurpateur d'extrême-droite qui veut incarner
l'alternance politique avec la promesse de remise en question de
cette loi en 2027.
La gauche est appelée extrême-gauche
radicalisée violente et les écologistes, des écoterroristes.
L'avenir n'est pas écrit, …
L'im-monde, cynique obscène, s'affiche décomplexé.
La désillusion a frappé fortement,
mais la colère va-t-elle retomber pour autant ?