jeudi 26 juillet 2018

REPUBLIQUE et ROYAUTE : argent, pouvoir, sexe

La France a longtemps hésité et n’est toujours pas prête à passer à une 6ème République qui mettrait l’organisation et la gouvernance du pays au diapason du XXIème siècle. On en est très loin...penchant plutôt à un retour de l’empereur qu’à un régime parlementaire.



L’histoire de la République Française n’est pas si vieille que cela : 226 ans puisque la royauté a été abolie en 1792. Le 22 septembre de cette année-là, c’est l’an 1 de la République Française...après la Convention, le Directoire, le Consulat. Mais cette identité politique n’a pas été constante puisque les soubresauts d’un pouvoir absolu ont toujours existé. En 1804, Napoléon Bonaparte 1er se déclare « empereur des Français » et la République devient l’Empire. En 1848, sous la 2ème République, rebelote, Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon 1er, se fait proclamer « empereur » en 1851. Ce n’est qu’en 1871 que l’on retrouve la 3ème République en pleine guerre franco-allemande et ce jusqu’en 1940.
1940-1944  Pétain est chef de l’État Français, puis de 44 à 46, De Gaulle est président du gouvernement provisoire. De 1946 à 1958, c’est la 4ème République avec Auriol, puis Coty comme présidents.
Et depuis 1958, c’est la 5ème République avec comme présidents successifs 34 années de gouvernement UDR/UMP et 19 années de gouvernement PS :
1959-1969   De Gaulle                   UDR
1969-1974   Pompidou                   UDR
1974-1981   Giscard d’Estaing       UDF
1981-1995   Mitterand                    PS
1995-2007   Chirac                         RPR-UMP
2007-2012   Sarkozy                        UMP
2012-2017   Hollande                     PS
2017-…..     Macron                       LREM
La 5ème République a donc des institutions vieilles de 60 ans mais qui semblent très bien convenir au nouveau « roi de France », Emmanuel Macron qui pourtant veut se donner une image de modernité en se faisant passer pour un chef d’entreprise…

Mais les contenus ont bien changé. D’une république sociale consignée dans le programme du Conseil National de la Résistance au lendemain de la deuxième guerre mondiale et qui instaurait la nationalisation des banques et l’instauration des services publics, à la « république » de Macron avec son programme libéral et financier en opposition complète avec le programme issu de la Résistance, il y a un fossé qui a coupé le pays en deux ou l’a complètement fait éclater. Il faut être aveugle pour ne pas le voir, le sentir...Ce n’est pas un régime parlementaire qu’on a sur le papier qui est une réalité, mais plutôt un Emmanuel 1er et un parlement qui ne fait que se plier et signer comme un seul homme aux ordres du patron. Nous sommes de retour sous une royauté qui ne dit pas son nom. Bien sûr, finies les perruques et les quadrilles mondaines à Versailles, mais ce ne sont que les costumes et le contenu du commerce qui ont changé, le pouvoir est redevenu absolu aux mains d’une seule personne et en 2018, ce n’est pas pour autant rassurant quand on voit la main-mise d’une certaine caste sur l’ensemble de la planète.



Alors, d’un côté on a les cinquante ans de mai 68 qui fut  un changement important pour le monde ouvrier -qui y a gagné pas mal- et pour l’évolution des mœurs, du poids de la morale et du conformisme et de l’autre côté, on a ce pays sous une chape économique du chantage au travail qui précarise le tout et insuffle la crainte au quotidien. On voit le chemin en 50-60 ans et on ne peut guère parler d’évolution positive politique en France. Bien au contraire. On a l’impression d’un retour en arrière, une gouvernance monarchique qui se cache derrière des allures de modernité !!!


Et au bout d’à peine un an de présidence, on sent bien que le sourire ne suffit plus à masquer la dérive clanique de Macron et ses soutiens ou plutôt de Macron et ses ...commanditaires, ce serait bien plus juste.
Quand on voit Cohn-Bendit dans les bras de Macron où il a porte ouverte, on sent aussi combien ces gens dont peut-être on s’est senti proche à un moment donné, nous ont toutes et tous trahis et que l’humain politique disparaît sous le carriérisme et les lights des médias.
Cela devrait inciter encore plus les plus jeunes à se méfier de tous ces bonimenteurs de la politique, ces gens qui promettent et ne tiennent pas parole, mais qui se représentent et sont souvent reélu-e-s, allez comprendre pourquoi. Parce qu’ils ont distribué des subventions ...d’argent publique, de nos impôts pour créer une dépendance factice ?
Ainsi, on est capable de sacrifier la santé de ses compatriotes à la promesse d’un enfouissement des lignes électriques dans son beau village qu’on aimerait typique et accueillant !!!
Bien nombreux-ses sont celles et ceux qui ont perdu toute notion d’humanité, qui se comportent comme s’ils étaient éternels et qui vont bien être obligés de se regarder en face au crépuscule de leur vie. Et quel sens trouveront-ils à leur vie terrestre lorsqu’ils n’auront oeuvré toute leur vie qu’à gérer leurs intérêts financiers et matériels et ceux de leur caste proche ? Mais se posent-ils encore ce genre de question ?




Nous sommes aujourd’hui dans des rapports de force, des idéologies à l’opposé sur ce qu’on espère dans une vie. Nous sommes dans des clivages qui se creusent et engendreront de plus en plus de violences, c’est une évidence.

Le repli se fait aussi dans le silence, l’abstention, le désœuvrement, la perte de tout espoir, la fin des valeurs, …
Difficile aujourd’hui de mobiliser sur des projets, même locaux, ruraux...Difficile d’entamer des discussions, tant les lignes sont figées. Alors il ne reste que la soumission, l’abandon ou l’affrontement dans des rapports de force. Bourdieu le disait bien : « la politique est un sport de combat ».
Quand on voit certaines images de déploiement de force, on ne reconnaît plus son pays : des jeunes non-violents battus par des robocops surarmés et en nombre démesuré. La propagande étatique diffusée dans les médias aux mains de quelques gros patrons a fait fi des débats intellectuels dont la France avait la réputation. Pays des libertés et des lumières, il n’y a pas si longtemps, la France est devenue quoi ? Le larbin de l’Allemagne, de l’Amérique, de la Chine...à manger dans la main des richissimes princes arabes ? Quand on aime, on a un devoir de regard critique et de franc parler.





J’aime mon pays, pour de multiples raisons très diverses, mais ce n’est pas celui que je vois aujourd’hui, celui qu’on présente à nos enfants et petits-enfants avec des perspectives pour le moins limitées car il faut rentrer dans le cadre de petit soldat de l’économie et soumis, pour espérer avoir une vie matérielle décente et l’impression d’exister. Est-ce cela la vie ?

Jeune on est éternel, mais avec le temps, on sent bien qu’on est fourvoyé, qu’on se laisse avoir parce que la pensée est de plus en plus limitée, la massification empêche toute idée nouvelle, l’intelligence artificielle remplace la dialectique du cerveau et bientôt l’activité humaine.
Lorsque sera venu le temps des « inutiles », que faire de ces bouches à nourrir et à occuper ? Et qui sera encore à la tête des concepteurs des algorithmes puissants qui s’auto-alimenteront ?

L’avenir n’est pas écrit ...mais les dérèglements ne sont pas que climatiques !
Pour quelques-uns, c’est profiter au maximum de tout, sans morale, sans retenue, avant de mourir et de laisser le chaos puisqu’on sait qu’on va droit dans le mur, mais ce ne sera plus pour nous, donc…


Aujourd’hui, tout tourne autour de l’argent, du pouvoir, du sexe et on en arrive même à oublier qu’on peut vivre autrement, être autrement…
« Je ne veux pas gagner ma vie, je l’ai » disait Boris Vian...il n’y a pas très longtemps !
« Réfléchir, c’est commencer à désobéir » rajoute le dernier philosophe…
Et le vieux sur sa chaise de conclure : « ce n’est pas parce qu’on a les yeux ouverts qu’on est éveillé. » Tout un programme…

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                                      ACTU



En cette fin de mois de juillet, on découvre ce qui devient « l’affaire Benalla », le garde du corps du candidat, puis du président Macron et qui préfigure une police privée présidentielle qui outrepasse tous les droits en se croyant au-dessus des lois. Les incohérences de la défense plombent encore plus le gouvernement et mettent en lumière les fonctionnements cachés de l’État. Macron 1er n’a qu’un an de règne et déjà le voile tombe pour mettre en plein jour la face réelle du candidat élu par 25 % des électrices-électeurs et qui se comporte comme ses prédécesseurs des siècles derniers : c’est ça la modernité selon Macron 1er.

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