jeudi 6 mai 2021

6 mai 2021 : « ACTUALITES » DU JOUR .... au-delà des titres, de l'info !

 Tous les matins, midis et soirs, on a les « gros titres de l'actualité » qui font les débats du jour :

  • jeune femme brûlée vive par son mari violent à Mérignac

  • Marine Le Pen, la parisienne des beaux quartiers, se présente aux élections ...départementales de Henin (Nord) par souci de « proximité » !

  • jeune policier tué à bout portant par un vendeur de résine de cannabis à Avignon

  • chiffres en diminution en centre de soins intensifs-réanimation Covid

  • dépendance absolue envers le Congo et la Chine pour les matières rares (cobalt, nickel, …)

Et c'est à chacun-e de nous de faire le tri, hiérarchiser ces « infos », en tirer des « conclusions » ou d'analyser de façon assez objective en mettant en parallèle d'autres faits dans le même régistre.

Quand on se pose des questions sur le traitement de la guerre contre le Covid, les divers vaccins, on est vite amalgamé à un-e « complotiste ». Quand on se pose des questions sur le traitement de la guerre contre le cannabis, on est vite amalgamé à un-e « drogué-e ».

C'est ainsi et cette pression du « regard de l'autre » engendre une auto-censure/un silence qui ne fait en rien avancer le débat (public) sur des faits de société qui pourtant concernent directement ou indirectement toute la société civile.

 

 

 

Ainsi, les policiers sont toujours en première ligne, exposés à la violence liée aux trafics des drogues. « C'est une guerre contre la drogue » martèle le ministre de l'intérieur, pour préserver la santé de nos concitoyen-ne-s. Cette déclaration est répétée à l'infini depuis les années ...70, du siècle dernier, sans évolution notoire dans notre pays, bien au contraire …

La prohibition de quelque chose (puisqu'il faut bien appeler les choses par leur vrai nom) est son interdiction totale ou son caractère illégal.

Quand on parle de prohibition, on pense de suite à l'alcool (produits alcoolisés) et aux Etats-Unis de 1920 à 1933. Mais ce fut aussi le cas en Russie (1914-1925), en Finlande (1919-1932) par exemple. La Nouvelle-Zélande, elle, a rejeté la prohibition, par référendum, dès ...1911 !

La prohibition était défendue et soutenue par un désir d'élever le niveau de moralité et pour améliorer la vie des plus pauvres (alcoolisme et violences conjugales).

La conséquence fut le développement de tout un trafic lié à ces produits-substances illicites tenu par des organisations-réseaux mafieux (ce qui est interdit génère des gains importants).

Dans la Convention sur les substances psychotropes de 1971, le Tétrahydrocannabinol (THC) est ajouté à la liste des produits stupéfiants.

La Convention contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988 autorise l'administration à usage médical. Elle prévoit de ne pas punir la consommation, mais de réprimer le fait de se procurer, de détenir et les actes préparatoires (même pour l'usage personnel).

Concernant les semences, l'Union Européenne possède sa propre réglementation :

  • Les semences destinées à l'ensemencement de variétés de chanvre cultivé doivent justifier d'un taux de THC inférieur à 0,2 %, ce qui est fixé par l'article 32.6 bis du règlement (CE) no 1307/2013.

  • Les graines de chanvre (chenevis) destinées à un usage autre que l'ensemencement ne peuvent être importées que via des importateurs agréés par l'État membre, ce qui permet de contrôler qu'elles ne sont effectivement pas destinées à l'ensemencement.

 

Les opposants à la prohibition développent plusieurs arguments :

  • limitation des libertés individuelles

  • inefficacité de la loi

  • manque à gagner sur les taxes

La fin de la prohibition eut comme conséquence que les organisations criminelles perdirent une part importante de leurs revenus et durent se tourner vers d'autres secteurs : jeux de hasard, prostitution, racket de protection, drogues « dures » (héroïne, cocaïne, …).

Quand on parle de « guerre contre la drogue » en France, c'est essentiellement de drogues « douces » dont on parle : résine de cannabis (haschich) et marijuana (« herbe »!).

Depuis les années 2000, le Canada et plusieurs autres pays ont commencé à distinguer l'usage médical du cannabis et la possession simple. C'est aussi le cas de seize États des États-Unis. La culture, la possession pour usage privé et la distribution sont généralement réglementées. En décembre 2013, l'Uruguay légalise la consommation récréative, la production et la vente de cannabis. En octobre 2018, le Canada a fait de même.

Selon l'ONU, le cannabis est la substance illégale la plus consommée à travers le monde.

Soixante-deux millions d'Européens (plus de 20 % de l'ensemble de la population adulte) ont déjà consommé du cannabis et vingt millions en ont consommé au cours de la dernière année. La consommation de cannabis, sous quelque forme que ce soit, s'est banalisée, devenant semblable à la consommation de cigarettes, voire d'alcool.

En France, le cannabis est la substance psychoactive la plus consommée après l'alcool, le tabac, la caféine et les médicaments psychotropes (anti-dépresseurs, somnifères, …). En 2012, 13,4 millions de Français de 15 à 64 ans l'ont déjà expérimenté et 1,2 million de français-ses se disent des utilisateurs réguliers. La France se place au quatrième rang dans l'Union Européenne derrière la République Tchèque, l'Espagne, l'Italie, en termes de consommation mensuelle.

Le simple usage encoure une peine maximale d'un an d’emprisonnement ou d'une amende pouvant aller jusqu'à 3 750 euros (Art. L.3421-1 du Code de la Santé Publique) ).

Quant à la production, même pour usage personnel, celle-ci est passible d'une peine maximale de vingt ans de réclusion criminelle ou d'une amende pouvant aller jusqu'à 7 500 000 euros (Art 222-35 du Code pénal).

Toute la législation française sur le cannabis est contenu dans la loi du 31 décembre ...1970.

Depuis novembre 2018, une petite adaptation précise que la détention d'une petite quantité donne lieu à une amende de 200 € (ou 150€ si paiement sous quinze jours).

 







La consommation est tolérée et/ou dépénalisée en :

Allemagne, Autriche, Danemark, Espagne, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, République Tchèque, Royaume Uni, Suisse, Argentine, Australie, Jamaïque, Maroc (uniquement région du Rif-Ketama), Mexique, Pérou, ….

La culture personnelle réglementée est tolérée en :

Allemagne, Autriche, Espagne, Pays-Bas, République Tchèque, Suisse, …


La prohibition est  directement responsable de réseaux, de trafics très organisés, qui brassent des sommes considérables et gangrènent de nombreux quartiers. 20 % de l’activité policière concerne le trafic de cannabis.

Abolir la prohibition (sur le cannabis) inverserait ce phénomène : l'argent des taxes reviendrait à l'Etat, l'activité de la police pourrait se recentrer sur ses missions principales, régaliennes.

Reste l'argumentaire sur la santé de nos concitoyen-ne-s. Or, les études sur le produit montre qu'il a des qualités en terme de santé et pour la plupart encore inconnues. Il n'y a pas de morts du cannabis (overdose ou autres), pas d'addiction physique (comme pour le tabac ou psychotropes), pas de dangerosité supérieure à l'alcool par exemple.

Production, vente et consommation peuvent se réguler selon une loi évolutive adaptée aux situations réelles et à la poursuite de la recherche médicale spécifique, comme c'est le cas déjà dans pas mal de pays à travers le monde et en Europe.

Et si on parle en termes de santé, on peut aussi alors s'interroger sur tous les traitements chimiques que subissent nos aliments que nous ingérons quotidiennement et provoquent diabète, obésité, problémes cardio-vasculaires et autres....sans compter toutes les pollutions de notre environnement quotidien.


A chaque nouvelle élection présidentielle, le sujet de la prohibition du cannabis revient dans l'actualité, sans évolution notoire APRES les élections. Pourtant, le « pragmatisme » est invoqué par nos dirigeants à perte de propagande verbale.

La mort de ce policier montre bien l'inocuité de la méthode employée pour cette « guerre contre la drogue ». Combien de morts faudra-t-il encore avant qu'on attaque la racine du « problème » à savoir la fin de la prohibition, sa régulation, sa réglementation, comme pour l'alcool par exemple ?

La question est récurrente, les réponses inaudibles ...à part la répression depuis 50 ans !!!!

On énonce les faits sans agir sur les causes, et on noye le débat de fond en parlant de SECURITE (thème récurrent à chaque élection en surfant sur la peur et le « fonds de commerce » du parti d'extrême-droite).



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