samedi 13 juin 2015

POLITIQUE FICTION : vraiment ? ...


Alda Colau, nouveau maire (Podemos) de Barcelone

Elections dans les régions, municipales, etc....Chaque fois qu'il y a "élections" en France, on assiste à un remake d'un film -quasi le même- qui se déroule depuis des années avec le même scénario. Excitation d'avant, promesses de changement, mêmes candidat-e-s, cumulards et masculins pour la majorité, et dans les derniers jours, faire peur d'un changement justement et appel au "vote utile" ou "républicain" !!! Une caricature qui fatigue à la longue et nous fait nous détourner de la politique .....politicienne.
Mais le pays plonge, le chomage augmente inéxorablement, les banques se frottent les mains ainsi que les entreprises du Medef qui eux profitent pleinement de la crise qu'ils ont provoquée, accompagnée et dont ils tirent les plus gros bénéfices. On est unanime presque pour faire ces constats et pourtant dès que les élections pointent leur nez, hop, les réflexes conformistes habituels reprennent le dessus quelques semaines : promesses de changement, appel au vote utile, faire peur du changement, tout est contradictoire...En plus, on vous fait croire qu'en France il n'y a que trois partis politiques : la gauche socialiste (PS), la droite institutionnelle (UMP-Les Républicains-UDI) et l'extrême-droite qui cherche à se recentrer depuis une scission idéologique de façade entre FN et RBM....Bien sûr, EELV est marginal car électoralement ne compte quasi rien et plus à gauche c'est le flou en recherche d'uns structure opérante et rassembleuse. Tout est là pour que le spectacle habituel perdure : la richesse aux mains de la caste financière et “Medef enterprise” encouragé en cela par un gouvernement “de goche” qui se plie, se met à genoux pour “espérer” de l'emploi dans un milieu économique robotisé, mécanisé, informatisé où on a de moins en moins besoin de main d'oeuvre humaine. Et les PME et artisans qui eux ont besoin de main d'oeuvre humaine et pourrait créer de l'emploi, pour ceux-là, on verra plus tard....
Et pourtant, ce que ne mesure aucun gouvernement, ainsi que peu d'acteurs politiques des partis dominants (!!!), c'est qu'il y a une grande partie des habitant-e-s/électrises-électeurs qui ne vont plus voter car ils-elles ne se sentent pas représenté-e-s et qu'ils-elles ne croient plus aux promesses, aux changements par le haut....Ces personnes ont été ignorées en Grece, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Irlande, etc....en France ! 


Cela a donné Syriza qui en quelques années à peine a conquis le pouvoir en Grece, a donné Podemos qui en quelques années à peine a conquis (nominations officielles ce samedi 13 juin) la plupart des grandes villes espagnoles (Madrid, Barcelone et 11 autres) en attendant les législatives cet automne. L'Europe se retrouve avec ses vieilles recettes financières libérales pour faire PLIER la Grece à l'idéologie économique unique préconisée par la Commission Européenne et la Troika ( FMI /BCE/ Commission E) afin de masquer le fonctionnement financier pervers et surtout juguler ce qui risque de provoquer une épidémie.

Alexandre  Tsipras, nouveau chef de gouvernement Syriza en Grèce


Pour l'instant, peu de risque de contamination en France, la propagande médias fonctionne bien au profit des partis dominants, mais si l'austérité perdure (et ce ne peut etre autrement avec ce système)
la révolte peut monter et se traduire politiquement. Pour l'instant à l'avantage du FN-RBM dans la protestation car ce parti a intégré un discours externe ouvrier et de gauche alors que son idéologie réelle est très restrictive, répressive. Et à la gauche protestataire non-gouvernementale, on ne voit pour l'instant que des combats de “leadership”, Mélanchon-Duflot et quelques autres en attente...La Grèce et L'Espagne sont partis des mouvements associatifs, de quartiers, caritatifs auxquels se sont joints des universitaires et économistes atérrés qui ont donné du sens, de l'idéologie et batti un mouvement de protestation démocratique et localisé, mais généralisé sans centralisme fonctionnel. Penser global , agir local et quand la dynamique se généralise dans la conscience des gens , on arrive à des résultats étonnants, mais quelque part normaux, de ces bouleversements politiques qui ne font que commencer.
Alors aujourd'hui, jour d'investiture de tous ces maires-mairesses espagnol-e-s, qualifiés d'extreme-gauche alors qu'on devrait dire indigné-e-s et démocratiquement nommé-e-s, élu-e-s issus des mouvements de protestation civique, cette image de ces nouveaux maires sera minimisée en France -Allemagne et ailleurs afin de ne pas trop faire réfléchir sur d'autres voies possibles...

Et première mesure : baisser le salaire du maire comme la nouvelle maire de Barcelone qui a fait passer l'indemnité de maire de 12 000 € à 2 200 € par mois (divisé par 5) et diminue de suite la flotte automobile de la mairie et en continuant à prendre le bus comme avant son élection. Vous me direz que c'est “symbolique”, mais c'est l'exemplarité qui est appréciée chez tout le monde, vous ne croyez pas ?

Alors, un certain silence des médias, une certaine discrétion sur le fond de ces faits est totalement volontaire car le VRAI changement fait peur aux dirigeants actuels et eux ne veulent pas que ça change, surtout pas pour eux.

Oui, gardons les yeux bien braqués sur la Grèce, l'Espagne pour voir ce à quoi on souhaite échapper économiquement (mais ce n'est pas le cas avec la politique menée en renoncements et en allégeance) et aussi comment inverser les choses AVANT que ça plonge totalement, au vu de l'expérience de ces deux pays....Mais on pourrait aussi se remémorer l'Isalnde qui en déficit et endettée n'a pas remboursé ses créanciers de suite et a redressé un peu les choses avec des élu-e-s gaucho-écolo à l'initiative des protestations....Et puis, en Turquie, Erdogan pensait créer une sorte de pouvoir unique à sa gloire et il se retrouve sans majorité absolue avec en plus une opposition qui comprend 37 femmes qui entrent au Parlement. Là encore un espoir et vous avez compris qu'il vient beaucoup des femmes.

Regardez les profils des nouveaux maires des grandes villes espagnoles, ça suffira à vous éclairer et redonner un peu d'espoir qu'un changement est toujours possible....

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