mardi 5 mars 2019

« ECOLE DE LA CONFIANCE »

Ce sont les termes employés pour cette enième réforme de l’Education Nationale. Dans le langage macronien brut, cela veut dire : 
défiance, contrôle, économie.

L’Assemblée Nationale, avec une majorité écrasante LREM qui vote « comme un seul homme » ce que le gouvernement (autant dire le patron Macron) lui demande, a validé, en 5 jours, 26 articles et 1000 amendements la loi Blanquer-Ministre.




Les médias de propagande ont bien relayé les éléments de langage du gouvernement :
dans toutes les classes du pays on trouvera dorénavant les drapeaux français et européen, les paroles de La Marseillaise seront affichées ainsi qu’une carte de France ; il n’y aura plus les mentions père et mère, mais parent 1 et parent 2. ( Pour mémoire, existent depuis un moment, les mentions représentant légal 1 et représentant légal 2 !).
 
Voilà pour la façade et de quoi alimenter les conversations.
Mais derrière il y a autre chose qui pose questions.

Défiance :
* Qu’est-ce qu’un prof a encore le droit de dire quand on veut encadrer sa parole dans un « devoir de réserve des enseignants » ? L’exemplarité du métier ne semble plus suffisante.Il faut éviter toute brèche possible de critiques institutionnelle et/ou politique.

Contrôle :
* Le CNESCO, assez indépendant et objectif dans ses analyses et avis, évaluait l’école de la République. Il est supprimé ou quasiment et remplacé par un CEE (Conseil Evaluation Ecole) composé de 14 membres dont 10 nommés par le Ministère et 4 parlementaires. Autant dire que le Ministère s’évalue lui-même.
* Les étudiants qui préparent le concours pour être enseignant percevront un salaire dès la 2ème année en échange d’heures dans un établissement scolaire. Pour quelles missions de formation ? Des remplaçants au rabais, sans réelle expérience, appliquant ce qu’ils ont emmagasiné ?
* Les centres de formation (reliés à l’Université) ESPE, deviennent des INSPE et sont rattachés directement au Ministère qui y diffusera ses directives, une formation standardisée sous contrôle.

Economie :
* « L’instruction obligatoire à 3 ans ». Une belle annonce, mais il faut savoir que c’est déjà le cas à 98 % . C’est par le biais des charges obligatoires payées par les Mairies pour les écoles que cela va apporter un peu plus d’argent aux écoles privées (pour cette tranche d’âge). Qui sera forcément, par vases communicants, être diminué de la somme allouée pour les ATSEM des écoles publiques qui remplissaient déjà cette mission.
* Création possible par décision du Préfet ou des Collectivités Locales des « Etablissements publics des savoirs fondamentaux » EPSF ou plusieurs écoles sont mis sous tutelle d’un collège. C’est annoncé comme une meilleure liaison pédagogique, mais c’est surtout une annexion administrative des écoles primaires. Les écoles deviennent des « classes du 1er degré ».
* Il est aussi cité un « élargissement des expérimentations pédagogiques » comme permettre par exemple de répartir les heures d’enseignement sur l’ensemble de l’année scolaire-une annualisation du temps de service des enseignants.
Il ne faut pas perdre de vue que le programme de M.Macron est de réduire de 50 000 postes dans l’enseignement sur le quinquennat.

Voilà ce qui attend les acteurs de l’Education Nationale et tout cela sans débat puisque les amendements sont votés directement.

Et surtout, surtout : où sont les élèves dans toute cette réforme ?

 

Les questions sont là, réelles, légitimes, et sans réponse politique, voilà que s’ajoutent aux gilets jaunes, les stylos rouges.
Sans compter que les enfants sont aussi dans la rue toutes les semaines et réclament un avenir, des mesures pour le climat.
« A quoi peut servir le Bac si on n’a pas d’avenir ? »
2 millions de signatures pour « l’Affaire du siècle » qui demande la même chose au Président qui rejette la responsabilité sur les citoyens et les entreprises !!!

Qui croire encore ? Quoi faire ?
Responsabilités, actions, urgence, violence, rapports de force, clairvoyance, …..

Les mots ne règlent pas les maux.

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