lundi 13 juillet 2015

DEUX VISIONS DE L'EUROPE

"Toute œuvre humaine qui renferme une part d'invention, tout acte volontaire qui renferme une part de liberté, tout mouvement d'un organisme qui manifeste de la spontanéité, apporte quelque chose de nouveau dans le monde."     (Henri Bergson)





Et des nouveautés il y en a eu depuis janvier 2015. Les massacres à Charlie-Hebdo et les élections en Grèce qui ont vu émerger pour la première fois un gouvernement radical d'extrème gauche dans un pays soumis à une austérité sans précédent depuis des années sans aucun résultat...

C'est vrai que ce qui se passe lors de ces dernières négociations sur la Grèce met bien en pleine lumière l'opposition de deux visions de l'Europe et le rapport de force est plus idéologique que technique.
Mme Merkel, dame de fer, veut imposer sa vision de l'Europe, rigide et néolibérale dans une entité où l'Eurodgroupe technocrate prend le dessus sur le pouvoir des peuples et des Etats-Nations.
M. Tsipras plébiscité à deux fois par son peuple met en avant une autre vision de l'Europe, plus démocratique, plus souple, plus solidaire, moins financière et monétaire...
Et dans ce bras de fer, Mme Merkel veut aussi éliminer un dirigeant européen d'extrème gauche afin que cela ne contamine pas d'autres pays et remette en cause l'idéologie que préconise Mme Merkel et ses acolytes conservateurs néolibéraux pour toute l'Europe.
Mais dans ce combat déloyal- car le rapport de force est biaisé-, il y a pire car on sait bien que pour vouloir se débarrasser d'Alexis Tsipras, pourtant sollicité par deux fois et largement par le peuple grec (lors des élections de janvier et lors du référendum de dimanche dernier), Mme Merkel et quelque part l'Europe humilient par son entêtement idéologique la Grèce. Et ça, ça ne passe vraiment pas, de pousser aussi loin pour mettre sous tutelle ce pays, de faire plier à tous prix Alexis Tsipras et donc l'espoir que l'Europe pourrait être autre chose que ce où on veut nous emmener.

L'issue de cette ultime “négociation” qui n'est rien de moins qu'un chantage éhonté et une stratégie idéologique, est donc très importante pour l'avenir de l'Europe et la vision, le projet que chacun-e d'entre nous en a. Et même on peut y voir derrière une volonté pour casser toute vélléité de construire une autre Europe plus sociale, plus solidaire, plus écologique qui enlèverait du pouvoir aux technocrates européens et aux instances dirigeantes qui ne sont pas des élu-e-s (Commission Européenne, Banque Centrale Européenne, FMI...) et qui souhaitent se mettre au-dessus des Etats-Nations avoir un pouvoir supranational et même s'octroyer le droit de mettre des pays sous tutelle....

On parle de la Grèce pour occulter le fait que demain ce pourra être l'Espagne, puis l'Italie, puis la France ou d'autres....Mais là ça ne nous amuserait plus autant et ce d'autant plus que c'est déjà le cas et que ça commence à se voir, se sentir de plus en plus.
La crise a bon dos, mais ce sont les mêmes qui édictent les nouvelles règles pour s'en sortir qui l'ont provoquée pour en tirer les plus gros bénéfices (banques privées et leurs actionnaires).



On n'est pas dupe, on ne veut pas de ce modèle européen financier et monétaire, on veut plus de démocratie...
Ce modèle est obsolète et cela se voit de plus en plus.

Alors au lieu de se fixer sur la Grèce, on ferait mieux de s'interroger  quelle Europe nous voulons. Ce qui est le fond du débat et on le sent, on le sait bien, toutes et tous...Et là, ça remettrait en cause tout un système et ses seuls bénéficiaires....

On ferait bien de s'y attarder un peu....

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