dimanche 12 août 2018

L'ETE EN PENTE ...RAIDE



La réforme constitutionnelle a été remise à l’automne, le parlement s’est vidé pour quelques semaines, l’affaire Benalla jouit d’un silence médiatique général, M et Mme sont allés se « reposer » au fort de Brégançon, histoire de laisser passer l’orage, les cheminots bafoués ont pris du recul, les partis politiques sont en stand-by en attendant les élections européennes de 2019, la canicule généralisée à la planète interpelle, la liesse post-Mondial est retombée, c’est bientôt la rentrée, histoire de revenir à un quotidien moins interrogatif (enfin, ça dépend pour qui).

« Cela fait un moment que tu n’as plus écrit de Chroniques » m’interpellent certain-e-s lecteurs-trices fidèles. C’est vrai, mais quand rien ne m’interroge ou que je n’ai rien à dire, faut-il juste remplir des pages pour continuer à « exister » ? Nous sommes si peu de chose, une fourmi comme une autre dans un monde où l’individu n’a plus grande valeur, même si on pousse à l’individualisme consommateur pour faire tourner le « système » et donner dans l’illusion. Je suis souvent effaré dans les discussions autour des tables d’été par une acculturation massive : c’est la porte ouverte à tout, une impression d’impuissance, un flot de superficialités assénées comme des vérités incontournables… On peut se demander souvent pourquoi on reste à table ! Une situation qui finalement amène à ne plus s’exprimer, analyser, proposer, tellement on trouve que tout est inutile, voué à l’échec, à un vide abyssal de la pensée et des actes.
On devient peu à peu spectateur d’un monde qu’on ne comprend pas, qu’on ne cherche plus à comprendre, qui a pris des directions qu’on croit irréversibles, sans alternatives possibles, et qui est voué à aller droit dans le mur…




Alors je repense à cette perspective d’une civilisation dominée par le big data, les algorithmes qui s’auto-alimentent, et à la conséquence de pertes gigantesques d’activités salariées, réduisant un nombre incalculable de personnes à l’inutilité. Et probablement à la misère puisque coupés de leur part humaine et primitive qui permettait les savoirs-faire vitaux et leur transmission. Dépendants, connectés sous contrôle, cette masse esclavagisée que va-t-elle devenir ? Sous drogues pour ne pas voir et occupée par des jeux vidéos ? Faut-il alerter, développer ces hypothèses, pour anticiper et réfléchir à d’autres voies et des actes de résistance ? Ou profiter des derniers plaisirs matérialistes avant de devenir des « légumes » d’ajustements variables, corvéables à souhait au service de la caste « supérieure » des propriétaires de l’industrie numérisée ?

Visionnaire ou pur délire ?
Regardez autour de vous. Plus d’une fois dans ces chroniques, j’ai réagi à ce changement de « civilisation » qui  a plaqué de façon quasi permanente un objet connecté dans la paume des mains de tout un chacun. C’est impressionnant, inquiétant, effarant : incontournable ? Cette horde mondialisée a-t-elle réellement conscience, se pose-t-elle des questions civilisationnelles d’existence, de la part d’humanité qui reste ? Chaque jour qui passe, je doute de plus en plus. J’avoue que cela m’angoisse alors qu’à mon âge, je devrais dire « après moi le déluge ». Mais j’ai enfant et petits-enfants, je regarde cette jeunesse et s’interroger c’est aussi se relier au monde, à la vie, à l’existence même. Mais là on rentre dans une autre dimension plus métaphysique, plus philosophique, plus spirituelle qui fait rire, se moquer, peine perdue, laisse tomber !


Dis donc, la canicule te fait bouillir le cerveau. Viens à l’ombre, boire un pastis ou un rosé glacé.
L’été en pente ...raide, et cela se dit dans les deux sens : s’élever ou s’enfoncer.

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