jeudi 17 septembre 2015

VENDANGES DES ...IMPOTS

Actuellement, et c'était précoce cette année, c'est la pleine période des vendanges dans le vignoble alsacien tout près de chez moi. Pour l'Etat, les départements et les communes (et intercommunautés), c'est également la période des vendanges et nous voyons toutes et tous apparaitre dans nos boites aux lettres les fiches des finances publiques : taxe foncière et bientôt taxe d'habitation-redevance TV....




A ce qu'il parait, les impôts ont diminué pour 8 millions de personnes. J'ai toujours pensé que les impôts étaient une contribution pour la solidarité nationale en fonction des services publics dont nous bénéficiions toutes et tous : santé, éducation, transports....
Cette contribution pour être JUSTE (et acceptable) doit être équitable et en fonction des revenus de chacun-e. Force m'est de constater ces dernières années une dérive qui n'arrête plus. Il y a de plus en plus de déductions d'impôts selon des situations que je ne vais pas énumérer ici, mais qui ressemblent à un schéma du genre : plus j'ai de l'argent ou des biens et plus je peux déduire...

Je suis retraité de la fonction publique donc loin d'être cadre à la retraite. Sur douze mois de pension, deux mois sont ce que je paye à l'Etat, au Département et à la commune en impôts directs à travers la taxe foncière (+10% en 3 ans) et la taxe d'habitation qui passe de 430 € dans la maison louée en 2011 à 1050 € dans celle où on habite en 2014. 
Je ne veux pas ici me plaindre ou faire un plaidoyer contre l'impôt, mais juste bien faire comprendre que la classe moyenne, les retraités sont des bons contributeurs et qu'on peut se permettre de dénoncer au quotidien toutes les dépenses publiques excessives : projets inutiles, cumuls des mandats, dépenses de fonctionnement des institutions et de représentation et je pourrai continuer ainsi la liste...qui permettraient de faire des économies. 

Or le choix, les choix de nos politiciens ne vont pas dans ce sens du tout, mais plutôt d'attaquer la santé, l'éducation, les transports etc...en disant que le problème budgétaire vient de là et qu'il faut aller vers une privatisation, encourager des mutuelles complémentaires, des systèmes d'assurance privés, la concurrence dans les transports publics, une plus grande contribution des parents dans l'éducation (péri-scolaires), etc...
Bref, là on est dans des choix différents, des choix éminemment politiques. Alors dire que les impôts baissent et en même temps poursuivre cette politique, cela ne tient pas la route, n'est pas cohérent sauf dans une perspective libérale. Ce qui pourrait sous-entendre qu'en acceptant sans rien dire, cela ferait de nous quelque part des complices de ce système pervers depuis 2008 ou bien plus... Faire des effets d'annonce de baisses d'impôts confrontées à la réalité des chiffres et la sociologie des personnes concernées ne va pas redorer le blason de ceux qui jouent à ce jeu médiatique de dupes. Nous ne le sommes plus et depuis un moment.
Ce système s'emballe et pas depuis hier et va droit dans le mur avec des déceptions au quotidien qui ne peuvent amener que le chaos. Et la "crise" est profonde car elle touche tout le monde, par la TVA, la précarisation des emplois, le manque d'innovation et la lâcheté politique de changer de logiciel en se repliant sur les avantages et qu'ils perdurent encore le plus longtemps possible avant. Avant quoi ?



L'injustice aujourd'hui devant l'impôt, l'inégalité, les dépenses inutiles qui perdurent, les avantages qu'on ne veut pas lâcher, tout cela contribue à un climat social exécrable, à un rejet général qui est un réel danger pour la démocratie et la République. Ne pas s'en rendre compte est mettre la tête dans le sable...

Cet exemple d'impôt est aussi une réflexion sur la monnaie, la finance, le pouvoir et la valeur dominante de l'argent, culturellement et dans notre dépendance consumériste. De plus en plus on parle de monnaies autres, d'autres système d'échanges pour une économie localisée. Ce n'est pas pour rien et il faut creuser et se rapprocher de ces initiatives qui préfigurent peut-être une autre société. 
L'histoire récente de la Grêce, le comportement des banques centrales, du FMI, de la Commission Européenne nous ont bien fait comprendre quelle Europe ils souhaitaient nous imposer. Ce n'est sûrement pas celle que nous souhaitons. Le repli sur soi est donc presque légitime et un retour vers d'autres système d'échanges (monétaires) aussi. Il faut y penser, l'envisager, s'en rapprocher. L'avenir n'est pas écrit...

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En France chaque année l’évasion fiscale fait perdre 60 à 80 milliards d’euros au Trésor public. C’est de l’argent volé dans la poche de chacun, volé sur le bien public, sur l’activité, sur l’emploi, sur la santé, sur les retraites, sur l’éducation, sur nos vies.

                         les dessins sont de PAT Thiébaut     www.lagitedulocal.com

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