jeudi 22 décembre 2016

"HOPE FOR HAPPINESS" ***


Quand j'étais petit, tout jeune, j'habitais un petit village. Il n'y avait pas encore de route goudronnée dans la rue : c'était un chemin de terre qui allait vers les champs qui commençaient trois maisons plus loin. C'était aussi notre terrain de jeu où on enchainait les matchs de foot dans la rue entre voisins. Et puis, on passait de notre cour au potager ( on élevait aussi des lapins et des poules), puis dans les vergers et champs d'asperges qui s'étendaient sur des centaines de mètres jusqu'à l'Ill le long de laquelle on construisait nos "camps", des cabanes au milieu des arbres aux lianes ...amazoniennes ! Eh oui, tout cette nature était encore très sauvage, une végétation primaire :  des bancs de sable, des vieux arbres et des niveaux d'eau très variables qui inondaient même notre cave lors des gros orages ou de la fonte des neiges des montagnes vosgiennes proches.
Il y avait quelques commerçants qui gagnaient grassement leur vie et ils étaient nombreux : boucher, boulanger, pharmacie, épicerie, marchand d'animaux et de ...cycles,  ferblantier, maréchal-ferrand, graineterie, couturier, mercerie, ….Les clubs sportifs et les cercles confessionnels rythmaient le calendrier annuel. L'école communale était le lieu social, de rencontre...avec les bistrots bien entendu et les stades et  diverses églises/synagogues !

J'ai vu se transformer année après année le village en banlieue de ville ; les champs sont devenus des lotissements, les commerces ont fermé pour laisser place à des supermarchés et il n'y a bientôt plus eu que quelques rares artisans, voués à disparaitre sans succession. Le chemin de terre devant notre maison est devenu une route très fréquentée qui sert de desserte du trafic de la ville vers les cités-dortoirs que sont devenus les villages....
















Vous allez me dire que je parle d'un temps qui n'existe plus. Certes, mais qui résonne encore dans la tête des parents des trentenaires (et plus)...Ce n'est pas par nostalgie que je parle de cela aujourd'hui, mais simplement pour faire mesurer la fulgurance de cette première transition sociale, économique et environnementale de la seconde moitié du siècle dernier.
La vie matérielle est devenue plus facile, le plein emploi existait pour toutes et tous jusqu'à la crise pétrolière de 1973. Il fallait se battre moins et donc cette facilité, le confort acquis a sûrement contribué aussi à ce mollissement général qui s'est accentué d'année en année jusqu'à l'appauvrissement culturel actuel de la nouvelle génération qui ne peut que nous inquiéter, nous qui avons accompagné, assisté à l'évolution rapide de ces dernières années et de ses conséquences au quotidien.
Une certaine passivité de notre part nous rend en partie responsable du monde que nous laissons à nos enfants et petits-enfants. Nous n'avons rien pour nous rendre fier de ce leg, de cet héritage.
J'aimerai tant entendre des voix jeunes nous dire ce qu'on a pu leur apporter, leur apprendre et ce qu'ils en font aujourd'hui. Je n'aimerai pas avoir vingt ans aujourd'hui car je sens comme une immense régression intellectuelle dans un semblant de confort matériel et sanitaire.




Bien sûr, il y a des signes, des actions, des initiatives qui sont très encourageants quant à un réel changement de civilisation en cours, une nouvelle transition pas encore perceptible à un niveau global, mais qui sont visibles partout autour de nous et portés par des jeunes et moins jeunes qui ont pris conscience que cet autre monde, cette autre façon d'appréhender et de construire sa vie est en route, en mouvement.

Il suffit de porter son regard autrement, d'ouvrir ses oreilles de façon tolérante et en curiosité et la donne peut changer, l'horizon prendre des couleurs...

C'est un peu ce message que je veux passer en cette fin d'année 2016 : ne pas se laisser miner par une morosité ambiante, ne pas fléchir face à la violence meurtrière du salafisme guerrier, ne pas se laisser entraîner dans des discours séparatistes entre nous, mais avoir confiance dans notre créativité, dans notre capacité inventive, dans notre amour de la vie et de la richesse des échanges avec l'autre, dans notre implication dans une vie locale qui peut redevenir le ferment d'un mieux-vivre ensemble, ...si nous le voulons.

Et, pour parodier la sortie du film annuel, "que la force soit avec nous !"

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*** "hope for happiness" 
       titre du premier disque 33 t du groupe SOFT MACHINE

       https://www.youtube.com/watch?v=krytWei3e_o


lundi 5 décembre 2016

DE LA DEMOCRATIE ...LOCALE

Il y a quelques jours, le S.E.L. (Système d’Echange Local)  avait organisé une nouvelle soirée « Caméra Citoyenne » film (« Les jours heureux ») et débat (« la démocratie en crise ? ») dans le cadre de ses animations destinées à créer du lien social et initier du débat, en éveillant les consciences.
Le peu de fréquentation pourrait être une déception…

Il est vrai qu’il peut y avoir une lassitude, une exaspération de toujours parler de ces thématiques que l’on qualifie de politique, mais cela implique les questionnements et les colères de certain-e-s qui trouvent que les décisions sur des choses qui nous concernent au quotidien sont prises ailleurs et que nous ne sommes plus consulté-e-s en tant que citoyen-ne-s. Le seul « pouvoir » qu’on nous octroie encore est celui de mettre un bulletin de vote dans une urne de temps à autre. Pour le reste, on estime que par cet acte, nous déléguons notre pouvoir aux élu-e-s, avec confiance. Et que donc, jusqu’aux prochaines élections, tout est OK ou en attente d’un nouveau changement.

Et pourtant, le ras-le-bol est perceptible par tout un chacun et on entend de plus en plus qu’il y a un manque de démocratie, une crise même de la démocratie. Tout dépend donc de ce qu’on met derrière ce mot de démocratie. Peut-être même que chacun-e y met sa propre définition, sa propre représentativité.
Et si crise il y a , il y a aussi partage des responsabilités à ce niveau et il est inutile de taper sur les seul-e-s élu-e-s.
Je vais développer rapidement un seul exemple qui j’espère éclaircira ce propos.



 
Dans la vallée où je vis, il existe un TER (train régional) qui relie St-Dié-des-Vosges et Strasbourg. La voie ferrée a été bien remise en état sur une grande partie du parcours, les gares rénovées, le cadencement adapté. Les ramassages scolaires par bus ont été remplacés par des cartes d’abonnement pour le TER. Résultat : la ligne est bien utilisée, les parkings près des gares sont bien remplis par des personnes qui utilisent le TER au quotidien pour les trajets maison-travail.
Et voilà tout d’un coup que les élu-e-s régionaux décident de revoir le fonctionnement de cette ligne (comme d’autres) en observant des critères purement de rentabilité. Ainsi, avec l’excuse d’une portion de voie qui serait en mauvais état, et plutôt que de programmer des travaux, on remplace, sur cette portion, le TER par un ...autobus à certains horaires dans un premier temps, mais sûrement pour la totalité à terme ! On peut vite mesurer les conséquences probables : vu le temps supplémentaire de parcours, vu les changements demandés pour le voyage (bus-puis TER), il y a de grandes chances que les usagers reprennent leur voiture. Quelle régression. 




Arrivons à présent à la démarche « démocratique ».
Les maires et élu-e-s du coin découvrent ces changements de façon presque anodine dans une notification et s’en émeuvent. Ils écrivent donc une motion où ils se disent attaché-e-s à la ligne TER et demandent le maintien et des travaux. Ils l’envoient ...au président de la région Est qui est responsable de la gestion des lignes TER (président qui avait, lors de son précédent mandat, promis déjà la réhabilitation de la ligne Bollwiller-Guebwiller ...sans suite). Bien sûr, ces élu-e-s pensent qu’ils ont fait leur travail avec cette protestation écrite ...en attendant qu’il y ait débat au sein de l’assemblée régionale ou examen de la demande par une commission ad hoc.

Mais où sont les usagers dans cette démarche ? Les habitant-e-s de la vallée ?
La plupart ne sont même pas informé que ce 12 décembre 2016, une partie de cette ligne sera remplacée par des bus. Si on ne lit pas la presse locale, régionale (DNA), - et il y a de moins en moins de lecteurs-lectrices et abonné-e-s -, alors aucun moyen d’être au courant et donc d’émettre un avis sur ce sujet qui pourtant touche tout le monde.

Et c’est là que je veux pointer le manque de démocratie et le partage des responsabilités.

Les élu-e-s ont une part de responsabilité dans la mesure où, ils-elles n’informent pas la population sur de tels sujets. Ils-elles pensent que d’informer dans la presse locale qu’ils ont envoyé une motion est suffisant pour que tout le monde soit au courant. A l’ère des objets connectés, d’internet, des réseaux sociaux, de Twitter, Instagram et que sais-je encore, il est pourtant facile de toucher très rapidement en quelques clics une grande partie de la population et donc d’informer large. En plus, ils-elles ont tout pouvoir pour organiser des réunions d’information dans leurs salles municipales.
Et puis, une grande manifestation de défense ou de maintien de la ligne avec au premier rang les élu-e-s et leur écharpe tricolore , ça a de quoi remplir en photos et textes les différents médias et donc de faire pression de façon plus importante auprès du président de Région et des élu-e-s régionaux en affichant son attachement à ce service de transport en commun. Mais pour cela , il faut être mis au courant, être informé par ses élu-e-s, dont c’est le devoir, et qu’ils aient la volonté d’associer la population à la démarche.

Nous, citoyen-ne-s, avons aussi notre part de responsabilité en ne faisant pas l’effort de s’informer et de suivre la marche, les « affaires », les dossiers de notre territoire. On délègue par le vote et puis, on laisse faire jusqu’aux prochaines élections. Et pendant ce temps, on critique beaucoup, on exprime du mécontentement, de la colère, parfois du dépit, du découragement de ne rien pouvoir faire (pour dire qu’on ne fait rien en fait) et le temps passe. Et celles et ceux qui veulent bouger, agir, on les décourage vite, on leur dit de patienter, que rien n’est définitif, que … alors qu’on est sur du service public qui sert les intérêts de tout le monde.

Par cet exemple, on voit bien que si la démocratie se délite c’est de la responsabilité des élu-e-s, mais aussi de nous-mêmes. Il est temps de reprendre nos vies en main, de créer du lien social afin de mener des actions collectives, avec ou sans les élu-e-s, et dans un cadre qui, s’il n’est pas toujours et forcément légal, est par contre fortement légitime.

Où sont les référendums sur des thèmes, des dossiers qui nous touchent. On est capable de mettre des mairies à disposition pour des élections « primaires » et cela ne serait pas possible pour des référendums locaux ?

Oui, la démocratie a du plomb dans l’aile, mais si on veut lui redonner de la place et la faire revivre, il en est de la responsabilité de chacun-e pour une part, de celle des élu-e-s (à tous les niveaux ) pour une autre part. Et cela implique aussi que nous redéfinissions ce qu’on entend par démocratie et par ...politique !



jeudi 17 novembre 2016

TRANSPARENCE, comme l'eau

TOMBENT LES CONVICTIONS...
 
Soit que vous sachiez déjà exactement pour qui vous allez voter au printemps prochain, par conviction, par idéologie (Sarkozy, Juppé, Le Pen, Mélenchon, Macron), soit vous doutez de tout, vous êtes dégoûté-e-s de tout, vous ne voterez que pour faire barrage à ...ou par peur de… Mais je crois bien entendre autour de moi et quand je me ballade en ville ou ailleurs que pas mal de monde ne sait pas, se pose des questions, veut aller voter, quitte à mettre un bulletin blanc et attendre de voir ce qui va se passer, pour une nouvelle période de 5 ans…
Il y a encore quelques années, on votait en fonction de ses convictions, un vote d’adhésion à un programme. Et puis, petit à petit, on a bien senti que les promesses, l’étiquette, les valeurs se fondaient dans une politique libérale, marchande, financière qui n’avait plus de frontières idéologiques, mais servait le business, les bénéfices actionnariaux, les intérêts carriéristes des uns et des autres. Les notions de bien-être, de partage des richesses créées collectivement étaient bien loin, ramenées au temps de la sortie de guerre de la deuxième guerre mondiale avec le programme du Conseil National de la Résistance. Mais qui s’en souvient encore alors que tout est fait pour occulter  l’histoire pourtant assez récente. On veut nous imposer un système qui n’aurait pas d’alternative, soit-disant.  On arrive même à nous faire croire que « les  politiques » n’ont plus aucune action sur la marche en avant, qu’ils ne servent plus à rien, si ce ne sont les intérêts de quelques-uns, que leur pouvoir n’est plus que du verbiage et qu’ils peuvent s’estimer contents qu’ils soient à leur place avec des revenus pas négligeables.
Bien sûr, il reste des élu-e-s intègres, investi-e-s par leur mission d’être au service des autres qui les ont élu-e-s. Mais ils-elles se rendent bien compte de plus en plus que ce qu’il croyait , n’existe plus pour ainsi dire et ils-elles laissent leur place par honnêteté. Mais combien sont-ils/elles ?

Cette longue introduction pour dire que nous sommes focalisé-e-s sur la vie politique de notre petit pays après avoir moqué les USA, ce grand pays. Oui, la « valse des marionnettes », cette campagne électorale pour la Présidentielle ET les Législatives va alimenter les conversations pendant de longs mois, mais ces élections qui sont saisonnières tous les 5 ans sont-elles si importantes quand on pense plus global ?



...COMME TOMBE LA PLUIE !

Je suis sur ma terrasse, l’automne déverse son temps pluvieux et froid et j’en suis là dans mes pensées. Et puis, je râle contre la pluie et je me dis malgré tout, qu’il n’a plus plu depuis un moment et que c’est important que les lacs, les sols se rechargent, car ce sont nos réserves d’eau pour vivre toute l’année. L’eau c’est vital : sans eau plus de vie ! C’est quand j’allais écrire eau ...potable, que tout m’est revenu !
Aujourd’hui, on ne peut plus dire « potable », il faut plutôt dire « buvable sans trop de danger » car qui boit encore de l’eau naturelle qui sort directement d’une source. Et cette source où puise-t-elle ses réserves, son débit ? On m’a appris dans mon jeune âge que l’eau était tout un cycle : évaporation des mers, des lacs, des rivières ; le vent emporte les nuages qui, touchant les montagnes et l’air plus frais, se retransforment en eau qui va gonfler les ruisseaux, rivières, fleuves, qui retournent se déverser au final dans les mers.
Mais là où je me pose des questions, c’est quant à la qualité de cette eau. En effet, les mers sont polluées et depuis La Hague, Fukushima, elles sont radioactives. Elles sont devenues des poubelles. Il n’y a qu’à nager dans la Méditerranée pour se rendre compte de tout ce qu’on déverse dedans (boues rouges, résidus industriels, déchets de toutes sortes, ….). L’air est pollué d’infimes particules qui pénètrent nos poumons, mais qu’on va retrouver aussi dans l’eau de la pluie et donc dans les réserves des lacs, les sols. Vous vous souvenez des « pluies acides » ?
Bref, toutes nos eaux au robinet et en bouteilles sont « traitées » afin qu’elles soient buvables sans trop de danger pour la santé. Et d’en être là et de ne pas réagir, c’est quasiment aller vers un suicide planétaire.
L’eau est vitale, sans elle on meurt, je le répète. Alors, on regarde le monde autrement, à cette échelle et on se rend compte que c’est quasi déjà irrémédiable. Mais alors…
Zoomant encore plus pour nous rendre compte que l’eau du monde entier a quasiment été rachetée et est gérée par une seule entreprise. Non ce n’est pas Apple, Google, Facebook, Amazon, ni même Coca-Cola, mais...Nestlé, la compagnie suisse (ou basée en Suisse) et toutes ses filiales.
Comment peut-on devenir propriétaire de quelque chose qui est vital pour tous ?
Là, se poser la question c’est encore élargir la pensée, car cela nous montre combien on a laissé filer ce système marchand au point de s’être fait confisquer des biens communs, comme l’eau, qui assurent notre survie.
On est mal, bien que nous soyons des privilégiés d’avoir de l’eau « buvable » au robinet et dans les magasins , en bouteilles. Mais quand on imagine un instant combien sur cette planète ont ce luxe, cela nous interpelle.
On peut aussi se dire que le réchauffement climatique va faire fondre la banquise et qu’on va récupérer de l’eau propre, conservée...Mais c’est aussi toucher à nos « économies », nos réserves et quand elles auront fondues comme neige au soleil, que nous restera-t-il ?
Bien sûr, on peut rester égoïste et se dire qu’on s’en sortira. Mais j’espère que dans ce cas, vous n’avez pas d’enfants et petits-enfants.


 
C’EST QUOI LE PLUS IMPORTANT ?

On voit bien là combien la valse des marionnettes de nos élections nationales du printemps semble bien futile et théâtralement bien triste. Que tout cela sont des leurres pour cacher la dimension planétaire (et de survie) que nous vivons.

L’eau est l’or de demain. Les guerres ne se situeront plus là où il y a du pétrole, mais là où seront les réserves d’eau et là où on la transformera pour la garantir buvable sans danger. Et à quel prix ?
Vous rigolez ? Il vaut mieux en rire dit-on, mais je sais bien que, malgré ce rire pour évacuer la problématique, la situation est bien réelle et la mettre en perspective, ça devient affolant…

Alors, jouons à l’autruche et revenons à nos petites affaires de politique-people où chacun-e y va de son candidat, sa candidate, cela anime les conversations, on va même jusqu’à se fâcher si on ne partage pas le même « poulain » alors qu’on a bien vu ces dernières années qu’il n’y a que le style qui change. Les choix politiques, qui sont surtout économiques et financiers, sont quasi les mêmes. Et tant que les affaires tournent, que les actionnaires voient leurs bénéfices augmenter chaque année, que les world-compagnies et autres peuvent mettre leur argent dans les paradis fiscaux pour surtout ne pas partager leurs gains en contribuant aux services publics, alors tout va bien...et on ne parle pas de Nestlé, ni des biens communs.

Quand les pays signent un accord sur le climat, mais que ce ne sont que des engagements de principe sans aucune loi contraignante, alors on sait bien que tout cela n’est que de la représentation, des belles intentions claironnées quelques jours à Paris ou Marrakech pendant des COP 21-22 ...et que les affaires se poursuivent par ailleurs.



ET MAINTENANT, QUE VAIS-JE FAIRE … ?

Quelle est notre part de responsabilité, de laisser faire ainsi en toute conscience ? Quelle est notre marge de manœuvre, notre pouvoir pour inverser, atténuer cette situation ?
Je n’ai pas de réponses à ces questions, mais il est important de se les poser. 

Au niveau local, peut-être déjà garder la gestion communale sur l’eau quand il y en a dans une commune. Mais cela suffira-t-il ? 
L’État (à la solde des lobbys) inventera des nouvelles normes qui obligeront à faire des contrôles, à traiter l’eau et donc à donner à terme sa gestion à des compagnies, qui seront autant de filiales de ….Nestlé, au final.


lundi 24 octobre 2016

LINKY le nouveau compteur électrique "communicant" chez vous ?






Vous en avez probablement déjà entendu parler ou en tout cas le nom a déjà été cité autour de vous. Il est sûr que le déploiement de 35 millions de nouveaux compteurs électriques LINKY installés chez vous pour remplacer l'ancien en parfait état de marche ne pouvait qu'interroger. Cela devait se faire plus ou moins discrètement en informant sur la nouveauté de ces compteurs "communicants" qui allaient vous faire réaliser des économies, allaient encourager les énergies renouvelables, allaient diminuer vos factures en réduisant les coûts par une meilleure gestion des flux et une nouvelle grille tarifaire plus proche de votre consommation réelle. Présenté comme cela, on ne pouvait qu'avoir une approche positive, intéressée.
Mais quand on y regardait de plus près, on se rendait vite compte que derrière tout cela, l'argument avant tout était le projet industriel, financier au détriment de tous les aspects plus pervers et réels concernant la santé (l'émanation accrue des ondes dans les maisons et autour), la collecte des informations (le marché du "big data") et ...la démocratie.
Et une fois qu'on comprend mieux les enjeux, qu'on s'interroge sur les aspects sanitaires, qu'on observe la mise en place forcée, la pression exercée sur les maires et conseillers, alors on commence à douter sérieusement de l'intérêt pour chacun-e d'entre nous de laisser s'installer ces compteurs "communicants" chez nous. Car après les compteurs électriques , ce sera le tour des compteurs d'eau et de gaz. 
Près de 300 communes ont déjà refusé l'installation sur leur territoire, des réunions d'information par des collectifs citoyens et associations diverses se multiplient à travers le pays, une opposition massive commence à prendre forme, à raison. Les français-e-s sont de moins en moins des "moutons" et veulent reprendre du pouvoir sur leur vie.

          Conférence-débat sur Linky - vendredi 26 octobre à La Broque -67130



Technologie et risques sanitaires
Les compteurs LINKY intègrent des nouvelles technologies pour collecter et transmettre une multitude d’informations sur notre consommation électrique et donc aussi quelque part sur notre façon de vivre. Ces informations (datas) sont envoyées par CPL -Courant Porteur en Ligne- en signal électrique qui se superpose au courant classique vers un « concentrateur » qui les codera en « ondes radio » (ondes GSM comme le téléphone portable) et les transmet vers un centre de collecte d’informations d’Enedis-ErDF.
Cette technologie génère des ondes et champs électromagnétiques à l’intérieur même des domiciles et dans l’environnement proche (qui n’en manque déjà pas !).
La puissance de ces ondes est « conforme à la réglementation en vigueur » selon le gouvernement, ce qui ne veut pas dire sans risque sanitaire. Ce sont des experts de l’Icnirp, organisme privé mandaté par l’OMS qui évaluent les seuils à ne pas franchir. Le représentant français de l’Icnirp était par ailleurs aussi membre du Conseil Scientifique de Bouygues Telecom ! En plus, ils ne prennent en compte que les effets avérés, par exemple les effets « thermiques », un risque de brûlure.
Mais pour les risques sanitaires à long terme, tout spécialiste sérieux expliquera qu’il faut être très en dessous des 100 micro Teslas. Près des écoles, des épidémiologistes baissent la barre à … 0,4 micro Teslas, car au-dessus une exposition prolongée pourrait provoquer des leucémies.
Les ondes électromagnétiques sont classées par le Centre International de Recherche sur le Cancer dans la catégorie 2B qui comprend aussi le Bisphénol-A,le plomb, le chlordécone, pesticide qui développe le cancer de la prostate.
En 2011, ErDF installait des LINKY avec CPL de type G1. Aujourd’hui c’est du CPL de type G3 sur lequel aucune étude indépendante n’a pu être effectuée. Il faudrait  mettre des fils blindés dans toute la maison pour se protéger un minimum des ondes électromagnétiques.
Il y aura 700 000 concentrateurs disséminés sur l’ensemble du territoire, qui émettront des ondes GSM comme autant de portables...Il faudrait au minimum 5 mètres entre le lieu d’habitation et le concentrateur pour minimiser les risque à long terme.

Economie
Linky va nous faire faire des économies d’énergie. Un compteur ça compte, ça n’éteint pas la lumière de ma chambre quand je suis au salon ! Par contre, je pourrai apprendre que le 22 février, j’ai consommé 0,6 kwh entre 17h et 17h30. Mais pour réaliser des économies d’énergie, chacun sait comment s’y prendre.
Le nouveau compteur ne vous coûtera rien. Ce n’est pourtant pas gratuit, car ce nouvel équipement est payé à travers le Turpe qui est payé par chaque foyer et qui représente un quart de la facture d’électricité ( Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Electricité). Le LINKY pourra élargir l’offre tarifaire (plus que les 4 actuels : 3,6,9,12 kwh) en examinant votre profil énergétique. Vous pourrez peut-être l’adapter plus près de votre consommation courante, mais dans ce cas, qui vous garantit que le courant ne sera pas coupé si vous dépassez. Les compteurs actuels  tolérent des dépassements ponctuels.
Le déploiement des 35 millions nouveaux compteurs « communicants » créera 10 000 emplois (construction, installation, …). Mais lorsqu’ils auront été installés dans 5-6 ans, combien resteront ? Et puis, il n’y aura plus de relevés à pied chez vous. Donc, combien de pertes d’emplois ? Presqu’autant, sinon plus.. Mais ErDF aura réduit ses coûts : la logique industrielle est toujours la même.
Et pour les familles précaires, les plus démunis, ErDF pourra couper le courant ...à distance, à sa guise en cas de non-paiement immédiat !

Le choix de généraliser LINKY date de 2004 à travers la loi POPE (Programmation fixant les Orientations de la Politique Energetique) et l’objectif étaient purement financiers (même si on l’enrobe aujourd’hui de transition énergétique). Thierry Breton était alors ministre des finances.Aujourd’hui, il est  président du directoire de la société Atos Origin France qui préside un consortium chargé de concevoir tout le protocole et la phase test pour le déploiement de Linky !
Linky permettra de réduire aussi l’achat d’électricité chez d’autres opérateurs en régulant au plus juste le besoin en énergie. Cela n’a donc rien à voir avec les énergies renouvelables. En mai 2016, le Portugal était alimenté quatre jours de suite par de l’électricité uniquement d’origine renouvelable. Et pourtant, le Portugal n’a aucun compteur « communicant » installé.
Et la destruction des 35 millions de compteurs en état de marche, quel bilan environnemental ? Sans compter les compteurs d’eau (35 millions) et de gaz (11 millions), qui vont suivre...Et le LINKY n’aurait qu’une durée de vie de ...20 ans.
Mais quel marché s’il est déployé dans toute la France et, avec cet exemple à l’échelle d’un pays, que la Chine souhaite s’en équiper !

La collecte des informations (les « datas ») fera de Enedis-ErDF un grand opérateur du « big data ». On n’en sent que les prémices avec les usages domotiques, les objets connectés, ...La nouvelle économie numérique est liée à la collecte massive d’informations. Google, Facebook, Amazon, Apple possèdent à eux quatre, 80 % des données personnelles mondiales. Le marché mondial du big data se chiffre à des milliers de milliards d’Euros. Et ErDF recueille en plus des données des activités privées, intimes...et vous rend dépendant et captif. Apple a bien réussi en vous convaincant de stocker vos photos sur le cloud. Et quand vous changez d’opérateur, que deviennent-elles ?




Démocratie
On va donc nous remplacer d’ici à 5 ans le compteur électrique en parfait état de marche par un nouveau compteur « communicant » sans nous informer et sans nous demander notre avis.
C’est aux maires * des communes qui sont propriétaires des compteurs (article L.322-4 du Code de l’Energie) de prendre la décision d’installer ou non ces compteurs sur le territoire de leur commune. 250 communes ont déjà refusé en France et c’est pour cela aussi que le gouvernement réfléchit à pouvoir invalider ces décisions communales. Les maires des petites communes se découvrent chaque jour un peu plus dépossédés, comme les habitant-e-s, de leur pouvoir démocratique.


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en savoir plus :

à lire absolument 

« Sexy Linky ? »  de Nicolas Bérard   (l’âge de faire – 4 €)  
commande à       diffusion@lagedefaire-lejournal.fr


 Associations : Priartem – Robin des toits – Next up - …

 un site collaboratif : http://refus.linky.gazpar.free.fr

 le site de Enedis-ErDF :   www.enedis.fr

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* Les maires subissent actuellement des pressions énormes par le biais du magazine MAIRE-INFO qui leur est envoyé. Voici une analyse de ce dernier envoi : 
 
Soutenir les communes... ou bien les intérêts des industriels ?

Au lieu de soutenir les communes attaquées, comme le fait par exemple l'association des maires du Finistère, l'Association des Maires de France (AMF, présidée par M. Baroin, bien plus occupé à faire campagne pour M. Sarkozy qu'à préserver l'intérêt des communes) se réjouit de la récente condamnation d'une commune à payer 1200 euros et en fait un argument de menace et de pression sur les autres communes et poursuivi une campagne de désinformation en faveur du compteur communicant Linky et des intérêts industriels des sociétés anonymes Enedis, EDF SA, Engie, Directe énergie et cie.
Rendant compte de façon trompeuse de l'audience au Tribunal administratif de Bordeaux concernant la délibération "anti-Linky" de la commune de Montferrand-du-Périgord, Maire-info prétend que le Préfet "a fait valoir ses arguments" et qu' "il a été soutenu dans sa démarche par Enedis". La réalité est toute différente : le Préfet n'était ni présent, ni représenté, pas même par un avocat, laissant totalement la main à Enedis pour attaquer la commune.
D'autre part, Maire-Info prétend faussement que les recours devant les Tribunaux administratifs "ont été tranchés, systématiquement en défaveur des communes" alors qu'il ne s'agit que de jugements provisoires (en référé) en attendant les véritables jugements, sur le fond, qui interviendront au plus tôt dans un an.
 Maire-Info se garde aussi de dire que seul le TA de Bordeaux a condamné deux communes à payer 1200 euros, mais que partout ailleurs les pénalités demandées par Enedis pour "punir" les communes ont été rejetées par les juges administratifs.
Il est par ailleurs proprement sidérant de voir Maire-Info se réjouir de la pénalité de 1200 euros infligée à Montferrand-du-Périgord en insistant grossièrement ( "...ce qui est lourd pour une commune de 150 habitants") au cas où nous, élus locaux, n'aurions pas bien compris le message d'intimidation.
Par ailleurs, Maire-Info reprend mot pour mot les mensonges de l'industriel Enedis en prétendant dans son article que 89 communes auraient "retiré leurs délibérations", sans évidement apporter la moindre preuve.
269 communes (à ce jour) ont délibéré contre les compteurs communicants. La liste est sur un site (lien ci-dessous)
Maire-Info use aussi de mensonges par omission en prenant bien soin de ne pas évoquer le fait que l'Association des maires du Finistère, respectant ses missions, a pris position au côté des communes attaquées par Enedis et ment encore par omission en passant délibérément sous silence les faits pourtant majeurs des arrêtés anti-Linky qui viennent d'être pris à Saint-Denis (110 000 habitants) et Aix-en-Provence (140 000 habitants).

Des communes de plus en plus nombreuses et de taille de plus en plus grande décident de protéger leurs administrés en s'opposant à l'arrivée des compteurs communicants et, simultanément, des collectifs citoyens se multiplient dans tout le pays. Il est désormais impensable que cette affaire continue à être "gérée" par les intimidations, les procédures judiciaires et la rétention d'information. Comme celle du Finistère, les Associations départementales de maires doivent prendre position et d'adresser au gouvernement pour que des négociations soient ouvertes. Il doit en être de même pour les Syndicats départementaux d'énergie dont certains présidents semblent avoir oublié qu'ils doivent soutenir les communes et non les industriels.
Pour mémoire, au Québec, les citoyens ont obtenu le droit de ne pas avoir les compteurs communicants et de faire retirer ceux qui ont été posés.
C'est ce même droit qu'il faut obtenir pour nos communes, à la fois pour protéger nos administrés mais aussi pour sauvegarder la démocratie locale et le rôle des élus locaux.
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http://refus.linky.gazpar.free.fr
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l'Association des maires du Finistère prend position au côté des communes attaquées par Enedis :
http://refus.linky.gazpar.free.fr/amf-soutient-maires.htm
Arrêté anti-Linky de Saint-Denis (110 000 habitants) :
http://refus.linky.gazpar.free.fr/moratoire-SAINT-DENIS.pdf
Arrêté anti-Linky d'Aix-en-Provence (140 000 habitants)
http://refus.linky.gazpar.free.fr/delib-AIX-en-PROVENCE.pdf

vendredi 7 octobre 2016

ECOLOGIE : LES VISIONNAIRES REALISTES ET POLITIQUEMENT INCORRECTS !

Vous avez peut-être suivi les deux débats dans le cadre de la « primaire des écologistes » sur LCP, puis BFMTV et vous vous posez toujours encore la question de savoir si c’est vraiment important qu’il y ait un-e candidat-e écologiste à l’élection présidentielle. Bien sûr, les débats étaient très intéressants dans le sens où c’est important d’entendre, de réentendre l’analyse des écologistes sur différents thémes d’actualités et de politique. Le parler vrai et le politiquement incorrect apportent bien sûr une autre vision de gestion possible de la France, de l’Europe. Ce pourrait être une alternative à Sarkozy-Juppé-Hollande-Le Pen et même Mélenchon qui s’est pas mal écologisé ces derniers temps pour essayer de capter cet électorat écolo.
Si c’est pour porter cette voix et ces éclairages pendant la campagne électorale, je comprends que ça puisse sembler important.  Mais on entend ces mêmes analyses depuis des années et aucune assemblée (ou très rares sont-elles) n’en tient compte, continuant une politique qui va droit dans le mur de façon même consciente...Mais tant que ça rapporte encore, pourquoi changer ? Evidemment un-e président-e écologiste ou un nombre important d’écologistes au Parlement, cela pourrait changer les choses ou en tout cas, les influencer de façon importante. Mais les renégats, opportunistes qui ne visaient que des strapontins dorés, des postes hautement rémunérés et qui ont utilisé le parti EELV pendant juste quelques années pour y arriver, ont définitivement pollué l’image des écologistes politiques. Ces Placé, De Rugy, Bompili, Cosse et autres ne sont que de vils carriéristes aux discours fumeux, des bonimenteurs qui n’ont rien à vendre et servent de faire-valoir, d’alibi, de leurre au PS moribond. Ils pensent garder un fauteuil de député ou sénateur, mais ils seront balayés comme les autres l’an prochain.




Alors oui ! Le projet, la vision, les propositions, les analyses des écologistes sont toujours pertinents, radicaux, marqués dans l’avenir, mais toujours perçus comme trop visionnaires, irréalisables de suite, etc. Et c’est dommage, mais c’est ainsi. Il en restera toujours les déclinaisons locales, les réalisations comme les circuits courts de distribution et de production alimentaire, les initiatives citoyennes sur une économie localisée, la production des énergies renouvelables, la réhabilitation énergétique des bâtiments, les transports doux et en commun, le covoiturage, les voitures louées, le vélo, la médecine naturelle, ….Tout cela est doucement rentré dans les têtes et le fonctionnement de pas mal de monde, sensibilisés à ce que les ressources ne sont pas inépuisables, que les produits de saison et locaux ne nécessitent pas des avions, des camions, des containers sur les bateaux, que consommer moins de produits éphémères a un impact, que éteindre les appareils et ne plus se chauffer à l’électrique est une attitude responsable, et je pourrai continuer à démultiplier les exemples.
Alors oui ! De plus en plus de personnes sont sensibles et attentifs aux analyses, aux alertes, aux initiatives des écologistes, mais ne voient pas l’intérêt d’une écologie politique. Cependant, les actions locales sont des choix politiques puisqu’elles améliorent la vie quotidienne des gens. Et donc, on peut imaginer que reportées à une autre échelle, régionale, nationale, l’évolution, la transition vers une autre façon de vivre, de consommer, de se soigner, de se déplacer, tout cela serait mis en œuvre plus rapidement et de façon plus globale.
Mais pour cela, il faut vraiment avoir des convictions profondes, une certaine foi dans un changement radical. Ce qui n’est pas impossible. Nous, habitants de la côte ouest du Rhin, on sait bien que sur l’autre rive, la région, les villes sont gouvernées par des présidents de région et des maires écologistes et que la vie y est bien plus agréable et apaisée.
Ce qui aujourd’hui ne paraît pas possible pour 2017 en France le sera peut-être en 2022 lorsque les bouleversements en cours auront produit de façon visible et incontournable le chaos à venir. Certain-e-s croient pouvoir l’éviter en donnant leur voix à des hommes-femmes providentiel-le-s qui ...sauveront la France en montant les uns contre les autres, en excluant sur des critères fallacieux, en expulsant par les portes ceux qui irrémédiablement reviendront par les fenêtres car la crise climatique, le marché des armes, les ressources naturelles captées par les grands groupes financier et industriel auront comme conséquence des migrations importantes inéluctables.


Les écologistes ne sont pas des doux rêveurs, mais bien des visionnaires réalistes et politiquement incorrects, car les changements ne peuvent être que radicaux tant l’urgence que l’on ne veut pas voir est omniprésente. Je ne veux prendre plus qu’un seul exemple : les abeilles. Sans elles, pas de pollinisation avec les conséquences sur la production de biens alimentaires évidents. On sait tous qu’elles meurent par milliers, qu’elles sont empoisonnées par les produits phytosanitaires (et autres). Et pourtant aucune mesure d’urgence n’est prise pendant que Monsanto et Bayer fusionnent. Quel rapport me direz-vous ? Réfléchissez bien et informez-vous ce que produisent ces deux compagnies qui ne feront plus qu’une seule.
Vous allez encore parler des thèmes de propagande d’actualité : l’emploi, les migrants, le terrorisme salafiste...La transition écologique, énergétique peut créer des milliers d’emplois non-délocalisables dans l’isolation des bâtiments par exemple. La production locale et les circuits courts peuvent créer une activité économique importante, le boycott des produits importés aurait un impact énorme, … et je pourrai continuer à développer.
Les migrants : vous avez tous versé une larme lorsque l’image de ce très jeune enfant mort rejeté par la mer sur une plage du sud a été largement diffusée par les médias. Cela a changé quoi ? Vous avez essayé de comprendre pourquoi et comment il s’est retrouvé là ? Peut-être...Mais aujourd’hui quand on demande aux communes d’accueillir quelques migrants par ci et par là, on entend des présidents de région tenir des propos dignes d’un autre temps. Un pays de 65 millions d’habitants ne pourrait pas accueillir quelques milliers de personnes qui ont risqué leur vie pour se sauver de leurs pays dévastés par une guerre où les armes sont (aussi) vendus par l’industrie française.
Le terrorisme : qu’est-ce qui pousse de jeunes gens à se radicaliser de façon meurtrière en trouvant du sens dans quelques sourates loin des fondamentaux d’une religion de paix comme les autres ? La stigmatisation, les discours sur la nationalité sont des phénomènes de rejet. Le racisme ordinaire répandu de plus en plus n’est pas un facteur d’apaisement et d’intégration, mais nourrit la haine, la violence. La laïcité est ce qui permet à chacun-e de vivre librement à partir du moment où il-elle respecte les valeurs de notre République.
Nous avons tous une responsabilité, il n’y a pas de race supérieure, il y a des pays enrichis par les richesses et les ressources volées ailleurs et la mise sous tutelle de ces pays colonisés. On peut essayer d’ignorer tout cela, mais le vent ramène le sable qui grippe les machines…

Alors oui ! L’écologie est une pensée moderne, actuelle et d’avenir. Elle traverse tous les courants, mais elle est rarement prise en compte par les décideurs, les financiers, les industriels qui ne pensent qu’à leurs intérêts et ceux de leurs actionnaires en espérant que cela va encore durer un moment avant l’effondrement du château de cartes lorsqu’ils seront à l’abri du chaos ou déjà morts. Peut-on compter sur des personnes pareilles en leur laissant le pouvoir sur nos vies, notre avenir et celui de nos enfants. Il est temps de reprendre nos vies en main en s’opposant à tout ce qui est contraire à notre bien-être et vivre ensemble et construire de nouvelles façons, collectivement, localement.
La peur a ôté de nos cerveaux notre part d’humanité alors que si on se pose la question de ce qu’est la vie, notre vie, ce passage court sur cette planète, on ne verrait plus les choses comme on nous les impose quelque part.

mardi 20 septembre 2016

LA VALSE DES MARIONNETTES

Il y a pléthore de candidat-e-s à viser le poste de « big chief of France », mais les projets ils sont où ?
Je sais bien que chacun-e va y aller de ses propositions qui vont changer les choses. Pas vrai ? On a droit déjà aux annonces quotidiennes du revenant revanchard qui drague l’extrême-droite et veut retrouver une immunité face aux affaires en cours (et qui passeront au tribunal après le printemps prochain). On a droit à l’idéologie classique d’enfermement et de rejet d’une Marine au sourire médiatique figé (au nom du peuple, patriote). On a droit aux promesses sans lendemains d’un parti qui a renié les valeurs de la gauche et qui veut incarner la Belle Alliance Populaire, à ….
Chacun-e essaie d’incarner l’homme-la femme « providenciel-le ». Mais, et sans revenir très loin en arrière, il suffit d’en rester aux alternances de ce début du vingt-et-unième siècle pour bien avoir cette impression globale que le changement ne viendra pas des personnes, mais bien d’une évolution des institutions et des initiatives citoyennes, locales, collective et en réseaux. Cette période électorale ressemble à une immense scène de théâtre dont le spectacle vaudevillesque ne peut que nous lasser.
Et d’ailleurs, où est passé la démocratie au sens où nous avons encore l’impression de participer, d’être écouté ?  Et où sommes-nous dans ce marché mondialisé où notre vie n’est plus qu’un pion destiné à être pompé, pressé et appelé à consommer de l’inutile et de l’éphémère dans une course vers un mur et où il n’y a rien derrière.

                        

J’ai lu un résumé dernièrement d’une étude qui portait sur 1200 grosses entreprises mondiales et les dividendes versés ( à leurs actionnaires). Les entreprises françaises du CAC 40 (côtées en Bourse) ont fait 40 milliards € de profits (+4 à +7%). Sur les six premiers mois de cette année, l’augmentation est de 11,2 % en France (de 4,1 % en Europe) pour un montant de 35 milliards €. On peut arrêter les chiffres. Cependant, cette prospérité financière ne profite qu’à une petite caste et on a bien compris que « les impasses productivistes et libérales menacent notre système qui ne cesse d’accroître les inégalités ». Alors ?

Alors, il serait temps de remettre du débat (nuit debout) à l’agenda politico-médiatique. Pourtant, les gens ne manquent pas d’idées où le social et l’écologie sont prédominants.


                     



Quelques pistes


Nous sommes soumis aux médias de propagande qui immiscent en nous un sentiment profond de peur, de précarité, qui nous replie sur nous et nous fait rejeter l’autre. Le sommet a été atteint par cette initiative de déchéance de nationalité. On ne pouvait pas faire mieux pour semer la discorde dans un tissu social déjà fragile. Et puis, certain-e-s ne se sont pas gené-e-s pour rajouter là dessus des immondices de communautarisme et d’islamisation générale. Bâtir des murs au lieu de construire des ponts. Nous vivons dans une République qu’il faut rhabiller de sens. Dans ce pays démocratique de libertés, il est temps de rappeler nos valeurs communes humanistes des Lumières qui font qu’on aime ce pays où nous vivons et d’où qu’on soit. C’est une bataille quotidienne de la pensée contre la peur et nous sommes nombreux-ses à partager ces valeurs et ce qu’elles nous apportent : éducation, soins, liberté de penser, ...Quand on se sent bien quelque part, quand on est bien accueilli, il n’y a plus de raisons de vouloir détruire, tuer. Ce sont l’enfermement, le rejet qui sont les ferments de la violence.

La crise provoquée par les banques à travers les subprimes (l’endettement massif à des taux élevés) a déclenché une précarité et une crise économique qui touchent une part importante de la population à des degrés divers. Le chômage massif a permis de casser les lois du travail pour moderniser l’outil industriel !!! Les 35 heures qui devaient le résorber en partie n’a fait que apporter une charge supplémentaire de travail sans créer beaucoup d’emplois. Les entreprises ne jouent le jeu que forcées et ceux qui veulent et pourraient embaucher (PME, artisans) sont soumis à des charges sociales basées sur le nombre de personnes et non proportionnellement sur les bénéfices de l’entreprise.
Il n’y a que le passage aux 32 heures (réclamé par Les Verts depuis toujours) qui seront une vraie avancée sociale et ...économique. Cela imposera de fait l’embauche nécessaire et permettra d’avoir une autre qualité de vie avec une semaine professionnelle de 4 jours et familiale et de loisirs de 3 jours. Cela peut être mis en place de façon souple avec des possibilités de lissage à l’année. On pourra y ajouter des périodes de congé sabbatique (6 mois tous les 5 ans ou 1 an tous les 10 ans ou encore un départ à la retraite anticipée). Il n’est pas non plus inconsidéré d’imaginer un revenu pour les chômeurs affectés provisoirement à des tâches d’utilité sociale et qui soit déconnecté de la recherche d’emploi.


La Constitution française de la Vème République a organisé le système politique comme une monarchie républicaine avec une concentration importante de pouvoirs entre les mains d’un seul homme « flanqué d’un Parlement godillot ». Et puis, dans les régions, les campagnes, nous avons des élu-e-s qui cumulent les mandats (et les indemnités qui vont avec) et qui sont de plus en plus déconnectés des vrais gens et des réalités quotidiennes. Afin de revenir à une démocratie vivante et participative, il faut un changement des institutions et constituer une VI ème république. Et ce qui va avec, à savoir entre autres, supprimer le 49-3 (loi instituée sans débat et sans vote), limiter le nombre de députés et le cumul de mandats, réformer le Sénat, instituer la proportionnelle aux élections, pouvoir révoquer le Président (et même tous les élu-e-s), reconnaître le vote « blanc », pouvoir organiser des référendum d’initiative populaire, ...etc… Et ces changements peuvent venir d’une crise institutionnelle provoquée par le rejet des citoyens du fonctionnement actuel, par exemple en boycottant les prochaines élections jusqu’à ce que le Conseil Constitutionnel change la donne. Et puis, il faut redonner du sens à l’éducation populaire, réveiller les consciences. La politique n’est pas une affaire d’experts, changer les têtes ne fait pas changer le système. Faire de la politique, c’est penser, avoir des idées innovantes, être conscient de l’urgence sociale et environnementale. Il n’y a plus de débat car le réel pouvoir est aux mains d’une technostructure composée des directeurs de cabinet, des énarques, des haut-fonctionnaires issus des « grandes écoles », des experts !… Quand il n’y a plus de débat, alors le système est préservé, perpétué tant cette caste au pouvoir partage les mêmes intérêts que ceux de la finance, cet « ennemi  invisible ».



L’Europe des 27 est un espace de paix et cela doit être rappelé sans cesse. Cependant, la politique conduite par la Commission Européenne qui s’est soumise à la dérégulation et à la mondialisation n’est pas le choix des européens qui travaillent et vivent dans cet espace élargi. On voudrait nous faire croire que l’Europe n’a pas d’atouts propres et ne peut pas développer autre chose que le capitalisme productiviste libéral. C’est faux et les exemples de plusieurs pays sont là pour nous montrer autre chose, d’autres voies possibles. Il faudra donc bien refonder cette Europe avec plus de pouvoirs à un Parlement d’élu-e-s et non pas se laisser imposer des textes par une Commission formée de personnes nommées par les gouvernements et gangrenés par les lobbys marchands. Cela passera par une nouvelle assemblée constituante et/ou par la renégociation des traités qui imposent des critères restrictifs et mortifères pour les Etats (on a vu cela à l’oeuvre en Grèce, Portugal et-bientôt-ailleurs).

Concernant l’agriculture, (c’est un domaine des plus importants ) ma chronique précédente en parlait largement. Je n’y reviendrai donc pas pour éviter de me répéter.







Un toit, un repas, de l’eau, un lit, avoir chaud, pouvoir se soigner,...On pourrait énumérer les besoins vitaux globaux. Les changements viendront de la base (qui n’attend plus rien du personnel politique actuel) et les initiatives sont multiples et disséminées que ce soit en entreprise, dans les collectivités, dans la vie citoyenne… Notre pouvoir, à chacun-e, existe : au moment où nous sommes sollicités pour aller voter, au moment où nous consommons (quoi, où, comment), au moment où nous avons une vie associative, citoyenne, militante, au moment où nous nous déplaçons, …

Quand on est dans la peur, on ne mesure plus son pouvoir.  
Quand on n’a plus peur, on retrouve sa pleine liberté
et l’horizon s’éclaircit.


                       


Alors, cette valse des marionnettes qui va durer des mois, ce spectacle confondant toujours pareil composé de promesses destinées à nous faire rêver, a-t-il encore prise sur nous ? Sommes-nous encore assez dupes pour nous faire berner une fois de plus ? Basta ! L’exaspération est à son comble et il n’y a pas de remède-miracle. Il nous faut bien reprendre possession de notre vie et de notre libre-arbitre, ne plus réagir et agir par dépit, mais par choix, et donc atténuer notre dépendance vis-à-vis de pas mal de choses, peut-être changer notre façon d’être, de vivre, d’établir des relations avec les autres, nos alter-égos. Nous ne pouvons pas continuer à déléguer notre pouvoir à des élu-e-s qui nous lâchent dès qu’ils-elles sont en poste. Notre voix n’est plus entendue, plus écoutée et cela crée des tensions dont nous ne sommes peut-être même plus conscient-e-s.

La pensée contre la peur. L’intelligence, la culture, la tolérance contre la barbarie et l’aveuglement. L’humain contre le sectarisme. L’ouverture contre la dictature. Il ne faut pas se tromper de combat. Nous sommes face à des urgences planétaires, sociétales, environnementales, un changement de siècle mais aussi de civilisation, car nous avons pu mesurer les impasses du communisme, du capitalisme, du libéralisme financier et marchands.

Nous pouvons ré-inventer et mettre en œuvre, chacun-e à son niveau, un autre monde possible, pour nous, nos enfants, nos petits-enfants, la survie sur cette planète fragile, vivre plus dans l’amour.
Et ce n’est pas être naïf, idéaliste, rêveur irréaliste que d’y croire. C’est le regard que l’on porte, ce sont nos actes quotidiens, qui font ou vont faire la différence.


                                      « Penser global, agir local. »                                            
« Résister, c’est créer. Créer, c’est résister. »                                                         
                                                          « Seul, on va vite ; ensemble, on va loin. »   


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J’ai l’air de mettre tout le monde dans le même sac, ce qu’il faut relativiser. Je sais très bien reconnaître que certain-e-s élu-e-s ne faillissent pas à leur mission une fois élu-e. Je ne prendrai comme exemples que Eric Piolle, maire de Grenoble, Michèle Rivasi, député européenne ou encore plus localement Djamila Sonzogni, conseillère régionale et  Jacques Muller, sénateur, en leurs temps, Jean Vogel, maire de Saales...Et j’en oublie...

mercredi 14 septembre 2016

PAYSAN DE MONTAGNE

Je ne peux que remercier et rendre hommage aux paysans de montagne qui font un travail remarquable d'entretien des espaces et d'ouverture de nouveaux prés. Sans eux, la montagne serait une plantation sans fin d'épicéas, un maquis de genêts où prolifèrent les tiques. Mais grâce à leur travail patient et quotidien, nous bénéficions d'un environnement privilégié ouvert et harmonieux et en plus, on trouve à proximité plein de choses utiles pour son potager : fumier, copeaux de bois, … Sans compter les produits de la ferme à consommer sur place. Quand on est paysan, il n'y a pas de week-ends, on ne compte pas les heures et les revenus ne sont pas constants. S'installer pour un jeune paysan est un parcours de combattant et un choix des plus courageux. Il faut aimer vivre et travailler dehors par tous les temps, accepter les taches multiples, une présence permanente et peu de vie de famille, des revenus loin d'être en adéquation avec le travail effectué.




Je ne parle pas là des céréaliers de la plaine, des fermes d'élevage intensif, de cette agriculture intensive, productiviste qui ne porte plus guère que les valeurs du profit sans se préoccuper de la santé, de la neutralisation des champs, de la pollution générée laissée aux générations futures sans états d'âme. Ces chefs d'entreprise captent les subventions européennes et françaises dédiées et calculées aux hectares cultivés, à la production laitière dont les prix sont soumis aux grands groupes de transformation comme Lactalis (et d'autres) et où la production est indexée sur les prix du marché dictés par les spéculateurs des matières premières.
Nous sommes là loin de l'éthique des paysans qui veulent vivre leur vie tout en nourrissant la population en respectant la terre et les animaux.


                            


En 2050, on comptera 9 milliards d'habitants sur terre. Il faudrait aujourd'hui déjà 1,6 planète pour soutenir et continuer dans nos modes de consommation. Il y a une empreinte écologique indéniable et négative de nos modes de vie, il faut bien en être conscient. Il est impossible de poursuivre à ce rythme et de cette façon sans courrir à la perte de l'humanité d'une façon ou d'une autre. Le façon de vivre ici a des conséquences sur la vie là-bas. Exportations, importations, uniformisation, monopole des grandes centrales de distribution, apauvrisement de la biodiversité, captation des semences, nourrissage et épandage avec des intrants chimiques et des antibiotiques, des accélérateurs de croissance, …

Le réchauffement climatique est aussi un facteur important dans l'agriculture et on sait bien que le CO2 – le carbone – est le principal gaz à effet de serre (60%) qui est en cause dans les dérèglements . Mais notre “civilisation” de grande consommation fait que les marchandises sont dans les camions en flux tendu et nos routes sont de plus en plus des camions-routes, nos vallées, nos rues de village sont engorgées par ces mastodondes qui prennent les chemins les plus courts pour éviter péages et ...contrôles !

Il est grand temps de sortir des énergies carbonnées, de la domination des protéines carnées. Un hamburger de chez M...démolli la forêt amazonienne, notre réserve d'air pur planétaire.
Une transformation en profondeur est indispensable à très courte échelle afin de produire des aliments de bonne qualité, qui nourrissent la population, tout en veillant à réduire les émissions de CO2 (pas d'élevage intensif, pas d'intrants fossiles).
Il est grand temps aussi de ne plus s'en remettre aux multinationales productivistes “qui prétendent éradiquer la faim quand seul le profit les intéresse”.



Pour cela, il y a des pistes possibles, avec un réexamen du budget de la Politique Agricole Commune (la PAC) et l'attribution des subventions. On peut aider à la reconversion des agriculteurs (conventionnels) vers une production saine, de qualité et vers des circuits courts de distribution (AMAP, vente directe, regroupement des productions locales, …). Il faudrait aussi se tourner vers la production de protéines végétales en Europe au lieu d'en importer de ces pays lointains qui du coup servent l'exportation au lieu de cultiver des produits qui nourrissent leur propre population.
Et puis, il est tout aussi indispensable de réguler les marchés qui ont été abandonnés aux spéculateurs qui n'ont aucune notion agricole, qui ne voient que leurs profits et ceux de leurs actionnaires, peu importe le produit.


Nos paysans de montagne ne sont pas dans cette dimension mondialisée, nos maraichers ont changé d'échelle aussi et cherchent plus la distribution locale, directe en dehors des centrales d'achat qui imposent des prix invivables.
Mais c'est aussi à nous, consommateurs de devenir acteurs de ces changements souhaités, en réfléchissant bien à nos actes d'achat, aux lieux d'achat, aux contenus et à la qualité en privilégiant toujours la proximité et les modes de production.
 



Les responsabilités sont donc multiples, la conscience de chacun-e est éprouvée, nos choix déterminent notre façon de vivre et de penser.




             Merci Henri, Guillaume, Bernard, Jean-Louis et tous les autres ...

mardi 23 août 2016

TOUT POUR MA POMME


Non mais quelle surprise ! Il a pris tout le monde de court. Oublié des radars de l'opinion, absent de l'actualité politique depuis sa défaite il y a 4 ans, voilà LE GRAND RETOUR, à grands coups de promotion de toutes les chaînes et journaux à sa botte, du préféré des français-e-s masochistes.


Et en prime, un deuxième bouquin en deux ans , histoire de faire rentrer le pognon pour la campagne...”Tout pour la France” : ça sonne si beau, si généreux, si ...On en aurait presque une larme à l'oeil  devant tant de bienveillance, de dévouement, d'abnégation !!! Quand on sait les casseroles qui trainent à ses basques, on comprend qu'il cherche l'immunité présidentielle avant que tout passe aux tribunaux, car les reports pour vice de forme ne durent qu'un temps. Et puis , les promesses de son programme : une flatterie pour les tentés du  FN (une politique immigration restrictive), une flatterie pour les commerçants et entreprises (qui seront libres de décider entièrement des horaires et heures des travailleurs, sans restrictions légales), une flatterie pour les ami-e-s des beaux quartiers ( suppression de l'impôt sur la fortune - des millions d'€ - et baisse de 10% -compensatoire- des impôts pour tous soit entre 3 et 5 € !!!), etc...etc...Il sait bien qu'on peut tout promettre avant les élections et faire ensuite ce qu'on veut pendant cinq ans.
Il sait bien que la mémoire est atrophiée, que ce qui c'est passé entre 2007 et 2012 est déjà dans les limbes de l'histoire, un souvenir d'Alzheimer ! Et puis, il sait tout aussi bien que le président actuel est moribond.








Attention, quand il se déclare candidat à la présidentielle, il ne s'abaisse pas à parler d'être candidat “à la primaire” de la droite. Non, ça c'est pour le petit peuple, ses obligés, pas pour lui. Maintenant qu'il a tout mis en place en interne (comme président “Les Républicains”), il démisionne de la présidence pour être libre de tout, mais avec les moyens -reconstitués- du parti à sa botte.
Le même jour, on nous annonce la candidature du nain rebondissant (en France) et de l'iguane (aux USA - Alice Cooper) que peu de personnes ont en mémoire. Je ne vais pas faire un raccourci ou un parallèle facile, chacun-e fera le sien !






L'ami dessinateur VEESSE doit se régaler , lui qui avait fait toute une série de dessins en 2012. Pas besoin de réactualiser car contrairement aux affirmations de l'ex, il n'a pas changé, ou alors en pire !
Bien sûr ses “opposants” vont sortir son bilan, mais certains vont aussi oublier qu'ils faisaient partie du gouvernement suivant pendant quelques années... Bref, tout ce petit monde refait un tour de piste, une valse triste dans une fête avinée dont on se réveille avec la gueule de bois le lendemain.

Les scénarii sont connus car répétitifs à souhait et on n'en veut plus ! La seule façon de leur faire comprendre cela à toute cette bande véreuse est de ne plus participer à cette mascarade répétitive, de ne plus être complice de ce cinéma douteux. Basta marre d'être pris pour des pigeons par la même clique de cumulards, d'ambitieux carriéristes qui ne pensent qu'à leur pomme en faisant croire qu'ils veulent agir pour notre “bien”. Mais ces dernières dix années, on a bien vu tout le bien qu'ils nous voulaient, l'un comme l'autre et d'autres attendent au portillon leur heure afin de profiter à leur tour ...tout en nous promettant la lune !





Basta, il faut que ça change. Nous sommes dans une situation où nous connaissons bien ce qui s'est passé entre 2002 et 2016. Nous savons bien que globalement toute la caste des élu-e-s est décrédibilisée grave. Nous en avons toutes et tous marre de ce cirque à répétition avec le même programme, le même casting, les mêmes conséquences...

Pour un changement des institutions (plus de pouvoirs à un parlement proportionnel, paritaire et renouvelé à chaque fois, moins de pouvoirs à un-e président-e comme dans pas mal de pays, une démocratie de proximité avec moins d'élu-e-s et sans cumuls, etc...), pour un vrai changement en profondeur, cela ne passera plus, pas, par une élection d'une personne “providentielle”.  
Pour créer les conditions d'un changement sans passer par une révolution violente, je ne vois que la solution pacifique d'un BOYCOTT massif des prochaines élections, présidentielle et législative.

On peut ouvrir le débat, arguments contre arguments, plutôt que de se gausser d'illusions pour un-e candidat-e ou un-e autre... ce qui est le principe global recherché : diviser pour régner ! En mettant chacun-e en avant son-sa candidat-e, on occulte tout débat de fond....et ça recommence, ça continue pour cinq ans.

Alors, réfléchissez, proposez, débattez....
Les prochaines “nuits debout” seront longues !

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Les dessins sont de VEESSE, le mulhousien qui illustre plusieurs revues, magazines dont HEBDI, le mensuel satirique indépendant alsacien.

samedi 20 août 2016

ELECTION DE MISS ou MISTER PP *


Voilà le casting en train de se monter doucement en cette fin d'été et début septembre, ce sera la rentrée des classes et la rentrée politique. Je ne suis pas sûr que la pause estivale aura reposé les esprits et les ambitions de cette caste de politiciens professionnels, toutes et tous convaincu-e-s qu'ils-elles ont quelque chose à apporter au Pays France.

Je ne suis pas sûr non plus qu'ils-elles entendent ce qui se dit dans la rue, les commerces, les cafés, les repas familiaux, ...où sont mis en avant un pays en récession et où la précarité, l'instabilité touchent quasi tout le monde, où la peur a remplacé l'espoir, où les politiciens sont totalement discrédités, où la démocratie n'est plus vivante, où les gens sont déconnectés de la politique, ne croient plus en grand chose, ne se sentent plus maitres de leur vie, de leur avenir...

Aussi lors des grandes déclarations de septembre, lorsque chacun-e présentera sa candidature pour l'élection présidentielle du printemps 2017, je ne sais pas si ça va passionner qui que ce soit alors que globalement ils-elles se sont tous-toutes décrédibilisé-e-s.



Et les candidat-e-s ne manquent pas.
Faisons un peu le tour des partis en cette fin août 2016 au vu de ce qu'on sait et de ce qui est plausible.

Au bout des deux cotés, il n'y guère de doutes :
à droite, ce sera Marine Le Pen et à gauche, Jean-Luc Mélenchon.
Leur programme sera flatteur et fera plaisir aux idéologues qui veulent encore éprouver des frissons en votant.

Puis viennent les candidat-e-s qui se partagent le pouvoir depuis des décénnies.

Chez LR (ex-Ump reconvertis Les Républicains), pas moins d'une quinzaine de candidat-e-s qui se départageront les postes en cas de victoire d'un des leurs. Il semble pour tout le monde évident que Nicolas Sarkozy partira à nouveau en se prévalant d'une simple parenthèse PS de cinq ans afin qu'on oublie son bilan passé. Mais il y aura aussi Alain Juppé (qui traine lui aussi des casseroles), Hervé Mariton, Bruno Lemaire, Nadine Morano, François Fillon, Jean-François Coppé (qui veut se refaire une virginité !), Nathalie Koziusco-Morizet, Rama Yade, Henri Guaino, Geoffroy Didier, Frédéric Lefèvre, Jacques Myard, Jean-François Poisson, Rachida Dati ?
Ça risque de remuer cet automne au sein de ce parti qui veut donner une image ouverte et démocratique alors qu'on n'imagine pas un instant que Nicolas Sarkozy en ait pris les commandes juste pour diriger le groupe, alors que c'est sa machine de guerre.



Au PS, qui veut se retrouver rassemblé sous le nom de Belle Alliance Populaire, les candidat-e-s commencent à s'activer pour une primaire qui devrait avoir lieu fin janvier afin de permettre au président sortant de se représenter avec un bilan qui sera forcément positif avec un chômage en diminution et plein de perspectives avec les premiers résultats d'une politique qu'il faut poursuivre et donc ne pas s'arrêter en route. On connait le discours par coeur tellement il est éculé.
Il y a là les “frondeurs” qui se veulent le “renouveau” !!! Et pourtant ce sont déjà des vieux apparatchiks de la politique : Benoit Hamon, Arnaud Montebourg, Marie-Noelle Lienemann, Gérard Filloche … Et puis les outsiders, comme par exemple Emmanuel Macron qui tisse sa toile, sourire carnassier en avant, et aussi les opportunistes carriéristes de seconde main, prêts à tout renier pour un poste. Ce sont les ex- ex- ex soit disants écolos qui ont encore changé de camp (craignant pour leurs postes rémunérés) et qui ont rejoint ceux au pouvoir actuellement en servant de leurre écolo pour les centristes conservateurs en mal de maison : François De Rugy qui a crée Ecologistes ! , Jean-Luc Benhamias qui a crée Front Démocrate et Jean-Vincent Placé qui s'est auto-proclamé président d'une soit-disante Union des démocrates et des écologistes. Si Hollande se représente, ils se rangeront derrière lui espérant obtenir , en cas de victoire, un poste de ministre ou/et surtout conserver un poste de député aux élections législatives qui suivent la Présidentielle.






Chez EELV, le parti de l'écologie politique, ou du moins ce qu'il en reste, on essaye de surnager au grand naufrage, financier et politique après la débandade de début d'année. Leurs Journées d'été à Lorient fin août va essayer de colmater les brêches. Le dépot des candidatures aura lieu ensuite avec une obligation de 36 parrainages minimum (sur 240 possibles ) par les seuls Conseillers Fédéraux, puis un vote des adhérents et coopérateurs fin octobre. Sont déjà sur les rangs les députés européens Yannick Jadot, Michèle Rivasi et peut-être Karima Delli. Mais il y a aussi Cécile Duflot (qui souhaitait être candidate sans primaire) et pourquoi pas le retour de Noël Mamère qui avait en son temps été le meilleur candidat des Verts en 2002.

Quand aux centristes, faut-il en parler puisque de toute façon, ils se rangeront derrière Les Républicains comme toujours, même si François Bayrou fait parfois semblant de montrer les dents ..pour mieux se vendre !







Et il faudrait choisir sa miss (ou son mister) dans ce lot ? Après avoir vu ce qui se passait pendant cette dernière décennie avec Sarkozy et Hollande qui ont fait la même politique libérale et capitaliste, avec des promesses contredites quotidiennement par les réalités ; au final on ne peut qu'être sceptique, dubitatif, critique et avoir des envies de tout foutre en l'air sous cette forme tant qu'il y aura cette caste de cumulards, une assemblée qui est loin d'etre représentative et proportionnelle à ce qui se passe dans la vie quotidienne. Oui, il y a cette envie et celle de ne plus jouer le jeu avec toujours les mêmes résultats, les mêmes promesses et les mêmes paroles d'impuissance au final.

Si changement il doit y avoir, ce sont d'abord les institutions qu'il faudra changer et cela par une crise ...institutionnelle. Celle-ci peut venir par une révolution pacifique qui passerait par le BOYCOTT du vote afin que les élu-e-s ne soient plus légitimes au sens où ils ne récolteraient que très, très peu de voix.

J'ai déjà développé cette forme d'action de boycott  dans une chronique précédente et le ferais encore dans les mois qui suivent.
Un BOYCOTT peut être actif et avoir du sens. Il faut y réfléchir plutot que de se précipiter dans des extrêmes qui, une fois aux affaires, sont comme les autres au bout de quelques mois - regardez les villes gérées par eux.





Reprenons le pouvoir, du pouvoir partout, localement, régionalement, nationalement,  afin de participer aux décisions collectives qui régulent notre vie quotidienne. Arrêtons de nous plaindre et reprenons l'action, les rênes de notre vie.

Nous sommes plus puissant-e-s que nous croyons.

Nous avons la vie, une vie, ne l'aliénons pas, restons maitre de nos décisions, courageux, vivants, et libre penseurs.

“Seul, on va vite ; ensemble, on va loin.”

Notre vie n'est pas à vendre, nous avons des biens communs à défendre.





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* PP :  comme Personnel Politique ou Primaire Présidentielle!


     Les dessins sont de Pat Thiébaut (67-Still)    www.lagitedulocal.com