mardi 19 avril 2016

NUIT DEBOUT

Ces rassemblements citoyens qui sont un vaste forum de débats, de redécouverte d'une démocratie horizontale vont vite se heurter à ce qui est la suite logique de tout mouvement de ce type : des propositions programmatiques et de réformes, de transformation, des passages à l'action et les décisions de représentativité du mouvement, entre autres. Il faudra bien une traduction politique de ce mouvement de protestation, d'envie de changement radical.
La question institutionnelle apparaitra tôt ou tard avec les interrogations colatérales sur les votes aux élections à venir : Présidentielle et Législative.
Ce ne sont sûrement pas les députés et sénateurs actuels qui vont se dissoudre pour créer un nouvelle assemblée constituante de la Vième République. Ce ne sont pas non plus les mouvements rassemblés qui seront légitimes pour créer cette nouvelle assemblée. Il faudra bien une crise institutionnelle pour rebattre les cartes !




Et celle-ci pourrait venir d'une très forte abstention aux prochaines élections afin d'enlever toute légitimité aux élu-e-s. J'ai déjà développé cette thèse de la "grève du vote" dans une de mes chroniques précédentes (http://weisschristian68.blogspot.fr/2016/02/je-suis-pour-le-droit-de-vote-et-je.html).

Plus j'en discute autour de moi et plus les arguments contre tombent. Je sais bien que ça peut surprendre, mais je ne vois pas d'autres chemins possibles pour le moment.
Les récentes investigations journalistiques des “Panama Papers” ont bien démontré les accointances entre monde politique et paradis fiscaux : plus d'un élu est mis en lumière sur ses pratiques financières et cela touche tous les bords, du FN de Marine au PS de Cahuzac en passant par l'UMP-LR Balkany et autres hommes d'affaires influents...On aurait bien tendance à crier : “qu'ils dégagent, qu'ils dégagent tous !” et c'est presque ce qu'il faudrait. Mais si c'est pour remplacer à ce qui deviendrait identique au bout de quelques années, alors ce ne serait pas libérateur.




Non, il faut réellement changer les institutions actuelles, les modes de représentativité, les strates de gouvernance, simplifier et démocratiser avec des pouvoirs redonnés aux élu-e-s à l'Assemblée.
Pour que les gens, les citoyennes, les citoyens reviennent à la politique, à un intérêt pour la gestion de leurs territoires, il faut effectivement créer du débat, construire un capital commun de pensée et d'initiatives et cela peut passer par ces soirées “nuit debout”.
Mais sa traduction inéluctable en revendications, en actions, en représentativité devra passer aussi par de nouvelles formes de désignation et de votes décisionnels.
Je fais confiance à l'imagination de nos jeunes générations pour qu'ils inventent, qu'ils innovent.

A suivre...






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POUR MEMOIRE (slogans des années 68 du siècle dernier) :

ce n'est qu'un début, continuons le combat
Il est interdit d'interdire
l'imagination au pouvoir
Comment peut-on penser librement à l'ombre d'une chapelle ?
Elections, piège à cons !
Fermons la télé, ouvrons les yeux.
Je ne veux pas perdre ma vie à la gagner.
Prenons nos désirs pour des réalités !
Soyons réalistes, demandons l'impossible.
Vivre sans temps mort et jouir sans entrave.

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