jeudi 11 février 2016

ACTUALISER

 

 
 ACTUALISER
 

Pour compléter, “actualiser”, les propos de ma précédente chronique , je veux vous faire part de mon désarroi (politique) qui ne fait que s'affirmer encore plus ce matin aux deux annonces médiatiques du jour.

Le président, François Hollande, va annoncer dans la journée son “remaniement ministériel” (ou ses “ajustements”) dans lequel il souhaite associer les écologistes.
Après le départ des ministres EELV, Cécile Duflot et Pascal Canfin (à la nomination de Manuel Valls, premier ministre), ce soit-disant retour mettrait à mal le parti. J'ai entendu citer les noms de Barbara Pompili et Emmanuelle Cosse. 
La première, membre depuis 2000 a d'abord travaillé auprès de Noel Mamère (campagne présidentielle 2002) puis est devenue assistante parlementaire de Yves Cochet avant d'être élue députée de la Somme en 2012. Elle quitte le parti EELV fin septembre 2015, tout en conservant son poste ! Elle est la comparse du député, François de Rugy et du sénateur, Jean-Vincent Placé qui ont tous les deux quitté également EELV l'an dernier pour créer des nouveaux partis écologistes “PS compatibles” afin de préserver leurs postes qu'ils ont conservé eux-aussi dans la perspective des Législatives de 2017 et éventuellement intégrer le gouvernement. Ces “opportunistes professionnels” ont profité du parti pour accéder aux postes et une fois en place le quitte pour poursuivre ailleurs leur “plan de carrière”. C'est en tout cas à quoi ça ressemble. Donc, la nomination d'un-e de ses trois-là ne serait une surprise pour personne.


 


                                     Baupin-Placé-Cosse    photo Huffingtonpost

Par contre, Emmanuelle Cosse, la compagne-épouse du député de Paris, vice-président de l'Assemblée Nationale, Denis Baupin, est l'actuelle secrétaire nationale du parti écologiste, EELV. Membre  depuis 2009, elle est élue à ce poste 4 ans plus tard lors du Congrès de Caen en 2013 et est également Conseillère Régionale à Paris. Le prochain Congrès du parti a lieu cette année et elle n'est pas sûre de rester secrétaire nationale à l'issue de ce congrès, ce qui peut la faire envisager la suite de sa “carrière” politique ailleurs. Cependant, si éventuellement elle acceptait, cela serait un coup de poignard dans le dos d'EELV qui risque d'être fatal. C'est exactement la stratégie du couple Hollande-Valls. Détruire, réduire au silence EELV et rassembler les écologistes en cravate, les environnementalistes officiels des fondations subventionnées autour de ce “nouveau” gouvernement dans la perspective de la reélection du “candidat naturel”.

Car, honnêtement, personne n'est dupe pour croire qu'un quelconque remaniement un an avant la Présidentielle est fait pour changer la politique menée actuellement : c'est juste du casting politicien, première étape de la stratégie d'une campagne électorale. Objectif : tuer EELV après avoir divisé les écologistes et réduit au quasi-silence médiatique, une adversaire possible, Cécile Duflot.

Celle-ci risque de se voir appliquer la double peine avec l'annonce, sans concertation avec ses partenaires, de la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la Présidentielle 2017 : « Je veux représenter la France insoumise et fière de l’être », la « sortir des traités européens ». « Mon ennemie, c’est la misère et la France abaissée, alors qu’elle est si riche ». Stratégie électorale également : être le premier de la gauche (du PS) à se déclarer pour couper l'herbe sous les pieds d'autres candidat-e-s et imposer son timing et sa place. C'est un pari gagnant s'il arrive à fédérer, mortifère s'il éloigne encore plus celles et ceux qui gardaient un espoir d'un-e candidature nouvelle issue des combats de terrain, anticapitaliste avec un programme radical de transformation construit collectivement depuis la base, comme dans les processus de nos voisins espagnols, par exemple.

Remaniement et candidature de JL Mélenchon sont deux aspects d'une même stratégie : le début de la campagne des Présidentielles (et Législatives) de 2017.
Est-ce que cela va éclaircir les choses ou au contraire les troubler encore davantage. Quand je disais dans ma chronique précédente que s'interroger sur le vote (le sens, le pouvoir, …) n'était pas prématuré, je “sentais” bien ce qui était déjà en oeuvre. Quand on a une certaine expérience, il est facile d'avoir un temps d'avance.






Et puis, les écologistes savent bien que ce qui est urgent aujourd'hui est d'agir vite, à tous prix, contre le réchauffement climatique et tout ce qui va avec, pour ne pas impacter de façon inéluctable l'existence meme sur cette planète. Et ces combats se mènent localement, se déclinent sous différentes formes (économiques, sociales, environnementales), avec des dénominateurs communs : se battre contre toutes les marques de pouvoir de ce système libéral-capitaliste qui est le premier responsable du dérèglement climatique *  et retrouver une démocratie collective, directe pour pouvoir décider soi-même de l'avenir d'un territoire **.   


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* je ne développerai pas là exemples et arguments, je l'ai déjà fait largement dans des chroniques précédentes et en reparlerai encore dans les suivantes
   


** à l'exemple des premières nations autochtones qui revendiquent aujourd'hui le respect des traités  pour arrêter les forages, l'extraction des sables bitumeux ou du gaz de schiste (aux USA et Canada, mais aussi au Niger, en Grèce, Pologne, Roumanie et ailleurs...)

     

- "qui a tué l'écologie ?"     Fabrice Nicolino  (points poche)
- "tout peut changer"        Naomi Klein     (actes sud)

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