lundi 4 septembre 2017

C’EST LA RENTREE : CHANGEZ TOUT !

Quand les conquêtes sociales, le programme du Conseil National de la Résistance ont fait avancer toute une société au profit de tous, c’était évidement un très grand changement, d’un grand progressisme au lendemain d’une guerre qui a mis le pays à terre. Et aujourd’hui le Conseil d’Administration de la start-up macronienne du pays France voudrait nous faire croire que tout cela est d’un archaïsme ringard d’un autre temps et qu’il faut tout changer. Quand les évolutions proposées vont dans le sens de l’amélioration de la vie des gens, cela m’étonnerait que cela enclenche un processus de refus des réformes !

« Je veux aller où l'air est plus doux
Où la colombe vole en-dessous
Où le printemps entre un jour comme un fou
Vous saisit au revers
Au détour d'un chemin vert
Et vous dit
ça va pas comme ça

Changez tout changez tout
Votre monde ne tient pas debout
Changez tout
Je veux aller dans l'après-midi
D'un jour où rien n'est interdit
Où le bonheur sans faire de comédie
Vous salue sans manières
Et vous parle à cœur ouvert
Et vous dit
Qu'est-ce que t'as bien fait... »

https://www.youtube.com/watch?v=eJ8aMmTtY78

Cette chanson de Michel Jonasz peut paraître niaiseuse (comme diraient nos ami-e-s canadien-ne-s) mais elle m’est venue à l’esprit instantanément quand j’ai mis ce titre de chronique. La poésie est-elle, elle aussi, archaïque ?




Emmanuel Macron, ou disons son gouvernement, dépose ses ordonnances concernant la loi travail pour faire rentrer la France dans l’ultralibéralisme où les patrons des grosses entreprises et de la finance vont faire définitivement la loi et où les employés-ouvriers seront vraiment sans recours et des protections sociales amoindries. C’est ça le modernisme macronien, la nouveauté, les réformes que les français refusent par frilosité !!! Sarkozy voulait casser l’héritage de 68, Macron veut détruire les acquis du Conseil National de la Résistance. Mais comme on n’a que peu de mémoire sur notre histoire, même contemporaine, alors tout est permis et on peut brouiller les pistes par des affirmations erronées sans souci.
C’est sûr que de baisser l’allocation logement, d’augmenter la CSG pour les retraités sont des « révolutions » qui vont redresser les comptes du pays.
Comment un président, qui dirige un conseil des ministres dont des membres importants sont issus de Areva, Danone et compagnie, va-t-il expliquer qu’il vaut mieux continuer à ponctionner dans le petit peuple plutôt que de faire contribuer les grosses fortunes à un soit-disant effort commun. Non, on ne touche pas aux riches, on ne remet pas un impôt sur la fortune, on ne taxe pas les robots-machine des entreprises qui dégagent des bénéfices énormes tout en licenciant allègrement...La loi travail est révélateur du monde de Emmanuel Macron et ses ami-e-s. Mais ce n’est pas notre monde, ni le pays dans lequel nous vivons. La fracture sociale chirac-ienne est bien toujours encore à l’ordre du jour et je dirais même plus que jamais. Entre les corrompus, les privilèges qu’on s’octroie, les haineux qui excluent, les bénéficiaires des mandats cumulés, beaucoup de personnes ont cru naïvement que la jeunesse et le sourire allaient faire un changement positif pour tout le monde. Elu avec moins de 20 % des électeurs-électrises inscrits, M.Macron croyait malgré tout que le plébiscite du deuxième tour allait lui donner une légitimité et une confiance aveuglées. Cela n’a guère duré que quelques semaines, car très vite, cet été les petites annonces et déclarations ont vite éclairé nos cerveaux endormis. Et la déception s’est traduite immédiatement dans les indices de satisfaction. Mais quand on base toute la politique sur les gains de l’entreprise (et des banques) en faisant croire que cela entraînerait automatiquement de l’embauche et donc par ruissellement de la richesse, alors on sait aussi à qui on a affaire : rien de neuf mais du ressassé depuis des lustres. Tous les gouvernements et présidents successifs ont dit exactement la même chose : libéralisez l’entreprise, assouplissez les conditions d’embauche, de contrats et de licenciement, diminuez les charges sociales, le chômage diminuera, cela ira mieux pour tout le monde. Et faisons fi des « services publics », de la Sécurité Sociale, etc...qui sont des freins au ...développement et à la modernité !!!!
Que ne faut-il pas entendre. Bien sûr il y a une logique idéologique et le MEDEF sable le champagne sachant que les promesses d’embauche ne sont ...que des promesses sans engagements, sans contraintes. 

 
Les seules voix divergentes viennent de deux syndicats et du mouvement et des élu-e-s de La France Insoumise qui remettent les pendules à l’heure. Les médias de propagande descendent tellement son leader actuel afin de brouiller les déclarations de son mouvement. Il faut noircir le personnage, le rendre antipathique pour brouiller son discours, occulter le programme de « l’avenir en commun », que peu de personnes ont réellement lu. Cela semble « marcher » car même certain-e-s électrices-électeurs de Mélenchon lui tournent le dos en ne regardant que la personne et en occultant le mouvement collectif, les idées, le programme et les autres élu-e-s porte-parole.
Pour des observateurs et animateurs politiques comme moi, il n’y a rien de neuf dans ce qu’on vit là. C’est juste plus accentué, plus frontal et plus définitivement dédaigneux, on pourrait même dire irrespectueux.
Dans quelques mois, cela semblera évident à un grand nombre. Et alors ?
En Marche a tous les pouvoirs, les majorités absolues dans tous les rouages, a bien placé « ses gens » avec des élu-e-s aux ordres, réduits au silence de la discipline du parti qui leur a permis d’être député-e-s !
Les partis « traditionnels » sont morts, décimés, décrédibilisés, que ce soit le PS qui deviendra peut-être « les socialistes » et la »Nouvelle Gauche », le FN qui deviendra peut-être « les patriotes », les Républicains qui éliront un proche des thèses FN a sa tête en la personne de L. Wauquiez, EELV qui s’est fourvoyé avec le PS pour essayer de sauver des postes de députés et s’enlise dans ses errements.
Il ne reste effectivement face à face que deux « mouvements » : En Marche et France Insoumise avec deux visions très différentes, deux projets pour la France. Au moins le choix est clair entre deux points de vue radicalement opposés. Et sans porosité entre les deux.
On pourrait même redire des slogans du passé récent : « camarade, choisis ton camp » tant la société est clairement divisée entre deux blocs sociaux aux antipodes.


Non , Macron ne rassemble pas. Chaque jour on voit plus clairement combien au contraire sa politique divise profondément. Cela ne préfigure guère des lendemains meilleurs, mais bien au contraire des tensions plus vives encore.
Macron ne change rien, peut-être le style, c’est tout...et encore. On croirait du Lecanuet, du Pompidou…
Si on avait voulu « changer tout », il ne fallait pas prendre cette option-là.
Celles et ceux qui ont eu peur du FN (bis répétita de Chirac-Le Pen) et ont voté Macron, doivent aujourd’hui déjà le regretter profondément. Quand aux convaincu-e-s du macronisme, au moins on sait à quoi s’en tenir et leurs discours pour convaincre auront du mal à passer leur cercle restreint des 20 % .
Et on n’est qu’au début du quinquennat…

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J'aurai bien sûr en ce jour de rentrée SCOLAIRE pu parler de l'Education Nationale et des changements initiés par le nouveau ministre technocrate. Mais les enseignant-e-s seront le plus à même d'en parler dans les prochains jours, sans aucun doute.

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