mardi 1 avril 2025

LA JUSTICE (indépendante), baromètre de notre DEMOCRATIE, de notre REPUBLIQUE

La République française est un régime SEMI-présidentiel qui comprend un équilibre de 3 pouvoirs indépendants :

* le pouvoir législatif (le Parlement : Assemblée Nationale + Sénat) composé des représentants du peuple, les élus, et dont la fonction est d'élaborer les lois ;

* le pouvoir exécutif (le président et son gouvernement) dont la fonction est de faire exécuter les lois ;

* le pouvoir judiciaire (les juges indépendants) chargé de l'application des lois.

Chaque jour, on peut observer si ces pouvoirs fonctionnent et restent indépendants les uns des autres : c'est le baromètre de l'état de notre République ...démocratique.

Ce petit rappel en préalable afin de bien resituer l'équilibre de nos institutions démocratiques républicaines. L'égalité devant la loi, l'indépendance des juges-de la justice sont des facteurs très importants de la cohésion sociale d'un pays. L'Etat de droit est inséparable de l'existence d'une démocratie.




Quand on entend et on lit tout ce qu'on voit dans les médias depuis hier après-midi (jour de la proclamation des sentences du long procès de Marine Le Pen, du système du parti RN/FN et de plusieurs de ses cadres), alors on se demande quelle cohérence entre ce qui était dit pendant le période de « dédiabolisation » et la réalité des faits, les mots contraires aujourd'hui. Nul n'est au-dessus des lois, sauf dans les pays totalitaires mafieux et corrompus.

On ne peut que se féliciter que notre République fonctionne encore, que notre démocratie est encore vivante, que personne ne doit pouvoir être exonéré, que tout le monde peut être jugé pour ses pratiques quand elles tombent sous le coup des lois, d'autant plus pour des détournements d'argent public perpétrés par des élu-e-s de la République. Et l'exemplarité ? La loi a été jugée au vu de l'analyse profonde des faits établis par des preuves formelles après de longues enquêtes.

 


 

LES FAITS :

deux dossiers condamnables :

  • celui des assistants parlementaires du FN/RN ;

    - celui des frais européens.

9 années de procédures juridiques ; 27 prévenus auditionnés ; 2 mois de procès (début 30 septembre 2024) où tous ont défilé à la barre.

Janvier 2014, l'Office Européen anti-fraude (OLAF) alerte sur une possible fraude au Parlement européen par le FN en mentionnant des cas d'emplois fictifs. Pour se dédouaner, Marine Le Pen rembourse au parlement 330 000 € pour le cas de ses 2 assistants parlementaires.

Mars 2015, signalement à la Garde des Sceaux (ministre de la justice) qui ouvre une enquête judiciaire en France (l'argent détourné au Parlement européen est utilisé en France par le FN).

2017 : deux autres enquêtes sont diligentées concernant le MODEM (de Bayrou) et 8 de ses membres (condamnés, mais avec des appels en cours) ainsi que pour 2 assistants parlementaires européens de JL Mélenchon, placés en statut de témoins assistés en 2022.

2021 : dépôt du rapport de synthèse de 98 pages. Le parti FN/RN (où toutes les décisions passent par la présidente) est mis en cause et accusé d'avoir détourné 4,6 millions € d'argent public.

Cet argent a considérablement « amélioré » le train de vie des Le Pen, des cadres et entourage du RN-FN.

Sans plainte, sans procédure judiciaire, le système qui a fonctionné des années aurait continué à perdurer. Le parti a déjà déposé en amont 45 recours contre les procédures en amont !!!


« Tête haute, mains propres » étaient les slogans du FN-RN quand Marine Le Pen ciblait les magouilles de Sarkozy avec les affaires Karachi, Bettencourt, Khadafi ; ainsi que les emplois fictifs d'Alain Juppé.

L'Etat de Droit, parfois remis en question par Retailleau (actuel ministre de l'Intérieur, qui occupera vite la place médiatique de Marine Le Pen !!!) est le fondement de notre République.

Le parti RN-FN aura beau (après la « dédiabolisation ») se positionner maintenant dans la victimisation et critique de notre démocratie, cela ne fonctionnera plus après avoir été sur tous les plateaux TV et radio ces dernières années.

Faire croire qu'on empêche le RN de présenter un-e candidat-e aux prochaines élections est ridicule ou alors il est dans un fonctionnement totalitaire du chef suprême, irremplaçable. Il faut surtout savoir assumer ses responsabilités pour garder « la tête haute », car pour « les mains propres » ça fait longtemps qu'on a compris.

En France, tout le monde est susceptible, s’il est reconnu coupable d’un délit, d’être interdit d’exercer son métier dès le jugement de première instance (ce qu’on appelle en droit une « exécution provisoire »). Voilà des exemples concrets réels : un entrepreneur pour fraude à la TVA, un patron pour travail dissimulé, un kinésithérapeute pour agressions sexuelles, un anesthésiste pour vol de médicaments, un surveillant pénitentiaire pour violences, un huissier pour détournement de fonds, etc.

Pourquoi les élu·es devraient, elles et eux, être par nature exclu·es du champ d’application de la loi ?


LES PEINES REQUISES :

Pour Marine Le Pen à la tête du système et entièrement responsable, elle est condamnée à 4 ans de prison dont 2 ans ferme (ce qui pour cette oligarchie veut dire « port d'un bracelet électronique »)

et 5 ans d'inéligibilité avec effet immédiat.

Pour le Parti RN-FN , 2 millions d'amende et un versement de 4,4 millions € de dommages-intérêts au Parlement européen.

Pour Louis Aliot, vice-président du RN, 6 mois ferme, 8 000 € amende, 3 ans d'inéligibilité ;

pour Bruno Gollnisch, 1 an ferme, 50 000 € amende, 2 ans inéligibilité ;

pour Wallerand de Saint-Just, ex-trésorier, 1 an ferme, 50 000 € amende, 3 ans d'inéligibilité ;

pour Nicolas Bay, 6 mois ferme, 8 000 € amende, 3 ans d'inéligibilité ;

pour Julien Odoul, 8 mois ferme avec sursis, 1 an d'inéligibilité ;

pour Nicolas Crochet, expert-comptable, 1 an ferme, 100 000 e amende, 3 ans d'inéligibilité ;

et 9 députés européens RN-FN ainsi que 12 assistants parlementaires sont également jugés coupables.




L'entourage du premier ministre a laissé « fuiter » une parole qu'il aurait eu : être troublé par la décision de justice ! Troublé par quoi ? Que la justice soit rendue, que la loi soit appliquée ? Ou troublé par « les casseroles » qui lui collent à la culotte et les jugements qui pourraient (re)surgir ?


Bien sûr qu'on pourrait souhaiter un grand ménage afin que la société française puisse à nouveau se sentir en démocratie (après les passages en force, les 49.3 , les réductions des libertés et des droits acquis, les...). Que les responsables de faits délictueux soient condamnés, TOUS !

Que le courage de ce jugement soit suivi d'autres.

On a envie de croire à un rebond de notre République, ses fondements, le respect des lois, à un fonctionnement démocratique (et non pas partisan, capté par une caste au-dessus des lois), à une justice fiscale aussi...


Il n'y a pas de « séisme », ça c'est en Birmanie avec plus de 2500 morts ; il n'y a pas de « démocratie sacrifiée » ; il n'y a pas de « mort politique » (le parti RN n'est pas interdit ! ) ; il y a une justice qui juge les lois au regard des faits : on ne peut que s'en réjouir, peu importe la personne, nous sommes toutes-tous des citoyen-nes de cette République et les lois nous protègent, régulent. 

Dont acte...

jeudi 27 mars 2025

LE MONDE CONFISQUE

 Les "divergents", les "résilients", les.... l'ont bien compris depuis un moment. 

Il faut se relocaliser sur un territoire, devenir le plus autonome en diminuant ses besoins, échanger en réseaux, changer ses "habitudes" et façons de vivre, de consommer, de faire et ... agir-ensemble.

Le livre (ci-dessous) est un cours universitaire d'économie et il éclaire bien sur l'état de notre monde, les stratégies en cours, et il résonne par rapport aux actualités quotidiennes... 

On est passé de la mondialisation libérale, au néolibéralisme et aujourd'hui au capitalisme de la finitude.

J'ai essayé de résumer ces analyses denses et historiques en tirant l'essentiel pour pouvoir appréhender un savoir global.

Bonne lecture.

 

Le capitalisme : libéral (1815 à 1880) ; néolibéralisme ( à partie de 1980) ; de la finitude ( de 2010 à …. )


Le capitalisme de la finitude
est une vaste entreprise navale et territoriale de monopolisation d'actifs – terres, mines, zones maritimes, personnes esclavagisées, entrepôts, câbles sous-marins, satellites, données numériques – menée par des Etats-nations et des compagnies privées afin de générer un revenu rentier hors du principe concurrentiel.

Avec la constitution d'empires formels ou informels par la prise de contrôle de firmes publiques et privées sur de larges espaces (physiques ou cyber).

Un monde fini (borné, limité) qu'il faut s'accaparer dans la précipitation.

L'idée d'une croissance globale des richesses ne fait pas de sens, c'est une course à la saisie qui guide ceux qui pensent désormais la Terre comme un immense réservoir de « ressources appropriables ».

Une offre limitée, pour une demande illimitée.

Une nouvelle vague de mainmise sur le monde par les puissances industrielles, en compétition armée les unes avec les autres.

Cette construction théorique et pratique est venue se fracasser sur les limites écologiques de la planète.

La politique de « transition énergétique » nécessite une quantité de ces mêmes « ressources » à un niveau jamais atteint jusqu'alors.

Le capitalisme de la finitude est ouvertement prédateur, violent et rentier.

"Il n'y en aura pas pour tout le monde".

La rente n'est pas le profit, elle est un revenu qui provient de la détention ou du contrôle exclusif d'un actif rare : terre, mine, parc immobilier, brevet, plateforme digitale, personnes esclavagisées, …

La rente n'est pas entrepreneuriale, mais patrimoniale, elle est l'horizon du capitalisme de la finitude, … avec un impérialisme territorial et souverain.

Un « système des entrepôts », ...gestion de terres arables, les sous-sols et les océans, sans passer par des intermédiaires et des prix de marché.

S'en servir pour exploiter ou les vider de leurs habitants pour produire des surfaces touristiques (les « réserves naturelles » ).

 

Le capitalisme de la finitude invite au retour d'une approche économique qui confine à la physique ancienne des éléments :

l'eau (les océans), la terre (les sols et les sous-sols), l'air ( l'espace et le cyber), le feu (la guerre).


L' « entreprise géante » est le moteur le plus puissant du progrès économique par sa capacité d'innovation, son progrès technique et ses marges importantes.

C'est la théorie de l'inspirateur du capitalisme de la Silicon Valley, Peter Thiel, investisseur de Facebook, « faiseur » de J.D.Vance, le vice-président de Trump, mentor de Mark Zucherberg, financier d'Airbnb, LinkedIn, Space x, Spotify, ami et ennemi de Elon Musk. Il infuse son idéologie anti-démocratique et anti-concurrentielle....et unir le capitalisme américain contre la « menace » chinoise !

La mondialisation et le libre-échange sont morts.

On va vers une économie connectée entre « amis ».

La Chine contrôle 50% de la capacité minière mondiale et 85% de la capacité de raffinage.

Créer un réseau d'accords commerciaux plurilatéraux pour une part et de fournisseurs, de succursales, de mines et d'usines basés chez des « amis » pour une autre part.

BRI : Belt and Road Initiative est un projet d'un réseau sino-centré de pipelines, routes ferroviaires, maritimes, ports, bases navales, zones franches (concernant 150 pays au monde) avec à la manœuvre le Parti, les grandes banques et les conglomérats chinois. Le vassal russe participe à la BRI et l'Ukraine est de ce point de vue un pays stratégique.


Depuis 2008, dans le monde américain, on assiste à l'une des plus grandes opérations de concentration de l'histoire de ce pays. Google occupe plus de 90% du marché mondial des moteurs de recherche, Microsoft Windows c'est 73% de part de marché dans les systèmes d'exploitation des ordinateurs sur la planète.

Amazon c'est 40% de l'e-commerce et en augmentation avec son « système des entrepôts ».

Quatre firmes contrôlent 80% du marché américain de la viande, des sodas et aliments pour nourrissons, deux firmes contrôlent 92% du marché des dialyses ; ...

Les USA deviennent une « autocratie économique », celle des inégalités triomphantes et des ...monopoles.

L'économie russe est un capitalisme de monopoles d'Etat.

La Chine est dans l'ère des « mégafusions » d'entreprises publiques, une stratégie industrielle cohérente pour la conquête des marches mondiaux.


10 compagnies maritimes contrôlent 95% le transport de marchandises dans le monde et les 4 géants sont le danois MAERSK, l'italo-suisse MSC, le français CMA CGM et le chinois COSCO.

En France, la surface des entrepôts de stockage est de 90 millions de m2.

La digitalisation et les nouvelles technologies ont porté ces monopoles à de véritables compagnies-Etat.


Depuis les années 2010, les câbles sous-marins sont développés par Alphabet (Google), Meta (Facebook, WhatsApp) et Amazon.

Marseille est le premier hub européen de câbles sous-marins où passe la majeure partie du trafic internet.

Les milliers de satelittes STARLINK lancés par Elon Musk et ceux de BLUE ORIGIN de Jeff Bezos (Amazon) sont une autre infrastructure majeure de transport et de collecte des données. Les Etats et les firmes dépendent de manière vitale de ces infrastructures.

Elles sont devenues des acteurs de facto de la politique étrangère.

Ces nouvelles compagnies-Etat sont les acteurs d'un capitalisme dans lequel les Etats n'ont plus le monopole de la souveraineté.

Meta, X et Tik Tok décident eux-mêmes de la régulation de leurs contenus et par conséquent des limites de la liberté d'expression en fonction de leurs intérêts et des situations géopolitiques.

Les monopoles de la technologie déploient une souveraineté fonctionnelle.


La rente est un « revenu tiré de la propriété, de la possession ou du contrôle d'actifs rares dans des conditions de concurrence limitée ou inexistante.

Le succès dépend de ce que vous contrôlez, pas de ce que vous faites, l'important étant de posséder plutôt que d'accomplir quelque chose correctement. Il s'agit d'être plus souverain.

Marx : « là où le capital domine, il représente un système de pillage ».

L'économie de rente est de nouveau présente, ces puissances veulent modifier l'usage des terres des Autres.


Nous entendons un discours sur la rareté et la finitude, sur la légitimité à s'accaparer outre-mer des surfaces agricoles, minières, forestières ou touristiques. 

Une spoliation territoriale, avec la petite musique suivante : les Autres ne savent pas gérer les ressources qu'ils ont sous la main et cette mauvaise gestion de leurs richesses est un danger pour l'humanité entière avec la faim dans le monde, la lutte contre le réchauffement climatique, la « transition énergétique », les migrations, ... tout pourrait se résoudre si ces surfaces étaient mieux utilisées !

On s'orne de vertu humaniste pour "justifier" la confiscation des territoires à "ressources".

 

Depuis 2000, environ 1500 accords - de l'achat à la location – concernent 8 à 10 millions d'hectares en activité. Les investisseurs viennent des Etats-Unis, de Chine, des Emirats arabes unis, de Grande-Bretagne, des Pays-bas, du Brésil et de Malaisie.

Les pays-cibles sont l'Indonésie, l'Ukraine, la Russie, le Brésil, la Papouasie, l'Argentine, les Philippines, l'Ethiopie, le Myanmar, le Sud-Soudan et le Ghana.

Les entreprises chinoises louent ou ont acquis 6,5 millions d'hectares dans le monde depuis 2011.

La faim dans le monde a peu de lien avec les quantités de nourriture disponibles, suffisantes, mais avec leur répartition et toujours agitée par les décideurs mondiaux.

Il y a stagnation voire baisse des rendements céréaliers mondiaux et une consommation protéinique en forte hausse. En 1950, la consommation mondiale de viande s'élevait à 67 millions de tonnes par an, en 2023, elle s'élève à 320 millions de tonnes ; (porc 37%), volaille (30%)

Il y a aussi le développement des agrocarburants produits à base de colza, de soja, d'huile de palme, de coprah, de jatropha.

La notion de « sécurité alimentaire » est la tentative toujours croissante de prise de contrôle directe de terres d'outre-mer par des firmes agro-industrielles publiques ou privées.

La ruée minière, grande utilisatrice de travail forcé, est axée sur les métaux. En 20 ans, les volumes de métaux extraits dans le monde ont doublé.

La « transition énergétique » (batteries électriques, panneaux solaires, éoliennes) est très gourmande en métaux (terres rares, cuivre, lithium, nickel, cobalt, …) tout comme le numérique, l'aérospatiale, l'armement.

Ces mines sont situées dans le Grand Nord canadien, en Colombie, en Argentine, au Kazakhstan, au Mexique, au Groenland. Il n'y aura jamais assez de ces métaux pour couvrir le parc automobile électrique mondial ; il faut donc s'accaparer ces territoires avant les autres..


L'évolution de la mondialisation d'aujourd'hui ressemble à l'époque des empires coloniaux des années 1930.

Le Parti républicain (américain, mais on pourrait dire les droites européennes) n'est pas le parti du néolibéralisme, mais celui du capital oligarchique qui travaille en tandem avec le nationalisme réactionnaire et xénophobe.

Il s'agit moins de réguler le monde à son profit que de se replier sur un système économique protecteur et même autarcique focalisé sur son "silo impérial" (captation des ressources).

L'extrême-droite européenne avec son obsession xénophobe occulte toute analyse économique conséquente.


Avec le retour du capitalisme de la finitude, l'Union Européenne risque fort de se trouver dans la position de ne pas être complètement pauvre, mais dépendante du bon vouloir de ses grands voisins et quantité négligeable sur la scène mondiale. Elle commence à peine à abandonner son logiciel néolibéral.

Il vaudra mieux pour les grandes firmes européennes produire aux Etats-Unis plutôt que de tenter d'y exporter.

La création de firmes privées géantes et un protectionnisme à l'échelle du continent sont les stratégies en action.

Le déni du changement climatique et la critique des énergies dites « vertes » sont une inconséquence majeure.

L' "écologie de guerre" est la façon dont on pourrait affaiblir un adversaire géostratégique non plus en projetant des forces armées pour obtenir avant lui ou contre lui des ressources énergétiques, mais en s'en passant.  Sobriété, économies, énergies vertes...


Pour cela, il faudrait multiplier les sources autochtones d'énergie et la production domestique des principaux éléments nécessaires à une économie autonome.

La crédibilité d'une telle politique dépendra de sa radicalité.

Si elle est forte, il y a une petite chance de sortir de ce capitalisme de la finitude.

Si elle est faible, elle ne se distinguera pas du chemin nationaliste et fossile.


Le problème est posé : l'écologie de guerre, la transition énergétique, le maintien du régime alimentaire mondial actuel, nécessitent des quantités gigantesques de « ressources ».

Or, le slogan du capitalisme de la finitude est « il n'y en aura pas pour tout le monde » !

 


 

dimanche 23 mars 2025

NE PAS SE LAISSER AVEUGLER

POUR l'égalité des droits, contre le racisme et le fascisme : voilà des mots qui devraient résonner et entraîner une mobilisation. 

 
Il y a donc eu des milliers de personnes dans les rues de nos villes hier pour témoigner de cette volonté. Pas un mot ou à peine ce matin dans les merdias de la propagande. On en est là et ça veut dire beaucoup sur l'état de notre République qui glisse vers le totalitarisme et un nationalisme qui sent mauvais... 
 
Vous n'entendez pas cette petite musique qui enfle et qui ne préfigure rien de bien positif : diviser pour régner, nier et mentir pour durer, réduire les libertés et faire peur pour casser tout élan collectif, centraliser le pouvoir et détourner les débats, ...
 
Mais cela n'épargnera personne, car tout mouvement a des retours, c'est comme les vagues et autant en être conscient. 
 
On peut écraser, mais cela ne met pas à l'abri....
 
 
 

 et pour des personnes de ma génération, ce 22 mars, rappelle des souvenirs de luttes, mais ça date de 1968, le début d'une insurrection qu'on appela aussi le "mouvement du 22 mars".
 
 

 
 
Mais aujourd'hui, regardons aussi ce qui se passe dans des pays pas très loin et dont on ne veut surtout pas parler, car...  Je veux nommer la Serbie, la Grèce, la Turquie,.. et même la contestation du pouvoir en l'Israël. Il y a des points-limites où tout bascule !
 
                                                                      SERBIE  mars 2025
 
 

                                                                  TURQUIE  mars 2025
 
 
 
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.... et un petit coucou de courage pour un fidèle lecteur depuis longtemps de ces  "Chroniques de la montagne" depuis Tahiti, tiens bon Hervé H. ! 

lundi 17 mars 2025

SALAIRES, TRAVAIL, POUVOIR D'ACHAT

Ce sont les choses qui nous préoccupent toutes, tous en priorité.

 Les médias de la propagande qui servent un système qui veut perdurer nous assènent tous les jours des écrans de fumée avec l'idéologie destinée à nous faire peur et diriger notre pensée vers des leurres qui s'appellent dette, racisme, compétitivité, ...et effort de guerre !!!

Sans développer dans le détail, juste quelques remarques concrètes.

La dette « la dette ne doit pas dépasser 90% du PIB ». Au Japon, elle est à 200%. Et le « quoi qu'il en coûte » de Macron va à nouveau s'appliquer pour « l'effort de guerre » ! Mais il y a aussi une autre réalité qu'il ne faut pas trop dévoiler, commenter : 200 milliards d'aides publiques sont déversés chaque année pour les grands groupes, sans aucune contrepartie. 98 milliards de dividendes sont redistribués aux actionnaires en 2024. Ce qui produit la dette, ce sont les échanges commerciaux avec les pays hors zone Euro, car si on restait dans une économie européenne, cela importerait peu de produire des euros. Prenez l'exemple des USA qui peuvent faire marcher la planche à billets de dollars sans conséquence réelle. Alors quand on entend re-industrialisation, on parle de quoi. Et qu'importe-t-on des pays hors zone Euro. ? Quand l'Etat distribue de l'argent public aux « grandes » entreprises sans contrepartie, c'est cadeau, au lieu d'exiger le maintien de l'emploi et l'attribution de ces aides aux PME localisées en France. Idem pour les retraites : c'est un choix politique (et social) que de prendre 2 ans de vie et de ne pas faire payer les riches (qui se gavent grâce au travail des « invisibles »).

 


 

Les salaires ? Il n'y a aucune limite à l'accumulation infinie de richesses. Qu'est-ce qui justifie de gagner plus de vingt fois un salaire moyen ? On pourrait très bien établir une grille de salaire de 1 600€ à 30 000€ sans que ce soit obscène ou injuste. Et établir tout autant une grille d'impôts progressive où il n'y a pas une tranche supérieure limitée, mais proportionnelle aux salaires jusque tout en haut de l'échelle. Lorsqu'on parle de justice sociale, de justice fiscale, on doit prendre en compte toute la sociologie d'un pays et non pas culpabiliser une partie de la population alors qu'une autre est dégagée de tout contrôle et participation au bien commun. Pour leurrer alors et maintenir ce système, il faut pointer du doigt un « ennemi » alors que le problème de fond et l'ennemi, ce sont bien les millionnaires profiteurs, hypocrites obscènes, tout là-haut. Les milliardaires ne sont pas compatibles avec la démocratie, ils s'imposent avec la complicité de leur caste d'élus qui assènent des 49.3 à répétition en contradiction de toutes leurs déclarations.  

 

 



Les immigrés ont bon dos, cela permet de pointer le doigt (des "responsables") vers le bas. Les immigrés ne créent pas le chômage, ils occupent très souvent des postes que les salariés locaux ne peuvent ou ne veulent pas occuper dans des domaines en pénurie. On le sait bien, on le voit bien. Et l'intégration se fait par le travail (italiens, espagnols, …). Alors, dire que les électeurs du RN sont tous des racistes, c'est un manque de réflexion. Ce sont des personnes comme beaucoup qui souffrent de ne pas être écoutés, entendus, considérés, qui ont les mêmes problèmes de salaires, d'emploi, de pouvoir d'achat.

Tiens, le pouvoir d'achat. Les grandes centrales de distribution importent des produits de pays où le coût de la production est moindre, les réglementations sanitaires moindres, ce qui permet de dégager des bénéfices importants au détriment de la production nationale et de la qualité des produits. Les aliments les plus sains voient ainsi leurs prix exploser : 41% d'augmentation sur les carottes, 21% sur l'huile d'olive par exemple. Et pour ingurgiter à côté des aliments hyper-sucrés, hyper-pesticidés avec les conséquences sur la santé qu'on déplore ensuite.

 



On est face à un système qui depuis 40 ans ne fait que trahir, mentir. On a une gauche « socialiste ! » qui a elle-aussi trahi depuis 1983 et jusqu'en 2012 avec Hollande et sa clique. Il y a une autre gauche radicale qui pose les bonnes questions, qui propose un programme de rupture opérant, mais qui est moquée, caricaturée afin de réduire ses propositions au silence, mais qui devrait aussi mettre en sourdine un représentant-candidat qui a fait son temps et n'a pu rassembler suffisamment électoralement.On est dans un temps de ras-le-bol politique et il faut reprendre en main ensemble, localement, les pouvoirs d'une vie ensemble, d'un agir-ensemble. Faire peur pour pouvoir tout asséner, diviser pour régner, est leur méthode, mais on a le nombre, et notre force collective est bien plus puissante. Cela ne fait rien avancer de pointer le doigt entre nous. Si on veut désigner les responsables, alors il faut lever le doigt bien plus haut. Augmenter les salaires, bloquer les prix des biens de consommation essentiels serait-ce impossible, tabou, scandaleux ? Non, ce sont des choix qui font perdurer un système dont on ne veut plus, car injuste, inégalitaire, et aussi dramatique.

Réfléchir, c'est commencer à désobéir. Mais c'est aussi ouvrir tout un autre espace de pensée, d'entrevoir qu'on se fait fourvoyer, que bien d'autres façons sont possibles et que ce qu'on nous propose en disant qu'il n'y a pas d'autres alternatives est complètement faussé, biaisé, mensonger, et ne repose que sur une stratégie : celle des riches qui ne veulent rien partager. Le "ruissellement" de Macron est un beau leurre qui n'a aucune réalité. Il est temps de changer d'ère, de changer d'air, ne plus s'affronter entre nous, mais bien différencier les complices d'un système et ceux qui ont un avenir en commun possible. De ceux dont on dit qu' « on ne les a pas encore essayé », ils servent en fait les mêmes intérêts que ceux qui nous « dirigent » actuellement, sans aucune légitimité démocratique, et on le voit bien, non ? 

Alors,ne baissons pas les bras, il y a toujours de l'espoir, l'avenir n'est pas écrit, mais arrêtons de nous taire et faisons bloc, peuple souverain au-delà de nos différences, car nos préoccupations sont communes. 

Il faut y croire, agir, sinon à quoi bon ?


« Macron, c'est l'homme de la start-up nation qui dissoudrait bien le peuple pour ne garder que ceux qui sont au top niveau et le suivent dans son délire de numérisation de la vie. » 

Bernard Lavilliers


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Lire aussi FAKIR, BASTA, REPORTERRE, CONTRE-COURANT, RUE89, MEDIAPART, POLITIS, ...regarder LE MEDIA, BLAST...et tant d'autres,pour sortir de cette pensée unique de la propagande quotidienne et des journaux et TV aux mains des quelques oligarques qui veulent que rien ne change.


dimanche 16 mars 2025

PROTEGER LES ENFANTS

 Le message qu'elle nous a laissé au travers du drame douloureux de cette amie proche est clair et répété : il faut protéger vos enfants, protéger les enfants.

Il y a des « sujets » qu'on ne peut pas traiter à la légère surtout quand cela entraîne des drames qui marquent des vies. Il ne s'agit pas d'instrumentaliser politiquement, mais de considérer des faits avec sa conscience et de ne pas se taire, mais agir pour éviter que cela mortifie des êtres pour toujours. 

Les enfants sont des personnes en construction et ne sont pas toujours écoutés, considérés, fragiles et souvent impuissants. Et quand cela concerne des faits et qu'on essaye de les occulter, les mettre sous le tapis, alors on est dans une situation qu'on ne peut considérer que comme totalement inacceptable, injuste, et le silence est complice. Une sanction ne remplacera jamais une vie humaine. 

Les exemples sont divers, nombreux, dans les milieux familiaux, mais aussi au plus haut niveau des responsables qui nous gouvernent qui se devraient exemplaires et mettre tout en œuvre immédiatement quand ils sont alertés, sans penser à leurs carrières, mais avec humanité et conscience. 

NON-ASSISTANCE A ENFANTS EN DANGER

Le plus scandaleux, le plus infâme est bien actuellement ce qu'on entend du premier ministre de notre pays. Largement mis en cause, avec des preuves irréfutables, des documents dévoilés par des journalistes d'investigation indépendants, des témoignages nombreux, des paroles qui se délient, des plaintes déposées, celui-ci est dans un déni complet, « ne se souvient pas », se défausse pour se soustraire à ses responsabilités. Honteux, et bien plus que ça ! Comment ses députés, les membres de son parti du Modem - MOuvement DEMocrate - peuvent-ils accepter cette situation dans un silence assourdissant ? Comment peut-on rejeter toutes les voix du Parlement et des citoyennes et citoyens qui n'acceptent pas de passer outre ce qui est ressenti comme de l'hypocrisie obscène ? Cela décrédibilise ces représentants à qui on délègue notre pouvoir. Ce qui est inacceptable, dramatique dans la société, l'est tout autant sinon plus quand il s'agit de personnages publics, politiques qui sont l'image de notre pays ...civilisé ! 

Monsieur Bayrou est un exemple exécrable et son entourage silencieux en sont les complices avérés. Où est leur conscience humaine, peuvent-ils regarder, écouter tous ces drames sans rien dire, sans rien faire, sans demander des comptes à celui qui les représente ? Se regarder en face, se taire, comment font-ils ? Comment peut-on encore respecter de telles attitudes, de telles positions ? 

 


 

Oui, je suis profondément dévasté par le drame qui a touché une amie proche qui n'a plus pu vivre avec toutes ces souffrances, ces violences physiques et sexuelles qu'elle a subie dans son enfance et qui l'ont amenée à cette issue fatale. Elle a laissé un message profond, désespéré, de nous battre pour que les enfants soient protégés, entourés, écoutés.

jeudi 20 février 2025

Les écologistes, des éco-terroristes !

"On" dit de celles et ceux qui se disent écologistes qu'ils-elles sont en fait des écoterroristes qui veulent empêcher l'évolution du monde et sont encore tournés vers un style de vie de nos grands-parents et regrettent un temps de vie du passé. Quelle caricature !

On est taxé d'écologiste dès qu'on développe une vision d'un futur qui se veut respectueux de ce qui permet à l'espèce humaine de survivre et se développer harmonieusement avec toute la richesse de ce qui est notre cadre de vie, en faisant confiance aux valeurs humaines et en revendiquant une justice sociale nécessaire à une vie en commun sans tensions violentes.

La différence n'est que celle qui existe entre les êtres humains où chacun a une façon de voir la vie avec ses projets pour traverser les années, avec la conscience qu'on fait parti d'un tout, chacun-e avec ses « possibilités ».

Cette vision d'un futur en devenir est donc interrogée en permanence et induit une dénonciation de ce qui détruit, impacte lourdement des chaînes d'équilibre, nous entraîne vers des points de non-retour.

Lorsqu'on interroge ce qui pour chacun-e est vital, on arrivera forcément à évoquer les thèmes suivants : se nourrir, se loger, la santé, les déplacements, se vêtir, travailler mais avec fierté et respect, le temps des loisirs et se cultiver, la tranquillité pour soi et sa famille, …

En développant chacune de ces thématiques, on aura sûrement des diversités de réponses, des visions différentes et comment chacun-e les met en œuvre et les réalise. Et c'est là qu'on verra la richesse de la pensée humaine qui a cette capacité de mémoire et d'imagination. Cela se traduit alors par des tensions, des affrontements, alors que les échanges, les débats et le « faire-ensemble » pourraient faire avancer chacun-e et tous dans les réalisations concrètes. Bien sûr, on comprendra très vite les deux niveaux : l'individuel, le local et le centralisme, le général imposé.

 


 

Se nourrir : ceux qui produisent notre alimentation sont bien sûr les paysans, les agriculteurs, les viticulteurs, les apiculteurs, les éleveurs, les producteurs qui transforment, … L'idée d'une alimentation saine (qui a un impact sur la santé) et accessible à tous avec une juste valorisation, reconnaissance du travail fourni et des conditions de ces activités sont des préoccupations permanentes des ... « écologistes », mais je pense aussi globalement de tout le monde. La production locale, la vente directe, les produits de saison sont les points de départ. Et pour que cela existe et s'accentue, il faut permettre aussi à ceux qui le proposent de vivre de leur travail et du temps consacré. C'est donc à chacun-e d'en prendre conscience et d'encourager ces pratiques par ses choix d'achat, localement. Mais quand on passe au niveau global, le centralisme imposé, on se retrouve avec des choix qui vont à l'encontre de cela. Captation de terrains et des ressources en eau, intensification des monocultures et son lot de traitement par pesticides pour augmenter les « rendements », fermes d'élevage hors sol avec des dimensions industrielles et un nourrissage par hormones et antibiotiques, bassins gigantesques d'élevage de poissons, arrachages d'arbres pour conquérir de la surface exploitable, importations de denrées « exotiques » qui impactent la diversité des territoires et produisent une pollution énorme dans ses transports d'acheminement, destruction des procédures de pollinisation par l'empoisonnement conséquent des abeilles,...La liste est loin d'être complète !

Se loger : indispensable aussi pour construire un cadre de vie pour soi, sa famille, son entourage. Les loyers et aspects sanitaires sont du bon vouloir des propriétaires, l'achat d'un logement est lié à un marché de la demande et de l'offre. Les frais inhérents incontournables (eau, électricité, taxes, ..) ne sont pas stables et gérés par des sociétés privées qui fonctionnent avec des objectifs de « rentabilité » c'est à dire dégager des bénéfices substantiels. Les sources d'énergie sont aussi des choix (idéologiques, politiques) lorsqu'on privilégie fortement des énergies renouvelables et durables plutôt que du nucléaire avec des déchets radioactifs de très longue durée qu'on laisse aux générations futures, avec des risques d'accidents aux conséquences vitales incommensurables. Sans compter la dépendance à la source combustible de l'uranium.

La santé : nous sommes en France dans un pays où le système de santé financé par une mutualisation générale est quasi unique au monde actuellement. Cela permet d'être soigné, pris en charge sans dépenses excessives pour les maladies graves. Mais on voit aussi que des « déserts médicaux » sont de plus en plus nombreux, que les remboursements de soins s'amenuisent, que le droit à la retraite est repoussé de plus en plus loin, que le système mutualisé est remis en question pour le privatiser vers les mutuelles, les assurances, les fonds de pension, la capitalisation par points, ...Les médicaments eux-aussi sont aujourd'hui soumis à la « rentabilité » des entreprises pharmaceutiques et que du coup, la médecine naturelle est réduite au plus bas. La santé est aussi tributaire de la qualité de notre alimentation et des conditions de travail.

Les déplacements : que ce soit pour se rendre sur son lieu de travail, pour ses déplacements nécessaires, de loisirs, cela impacte aussi. Transports en commun disponibles et aux tarifs adaptés, voitures individuelles avec des coûts très importants en achat, carburant, entretien, infrastructures dédiées pour des déplacements doux en vélo et à pied, Et le choix de l'avion pour des vacances ou week-ends (prolongés) n'est pas anodin sur la pollution induite et subie pour tous. Sans compter le bétonnage de terrains agricoles et naturels pour la construction de nouvelles routes-autoroutes et aéroports et la densification de la circulation des camions de transit pour amener les biens importés sur les lieux de distribution, de consommation, ces zones de supermarchés ou de centres de stockage de ventes en ligne.

Se vêtir : bien sûr, dans notre sphère « occidentale », on ne porte plus des habits uniquement pour se protéger des intempéries, du froid ou se couvrir, mais l'aspect de « coquetterie » et/ou le mimétisme de mode, voire se différencier, sont plus importants. Mais cela induit des réflexes consuméristes qui ont des impacts très souvent catastrophiques dans les lieux de production des matières premières et des conditions de travail pour les réaliser, sans compter les transports maritimes, terrestres et aériens pour les amener sur les lieux de vente.

Travailler : on est bien loin du temps des échanges de services et de biens, car pour « vivre » aujourd'hui, il faut passer par la monnaie d'échange et d'acquisition, l'argent. Le travail est aussi une valeur humaine pour se réaliser en tant que personne solidaire, sociale, apporter sa part à la collectivité, la communauté. On aimerait faire un travail dont on peut tirer une certaine fierté, se sentir « utile », mais aussi avoir les conditions pour s'épanouir, être sans stress et une position durable, stable. Cela devient de plus en plus rare, c'est la précarité qui prévaut, des hauts, des bas, des avec, des sans, des salaires qui stagnent, ne donnent que peu de perspectives, la non-reconnaissance de ses capacités et savoirs-faire ou connaissances acquises, des besoins d'innovation et de l'écoute pour des améliorations. Le monde du travail ressemble à des valeurs d'ajustement, à des adaptations à des marchés volatiles et éphémères où on ne sait même plus la finalité de ce qu'on fait, où on ne trouve plus sa place pour s'investir encore. Cela devient la plupart du temps un « gagne-pain » nécessaire où on met sa santé dans la balance...

Le temps des loisirs et se cultiver : que reste-il alors comme temps et budget disponibles à consacrer aux loisirs et pour se cultiver, s'émanciper, s'instruire ? Et les lieux de culture sont-ils proches ? Les artistes et créateurs sont aussi précarisés et ont du mal à vivre quand les possibilités de se produire et montrer s'amenuisent. Quand les incitations et les accès sont remis en question par la disparition par exemple des « pass culture » et autres aides financières, alors on est réduit à la télévision et médias qui sont concentrés dans les mains de quelques personnes qui propagent une sorte de « pensée unique » qui sert les intérêts de ces personnes et leur caste. Il reste heureusement encore les médiathèques et des lieux associatifs de diffusion liés à la bonne volonté et l'engagement bénévole.

La tranquillité pour soi et sa famille : c'est bien sûr une volonté partagée par tous : pouvoir vivre en paix et sans agressions. Mais ce n'est pas en pointant du doigt des groupes de « semeurs de trouble », comme les racisés, les immigrés, les ….et développer l'idée qu'il faut s'en débarrasser, que la « tranquillité » s'installera pour autant. Ces personnes ont les mêmes envies et préoccupations que tout le monde. C'est par la tolérance, l'écoute, les échanges que l'on évolue dans ses relations avec les autres. Les facteurs de tension sont liés à une politique générale qui engendre des guerres, des conflits, des déplacements de population, souvent dus à la recherche de ressources à capter et exploiter des valeurs pour des entreprises industrielles qui cherchent à augmenter des profits financiers pour actionnaires et caste réduite des barons d'entreprise...Et ces activités d'exploitation des ressources d'énergies fossiles, minières ont des graves impacts environnementaux qui créent ces dérèglements climatiques à répétition qui mettent en danger la survie même de l'espèce humaine.


Vous me direz que là on est loin du titre « écolos-écoterroristes ». Oui et non, car lorsque on analyse ces différents thèmes et qu'on pose des questions sur le pourquoi, le comment et ce qu'on peut faire pour atténuer les impacts, conscientiser les gens, faire évoluer les choix, alors on est vite pointé du doigt, catalogué avec tout un vocabulaire pour salir, ridiculiser, et quand on se mobilise, être réprimé, soumis à la répression violente avec des images pour décrédibiliser et empêcher tout dialogue, toute expression qui met en cause un système qui de fait ne profite qu'à une caste limitée soutenue par un certain nombre de politiciens qui y trouvent leur compte.


Celles et ceux qu'on nomment donc écologistes ne sont que des gens ordinaires qui ont juste une autre vision de la justice sociale, de la répartition des richesses produites par les travailleuses et travailleurs « invisibles », de la conscience que nous sommes un tout dans une nature de biodiversité liée qui permet la vie et qu'il faut préserver des attaques, des destructions, des projets inutiles et coûteux, ce qui est quand même le sens commun.

 

 


 





 


lundi 17 février 2025

SECURITE, ARMES, GUERRES, ....argent, immigration, unité !

 

On est cette région de la planète qui s'appelle l'Occident et qui dans l'histoire des civilisations ne représentait quasi rien puisque inexistante jusqu'à récemment. Oui, il faut le comprendre dans le temps de l'évolution longue de l'espèce humaine. Ce sont les conquêtes coloniales grâce aux navigateurs marins qui ont commencé à créer des échanges marchands ...enrichissants. Et c'est donc toujours sur l'exploitation des ressources d'ailleurs que l'Occident s'est développé. Cela n'a guère changé depuis, puisque toutes les guerres et conflits - qui sont devenus militairement plus élaborés avec les armes sophistiquées et de destruction massive - se passent toujours là où il y a des ressources à exploiter, à financiariser, à capitaliser puisque nous sommes aujourd'hui dans un monde du veau d'or argent aux mains d'une petite caste qui exerce le pouvoir par la corruption et la spéculation (pardon, optimisation !) financières. Les chefs d'Etat ne sont aujourd'hui plus que des marionnettes au service de "l'économie" dirigée par des banquiers-hommes d'affaires cyniques. On est dans la consommation massive de produits importés, fabriqués ailleurs et à la durée de vie réduite pour assurer une production permanente qui génère les plus-values des boursicoteurs et autres actionnaires. 

Prenons la France. Après avoir exploité "nos" colonies africaines (en uranium et bien d'autres matériaux), les importations aujourd'hui sont aux mains du cercle restreint du roi-président, les familles Aponte-Saadé et leurs gigantesques tankers qui font les allers-retours avec la Chine essentiellement. Tout autant hypocrite est Pouyaté et son entreprise Total qui continue ses activités minières et pétrolières à travers le monde tout en tenant un discours "écolo" sur les énergies renouvelables. Et Engie-EDF nous bassine les oreilles de la même façon, mais a dépensé sans compter pour imposer son EPR Flamanville et aujourd'hui ses SMR, les nouvelles centrales nucléaires pour alimenter les data centers gigantesques et chers au roi-président qui se veut l'avenir avec son Intelligence "Artificielle". Et silence sur les déchets radioactifs mortels, parlons juste bilan carbone !!! Ah oui, il réunit aussi les chefs d'Etat européens pour créer une défense européenne commune afin de ne pas perdre l'Ukraine revendiquée par la Russie et ...les USA car il y a des réserves très importantes de "terres rares" nécessaires aux technologies ... numériques ! Et puis, la nourriture ! On ne va pas aider une agriculture de proximité et de qualité, mais des méga ...champs, fermes, bassines et tout cela sans être à l'écoute des agriculteurs, mais en tendant l'oreille auprès du lobby FNSEA des céréaliers et gros éleveurs qui regardent plutôt les échanges Mercosur et autres qui concurrencent leurs prix !!! Et surtout pas parler pesticides et autres néonicotinoïdes car ils permettent de garder des niveaux hauts de production ...de produits empoisonnés ! 

 


Les gens ne sont qu'une valeur d'ajustement, ils travaillent pour créer la richesse des Cac 40 et spéculateurs, mais aucun "ruissellement". Pas de hausses de salaires, et même une prolongation des années de labeur avec une retraite dont l'horizon est de plus en plus lointain. Précarité, chômage, RSA, peu importe, puisque cela fait peur quand ça peut arriver à tout le monde, et la peur permet de tout administrer,  de la restriction des libertés, à la réduction des droits, à la répression de tout mouvement de protestation et de pointer, pour détourner l'attention, vers les racisés et autres fléaux religieux afin de ne pas nommer les responsables. Pour cela, il faut aussi une équipe de cyniques obscènes prêts à tout pour garder privilèges et lumières des médias. Valse des ministres ou plutôt chaises musicales car ils sont interchangeables. En ayant affiché quatre gouvernements en un an, ce sont pourtant les mêmes têtes qu'on voit toujours. Des Darmanin-Retailleau, des Borne-Lecornu, et le retour des bons serviteurs-larbins du pouvoir, carriéristes à la fin de leur cursus, et qui ont perdu la mémoire car ils ne veulent surtout pas qu'on rappelle leurs compromissions et aveuglements complices d'un passé pas si lointain. « Je ne me souviens pas... » et les mensonges pleuvent pour couvrir les comportements traumatisants des adeptes catholiques qui sont les premiers à cracher sur les autres religions car l'Occident a une « tradition judéo-chrétienne » n'est-ce pas ! 

On parle et on utilise encore les mots République et Démocratie, même si aujourd'hui le roi-président bafoue l'esprit de la Constitution chaque jour (résultats des élections niés, 49.3 pour ôter tout pouvoir aux députés du Parlement, nomination des proches au Conseil Constitutionnel, …) et qui ne sert plus que les intérêts de sa caste avec un aveuglement et une surdité par rapport à son « peuple ». Mais il est si hors sol, dans sa sphère dorée et ses privilèges à vie.

Chef de guerre, le roi-président décide d'attribuer des milliards pour l'armement construit par les entreprises de ses amis Dassault et autres. Et pour imprégner les esprits de chacun-e, les médias sont concentrés dans les mains de six des milliardaires de la caste, l'oligarchie, qui nous diffuse en permanence sa propagande de la « pensée unique ». A la porte de ce cercle réduit se rassemblent tous-toutes ces carriéristes qui veulent se faire remarquer en usant de cupidité, de paroles formatées pour rentrer dans "la cour" et qui ont depuis longtemps placés leurs intérêts personnels avant l'engagement au service du bien commun !!!

A quoi servent les guerres aujourd'hui ? Quel est le sens de cette surenchère des armements ? Pourquoi cet enferment de sécurité, ce repli sur soi ? Avons-nous perdu tout sens humain, toutes nos valeurs vitales d'espèce fragile et dépendante ? Sommes-nous arrivés à ce niveau de décervelation où on n'interroge même plus notre vie et sa durée courte de passage conscient ? Ne compter plus que sur soi pour s'en sortir, s'individualiser et se retrouver au fond du puits sans assistance, sans aide. Est-cela notre « destin commun » ? Le sentiment d'impuissance est lié au fait qu'on ne sait plus s'unir pour « agir-ensemble », construire d'autres îlots, créer des archipels, se relier autrement, retrouver notre spécificité humaine, qui n'est ni la virilité, ni la violence prédatrice, mais la solidarité, le partage des savoirs-faire, le construire ensemble, l'empathie, l'amour, la mémoire novatrice et constructive, imaginative et festive...

L'avenir n'est pas écrit, mais pour l'instant bien assombri ….

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Et pour mémoire, voilà d'où je viens : 

CE MONDE QUE JE VOIS S'AUTO-DETRUIRE

Enfant de l'après-guerre, j'ai vécu et pu mesurer l'évolution qui a changé nos quotidiens ainsi que l'accélération dans le sens d'un système qui s'est mondialisé avec tous les impacts négatifs sur notre planète-lieu de vie.

Dès les années 50, la « modernisation » de l'agriculture a encouragé les remembrements, regroupements des exploitations agricoles pour faciliter le travail mécanique. Cela a engendré l'arrachage des haies et l'aplanissement des terrains.

Le temps de paix et la mémoire des horreurs des armes font que beaucoup de jeunes aspirent à une autre vie, voyagent en auto-stop à travers les continents et se regroupent dans « des communautés » à la campagne.

 



Influencé par les beatnicks et le mouvement hippie, le soulèvement de Mai 68 remet en cause le modèle productiviste et consumériste : « A bas la société de consommation ». C'est dans son sillage que naît une écologie politique avec comme figure emblématique, André Gorz qui cite pour la première fois le principe de « décroissance ».

Emblème de la contre-culture post-68, la bande dessinée de Gébé du magazine Politique Hebdo (ancêtre de Hara-Kiri et Charlie Hebdo) « L'An 01 » marque toute une génération. Elle sera adaptée en film (avec Coluche, Miou-Miou, Depardieu) et sort en salle en 1973.

Emblématique aussi, les luttes sur le plateau du Larzac contre l'extension d'un terrain militaire qui dureront de 1971 jusqu'en 1981 et qu'annulera le président nouvellement élu, François Mitterrand.

En 1972 paraît aussi le rapport Meadows (des chercheurs du MIT-Massachusetts Institute of Technology) qui s'intitule « The limits of growth » (les limites de la croissance), ouvrage commandé par le Club de Rome qui réunit scientifiques, industriels et hauts fonctionnaires. Pour éviter un effondrement global, la seule solution est d'organiser une économie sans croissance. Traduit en 37 langues, l'alerte du rapport reste lettre morte.

Le développement de la voiture individuelle commence à polluer les espaces urbains que le choc pétrolier de 1973 a interrogé. A sa suite, le plan Messmer engage la France sur le terrain nucléaire avec le choix de la construction de 58 réacteurs (Bugey, Fessenheim, Golfech, Plogoff) qui rencontre une forte opposition et des manifestations importantes comme contre le projet du surgénérateur Superphénix de Creys-Malville. S'opposer au nucléaire, c'est rejeter le capitalisme et la société de consommation. En 1981, ces mobilisations ont abouti dans un premier temps à l'abandon du projet de la centrale nucléaire de Plogoff (Bretagne) et de la non-mise en service de Superphénix.

 

Le tourisme de masse fut tout autant dénoncé avec le parc de la Vanoise et de la bétonisation des stations balnéaires du Grau-du-Roi, du Cap d'Agde et de La Grande-Motte.

« Je bois devant vous un verre d'eau, précieuse, puisque avant la fin du siècle, elle manquera » avertit René Dumont à la télévision, cet ingénieur agronome qui marque l'élection Présidentielle de 1974., tout comme son livre « L'Utopie ou la Mort ».

Dans les années 80, la baisse des prix du pétrole met à distance le problème de la rareté des ressources qui ne sont pourtant pas illimitées. La pensée néo-libérale imprègne l'espace public.

En 2002 apparaît Pierre Rabhi, ancien ouvrier devenu spécialiste de l'agroécologie qui se présente à l'élection Présidentielle, mais il n'obtiendra pas les 500 signatures de maires pour aller jusqu'au scrutin. Ces années-là, on voit ici des mouvements qui s'attaquent au pilier du consumérisme : la publicité.

L'Institut Momentum de Yves Cochet et Pablo Servigné développent la collapsologie dans leur essai « Comment tout peut s'effondrer ». Développement durable, mot d'ordre, va voir la création de pas mal de publications comme Le Sauvage, Silence, l'Age de Faire.

« Ni ici, ni ailleurs » initie de nombreux combats contre des projets d'aménagement contraires à l'intérêt général (extension d'aéroports, centres commerciaux démesurés, sites d'extraction, ferme à mille vaches, Notre Dame des Landes, barrage de Sivens, montagne d'or en Guyane, Europa City, mégabassines, …) qui aboutissent parfois à mettre un coup d'arrêt à la logique d'expansion.

 



Il est bon parfois de se souvenir d'où on vient, ce qu'on a traversé et qui explique qu'on n'a pas désarmé et qu'on s'inspire de toutes ces mobilisations, luttes et alertes des gens de notre génération et suivantes...

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Sources diverses dont Wikipedia, de nombreuses revues et magazines, livres, ….