mardi 8 septembre 2020

LA DETTE, LA DETTE, LA DETTE, ….

Toute la précarité, le refus d’augmenter les salaires, les mises au chômage massif pour « restructurer » l’entreprise, …, bref toutes ces décisions et faits viennent accompagnées toujours par la même rengaine : rembourser la dette.
Bon, elle a bon dos la dette et quand on  n’est pas économiste, on se laisse facilement convaincre que si on a un crédit bancaire, il faut bien rembourser et avec des agios importants en plus (le pourcentage du prêt).
Mais si on se met au niveau d’un pays et dans un même espace monétaire, cela change un peu le point de vue.
Admettons que la BCE (Banque Centrale Européenne) puisse émettre des Euros pour faire tourner l’espace européen des pays membres de la zone Euros. Qu’elle en produise et prête beaucoup ou pas, cela ne pose pas de problème particulier à part un risque d’inflation de la valeur de la monnaie sur le marché mondial pour les échanges plus larges. Mais dans la zone Euros, cela ne peut pas poser un souci quelconque. Donc admettons encore qu’on n’achète que des produits européens et donc sans échanges avec les USA, l’Asie, la Chine, ...L’économie européenne produit, vend et tout cela dans la zone Euros.


Si maintenant on élargit et que les Etats ont besoin de milliards d’Euros pour « relancer » leur économie. 

La BCE dans ses statuts (!) ne peut pas monétiser directement les Etats et donc couvrir la dette publique. Les pays empruntent sur les marchés financiers, les banques privées...Oui, il y a à redire sur ce système qui enrichit les banques par les pourcentages retirés…Mais revenons au système en cours...
Par contre, la BCE est autorisée à racheter la dette publique (et privée) sur le marché secondaire et pourrait très bien annuler une partie de ces dettes des Etats ce qui dégagerait des millions pour financer de l’investissement dans de nouveaux projets ou relancer la consommation en augmentant les salaires. Et cela sans alourdir les dettes souveraines.

Vous me direz, mais alors pourquoi ne pas le faire ? Ben oui, tout est là, à mon avis, c’est que l’oligarchie des actionnaires et financiers est mondiale et que la production est délocalisée au meilleur prix de revient dans des conditions de fabrication à la limite de l’acceptable parfois.
Et que ces produits sont importés par tankers, avions, camions pour nous les faire consommer et surtout payés en dollars la plupart du temps. Et le déséquilibre vient de là, des échanges internationaux où le dollar -et donc les USA- imposent leurs lois « des marchés ». 

 



Mais si on reste en zone Euros, production européenne fabriquée et payée en Euros et vendus en Europe, alors cela ne joue pas, la dette n’a pas de sens, la BCE est maître de la planche à billets et permet d’inciter et de soutenir production, innovation, transition sans crainte de déséquilibre budgétaire et d’imposer une charge de précarité pour « rembourser » une dette quand l’argent dans une zone donnée n’est que un moteur, facilitateur d’échanges et de production.

Je ne connais pas grand-chose à l’économie, mais je peux tenir des raisonnements logiques tout en relisant Keynes et autres économistes « professionnels » !
Alors quand on parle de dettes pour justifier la précarité et le refus d’augmentation des salaires, chez moi, ça passe pas, j’ai du mal à comprendre ou plutôt j’ai du mal à accepter ce discours qui n’est là que pour servir les intérêts d’une petite caste avec une démonstration pompeuse qu’on  nous présente comme incontournable, inéluctable, comme seul modèle possible...A croire que l’histoire de l’homo sapiens ne commence qu’au début du capitalisme industriel...C’est un peu réducteur et se moquer de notre mémoire, notre histoire de l’humanité.

Il va falloir trouver autre chose car de plus en plus de monde comprend bien que la solution ou l’amélioration de leurs conditions de vie ne passe plus par ce schéma, ce modèle-là et que les discours argumentés ne sont que des façades pour nous faire avaler le pire, mais pas pour tout le monde.
Notre pouvoir de consommateur est donc bien un des leviers du changement. Ne plus acheter de produits importés, favoriser le local, le régional, le zone Euros, réduire l’inutile, l’éphémère, être plus sobre énergétiquement, retrouver une autonomie, une indépendance dans tous les secteurs d’activités et les secteurs géographiques, ce sont là des comportements à intégrer. C’est un de nos pouvoirs.

Nous sommes donc quelque part les acteurs du changement, ne l’oublions pas et mettons en œuvre ce nouveau rapport de force. Le nombre fait la différence.

L’avenir n’est pas écrit...

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dessin de VEESSE    www.hebdi.com

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