Il y
a dans les discours des thèmes qui sont redondants, qui reviennent
toujours et qui sont là pour nous faire accepter la situation
actuelle tout en nous faisant croire-rêver à des jours meilleurs.
Nous
sommes en période de vœux où les élu-e-s se plient à l’exercice
annuel ; nous sommes aussi en période électorale pour la
présidence et pour le parlement-députés. Nous n’avons donc pas
fini avec les belles paroles. Beaux-parleurs, bonimenteurs !
Cette
dernière décennie, que n’avons-nous pas entendu les mots
« crise », « emploi », croissance »,
« chômage », « dette »...etc, avec les
analyses de chacun-e pour nous faire gober, patienter ou tout
simplement faire passer le temps. D’autres parlaient de
décroissance, d’économiser les ressources,
d’anthropocène
et que sais-je encore.
Mais
quiconque porte un regard global sur notre monde ne peut qu’être
interrogé, interpellé en permanence sur la véracité de ce que
chacun-e raconte dans ses promesses et ces schémas-chiffres qui se
veulent convaincants.
Croissance,
dette et emplois
Les
ressources naturelles sur l’exploitation desquelles repose la
richesse industrielle ne sont pas inépuisables et en diminution
constante (face à une demande de plus en plus forte des pays
«émergents» !) La décroissance n’a donc pas besoin
d’idéologie puisqu’elle est déjà là de fait. Alors autant
faire avec et penser sa vie autrement. La croissance ne reviendra
donc pas, nous avons dépassé les limites de la planète, il faut
bien en être conscient. La seule croissance se fait aujourd’hui
sur le dos des autres, des plus pauvres ou qu’on va encore
appauvrir dans le « Tiers monde ». La Chine achète les
terres en Afrique, la France y exploite les mines d’uranium et
autres...
Quand
on entend les chiffres de la Bourse, les perspectives économiques
des uns et des autres, on se rend bien compte qu’il y a un décalage
important entre différentes réalités : celle de l’état de la
terre et celle de la finance.
« Si
vous acceptez un moment de cure de précarité, une baisse de régime,
alors l’emploi repartira avec une économie dynamisée, lorsque
nous aurons diminué la dette ». Combien de fois avons-nous
entendu cela ?
Mais
il ne faut pas non plus nous prendre pour des demeurés. La France
par exemple a passé le cap des 2 000 milliards € de dette à ses
créanciers à travers le monde. Et il faudra 210 milliards de plus
cette année 2017 pour boucler ...les fins de mois. Cette dette ne
sera jamais remboursée car ce sont les banques privées qui
fournissent. Soyez donc logique. Quel intérêt pour la banque qu’on
la rembourse intégralement ? Aucun car ce qui l’intéresse,
c’est de toucher justement les intérêts toujours plus élevés
(avec des moments de baisse pour ne pas effrayer!!!). Mais qui a
renfloué les banques après la crise de 2008 qu’elles ont
elle-même crée ? Honteux. La dette fait partie du système et
existera toujours. Alors pourquoi faire des plans d’austérité
pour la limiter.
Bien
sûr, on pourrait à nouveau imprimer SA monnaie.
Les monnaies locales commencent à se répartir un peu partout :
ça ne grince pas encore de trop dans les banques mais pour combien
de temps…
Et
les emplois ? On nous fait accepter plein de choses sous couvert
de créations d’emploi. La loi travail est un bon ramassis de
mesures de retour de bâton après des années de luttes syndicales
pour améliorer les conditions et les rémunérations du travail. La
peur, ça fonctionne. Les promesses aussi. Mais il ne faut pas
s’illusionner. Regarder l’évolution du monde du travail, des
outils de production et vous savez très bien que de plus en plus
l’homme est remplacé par la machine et « l’intelligence
artificielle ». Il y aura donc toujours du chômage, peut-être
même de plus en plus dans la réalité. Pas celles des chiffres
manipulés pour ne pas inquiéter ! Pour atténuer ce phénomène,
il n’y a pas non plus de solutions multiples, mais partager
le travail en est une (et aussi partager le bénéfice du
travail des machines).
Asséner
ces évidences plombe le moral et n’offre que peu de perspectives.
Mais
non, ayez confiance en ces choses simples et toutes aussi évidentes
que sont les constats suivants. La nature a horreur du vide et selon
ce qu’on en fait, elle peut encore nous offrir pas mal de
bienfaits. Mais pour cela, il faut arrêter de polluer l’eau (une
richesse commune vitale), d’éroder les terres agricoles,
d’empoisonner les sols avec les pesticides et autres intrants
toxiques, etc.
Il
faut aussi croire à l’intelligence collective des humains qui
possèdent des savoir-faire transmis depuis des générations et qui
sont à revaloriser partout et dans tous les domaines. Ces réservoirs
d’inventivité peuvent donner plein de nouvelles directions.
Il
faut aussi avoir conscience qu’en reprenant notre vie en main,
c’est aussi ne plus la déléguer et la soumettre à des décisions
qui, si elles sont légales, ne sont plus légitimes, qui viennent
d’ailleurs et déconnectées de notre quotidien. Pour cela, il
faut du courage, de la volonté, une envie forte et la capacité de
faire avec d’autres, de privilégier le collectif, le local.
Cela
peut ressembler à de la résistance (face à ce « monde actuel »),
alors que ce n’est que redevenir humain, solidaire et imaginatif.
les dessins sont de PAT Thiébaut avec son aimable autorisation
www.lagitedulocal.com
J’aurais
aussi pu parler de Revenu Minimum Universel.
Faisons-le
alors sous forme de fable :
Le
travail salarié diminue, la précarité augmente et avec elle,
l’insécurité et le racisme. La consommation baisse et les stocks
grossissent. Impossible à accepter et gérer dans « une
économie de marché et en flux tendu ». Si les gens achètent
moins, la grande distribution s’écroule, la production de biens
aussi. Et tout un château de cartes commence à vaciller…
Il
faut donc redistribuer du « pouvoir d’achat » afin que
la « machine » tourne !
N’imaginons
donc pas que ce dispositif de revenu minimum soit de la charité, de
la distribution , du partage de richesses. Oui il aidera sans aucun
doute une tranche de la population, mais la distribution générale
n’est pas œuvre de bienfaisance, mais bien pour perpétuer un
système de consommation éphémère et au moindre coût de
production. La plus-value tombant toujours dans les mêmes poches. Et
je ne suis pas contre un Revenu Minimum Universel:il faut en
débattre.Car on peut aussi avoir un relèvement des minima sociaux
conséquent (dont le RSA par versement automatique) et puis aussi un
RAS jeunes à partir de 18 ans. Cela coûterait dix fois moins cher
qu’un revenu universel généralisé car le verser à tous ne
réduira en rien les inégalités.
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