samedi 28 août 2021

PRESIDENTIELLE /SCENARIO PEU PROBABLE

les égos mis au vestiaire !

On était là, une fois de plus à débattre autour de la table après un repas de saison avec les produits du potager transformés en mets délicieux par notre créatrice culinaire et quelques bouteilles.

L'âge aidant, les expériences vécues, une grande connaissance historico-politique de la Vème République, les vies militantes passées, le débat était riche, varié, alimenté par les anecdotes des unes et des autres, les visions et rêves encore présents, les désirs, les espoirs, et aussi ...l'amertume de certains.

  • Je ne sais pas si je vais encore voter utile cette fois-ci ?

  • Et toi qu'est-ce que tu en penses des candidat-e-s écolos qui se présentent à la primaire ?

  • Et ces manifs anti pass-pour les libertés, je ne sais pas si je vais les rejoindre car je ne veux pas être assimilé-e à Phillipot et sa bande de fachos

  • Moi, je ne peux pas vous accompagner au Théâtre du Peuple, je n'ai pas de pass sanitaire, je ne suis pas vaccinée

  • A quoi ça sert encore ces manifs, ces pétitions. Pour le GCO (autoroute de contournement de Strasbourg à péage) toutes les voies non-violentes ont été utilisées, manifs, recours, grêve de la faim, occupation par une ZAD, ...et au final, les terres agricoles ont été bétonnées et la bande macadamisée traverse les collines où on a arraché les forêts.

  • Un président qui décide à quelle heure tu dois rentrer, qui est seul maître, avec un Parlement moutonnier et des amis financiers qui détiennent les grosses entreprises et la quasi totalité des médias, c'est quoi encore la démocratie ? Et ses ministres aux conflits d'intérêts permanents et au-dessus des lois ?

  • De toute façon, avec 4-5 candidats à gauche, 4-5 candidats à droite, 2-3 candidats à l'extrême-droite , Macron est tranquille pour être réélu avec 25% des voix comme la dernière fois...

  • L'abstention va être gigantesque car la leçon, le message des Régionales a été balayé dès le lendemain des élections...

Voilà un florilège de ce qu'on peut entendre actuellement dans les discussions autour des tables où on a encore le droit de se retrouver, chez soi, en domaine privé...!

Alors oui, on peut entendre toutes les hypothèses, les scénarios possibles, les répétitions épisodiques de l'histoire, et plonger dans l'amertume doucement, profondément avec la distance qui prend de l'ampleur, hors du monde, hors de l'immonde.

 


 

 

Les constats, on les partage

Les changements ne peuvent venir que par les élections ou la révolution (sous une forme ou une autre). Les constats sont souvent partagés : plus de démocratie, autocratie à rejeter, une décrédibilisation de la politique, des politiciens, du gavage par le cumul des mandats et le non-renouvellement des élus, toujours encore les mêmes depuis des décennies....un Parlement pas du tout représentatif, un Sénat inutile, des indemnités aux montants scandaleux, l'argent public qui privilégie les entreprises des « copains », les services publics invisibles, numérisés, « intelligence artificialisée », une police politique répressive qui éborgne et mutile, un état d'urgence permanent avec des lois d'exception, la propagande assénée journellement sur toutes les chaines d'infos continues lobotomisées qui font de la com ' mais plus de l'information, un discours green washing poudre aux yeux et complètement décalé par rapport à l'urgence climatique et aux dérèglements que tout le monde peut constater, on peut continuer ainsi un long moment à décliner...

Une fois, les constats faits, quelles sont les propositions, les pistes, les possibles, les nécessaires ?

  • De toute façon, au premier tour, je vote écolo, dit celui-là.

  • Oui et après ? On se retrouve pareil au deuxième tour, comme à chaque fois, à parler de vote « utile » !!!, lui rétorque sa voisine. Et puis, c'est reparti pour un tour...

  • Bon, à droite, il y a aussi plusieurs candidat-e-s, ça change un peu la donne, argumente le « stratège » de la bande.

  • Mais les gens doivent bien réfléchir que certains se battent pour changer les choses.

C'est bien de débattre, d'échanger sur cette élection présidentielle à venir et qui transparait de plus en plus dans les déclarations des unes et des autres, reprises par les médias « officiels » de propagande concentrés dans le giron des magnats de l'oligarchie de la finance et de l'industrie. Et puis ça change des échanges sur le vaccin ou non, sur le Covid, sur la privation des libertés, les morts imputés à la pandémie, la précarité des emplois, …


Mais la plupart des gens, les plus nombreux, sont bien plus préoccupés par leur survie, leurs moyens de subsistance que les débats « intellectuels ». La plupart des gens, les plus nombreux, sont aussi ceux qui travaillent, donnent leur temps de vie pour produire la richesse, les biens, qui enrichissent les actionnaires, les patrons de l'industrie, la bourse et la finance et qui permettent au pays de « fonctionner ». Sans cette « plupart des gens, les plus nombreux », tout le système actuel, tel qu'il est, s'écroulerait. Mais « cette plupart des gens » ne vote plus et depuis un long moment. Et quand encore certain-e-s se mobilisent et descendent dans la rue pour marquer, exprimer leurs colères, que du « ruissellement » ils ne voient rien venir, alors ils se retrouvent face à des robocops qui tirent, éborgnent et mutilent et dont le ministre pointe la responsabilité sur quelques blackblocs qui vandalisent les symboles matériels de ce système et n'hésitent pas à affronter la force militaire qui réprime les protestataires qu'on définit comme minoritaires marginaux alternatifs voire terroristes. Les débats peuvent durer, traîner, mais les faits sont bien là.

On sait bien, consciemment ou inconsciemment qu'on est à un tournant. Les marches pour le climat alertent et cette jeunesse a bien pris conscience de l'urgence et de la priorité à accorder à la survie de l'espèce humaine et de toutes le espèces vivantes dépendantes de la nature, détruite chaque jour par une industrie de consommation éphémère au profit de quelques-uns. Tout est devenu un bien marchand, financiarisé.

Et on a vécu la Droite et la Gauche au pouvoir avec quasiment les mêmes résultats, le même fonctionnement, les mêmes effets, les différences étant à la marge, le reste n'étant que du verbiage, des effets de langage, des écrans de fumée, du cynisme obscène pour masquer-à peine- les mensonges quotidiens.

Alors ? À un tournant ? Pourtant, on a la même tambouille que d'habitude.

 


 

Les prétendant-es-s (en septembre 2021)

A droite, ceux qui nous ont longtemps « gouvernés ». Leurs candidat-e-s s'appellent cette fois-ci Ciotti, Barnier, Pécresse, Juvin et l'individuel Bertrand.

L'extrême-droite se partagera La Pen, Phillipot, Zemmour, …voire Dupont-Aignan et …

La gauche agit de même avec Mélenchon, Roussel, Piolle ou Rousseau ou Jadot, Hidalgo, …

Le « en même temps » est Macron qui se veut au-dessus de tout cela avec son bébé-mouvement à sa botte mais qui rétrécit à vue d'oeil, alors qu'il n'était déjà qu'un groupe coopté sous contrat d'allégeance.

 

Quand on voit tous ces prétendant-e-s, qu'on sent bien leurs égos qui empêchent toute démarche ou décision collective ( les « primaires » ne sont qu'un vote « d'écuries » des partis ), on peut supposer que le changement ne sera pas pour demain et que se déplacer pour voter ne rentre plus dans la tête en terme de devoir. L'abstention massive aux élections régionales ne les a interpelés que quelques jours et ne risque pas de s'atténuer dans ces conditions à la Présidentielle.

La responsabilité individuelle et l'intelligence collective devraient pouvoir proposer d'autres voies. On en entend parfois des bribes, des échos rarement repris dans les médias, mais bien présents sur les « réseaux sociaux ». Je veux bien proposer un scénario qui est sûrement dans la tête de bien d'autres personnes et qui pourrait changer un peu la façon d'aborder les choses, en sachant que les institutions de la Vème République de 1958 sont aujourd'hui quasiment obsolètes, bloquantes et ont mis la démocratie en danger, voire en retrait.

L'élection présidentielle est la pire puisqu'elle est personnalisée sur « l'homme-la femme providentielle » qui à lui-elle seule va changer notre vie dans les années à venir !!! A qui on délègue notre pouvoir. Et à lui-elle seule qui va choisir son-sa premier-e ministre, son gouvernement, voire son Parlement qui n'a rien de contre pouvoir, car non-proportionnel.

Et d'entendre au moment de la campagne électorale officielle des « oh non celle-là, celui-là je ne l'AIME pas », comme si en politique on parlait d'amour !!!! C'est ça la personnalisation. On ne lit même pas un programme, on ne sait pas avec qui on va se retrouver au gouvernement. On en est là, on le sait bien, on a tous entendu cela.

 


 

Un scénario peu probable

Alors, imaginons :

- Sur l 'affiche, on n'a plus une personne, mais deux (comme aux Etats-Unis par exemple) :

  le-la président-e ET le-la premier ministre (vice-président-e)

- Annoncé tout aussi clairement, un premier groupe de ministres 

  ( pas forcément tous les ministres et secrétaires d'Etat)

- Un programme de rupture vers une VI-6 ième République, sociale et écologique


Ainsi serait réduite la part de « personnalisation », on aurait la notion et les noms d'une « équipe » qui mènera les dossiers/les choix en appliquant dans leur engagement un « programme » de rupture.

Il y aurait ainsi de la place pour tous les candidat-e-s des différents partis à des postes divers sans bataille pour une présidence qui, dans les nouvelles institutions de la 6ième République, n'aurait plus que des pouvoirs réduits (comme dans d'autres pays, vous connaissez le président de l'Allemagne ? ).



L'avenir n'est pas écrit

Ne dites pas tout de suite « ce n'est pas possible ». Réfléchissez bien, ce serait opérant et remettrait les égos de tous ces candidat-es à leur juste place, d'oeuvrer à l'intérêt commun pour le bien public.

Quand les différences ne sont pas des lignes rouges, pourquoi sont-elles des blocages ?

On devine bien que c'est plus lié aux personnes qu'à des stratégies.


Mais ce qui est sûr, c'est que ces candidat-e-s potentiels ont une responsabilité, encore plus grande aujourd'hui dans cette situation où on est à un tournant de quelque chose.


Car ce qu'on vit au quotidien en 2021 n'est plus supportable pour « la plupart des gens, les plus nombreux ».

 

 

 


 

 

                                                      dessins (fond rouge)  de VEESSE   www.hebdi.com

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