vendredi 26 octobre 2018

L’HIVER SERA RUDE !



« Pour trouver du travail, il suffit de traverser la rue » claironne le président Macron par rapport aux jeunes qui se plaignent de ne pas accéder à l’emploi et pouvoir construire leur vie de façon autonome. Les chiffres du chômage de cet automne 2018 ne sont guère encourageants puisque en augmentation. Pas étonnant quand on sait que le marché est fluctuant, que les contrats sont des contrats précaires, des emplois à quelques heures par semaine, les emplois aidés quasi supprimés, et les factures de tout un chacun qui augmentent chaque semaine un peu plus : CFG, mutuelle, taxes locales diverses, essence à la pompe, fuel pour le chauffage et dans un avenir proche, une augmentation encore des taxes sur les maisons mal isolées, sur celles qui utilisent du fuel pour chauffage, sur les voitures diesel, etc...Tout cela pour favoriser la filière électrique -l’électricité décarbonée « écologique renouvelable », ça s’appelle le nucléaire dans leurs têtes.
Mais non, je ne délire pas, vous avez entendu déjà ces propositions qui ne sont que des annonces pour prendre la température avant de les imposer.
Quand on pose la question au président et gouvernement pourquoi le chômage ne diminue pas, alors que les soit-disants voyants de l’économie sont au vert, que les entreprises bénéficient de pas mal d’avantages, de déductions et d’aides qui devraient inciter à embaucher, pas vrai , alors ils sont mal à l’aise. Les contrats proposés ne sont pas des CDI, mais de l’esclavage « moderne » d’adaptation des emplois en fonction des commandes. 
Et, « en même temps », en UN an, il y a 250 000 millionnaires de plus en France ce qui veut bien dire que toutes ces aides et déductions d’État ont bien enrichi quelques-uns… Mais je ne suis pas sûr que la population laborieuse apprécie particulièrement d’entendre les déclarations gouvernementales depuis leur quotidien.






La facture énergétique du chauffage et des déplacements va peser très lourd cet hiver. Ce n’est pas le baril de pétrole qui a augmenté, mais bien les taxes d’État, un impôt indirect très élevé pour les foyers.
De toute façon, ON ne compte pas pour cette caste qui a perdu le sens des réalités quotidiennes de tout un chacun. Un exemple : vous avez une voiture d’occasion ou un véhicule vieillissant. Pour vous inciter-obliger à changer de véhicule, c’est pas compliqué, on durcit encore plus le contrôle technique obligatoire et ainsi pas mal de voitures sont rejetées, bien qu’elles soient encore en bon état de marche. Et alors ? Vous achetez quoi ? Du matin au soir, vous êtes soumis à la propagande qui vous claironne que le diesel est polluant et sera taxé au maximum, que l’avenir c’est l‘électrique, non polluant et aux capacités d’autonomie qui augmentent de plus en plus avec un coût de « plein » (pleine charge) peu onéreux et rapide. Non, on ne va pas parler des métaux précieux rares, des batteries pas encore fiables, de la pollution induite par la construction de ces nouveaux véhicules, ...Et qui dit électricité dit nucléaire car la France est la championne du monde ...du nucléaire, malgré les discours que nous assène EDF-ENEDIS pour nous vanter ses investissements dans les énergies renouvelables. A quelle hauteur pour pouvoir comparer ??? Et au détriment de toute sécurité et promesses. Ainsi, la plus vieille centrale nucléaire de France -Fessenheim- qui est en réparation permanente, dangereusement rafistolée depuis des années, devait fermer avant la fin du quinquennat de Hollande, puis de Macron, de ...Bref, des promesses à répétition, histoire de calmer les opposants, mais aussi les Allemands et les Suisses qui y ont des actions et exigent sa fermeture.
Le Conseil d’État vient d’annuler hier le décret sur la fermeture de Fessenheim. Voilà tout est dit.





De toute façon, l’Alsace est cette région conformiste, légaliste à qui on peut tout faire. AREVA impose sa loi, FNSEA impose sa loi, VINCI impose sa loi. Encore un exemple : l’opposition des habitants est forte contre la construction d’une nouvelle autoroute à péage à travers des terres agricoles fertiles, des vieilles forêts, des châteaux et jardins classés, pour soit-disant délester Strasbourg. Peu importe. Malgré les enquêtes indépendantes défavorables, les pelleteuses et autres bulldozers ont déjà éventré les collines, les tronçonneuses ont démoli les forêts ; vu d’en haut, les tronçons bruns font des pointillés sur le vert des champs. Passage en force, soutenu par le Préfet, compensation de l’État par rapport au projet d’aéroport annulé à Notre-Dame-des-Landes.
A l’Alsace, on peut tout faire sans qu’il y ait trop de réactions collectives.
AREVA pour la centrale nucléaire, Vinci pour l’autoroute à péage, la FNSEA pour la pollution de la nappe phréatique par la monoculture du maïs…




Et pour calmer les élu-e-s alsacien-ne-s, il faut juste leur donner un peu d’illusion qui leur permettra d’enfumer les concitoyens en flattant leur...régionalisme, mais pas entièrement, juste quelques miettes suffisent !
Exemple : la ministre des territoires annonce que l’Alsace deviendra une ENTITE administrative qui rassemblera les deux conseils départementaux au sein d’un département-collectivité unique avec des compétences transfrontalières particulières ( bilinguisme-échanges universitaires) dans un « espace rhénan ». Tout cela AU SEIN DU GRAND EST. Autant dire du pipeau. On est loin de la Collectivité Territoriale Corse. L’Alsace ne redevient pas une région, point à la ligne. Pour le reste, voilà quelques miettes...un os à ronger, histoire de calmer un peu les revendications de cette région à l’histoire bien mouvementée, mais si docile et aux ordres ! Un leurre, quoi !
Et dans ce mépris permanent de l’État envers notre région, on commence déjà à vanter tout le charme de la tradition des marchés de Noël si extraordinaires en Alsace, n’est-ce pas ?
Une grande foire commerciale d’un mois et demi qui attire les touristes chinois (et du monde entier) et qui fait fuir les autochtones.
L’Alsace est une belle région -comme d’autres- un peu méconnue peut-être, mais avec une histoire forte, une identité bien ancrée, des spécificités, mais aussi une région docile, au pas et à laquelle on peut tout administrer. La diluer avec la Champagne par exemple avec qui rien n’est commun, un assemblage contre nature, purement dicté par un centralisme administratif : cela a à peine fait tilter. Pas de résistance, que des malgré-nous ! (Oui, je sais cette dernière phrase est un peu indélicate, mais parlante.)






L’automne est triste, l’hiver sera rude, nous sommes plumés et nous devons survivre.

Je reste cependant persuadé que des signes encourageants sont présents : le pouvoir d’achat (en chute libre avec les différentes taxes) va se réorienter vers une consommation choisie. Je veux dire par là que la résistance passe par nos actes à savoir qu’on peut se nourrir localement, avec des produits de saison, directement à la ferme, chez les producteurs ; qu’on peut s’impliquer dans des actions collectives locales, des échanges de biens et de services ; que le temps et la transmission des savoirs-faire sont des valeurs ; que se battre ensemble apporte plus de richesse que de râler tout seul dans son coin ; que l’exemplarité de certains encourage la mobilisation de plus d’énergies encore…

Je suis aussi convaincu que l’amour universel est bien plus fort que la haine et le rejet de l’autre, que nos diversités sont une richesse inestimable, que la paix nous grandit quand la guerre détruit.

Comment serons-nous au printemps ?
L’avenir n’est pas écrit….

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