mardi 31 janvier 2017

VOTER OU PAS ?


Cette nouvelle chronique complète de fait la précédente puisqu'elle parle du même sujet avec des précisions et sous une autre forme.


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Dialogue entre deux personnes, de la gauche humaniste, républicaine, sociale et écologiste, au lendemain des Primaires, alors que le panel des candidat-e-s commence à se préciser clairement.

 - J'entends ta position de t’abstenir consciemment lors des prochaines élections de 2017 même si je ne partage pas ce choix. Cela dit, j'ai du mal à définir ma position pour l'instant.
- ça ne m'étonne pas que tu rames pour savoir à qui, à quoi va SERVIR TA VOIX....Hamon qui va être recadré par le PS puisqu'il n'a aucune prise sur le conseil politique du parti. Mélenchon qui est quand même assez psycho-rigide et cassant et surtout peut-être assez ...revanchard envers son parti où il a biberonné longtemps. Et auxquels deux, (PS - exPS) une fois de plus, il faudrait FAIRE CONFIANCE ( par défaut ? ) !!!
La seule chose qui serait "acceptable" dans ce jeu convenu serait effectivement un rapprochement (qui préfigurerait aussi la suite des après-élections) entre les deux (en sachant que Jadot est accessoire - il cherche juste encore à se placer...). Mais ça c'est mission impossible et procède du domaine du ...désir rêvé !!!

Donc, que choisir dans le panel proposé : LE PEN - FILLON - MACRON - HAMON - MELENCHON ???
Quel que soit le choix, aucune suite n'est garantie. QUI va immédiatement mettre en oeuvre le changement des institutions en sachant que cela passe par un Congrès des deux chambres du Parlement. On entendra que c'est difficile, ça prend du temps, il y a des oppositions fortes, etc..etc...etc...Alors ?

Alors....BASTA à être une quille,
une quiche, dans un jeu dont on a assez soupé.
BASTA, c'est stop, y en marre, il faut que ça change MAINTENANT, plus rien de ce que VOUS proposez ne me convient : fini l'utile, fini le contre, finies les promesses, finies les attentes....Le monde bouge, si ce n'est pas avec vous, ce sera SANS VOUS et de toute façon, c'est ce qui se fait déjà...sans les politicien-ne-s !

BASTA c'est aussi le montrer par le bulletin de vote qui ne sera pas posé dans une urne, car une fois dedans, c'est fini ! On a fait son "devoir".
Oui, mais ET NOS DROITS !!!! Où sont-ils respectés ? Et pour la suite, on n'a plus rien à dire : on a DELEGUE notre pouvoir à une autre personne.
Alors, NON. BASTA,
"mon pavé ne rentre pas dans ton urne" et une abstention consciente - un boycott actif où on explicite en amont le SENS de ce choix peut servir de mèche allumée pour un changement ...inéluctable !

Le soir des élections, on entend dans les médias (de propagande) :
 
x %   pour  A
  x %   pour  B
  avec un taux d'ABSTENTION de  x
ET C'EST TOUT ! On ne dira pas ce soir-là le nombre de bulletins blancs.
Et c'est ce qui est dit ce soir-là qui reste dans la tête.

On aura un-e président-e
LEGALEMENT élu-e avec très peu de voix (je ne parle pas des pourcentages), mais sera-t-il/elle LEGITIME ?

Le taux d'abstention aux Présidentielles est le plus faible en principe.
Si un certain nombre de personnes qui font une abstention consciente se rajoute au nombre des abstentionnistes par désintérêt, cela risque de faire monter le taux d'abstention de 5 à 15 %.
Et si c'est 60 % d'abstention, on dit quoi ?

Dans un débat, dans les hypothèses, dans les choix, on ne peut pas occulter cette perspective...
Et cela peut créer une crise institutionnelle de représentativité, de légitimité, de transformation
nécessaire des procédures… Que dira le Conseil Constitutionnel ?
Et cela sera l'expression d'un "peuple" qui s'en fout et aussi d’
une part qui ne veut plus de ce système, de cette fausse démocratie, qui est pourtant attachée à la République, mais pas déclinée comme il y a plus de cinquante ans dans un monde qui s'est depuis accéléré à vitesse grand V.

- Mais au-delà de cela, ce qui m'interroge, c'est que même dans des élections locales avec un candidat tout à fait valable, les résultats sont décevants : je n'arrive pas à comprendre l'abstention dans ce cas précis.
- Peut-être l’expression de la défiance générale envers tout ce qui représente un système : désignation des candidat-e-s, exercice du pouvoir, indemnités cumulées, trop connoté, collé à un parti. Mais peut-être aussi est-ce la présence permanente dans des actions de terrain, le combat virulent dans des instances qui sont absents pour faire une proximité de convictions suffisante.

Le résultat de ce long travail de terrain et à la Com Com est apparu clairement lors des Départementales de 2011 dans notre vallée. Le bénéfice en revient à tous les actifs et ce que nous avons fait ENSEMBLE et SANS ARRET pendant des années. Se battre, s'opposer en proposant autre chose, d'autres modèles, aller sur le terrain, l'occuper, être dans la désobéissance civile pour montrer que la peur, les menaces ne nous touchent pas, savoir être radical et affirmer ses convictions constantes...Tout cela a été un long cheminement collectif où en plus chacun-e s'est fait une culture syndicale, politique, appliquée au terrain des actions...et des idées débattues.

Après 2011, il y a eu un changement où l’action politique s'est déplacée du domaine des partis vers les actions citoyennes, locales, actives. Avec un (dernier) soubresaut à la Présidentielle de 2012 contre Sarkozy et qui s'est vite éteint devant la réalité de la politique du PS et ses promesses oubliées...Alors, on ne nous la refera pas deux fois (et pour les gens de ma génération, 4 fois, la patience a des limites !)

Pour moi aujourd'hui, avec le recul, le regard extérieur, l'expérience, il faut persévérer dans l'action et l’animation locales collectives (et connectées par des réseaux d'échanges numériques), l'exercice des décisions dans une démocratie directe avec des pouvoirs collectifs (tirage au sort parmi les volontaires).
Avec le Collectif Citoyen (et les autres assoc's de la vallée et autour) vous avez pris cette voie et je pense que vous y trouvez la richesse des échanges humains, d'un fonctionnement démocratique et l'investissement des convictions dans des actions.





 

jeudi 26 janvier 2017

EXEMPLARITE, TRANSPARENCE, ...AUSTERITE : la tête haute, les mains propres !

La campagne de l'élection Présidentielle n'est même pas commencée encore officiellement que les rideaux du décor tombent et qu'on découvre les coulisses...Sommes-nous vraiment étonné-e-s ou simplement on voulait encore être prêt à croire au chevalier blanc et intègre ?
Que certains jeunes qui découvrent la politique se fassent encore leurrer, ça peut se concevoir, mais pour les observateurs-acteurs de la politique, cela n’est qu’un épisode de plus dans la dégradation totale du climat de ce pays, la décrédibilisation d’un grand nombre d’élu-e-s et de prétendant-e-s.

Le chantre de la transparence et de l’exemplarité voulait se faire une virginité après avoir été le premier ministre de Sarkozy, bousculé par le système judiciaire pour de nombreuses affaires en cours. Malheureusement, il reste des journalistes d’investigation, indépendants et qui cherchent des preuves publiables de ce qu’ils avancent.

« Les boules puantes sont de sorties ….Les féministes apprécieront qu’on réduise les femmes à faire des confitures...etc...etc... » Moi aussi, j’apprécie avec l’humour qui me caractérise que ce chantre du libéralisme économique dérégulé et marchand, ce conservateur du siècle dernier, utilise le mot féministe alors qu’il prône, qu’il glorifie la femme au foyer. Eléments de langage car aujourd’hui est l’ère des « post-vérités », vous savez ces mensonges qu’on veut faire passer pour du vrai en semant le doute, des démentis vaseux qu’on commente alors qu’on devrait analyser les faits !

Ainsi, pour les informations transmises sur les emplois à plein-temps de Pénélope Fillon, il sera difficile de les contester. D’ailleurs personne ne les conteste, tout en les ayant cachées pendant des années pour ne pas salir, ternir l’image du candidat.  Mais le scandale financier concernant de l’argent public est bien dans le collimateur.
L’épouse galloise de l’ex-premier ministre de Sarkozy et candidat à l’élection présidentielle pour  Les Républicains (et centre) s‘est toujours présentée comme femme au foyer et ... discrète. Il valait mieux le rester pour qu’on ne fouille pas de trop dans leurs train de vie et patrimoine.
Pourtant, les révélations de la presse indépendante ( « Le Canard Enchainé ») sont sans équivoque.
De 1998 à 2002, Mme Pénélope Fillon émarge comme collaboratrice du député François Fillon avec un salaire de 3900 € brut-mensuel en 2001, augmenté à 4600 € en 2002.
Mai 2002, le mari est nommé ministre des affaires sociales et du travail. Pénélope Fillon et ses 5 enfants quittent alors le château familial de Solesmes pour venir vivre à Paris. Elle obtient un CDI à plein temps d’attachée parlementaire du suppléant du député Fillon, Marc Joulaud, qui prend sa place au Parlement, avec un salaire de 6 900 € brut-mois.
En 2006, cela monte à 7 900 €-mois.
En 2007, François Fillon devient premier ministre avec 21 300 € mensuel. Pénélope Fillon arrête son contrat...provisoirement.
En 2012, Fillon redevient député de Paris après la défaite de Sarkozy et Pénélope redevient sa « collaboratrice » à 4 600 € par mois. Et pour « compenser » leurs baisses de revenus,  elle devient conseillère littéraire de « La revue des 2 mondes » de leur ami milliardaire, M. Marc Ladreit de Lacharrière, rémunérée à hauteur de 5 000 €-mois jusqu’en 2013, ce qui a rapporté 100 000 € en 20 mois pour deux notes de lecture de quelques pages sous le pseudonyme  de Pauline Camille.
« Mon épouse a fait des études supérieures » dit-il. En 2007, elle suit des cours à distance pour passer un diplôme de littérature anglaise dans une Open University.

En résumé, elle a engrangé 500 000 € d’argent public et 100 000 € d’argent privé, ce qui fait quand même 5 000 €/mois pour ses dix années ...d’activités !
En 2013 est crée la Haute Autorité pour la Transparence de la vie publique. François Fillon déclare alors le 24 janvier 2014 sa femme comme collaboratrice de "la Revue des deux mondes" ...qu’elle quitte vite discrètement.


Mais bien sûr, ces montages financiers ne sont pas vraiment illégaux puisque 52 femmes de parlementaires travaillent avec leur conjoint. Mais il y a des traces de leur travail effectif, des témoignages de leur présence sur le terrain et ce système « familial » , malgré tout, reste très discutable.

M. Fillon n’est pas le seul dans ce cas. Il a beau s’offusquer en disant que ce sont des « vieilles » affaires dont il faudrait tout absoudre pour passer comme intègre et transparent. On peut quand même remonter 5 ans en arrière et même un peu plus, sans parler du siècle dernier, quand les sommes d’argent public en jeu sont à ce niveau !!!!


 
Marine Le Pen, interrogée sur une éventuelle opportunité électorale pour elle face à ces informations, se fait très discrète sur le sujet. Evidemment, elle est tout autant visée par de sérieux soupçons, des enquêtes en cours sur des employés du FN au Parlement Européen dont les salaires seraient allés dans les caisses du FN. Sans compter les kits de campagne surévalués pour bénéficier du remboursement de l’État avec une belle plus-value. Argent public que tout cela.

En même temps, on apprend que le système UMP récent, jusqu’au changement de nom en LR, distribuait sa cagnotte d’argent public du Sénat à divers élu-e-s pour une utilisation totalement incontrôlée. Et à l’époque qui était aux manettes de l’UMP ? Juppé, et Fillon était dans les parages.

Et tout ce temps, on nous bassine les oreilles que c’est l’austérité nécessaire avant une embellie !
Sans compter l’argent public distribué aux grandes entreprises et qui n’embauchent pas, alors que le reversement des dividendes aux actionnaires a explosé … depuis la crise de 2008. Celle-ci crée par un système bancaire qui s’est vite relevé puisque les Etats y ont réinjecté de l’argent public. Où est la morale, la justice, l’équité ?



  
Sarkozy qui n’est plus intouchable à présent, va devoir faire face à une multitude d’affaires en cours d’instruction.

Macron est sous la loupe aussi avec ses 120 000 € de frais de représentativité alors Ministre de l’Economie et à qui on demande des justifications d’utilisation. Il avait déjà été soumis à un contrôle fiscal en 2016, avec une réévaluation de son patrimoine. Il a alors été soumis à l’Impôt Sur la Fortune (ISF) avec rétroactivité sur les années 2013 et 2014.

Hollande nous fait croire que le chômage a diminué, oui mais uniquement en 2016, juste avant la Présidentielle, car sur l’ensemble du quinquennat il a augmenté sérieusement. Il nous fait aussi croire que la centrale nucléaire de Fessenheim va fermer alors que la procédure est loin de cela : la seule décision d’EDF est le montant de l’indemnisation (490 Millions €) mais la fermeture est soumise à la mise en route de l’EPR de Flamanville et celle à nouveau de Paluel. Autant dire dans x ans ! Un autre leurre électoral.

Valls veut se démarquer de son bilan politique ( loi travail, 49-3, Notre Dame des Landes, Rémi Fraisse, etc...) pour faire croire qu’il peut sauver la gauche et gagner la Présidentielle. Les quelques militant-e-s qui ont encore des convictions et des rêves au PS ont choisi sans équivoque celui qui incarne leurs valeurs, Benoit Hamon. Mais arrivera-t-il à faire accepter à Mélenchon une candidature unique ? Ou alors, les égos et les tractations de postes pour les Législatives vont-ils tout bloquer ? 
Yannick Jadot (EELV) a déjà déclaré qu'il ne ferait pas d'accord avec Hamon.




Je cherche, en informant ou en relayant des informations, à ce que chacun-e puisse avoir des vues multiples, pour se faire sa propre opinion, sans tomber dans la propagande de la plupart des médias qui sont aux mains de quelques quatre gros financiers-patrons.

L’homme, la femme providentielle, intègre, transparent-e-, cela est un vœu quasi pieux, certes, mais qui n’a pas sa place dans le système tel qu’il est actuellement et depuis longtemps dans cette Vème République qui a fait son temps et a montré toutes ses dérives.
Il n’y a qu’un changement institutionnel vers plus de pouvoir au Parlement sans cumul de mandat (et limité dans le temps), une représentativité paritaire et proportionnelle, etc... qui puisse être une étape incontournable d’un changement des mœurs politiques, d’un retour à une démocratie réelle, vivante près des gens, d’un renouvellement du personnel politique, de l’application de l’égalité, de la justice indépendante dans un Etat de droit, dans une République de liberté, laïque, solidaire et humaine.

Ce changement institutionnel ne peut pas venir des élu-e-s actuels (qui sont juges et parties), mais d’un vaste mouvement citoyen ou par des actions à forte valeur de sens.

Pour ma part, je pense que l’abstention consciente-le boycott peut être un moyen lors de cette élection Présidentielle 2017 (et des Législatives qui suivent, si rien ne bouge).



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sources principales pour cette chronique:

* le canard enchaîné

* médiapart


vendredi 13 janvier 2017

AUTANT ETRE CLAIR …ET POSITIF !


Il y a dans les discours des thèmes qui sont redondants, qui reviennent toujours et qui sont là pour nous faire accepter la situation actuelle tout en nous faisant croire-rêver à des jours meilleurs.
Nous sommes en période de vœux où les élu-e-s se plient à l’exercice annuel ; nous sommes aussi en période électorale pour la présidence et pour le parlement-députés. Nous n’avons donc pas fini avec les belles paroles. Beaux-parleurs, bonimenteurs !

Cette dernière décennie, que n’avons-nous pas entendu les mots « crise », « emploi », croissance », « chômage », « dette »...etc, avec les analyses de chacun-e pour nous faire gober, patienter ou tout simplement faire passer le temps. D’autres parlaient de décroissance, d’économiser les ressources,
d’anthropocène et que sais-je encore.
Mais quiconque porte un regard global sur notre monde ne peut qu’être interrogé, interpellé en permanence sur la véracité de ce que chacun-e raconte dans ses promesses et ces schémas-chiffres qui se veulent convaincants. 




Croissance, dette et emplois
Les ressources naturelles sur l’exploitation desquelles repose la richesse industrielle ne sont pas inépuisables et en diminution constante (face à une demande de plus en plus forte des pays «émergents» !) La décroissance n’a donc pas besoin d’idéologie puisqu’elle est déjà là de fait. Alors autant faire avec et penser sa vie autrement. La croissance ne reviendra donc pas, nous avons dépassé les limites de la planète, il faut bien en être conscient. La seule croissance se fait aujourd’hui sur le dos des autres, des plus pauvres ou qu’on va encore appauvrir dans le « Tiers monde ». La Chine achète les terres en Afrique, la France y exploite les mines d’uranium et autres...
Quand on entend les chiffres de la Bourse, les perspectives économiques des uns et des autres, on se rend bien compte qu’il y a un décalage important entre différentes réalités : celle de l’état de la terre et celle de la finance.

« Si vous acceptez un moment de cure de précarité, une baisse de régime, alors l’emploi repartira avec une économie dynamisée, lorsque nous aurons diminué la dette ». Combien de fois avons-nous entendu cela ?
Mais il ne faut pas non plus nous prendre pour des demeurés. La France par exemple a passé le cap des 2 000 milliards € de dette à ses créanciers à travers le monde. Et il faudra 210 milliards de plus cette année 2017 pour boucler ...les fins de mois. Cette dette ne sera jamais remboursée car ce sont les banques privées qui fournissent. Soyez donc logique. Quel intérêt pour la banque qu’on la rembourse intégralement ? Aucun car ce qui l’intéresse, c’est de toucher justement les intérêts toujours plus élevés (avec des moments de baisse pour ne pas effrayer!!!). Mais qui a renfloué les banques après la crise de 2008 qu’elles ont elle-même crée ? Honteux. La dette fait partie du système et existera toujours. Alors pourquoi faire des plans d’austérité pour la limiter.
Bien sûr, on pourrait à nouveau imprimer SA monnaie. Les monnaies locales commencent à se répartir un peu partout : ça ne grince pas encore de trop dans les banques mais pour combien de temps…



Et les emplois ? On nous fait accepter plein de choses sous couvert de créations d’emploi. La loi travail est un bon ramassis de mesures de retour de bâton après des années de luttes syndicales pour améliorer les conditions et les rémunérations du travail. La peur, ça fonctionne. Les promesses aussi. Mais il ne faut pas s’illusionner. Regarder l’évolution du monde du travail, des outils de production et vous savez très bien que de plus en plus l’homme est remplacé par la machine et « l’intelligence artificielle ». Il y aura donc toujours du chômage, peut-être même de plus en plus dans la réalité. Pas celles des chiffres manipulés pour ne pas inquiéter ! Pour atténuer ce phénomène, il n’y a pas non plus de solutions multiples, mais partager le travail en est une (et aussi partager le bénéfice du travail des machines).

Asséner ces évidences plombe le moral et n’offre que peu de perspectives.
Mais non, ayez confiance en ces choses simples et toutes aussi évidentes que sont les constats suivants. La nature a horreur du vide et selon ce qu’on en fait, elle peut encore nous offrir pas mal de bienfaits. Mais pour cela, il faut arrêter de polluer l’eau (une richesse commune vitale), d’éroder les terres agricoles, d’empoisonner les sols avec les pesticides et autres intrants toxiques, etc.
Il faut aussi croire à l’intelligence collective des humains qui possèdent des savoir-faire transmis depuis des générations et qui sont à revaloriser partout et dans tous les domaines. Ces réservoirs d’inventivité peuvent donner plein de nouvelles directions.

Il faut aussi avoir conscience qu’en reprenant notre vie en main, c’est aussi ne plus la déléguer et la soumettre à des décisions qui, si elles sont légales, ne sont plus légitimes, qui viennent d’ailleurs et déconnectées de notre quotidien. Pour cela, il faut du courage, de la volonté, une envie forte et la capacité de faire avec d’autres, de privilégier le collectif, le local.
Cela peut ressembler à de la résistance (face à ce « monde actuel »), alors que ce n’est que redevenir humain, solidaire et imaginatif.



                                     les dessins sont de PAT Thiébaut  avec son aimable autorisation
                                                                  www.lagitedulocal.com






J’aurais aussi pu parler de Revenu Minimum Universel.
Faisons-le alors sous forme de fable :
Le travail salarié diminue, la précarité augmente et avec elle, l’insécurité et le racisme. La consommation baisse et les stocks grossissent. Impossible à accepter et gérer dans « une économie de marché et en flux tendu ». Si les gens achètent moins, la grande distribution s’écroule, la production de biens aussi. Et tout un château de cartes commence à vaciller…
Il faut donc redistribuer du « pouvoir d’achat » afin que la « machine » tourne !
N’imaginons donc pas que ce dispositif de revenu minimum soit de la charité, de la distribution , du partage de richesses. Oui il aidera sans aucun doute une tranche de la population, mais la distribution générale n’est pas œuvre de bienfaisance, mais bien pour perpétuer un système de consommation éphémère et au moindre coût de production. La plus-value tombant toujours dans les mêmes poches. Et je ne suis pas contre un Revenu Minimum Universel:il faut en débattre.Car on peut aussi avoir un relèvement des minima sociaux conséquent (dont le RSA par versement automatique) et puis aussi un RAS jeunes à partir de 18 ans. Cela coûterait dix fois moins cher qu’un revenu universel généralisé car le verser à tous ne réduira en rien les inégalités.

jeudi 5 janvier 2017

PAR ci, PAR là !

Après la primaire de la droite (des Républicains) avant Noël, voici la primaire de la gauche (du PS) en ce mois de janvier ! Même occupation des médias de propagande, mêmes scénarios de présentation pour les soirées de « débats » préléminaires d’un vote qui se veut un premier tour du ... premier tour du printemps. Du classique, du convenu. Mais au final, rien de neuf. Chacun place ses pions, la partie quinquénale est prête. Le nombre de candidat-e-s diminuera à peine pour la … finale !!! Et le lendemain du 7 mai, y aura-t-il une révolution, un changement radical ? Et d’ici décembre 2017, combien vont se sentir une fois de plus leurré-e-s ? trahi-e-s ? C’est le jeu démocratique va-t-on me répliquer. Oui, mais dans quelles types d’institutions ? Avec un pouvoir monarchique placé dans les mains d’une seule personne ? Avec un parlement qui est loin d’être représentatif puisque non-proportionnel et avec des cumulards en nombre ?
Bien sûr, il y a des candidats qui annoncent un changement des institutions dès qu’ils seront aux manettes. Mais peut-on les croire...vraiment ? N’entendrons-nous pas les paroles habituelles du genre : « oui, je vais le faire, mais ce n’est pas facile si je n’ai pas une majorité de congrès qui permette le changement de la constitution vers une 6ème république. »
Primaire !




Je viens de relire un livre que j’avais acheté il y a 25 ans de Denis Langlois : « la politique expliquée aux enfants ...et aux autres » aux Editions Ouvrières. Quasi introuvable aujourd’hui ou alors en réédition à ...99 €. Quand je pense qu’il se vendait pour une somme modique alors, afin de le mettre à la portée de toutes les bourses. C’est le « business » me direz-vous. Mais il y a aussi une réédition (de mars 2002)  à 10 € aux Editions de l’Atelier. Alors, il faut chercher un peu. Ce livre est on ne peut plus utile et formateur (et civique) en cette année électorale.
Moi, je le fais circuler et j’ai commencé à le donner à mon petit-fils de 10 ans qui demandait : « c’est quoi la droite et la gauche ? ». Ce livre n’est pas un livre d’opinion, mais d’information, très pédagogique et qui remet l’humain et l’individu au centre de la réflexion et de l’action en terme de valeurs, de ce que chacun-e pense et sent par rapport à la vie ensemble, ici et maintenant.




Tunisie : je n’y suis jamais allé. Je n’en connais que ce que me racontent les tunisiens qui sont par là et par ce que je peux glaner sur les sites d’information indépendants. Je me souviens surtout de cette avocate tunisienne qui avait pris la parole au rassemblement annuel des résistants d’hier et d’aujourd’hui aux Glières en Haute-Savoie. Elle racontait combien il a été difficile (et il en fallait du courage) de se rassembler afin de commencer à travailler à la construction de la démocratie dans son pays et par l’écriture d’une nouvelle Constitution. Il est admirable de voir comment les femmes ont été (et sont) très actives dans cette transition. Même si j’entends que des voix disent qu’ils vivaient mieux sous le tyran Ben Ali, il s’agit de discerner qui parle ainsi. Bien sûr, le chômage est très élevé et les jeunes trouvent que ça n’avance pas très vite. Mais il faut quand même être honnête et se dire qu’un pays du Maghreb qui est dans une telle démarche, il n’y en a qu’un et qu’il est exemplaire jusque là. Malgré tout, c’est un processus fragile et qui mettra un peu de temps et il est confronté aujourd’hui à une situation dont on n’entend que peu parler : le retour de djihadistes au nombre estimé à plus de 800. On peut très bien imaginer qu’ils ne reviennent pas  pour...rien !





Argentine : vous vous souvenez peut-être de ce morceau de Sting « they dance alone » sur les veuves de la place de Mai. Ces femmes et mères (et grand-mères) qui avaient perdu un fils, une fille  disparus, enlevés sous la dictature des généraux. Certains tous jeunes enfants ont aussi été « adoptés » par des familles proches de ces fascistes. Et aujourd’hui ces « veuves de la place de Mai » poursuivent leur combat pour retrouver ces orphelins qui sont leurs enfants et petits-enfants. Il y a des personnes qui n’oublient pas, qui ont la mémoire et sont là pour nous rappeler ce qui s’est passé il n’y a pas si longtemps et nous disent quelque part : « Attention, rien n’est jamais acquis. La liberté est un éternel combat et aujourd’hui, demain, nul n’est à l’abri du retour aux années sombres de l’histoire du monde. »




La neige tombe à gros flocons. La paysage sous son manteau blanc a un air si feutré, apaisant (quand on est au chaud!). Un pâle soleil essaye de se frayer une trouée entre les nuages. C’est beau.
Quand on est dans un tel environnement, on se dit que la vie pourrait être simple et belle pour beaucoup de monde sur cette planète. On ne peut que se poser des questions sur le pourquoi on en est là, on en est arrivé là.

Et puis, il y a des fenêtres qui s’illuminent quand même par ci, par là. « Qu’est-ce qu’on attend ? » est le titre du nouveau film documentaire de MM Robin actuellement dans certaines salles en France. Oui, il y a des endroits sur cette terre où des gens n’attendent plus des changements venant « d’en haut », mais se prennent la main pour agir localement, avec leurs moyens et leur intelligence, leurs expériences afin de créer des territoires en transition où la vie est plus agréable. Et ça, chacun-e peut le faire, peut y participer, à sa façon, à son niveau pour le bien de tous.

On peut être râleur, aigri, démobilisé, tristement seul, on peut se dire réaliste et accepter. Mais on peut aussi être réaliste et … optimiste selon vers où on regarde. Je suis résolument optimiste puisque je crois en la vie, puisque j’ai l’âge où le regard a de l’ampleur, de la largesse, puisque je crois en l’humain, que l’avenir appartient à nos enfants et petits-enfants et que nous avons un devoir de transmission, d’exemplarité, que nous nous devons de leur dire que « tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ». Cette vie terrestre que nous devons préserver en ...préservant la vie, la diversité, les ressources, notre environnement.




Bonne année 2017 !