mercredi 14 septembre 2016

PAYSAN DE MONTAGNE

Je ne peux que remercier et rendre hommage aux paysans de montagne qui font un travail remarquable d'entretien des espaces et d'ouverture de nouveaux prés. Sans eux, la montagne serait une plantation sans fin d'épicéas, un maquis de genêts où prolifèrent les tiques. Mais grâce à leur travail patient et quotidien, nous bénéficions d'un environnement privilégié ouvert et harmonieux et en plus, on trouve à proximité plein de choses utiles pour son potager : fumier, copeaux de bois, … Sans compter les produits de la ferme à consommer sur place. Quand on est paysan, il n'y a pas de week-ends, on ne compte pas les heures et les revenus ne sont pas constants. S'installer pour un jeune paysan est un parcours de combattant et un choix des plus courageux. Il faut aimer vivre et travailler dehors par tous les temps, accepter les taches multiples, une présence permanente et peu de vie de famille, des revenus loin d'être en adéquation avec le travail effectué.




Je ne parle pas là des céréaliers de la plaine, des fermes d'élevage intensif, de cette agriculture intensive, productiviste qui ne porte plus guère que les valeurs du profit sans se préoccuper de la santé, de la neutralisation des champs, de la pollution générée laissée aux générations futures sans états d'âme. Ces chefs d'entreprise captent les subventions européennes et françaises dédiées et calculées aux hectares cultivés, à la production laitière dont les prix sont soumis aux grands groupes de transformation comme Lactalis (et d'autres) et où la production est indexée sur les prix du marché dictés par les spéculateurs des matières premières.
Nous sommes là loin de l'éthique des paysans qui veulent vivre leur vie tout en nourrissant la population en respectant la terre et les animaux.


                            


En 2050, on comptera 9 milliards d'habitants sur terre. Il faudrait aujourd'hui déjà 1,6 planète pour soutenir et continuer dans nos modes de consommation. Il y a une empreinte écologique indéniable et négative de nos modes de vie, il faut bien en être conscient. Il est impossible de poursuivre à ce rythme et de cette façon sans courrir à la perte de l'humanité d'une façon ou d'une autre. Le façon de vivre ici a des conséquences sur la vie là-bas. Exportations, importations, uniformisation, monopole des grandes centrales de distribution, apauvrisement de la biodiversité, captation des semences, nourrissage et épandage avec des intrants chimiques et des antibiotiques, des accélérateurs de croissance, …

Le réchauffement climatique est aussi un facteur important dans l'agriculture et on sait bien que le CO2 – le carbone – est le principal gaz à effet de serre (60%) qui est en cause dans les dérèglements . Mais notre “civilisation” de grande consommation fait que les marchandises sont dans les camions en flux tendu et nos routes sont de plus en plus des camions-routes, nos vallées, nos rues de village sont engorgées par ces mastodondes qui prennent les chemins les plus courts pour éviter péages et ...contrôles !

Il est grand temps de sortir des énergies carbonnées, de la domination des protéines carnées. Un hamburger de chez M...démolli la forêt amazonienne, notre réserve d'air pur planétaire.
Une transformation en profondeur est indispensable à très courte échelle afin de produire des aliments de bonne qualité, qui nourrissent la population, tout en veillant à réduire les émissions de CO2 (pas d'élevage intensif, pas d'intrants fossiles).
Il est grand temps aussi de ne plus s'en remettre aux multinationales productivistes “qui prétendent éradiquer la faim quand seul le profit les intéresse”.



Pour cela, il y a des pistes possibles, avec un réexamen du budget de la Politique Agricole Commune (la PAC) et l'attribution des subventions. On peut aider à la reconversion des agriculteurs (conventionnels) vers une production saine, de qualité et vers des circuits courts de distribution (AMAP, vente directe, regroupement des productions locales, …). Il faudrait aussi se tourner vers la production de protéines végétales en Europe au lieu d'en importer de ces pays lointains qui du coup servent l'exportation au lieu de cultiver des produits qui nourrissent leur propre population.
Et puis, il est tout aussi indispensable de réguler les marchés qui ont été abandonnés aux spéculateurs qui n'ont aucune notion agricole, qui ne voient que leurs profits et ceux de leurs actionnaires, peu importe le produit.


Nos paysans de montagne ne sont pas dans cette dimension mondialisée, nos maraichers ont changé d'échelle aussi et cherchent plus la distribution locale, directe en dehors des centrales d'achat qui imposent des prix invivables.
Mais c'est aussi à nous, consommateurs de devenir acteurs de ces changements souhaités, en réfléchissant bien à nos actes d'achat, aux lieux d'achat, aux contenus et à la qualité en privilégiant toujours la proximité et les modes de production.
 



Les responsabilités sont donc multiples, la conscience de chacun-e est éprouvée, nos choix déterminent notre façon de vivre et de penser.




             Merci Henri, Guillaume, Bernard, Jean-Louis et tous les autres ...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires sont lus avant publication non pas pour censure ou rejet, mais pour un filtrage concernant insultes, attaques personnelles essentiellement.
Vous pouvez signer vos textes-commentaires pour des réponses personnalisées, des échanges dans le débat.