samedi 18 février 2017

Désir rêvé : un candidat unique à gauche…???!!!

Oui, pas mal de personnes aimeraient y croire.
Mais on ne parie pas avec les bookmakers, on ne veut pas non plus réduire ces élections à un jeu de loto car les dix dernières années ont été catastrophiques entre la crise de 2008 créée artificiellement et techniquement par les banques et la politique d’austérité imposée par l’Allemagne de Schauble-Merkel. On a envie de croire qu’un changement est possible, un vrai changement radical pas comme les promesses de Sarkozy et Hollande cinq ans plus tard. Ils ont tous les deux joué leur mélodie avec peu de variantes car c’était la même partition.

Cette année 2017 a commencé avec une sorte de révolution politique presque institutionnelle puisque Hollande a abandonné son projet de se représenter, Valls se croyant incontournable s’est fait renvoyer car le peuple de gauche a de la mémoire. Avant, Sarkozy qui se voyait en sauveur d’une droite à la dérive (et accessoirement retrouver une immunité pour échapper aux affaires qui trainent  et sont à l’instruction) se fait renvoyer sèchement , ainsi que Juppé dont on n’oublie pas les dérives sous Chirac. Un sacré ménage pour commencer.
Et puis, Fillon l’intègre, le chevalier blanc de la droiture, de la transparence, des valeurs chrétiennes est démasqué derrière ses conflits d’intérêts et l’abus d’une somme importante d’argent public distribué à sa famille au détriment d’une utilisation pour les services à la population à qui on assène une cure d’austérité jusqu’à la précarité. Immoral. Et on découvre la face cachée de ce personnage qui oeuvrait à l’ombre de son mentor pendant des années tout en amassant un pactole en vue de son ...heure !
Et Macron, le christique qui est entré en lévitation et se croit au-dessus de la mêlée. Il fait de sa campagne un business-plan, où il est à la fois le vendeur, le bonimenteur commerçant, le produit et la tête de gondole. Il vend du rêve, se veut charismatique dans ses attitudes et son verbiage et pense pouvoir se passer de tout programme car il joue sur la soit-disante nouveauté politique,sa jeunesse relative pour faire passer un vide idéologique qui s’est révélé ces derniers jours et s’accentuera encore au fur et à mesure qu’on s’approchera de fin avril...Il drague tout azimut avec ses déclarations fumeuses sur la colonisation de l’Algérie et le racolage actif des « humilié-e-s  du mariage pour tous » !!! On comprend de mieux en mieux où il va aspirer les voix pour se faire élire. Il est un vrai leurre (sourire permanent, silences « inspirés ») au service des banques et des actionnaires des grandes entreprises. Bien sûr, il n’a rien d’un homme de gauche aux valeurs humanistes et de partage.
Et Marine Le Pen qui a ripoliné la façade du FN au point de faire disparaître tout signe distinctif. Plus de flamme tricolore, plus de nom de la dynastie et après « la France apaisée (!)», voilà qu’elle pioche dans le vocable de gauche avec « au nom du peuple ». Mais dans son équipe, dans les instances, malgré le costume-cravate de façade, le sourire de quelques énarques et hauts fonctionnaires débauchés, on croise tous les fascistes xénophobes du Bloc Identitaire et autres ex-GUD. Et son image est bien écornée car, comme Fillon et Sarkozy (avec « l’affaire » Bygmalion), elle a elle-aussi des emplois fictifs au Parlement Européen à mettre sous le tapis et des dévoiements avec ses kits de campagne sur-évalués afin de se faire rembourser par l’État en faisant une belle plus-value.
Et puis ses emprunts russes, ses amitiés particulières, ses élus municipaux et ses femmes potiches…



 
Il reste les deux ex-frères de militance, de parti, de gouvernement. Hamon qui a, sur son nom, fait éliminer le liquidateur du PS-Valls- en se démarquant radicalement de sa ligne, ses options politiques. Et Mélenchon, lui aussi ex-ministre PS, qui a creusé son sillon depuis quelques années pour arriver à son objectif : être président en 2017 et redistribuer les cartes.
Une grand partie de l’électorat aimerait que de deux, ils ne fassent qu’un, ce qui mathématiquement serait le ticket gagnant !
Mais est-ce possible vraiment ?

Personnellement, je ne le pense pas. 
Hamon a été élu à la primaire du PS (la Belle Alliance Populaire) et même s’il a la légitimité du résultat, il devra composer avec son parti (dont il est membre depuis trente ans) et dans lequel il n’a aucun pouvoir au Conseil Politique. Son équipe de campagne reflète déjà les tendances, rassemblées entre partisans de Montebourg et ...de Valls ! Les prochaines semaines risquent de mettre en lumière un programme qui, de radical, va s’édulcorer un peu avec un discours plus ...consensuel.
Mélenchon est prêt à discuter, à étudier les convergences de programme, mais en aucun cas, à s’effacer pour laisser la place au candidat unique de la gauche qui serait Hamon. Il ne peut pas, tout simplement.
Il a crée un mouvement avec un retour aux valeurs radicales de la gauche, élaboré de façon collaborative un programme « l’avenir en commun » qu’il a chiffré et à quelques semaines de la date des élections, il devrait se ranger derrière Hamon.
Celui-ci est bien aujourd’hui LE candidat du PS, ce parti au pouvoir - dont il était ministre un moment - et qui est rejeté par une très grande partie de l’électorat de gauche. Ce gouvernement PS a trahi, a menti à ses électrices et électeurs, s’est renié, a fait une politique de productivisme en appliquant un plan d’austérité incompréhensible, a fait augmenter le chômage en 5 ans, s’est mis à la botte de Merkel (sans renégocier les traités), du FMI, de la Commission Européenne, a fait passer la loi travail par la procédure sans vote ni débat du 49-3, etc...etc… Comment peut-on s’effacer derrière le candidat de ce parti ?
Il faut bien réfléchir avant tout procès d’intention. Hamon, qui a été élu pour se débarrasser de Valls et sanctionner la politique anti-sociale et libérale de Hollande, ne peut pas demander le leadership de cette nouvelle gauche en perspective. S’il suit tout ce qu’il a développé lors de la primaire, il ne peut pas revenir en arrière et logiquement, il ne peut que continuer à se démarquer de son parti comme il l’a fait en tant que ... frondeur.



Il n’y a donc qu’une solution (quasi impossible) : une discussion et des décisions écrites sur les convergences des deux programmes, un accord de gouvernement, une répartition équitable et proportionnelle des circonscriptions pour les élections législatives (entre France Insoumise, Ensemble, PC, EELV, PS) et la candidature unique de Mélenchon pour la Présidentielle.


Vous me direz : et Jadot, candidat EELV ? Il ne faut pas être devin pour dire qu’il n’avait aucune chance d’être au deuxième tour. Le cinéma classique des élections à deux tours voudrait qu’on puisse voter en conviction au premier tour. Mais cette répartition des votes (avec plusieurs candidats) ferait éliminer dès le premier tour les candidats de gauche. Vous avez bien compris que pour moi et pas mal de gens, Macron ne représente pas la gauche, mais le centre droit avec un penchant vers le conservatisme à la Fillon, une certaine filiation avec les Lecanuet, Giscard et autres du siècle passé. Il ne faut pas se fier aux apparences !
Et puis, on a bien vu ce qu’est devenu ce parti depuis que Europe Ecologie a phagocyté Les Verts pour accéder aux pouvoirs avec des carriéristes qui ont tous quitté le parti dès que les opportunités étaient là : De Rugy, Placé, Bompili, Cosse ….Aujourd’hui, Jadot essaye de sauver les meubles (et les finances du parti) en pensant à son avenir et à celui des copains-copines ...Le programme EELV est compatible avec Hamon (et en grande partie avec Mélenchon), mais Jadot pactisera surtout avec Hamon/PS, ….comme d’habitude serais-je censé dire, même s’il veut s’en démarquer, pour pouvoir s’en sortir ...la tête haute !





Donc, les semaines à venir vont éclaircir tout cela. Cependant, les lignes sont claires, les scénarios plausibles aussi et comme d’habitude, on nous fait peur avec l’épouvantail FN, ainsi on ne réfléchit plus avec son coeur et sa tête, mais avec ses tripes et on aimerait nous faire voter une fois de plus CONTRE ou …….UTILE !!!! Mais ça , on nous l’a déjà fait à maintes reprises depuis 2002 et ça ne prendra plus.

Chacun-e a encore le temps * d’examiner toutes les possibilités et de s’enrichir dans des débats, dans la lecture de la presse indépendante et des blogueurs libre-penseurs, dans l’échange et la mémoire du passé proche.



                                   _________________________________________



Alors, on en est là, avec tous ces constats sur la politique politicienne, avec tous ces travers humains de pouvoir et d’argent et on peut se demander ce qui est VRAIMENT important.

La leçon des Régionales, les Nuit Debout, les initiatives multiples alternatives partout : le changement de civilisation s’opère doucement dans une prise de conscience globale.

Cette conscience qui nous suggère que la vie est ailleurs, que nous pouvons vivre en dehors de cette sphère politicienne, que nous pouvons reprendre le pouvoir sur notre vie, échanger, partager, nous nourrir, nous soigner, nous loger autrement, établir des relations sociales sur d’autres bases où la démocratie, les décisions et les actes s’exercent localement en s’enrichissant des expériences multiples qui sont à l’oeuvre ailleurs et grâce à des moyens de communication facilités.
Voilà des perspectives où nous pouvons nous impliquer, des voies positives où nous retrouverons notre essence profonde, où nous nous sentirons exister AVEC les autres.


L’avenir n’est pas écrit….une certaine révolution est en marche !









                                les dessins sont de  VEESSE, PAT THIEBAUT, AUREL




* Election Présidentielle: 22 avril - 7 mai 2017
   Election Législative : 11 - 18 juin 2017


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