vendredi 13 janvier 2017

AUTANT ETRE CLAIR …ET POSITIF !


Il y a dans les discours des thèmes qui sont redondants, qui reviennent toujours et qui sont là pour nous faire accepter la situation actuelle tout en nous faisant croire-rêver à des jours meilleurs.
Nous sommes en période de vœux où les élu-e-s se plient à l’exercice annuel ; nous sommes aussi en période électorale pour la présidence et pour le parlement-députés. Nous n’avons donc pas fini avec les belles paroles. Beaux-parleurs, bonimenteurs !

Cette dernière décennie, que n’avons-nous pas entendu les mots « crise », « emploi », croissance », « chômage », « dette »...etc, avec les analyses de chacun-e pour nous faire gober, patienter ou tout simplement faire passer le temps. D’autres parlaient de décroissance, d’économiser les ressources,
d’anthropocène et que sais-je encore.
Mais quiconque porte un regard global sur notre monde ne peut qu’être interrogé, interpellé en permanence sur la véracité de ce que chacun-e raconte dans ses promesses et ces schémas-chiffres qui se veulent convaincants. 




Croissance, dette et emplois
Les ressources naturelles sur l’exploitation desquelles repose la richesse industrielle ne sont pas inépuisables et en diminution constante (face à une demande de plus en plus forte des pays «émergents» !) La décroissance n’a donc pas besoin d’idéologie puisqu’elle est déjà là de fait. Alors autant faire avec et penser sa vie autrement. La croissance ne reviendra donc pas, nous avons dépassé les limites de la planète, il faut bien en être conscient. La seule croissance se fait aujourd’hui sur le dos des autres, des plus pauvres ou qu’on va encore appauvrir dans le « Tiers monde ». La Chine achète les terres en Afrique, la France y exploite les mines d’uranium et autres...
Quand on entend les chiffres de la Bourse, les perspectives économiques des uns et des autres, on se rend bien compte qu’il y a un décalage important entre différentes réalités : celle de l’état de la terre et celle de la finance.

« Si vous acceptez un moment de cure de précarité, une baisse de régime, alors l’emploi repartira avec une économie dynamisée, lorsque nous aurons diminué la dette ». Combien de fois avons-nous entendu cela ?
Mais il ne faut pas non plus nous prendre pour des demeurés. La France par exemple a passé le cap des 2 000 milliards € de dette à ses créanciers à travers le monde. Et il faudra 210 milliards de plus cette année 2017 pour boucler ...les fins de mois. Cette dette ne sera jamais remboursée car ce sont les banques privées qui fournissent. Soyez donc logique. Quel intérêt pour la banque qu’on la rembourse intégralement ? Aucun car ce qui l’intéresse, c’est de toucher justement les intérêts toujours plus élevés (avec des moments de baisse pour ne pas effrayer!!!). Mais qui a renfloué les banques après la crise de 2008 qu’elles ont elle-même crée ? Honteux. La dette fait partie du système et existera toujours. Alors pourquoi faire des plans d’austérité pour la limiter.
Bien sûr, on pourrait à nouveau imprimer SA monnaie. Les monnaies locales commencent à se répartir un peu partout : ça ne grince pas encore de trop dans les banques mais pour combien de temps…



Et les emplois ? On nous fait accepter plein de choses sous couvert de créations d’emploi. La loi travail est un bon ramassis de mesures de retour de bâton après des années de luttes syndicales pour améliorer les conditions et les rémunérations du travail. La peur, ça fonctionne. Les promesses aussi. Mais il ne faut pas s’illusionner. Regarder l’évolution du monde du travail, des outils de production et vous savez très bien que de plus en plus l’homme est remplacé par la machine et « l’intelligence artificielle ». Il y aura donc toujours du chômage, peut-être même de plus en plus dans la réalité. Pas celles des chiffres manipulés pour ne pas inquiéter ! Pour atténuer ce phénomène, il n’y a pas non plus de solutions multiples, mais partager le travail en est une (et aussi partager le bénéfice du travail des machines).

Asséner ces évidences plombe le moral et n’offre que peu de perspectives.
Mais non, ayez confiance en ces choses simples et toutes aussi évidentes que sont les constats suivants. La nature a horreur du vide et selon ce qu’on en fait, elle peut encore nous offrir pas mal de bienfaits. Mais pour cela, il faut arrêter de polluer l’eau (une richesse commune vitale), d’éroder les terres agricoles, d’empoisonner les sols avec les pesticides et autres intrants toxiques, etc.
Il faut aussi croire à l’intelligence collective des humains qui possèdent des savoir-faire transmis depuis des générations et qui sont à revaloriser partout et dans tous les domaines. Ces réservoirs d’inventivité peuvent donner plein de nouvelles directions.

Il faut aussi avoir conscience qu’en reprenant notre vie en main, c’est aussi ne plus la déléguer et la soumettre à des décisions qui, si elles sont légales, ne sont plus légitimes, qui viennent d’ailleurs et déconnectées de notre quotidien. Pour cela, il faut du courage, de la volonté, une envie forte et la capacité de faire avec d’autres, de privilégier le collectif, le local.
Cela peut ressembler à de la résistance (face à ce « monde actuel »), alors que ce n’est que redevenir humain, solidaire et imaginatif.



                                     les dessins sont de PAT Thiébaut  avec son aimable autorisation
                                                                  www.lagitedulocal.com






J’aurais aussi pu parler de Revenu Minimum Universel.
Faisons-le alors sous forme de fable :
Le travail salarié diminue, la précarité augmente et avec elle, l’insécurité et le racisme. La consommation baisse et les stocks grossissent. Impossible à accepter et gérer dans « une économie de marché et en flux tendu ». Si les gens achètent moins, la grande distribution s’écroule, la production de biens aussi. Et tout un château de cartes commence à vaciller…
Il faut donc redistribuer du « pouvoir d’achat » afin que la « machine » tourne !
N’imaginons donc pas que ce dispositif de revenu minimum soit de la charité, de la distribution , du partage de richesses. Oui il aidera sans aucun doute une tranche de la population, mais la distribution générale n’est pas œuvre de bienfaisance, mais bien pour perpétuer un système de consommation éphémère et au moindre coût de production. La plus-value tombant toujours dans les mêmes poches. Et je ne suis pas contre un Revenu Minimum Universel:il faut en débattre.Car on peut aussi avoir un relèvement des minima sociaux conséquent (dont le RSA par versement automatique) et puis aussi un RAS jeunes à partir de 18 ans. Cela coûterait dix fois moins cher qu’un revenu universel généralisé car le verser à tous ne réduira en rien les inégalités.

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