jeudi 17 novembre 2016

TRANSPARENCE, comme l'eau

TOMBENT LES CONVICTIONS...
 
Soit que vous sachiez déjà exactement pour qui vous allez voter au printemps prochain, par conviction, par idéologie (Sarkozy, Juppé, Le Pen, Mélenchon, Macron), soit vous doutez de tout, vous êtes dégoûté-e-s de tout, vous ne voterez que pour faire barrage à ...ou par peur de… Mais je crois bien entendre autour de moi et quand je me ballade en ville ou ailleurs que pas mal de monde ne sait pas, se pose des questions, veut aller voter, quitte à mettre un bulletin blanc et attendre de voir ce qui va se passer, pour une nouvelle période de 5 ans…
Il y a encore quelques années, on votait en fonction de ses convictions, un vote d’adhésion à un programme. Et puis, petit à petit, on a bien senti que les promesses, l’étiquette, les valeurs se fondaient dans une politique libérale, marchande, financière qui n’avait plus de frontières idéologiques, mais servait le business, les bénéfices actionnariaux, les intérêts carriéristes des uns et des autres. Les notions de bien-être, de partage des richesses créées collectivement étaient bien loin, ramenées au temps de la sortie de guerre de la deuxième guerre mondiale avec le programme du Conseil National de la Résistance. Mais qui s’en souvient encore alors que tout est fait pour occulter  l’histoire pourtant assez récente. On veut nous imposer un système qui n’aurait pas d’alternative, soit-disant.  On arrive même à nous faire croire que « les  politiques » n’ont plus aucune action sur la marche en avant, qu’ils ne servent plus à rien, si ce ne sont les intérêts de quelques-uns, que leur pouvoir n’est plus que du verbiage et qu’ils peuvent s’estimer contents qu’ils soient à leur place avec des revenus pas négligeables.
Bien sûr, il reste des élu-e-s intègres, investi-e-s par leur mission d’être au service des autres qui les ont élu-e-s. Mais ils-elles se rendent bien compte de plus en plus que ce qu’il croyait , n’existe plus pour ainsi dire et ils-elles laissent leur place par honnêteté. Mais combien sont-ils/elles ?

Cette longue introduction pour dire que nous sommes focalisé-e-s sur la vie politique de notre petit pays après avoir moqué les USA, ce grand pays. Oui, la « valse des marionnettes », cette campagne électorale pour la Présidentielle ET les Législatives va alimenter les conversations pendant de longs mois, mais ces élections qui sont saisonnières tous les 5 ans sont-elles si importantes quand on pense plus global ?



...COMME TOMBE LA PLUIE !

Je suis sur ma terrasse, l’automne déverse son temps pluvieux et froid et j’en suis là dans mes pensées. Et puis, je râle contre la pluie et je me dis malgré tout, qu’il n’a plus plu depuis un moment et que c’est important que les lacs, les sols se rechargent, car ce sont nos réserves d’eau pour vivre toute l’année. L’eau c’est vital : sans eau plus de vie ! C’est quand j’allais écrire eau ...potable, que tout m’est revenu !
Aujourd’hui, on ne peut plus dire « potable », il faut plutôt dire « buvable sans trop de danger » car qui boit encore de l’eau naturelle qui sort directement d’une source. Et cette source où puise-t-elle ses réserves, son débit ? On m’a appris dans mon jeune âge que l’eau était tout un cycle : évaporation des mers, des lacs, des rivières ; le vent emporte les nuages qui, touchant les montagnes et l’air plus frais, se retransforment en eau qui va gonfler les ruisseaux, rivières, fleuves, qui retournent se déverser au final dans les mers.
Mais là où je me pose des questions, c’est quant à la qualité de cette eau. En effet, les mers sont polluées et depuis La Hague, Fukushima, elles sont radioactives. Elles sont devenues des poubelles. Il n’y a qu’à nager dans la Méditerranée pour se rendre compte de tout ce qu’on déverse dedans (boues rouges, résidus industriels, déchets de toutes sortes, ….). L’air est pollué d’infimes particules qui pénètrent nos poumons, mais qu’on va retrouver aussi dans l’eau de la pluie et donc dans les réserves des lacs, les sols. Vous vous souvenez des « pluies acides » ?
Bref, toutes nos eaux au robinet et en bouteilles sont « traitées » afin qu’elles soient buvables sans trop de danger pour la santé. Et d’en être là et de ne pas réagir, c’est quasiment aller vers un suicide planétaire.
L’eau est vitale, sans elle on meurt, je le répète. Alors, on regarde le monde autrement, à cette échelle et on se rend compte que c’est quasi déjà irrémédiable. Mais alors…
Zoomant encore plus pour nous rendre compte que l’eau du monde entier a quasiment été rachetée et est gérée par une seule entreprise. Non ce n’est pas Apple, Google, Facebook, Amazon, ni même Coca-Cola, mais...Nestlé, la compagnie suisse (ou basée en Suisse) et toutes ses filiales.
Comment peut-on devenir propriétaire de quelque chose qui est vital pour tous ?
Là, se poser la question c’est encore élargir la pensée, car cela nous montre combien on a laissé filer ce système marchand au point de s’être fait confisquer des biens communs, comme l’eau, qui assurent notre survie.
On est mal, bien que nous soyons des privilégiés d’avoir de l’eau « buvable » au robinet et dans les magasins , en bouteilles. Mais quand on imagine un instant combien sur cette planète ont ce luxe, cela nous interpelle.
On peut aussi se dire que le réchauffement climatique va faire fondre la banquise et qu’on va récupérer de l’eau propre, conservée...Mais c’est aussi toucher à nos « économies », nos réserves et quand elles auront fondues comme neige au soleil, que nous restera-t-il ?
Bien sûr, on peut rester égoïste et se dire qu’on s’en sortira. Mais j’espère que dans ce cas, vous n’avez pas d’enfants et petits-enfants.


 
C’EST QUOI LE PLUS IMPORTANT ?

On voit bien là combien la valse des marionnettes de nos élections nationales du printemps semble bien futile et théâtralement bien triste. Que tout cela sont des leurres pour cacher la dimension planétaire (et de survie) que nous vivons.

L’eau est l’or de demain. Les guerres ne se situeront plus là où il y a du pétrole, mais là où seront les réserves d’eau et là où on la transformera pour la garantir buvable sans danger. Et à quel prix ?
Vous rigolez ? Il vaut mieux en rire dit-on, mais je sais bien que, malgré ce rire pour évacuer la problématique, la situation est bien réelle et la mettre en perspective, ça devient affolant…

Alors, jouons à l’autruche et revenons à nos petites affaires de politique-people où chacun-e y va de son candidat, sa candidate, cela anime les conversations, on va même jusqu’à se fâcher si on ne partage pas le même « poulain » alors qu’on a bien vu ces dernières années qu’il n’y a que le style qui change. Les choix politiques, qui sont surtout économiques et financiers, sont quasi les mêmes. Et tant que les affaires tournent, que les actionnaires voient leurs bénéfices augmenter chaque année, que les world-compagnies et autres peuvent mettre leur argent dans les paradis fiscaux pour surtout ne pas partager leurs gains en contribuant aux services publics, alors tout va bien...et on ne parle pas de Nestlé, ni des biens communs.

Quand les pays signent un accord sur le climat, mais que ce ne sont que des engagements de principe sans aucune loi contraignante, alors on sait bien que tout cela n’est que de la représentation, des belles intentions claironnées quelques jours à Paris ou Marrakech pendant des COP 21-22 ...et que les affaires se poursuivent par ailleurs.



ET MAINTENANT, QUE VAIS-JE FAIRE … ?

Quelle est notre part de responsabilité, de laisser faire ainsi en toute conscience ? Quelle est notre marge de manœuvre, notre pouvoir pour inverser, atténuer cette situation ?
Je n’ai pas de réponses à ces questions, mais il est important de se les poser. 

Au niveau local, peut-être déjà garder la gestion communale sur l’eau quand il y en a dans une commune. Mais cela suffira-t-il ? 
L’État (à la solde des lobbys) inventera des nouvelles normes qui obligeront à faire des contrôles, à traiter l’eau et donc à donner à terme sa gestion à des compagnies, qui seront autant de filiales de ….Nestlé, au final.