vendredi 29 mai 2015

Dépendre en recevant, vivre en agissant.


Certaines communes se sont équipées et offrent des services à leurs habitant-e-s depuis des décénnies et, chaque année ou au bout de quelques années, augmentaient l'offre.
Ainsi, on a vu fleurir les salles polyvalentes à côté des espaces sportifs souvent, mais on peut aussi trouver des médiathèques, des clubs divers, un service d'entretien des espaces communs, une piscine, un tissu associatif important, des transports collectifs de proximité, des écoles maternelle et primaire et un service péri-scolaire, une maison des seniors, parfois une cantine, etc...Tous ces services, associations, clubs, salles communales étaient mis à disposition des habitant-e-s gratuitement ou à un tarif préférentiel selon les subventions communales. Mais ce financement venait bien de quelque part. Bien sûr, il y a la part des impôts locaux perçus, mais s'y ajoutent aussi la part importante des aides financières de l'Etat, les dotations globales à nos communes d'une partie de nos impôts nationaux. Sans ces dernières aides d'Etat, les communes ne pourraient plus aider et initier des activités publiques.

Or il se trouve que ce gouvernement a diminué de façon drastique ces aides publiques d'Etat et tous ces services publics risquent de sérieusement se réduire ou de devenir payants, voire privés. C'est donc une volonté politique que de vouloir diminuer, réduire tout ce tissu social, ces lieux d'expression sportive ou culturelle, ces lieux de rencontre et de débat, ces lieux de lien social et de cohésion municipale...
Réduire, appauvrir, diminuer, anhiler, un certain modèle social est en train de s'effriter, de disparaître.
On est loin des rêves de l'après-guerre et d'un pays, d'un continent en paix, humanisé et qui retrouve une certaine prospérité. Nos parents, nos grands-parents ont vécu cette période de reconstruction d'une Europe détruite, en ruines où les hommes se sont (fait) massacrés, où les femmes ont survécu en assumant la vie quotidienne et leurs enfants trop jeunes pour les “champs de bataille”...Au lendemain de l'armistice, il a fallu recréer tout cela en y rajoutant la Sécurité Sociale, les vacances payées, etc..en nationalisant les banques, en contrôlant le redressement dans le sens du bien commun.
La guerre et ses destructions, la misère, la pénurie, la haine de l'autre : plus jamais cela !




Et pourtant, moins d'un siècle plus tard alors que la mémoire est encore vive et vivante, ces belles intentions
semblent bien loin déjà. “Nous” pensons que nous avons “modernisé” le pays !!! Facilité peut-être matériellement la vie au quotidien, mais question effort collectif, projets communs, sens des biens communs, partage et convivialité, je ne sais pas si on a vraiment avancé ou si au contraire, il n'y a pas plus d'individualisme, de recul, d'enfermenent sur soi, de déculturisation, de retour vers la haine et le rejet avec ce qu'on sait ce qui suit à terme.

Alors, l'abandon des services publics, la réduction des dotations financières allouées aux communes et qui relève de la solidarité nationale et de l'équilibre des territoires, cet abandon marque bien une transformation en profondeur de notre société vers une marchandisation généralisée, une privatisation qui se consacrera sur les concentrations démographiques c'est à dire les villes au détriment des campagnes, des territoires ruraux qui selon ce schéma, ce “plan de développement”, deviendraient sans le dire des déserts culturels, sociaux, économiques. ….
Et c'est pour cela qu'il est très important d'être vigilant et d'aider d'une façon ou d'une autre, de participer à une vie locale en produisant, consommant, agissant localement afin de retrouver une certaine autonomie d'existence là où l'on vit. C'est donc bien plus important que juste une vue d'esprit, un phénomène de mode. Et les initiatives autour de nous se démultiplient et nous y avons une place, une part, une responsabilité.

Penser global, agir local.
Créer, c'est résister. Résister , c'est créer.




vendredi 22 mai 2015

Les enfants sont l'avenir d'un pays, pas les soldats de "l'économie" !

Vous savez bien que ma formation de base a eu lieu dès mes 15 ans à l'Ecole Normale d'Instituteurs de Strasbourg, avenue de la Forêt Noire, la première de ...France créée par ...Napoléon !
Et donc , je suis devenu instituteur. Pendant de longues années, j'ai enseigné dans le primaire, puis j'ai été formateur (presse à l'école, vidéo, informatique), j'ai enseigné le français dans des pays étrangers et puis, jusqu'à ma “retraite” ,  j'ai enseigné au collège en SEGPA, vous savez ces classes dépôt où on met les inaptes de l'Education Nationale. Je suis exprès très dur dans les mots utilisés.
En effet, dès qu'un-e enfant est un peu vif, actif, bouge, n'obéit pas au doigt et à l'oeil, ne rentre pas dans le moule “Education Nationale”, a accumulé du “retard” dans les ”apprentissages fondamentaux”, il a des chances (drôle d'expression) de se retrouver en sixième SEGPA !!! jusqu'à la 3ème où il-elle quittera le système scolaire obligatoire...souvent sans aucune qualification, sans aucun avenir...Et l'Education Nationale s'en contente puisque l'avenir du pays est ailleurs !!!!!



J'ai beaucoup aimé travailler avec ces élèves, les écouter, construire quelque chose ensemble dans des projets individuels très diversifiés. J'ai souvent été en conflit avec la direction administrative qui ne voulait qu'une chose : que le temps passé au collège se fasse sans vagues, sans drames, sans violences et que ces élèves quittent au plus vite le collège. Bref, c'étaient des taches...les laissez-pour-comptes...Bien sûr, ils-elles faisaient des “stages de formation” , d'apprentissage, deux-trois semaines par ci, par là, à regarder, à balayer, à s'ennuyer, lorsque ils-elles trouvaient un artisan ou une PME qui acceptait de les prendre...Bien sûr, dans le lot, tout le monde n'était pas partie prenante et on disait d'eux-d'elles que c'étaient des sauvages, des bons à rien, alors que quand on prenait le temps de les écouter, de faire des choses ensemble, de monter des projets, on se rendait vite compte de toutes leurs blessures, mais aussi de leurs capacités complètement occultées durant toute la durée de leur scolarité. Comment l'Education Nationale pouvait-elle accepter un tel bilan de 10 ans passés en son sein ?

Alors quand j'entends ce qui se dit sur la réforme des collèges et la montée en puissance du rejet par les politiques, je me dis que pas grand chose ne change dans cette méga “entreprise” qui s'occupe de la force vive du futur d'un pays.

Je suis très critique envers un milieu que je connais bien, que j'ai connu du primaire au collège ainsi que dans les rouages de l'administration.
Si réforme il doit y avoir (et il y en a une tous les 4-5 ans !!!!), il serait temps d'actualiser les logiciels....sérieusement !
Soyons honnête et sans langue de bois et sans chercher à flâter ou protéger qui que ce soit.
Un-e enseignant est payé sur 35 heures comme tout salarié. OK ?
On estime qu'il y a le temps devant les élèves en cours et le temps de préparation et corrections qu'on effectue selon chacun-e à des moments différents, dans les lieux de son choix aux horaires voulus et à la durée approximative selon chacun-e.
On estime donc aussi que chaque enseignant-e respecte ces quotas horaires dûs à l'Etat qui nous verse notre salaire.
Or, on sait très bien aussi que la situation est très différente d'un-e- enseignant-e à l'autre.
Quand on parle d'égalité dans l'enseignement, dans l'Education Nationale, commençons par remettre de l'ordre dans le dispositif professoral afin de redonner du sens à la mission collective des enseignant-e-s.
Je suis très provocateur là-dessus car il me semble qu'une avancée sérieuse là-dessus serait par commencer d'exiger de tous les enseignant-e-s une présence effective dans leur “entreprise” pendant les heures pour lesquels ils-elles sont payé-e-s....Je sais, je connais les arguments contre : chacun voudrait alors son bureau personnel pour travailler, se concentrer, pouvoir corriger dans le calme !!! Je ne parle même pas de la batterie d'autres arguments qui pourraient suivre...



Ensuite, pleurer pour les classes bilangues (en Alsace c'est bilingue), l'enseignement du grec et du latin, le remaniement des contenus de l'enseignement de l'histoire et occulter toutes les autres avancées contenues dans la réforme actuelle, c'est encore vouloir préserver des avantages certains concernant ces classes “privilégiées”. Un Etat républicain doit avoir la mission du collectif d'abord, du bien commun. Cela ne veut pas dire qu'il faut ne pas considérer les élèves aux capacités intéressantes ; ils-elles ont AUTANT le droit d'être aidés, poussés, stimulés plus en avant. Mais certainement pas au détriment de....
Donc, il faut bien des priorités et s'occuper de retrouver un équilibre pour permettre l'émancipation du plus grand nombre et dans sa diversité.
Socle commun, enseignements optionnels, temps scolaire, parcours individualisés, projets professionnels, ...on a déjà tout entendu, tout exploré...mais jamais vraiment évalué car la diversité ne peut pas l'être aussi facilement qu'un test de connaissances...

Et puis il y a eu aussi la réforme des rythmes scolaires au primaire qui a mis la confusion la plus totale partout pour ainsi dire avec des urgences à réorganiser le temps des journées pour les familles et des coûts supplémentaires en garderie, périscolaire et aides diverses. Et le temps à l'école a-t-il tenu compte de l'ensemble des partenaires de la cité scolaire ou de la cité de l'enfance ou bien juste celui des emplois du temps des enseignant-e-s ?
Car là aussi c'était l'occasion d'une remise à plat du rythme de l'enfant adapté au rythme de la journée et de mettre autour de la table TOUS les acteurs de l'enfance qui interviennent dans la journée auprès des enfants à savoir les enseignants, le personnel technique des écoles, les animateurs et éducateurs du périscolaire, de la restauration scolaire, les associations de parents d'élèves et autres intervenants au sein de l'Ecole...
On aurait très bien pu imaginer un temps d'accueil souple le matin, des temps d'apprentissage aux meilleures heures reconnues (9h-11h et 15h-17h), des moments plus actifs physiquement dans des activités diverses animées par les animateurs périscolaires et enseignant-e-s ou associations et avoir une cohérence d'ensemble sur la journée de l'enfant au sein d'une cité de l'enfant avec tous les acteurs qui s'en occupent à un moment ou un autre.

Et pour les contenus me direz-vous. Et bien là encore, chaque enfant progresse selon un rythme propre qui ne peut pas être généralisé, surtout lors des premières années : par exemple, il y a des enfants qui apprennent à lire vite, d'autres ne sont pas encore “prêts”, tous les enseignant-e-s savent cela.
On parle souvent des “fondamentaux”. Mais chacun-e met derrière ces mots ce qu'il-elle veut bien.  Cependant, on commence tous par marcher, parler, puis lire, écrire, calculer, créer, conceptualiser, passer de l'hypothèse à la déduction par l'expérimentation ; ensuite, susciter, apprendre à apprendre, acquérir une connaissance citoyenne sur les institutions, se cultiver pour éveiller sa conscience, …...etc
Vous avez toutes et tous emmagasiné un nombre incroyable de connaissances qu'il a fallu recracher pour réussir des examens ; mais qu'en reste-il réellement et globalement aujourd'hui avec le recul ? Cela permet aussi de revenir à plus de modestie, mais aussi de se consacrer à l'essentiel, l'important pour la vie personnelle, sociale, citoyenne.

Bon, je sais, on peut croire que j'exagère et que je cherche à déconsidérer les enseignant-e-s. Mais ce n'est pas du tout ce qui me traverse. Ce qui guide ma réflexion, c'est plus d'efficacité, plus d'attention, plus d'écoute, plus de respect de l'individualité de chacun-e et de son rythme personnel, plus de lien entre les acteurs de l'enfance et adolescence, de sentir que nous croyons collectivement que les enfants sont les inventeurs de notre futur et que ce futur ne sera pas ce qu'on en connait aujourd'hui (regardez vingt ans en arrière ). Il ne faut donc pas avoir peur d'innover, d'expérimenter, d'écouter, de donner les possibilités, il ne faut pas penser à soi, à son confort quotidien quand on choisit de devenir acteur de l'enfance et de l'adolescence. Ce n'est pas un métier comme un autre et il ne peut fonctionner de la même façon que dans une entreprise industrielle de production.
Autant bien le garder en tête.

Un enfant est une valeur en devenir, pas un soldat de “l'économie”.




les dessins de cette chronique sont de PAT THIEBAUT   www.lagitedulocal.fr

jeudi 21 mai 2015

UN COW BOY QUI DEGAINE SANS SOMMATIONS

Imaginons un Etat-pays qui pour protéger sa population, pour réduire les dépenses de son budget santé, décide d'interdire  toute publicité sur le tabac dans tout le pays et interdit également de placer les paquets de cigarettes à la vue du public.
Vous me direz que probablement la vente des paquets de cigarettes risque de diminuer. Cela pourrait se faire avec d'autres produits aussi.
Donc l'entreprise internationale qui fabrique et vend ces produits perd des marchés, de l'argent dans certains pays.
Heureusement, elles ont à leur disposition un recours depuis...1965, mais rarement utilisé jusque là : le CIRDI  pour Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements,
bref un tribunal d'arbitrage entre Etats et sociétés privées.
Ainsi, les firmes multinationales peuvent réclamer des dommages et intérets si elles considèrent que les lois d'un Etat menacent leurs profits, ce qui serait le cas dans l'hypothèse d'interdictions par un Etat sur le tabac comme dit ci-dessus.
Or ce n'est pas une hypothèse, mais une réalité en ...Uruguay, mais pas seulement. C'est aussi le cas  en Norvège, en Australie et meme dans la ville de New-York.
Et alors ?




Alors Philip Morris, dont le siège est en Suisse, a déposé des plaintes et recours contre ces pays auprès du CIRDI afin de faire tomber ces interdictions ou demander des indemnités exhorbitantes de manque à gagner...
Mais comment des sociétés internationales privées pensent-elles pouvoir imposer à des Etats de droit des lois supérieures à celles de la légitimité des Etats.
Eh bien, tout est là et vous commencez à comprendre pourquoi ça discute actuellement – de façon assez discrète pour ne pas faire trop de “bruit”- sur les accords TAFTA dans lesquels ces accords bilatéraux “de protection des investissements” sont contenus.
Donc, ce qui arrive en Uruguay et ailleurs pourra très bien se produire en Europe et sur des sujets aussi polémiques que les gazs de schistes, les OGM, les normes alimentaires, le monopole de l'Education Nationale, les produits culturels, les services publics, etc...
Il ne s'agit donc pas de continuer à croire que chaque pays européen est protégé par SES propres lois qui sont au-dessus d'accords commerciaux. Ils sont totalement remis en question et ces “world companyLire aussi l'article dans l'excellente  revue “CAUSETTE” de ce mois de mai 2015 - n°56” veulent se placer AU-DESSUS des lois des Etats. Comme les banques, elles veulent le leadership mondial. Mais on connait depuis longtemps les accointances  entre banques et sociétés internationales, les actionnaires principaux sont aussi présidents des “world company” !!!

Le monde qu'on veut nous imposer, n'est pas celui de la vie des gens, mais de l'intéret financier d'une caste réduite qui veut tout capter et se veut au-dessus des lois des Etats.

Il est bon de ne pas le perdre de vue pour ne pas se laisser berner par des faux-arguments et des déclarations fallacieuses.







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Lire aussi l'article dans l'excellente  revue “CAUSETTE” de ce mois de mai 2015 - n°56

mardi 12 mai 2015

PRIX et VALEURS

"Aujourd'hui, les gens savent le prix de tout et ne connaissent la valeur de rien"
J'aime bien citer des phrases comme cela,  sorties de textes d'auteurs connus ou simplement anonymes. Celle-là est d'Oscar Wilde, mais peu importe, ce qui compte c'est le sens que nous y donnons : prix / valeur !
Bien entendu, je ne vais pas développer ces deux notions car tout le monde leur donne le sens qu'il-elle veut et on comprend très bien ce que son auteur met en avant. Consumérisme, acquisition de biens matériels, amitié, partage...


"Je ne veux pas gagner ma vie, je l'ai " est une citation qui va dans le même sens (Boris Vian) mais l'exprime avec plus d'humour ! Et la notion même de "vie" est très différente selon qu'on ait vingt ans ou soixante, c'est sûr. Pas parce que le temps peut paraître plus réduit, mais surtout parce qu'on est plus sensible à ce qui est important "au final" ou pas, dans la durée et la finalité.
Je n'ai jamais compris qu'on pouvait estimer être dans la démarche d'une vie réussie quand à vingt ans et quelques, on était enceinte, qu'on avait décroché un boulot à la grande satisfaction des parents, qu'on faisait du sport et mangeait sainement, qu'on passait ses vacances au "all inclusive hotel" de Tunisie ou des Antilles..."Comment peut-on déjà à cet âge vouloir s'enfermer dans la prison de la bien-pensance et de la bienséance ?" ***  
"Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait". Il y a une chose cependant qu'on peut faire, c'est partager ses rêves, parler de ses expériences, s'enrichir des "histoires" de chacun-e. ET ça c'est déjà beaucoup. Malgré tout, le regard que je porte sur le monde me fait quand même penser à une sorte de sacrée uniformisation dans ce qui est couramment visible, audible. Et je vois des bimbos reproduites par dizaines, même coiffures, même style de robes, de maquillage, bref des clones ; idem pour les garçons avec leurs coupes convenues, un style classique passe-partout où seules les marques changent (et encore)...Les musiques sont des bpm bien calibrés avec au-dessus des voix toujours dans le même timbre, je ne parle même pas des textes....Voitures (une "caisse"), sorties en "boîtes", travail dans une "boîte" aussi, les mots mêmes définissent bien cette vie cloisonnée ou toute fantaisie se réduit à pas grand chose de divergent ...
Oui, j'ai l'impression qu'on retourne à un formalisme qui date d'avant 68 (dans le siècle dernier) et qui bannit tout écart, tout "étranger" à ce mode de fonctionnement bien rassurant. Si on fait un pas de travers, la condamnation ne se fait pas attendre : vous n'êtes pas le profil recherché, vous faîtes peur car une possible contagion serait une attaque à l'ORDRE bien établi....Celles et ceux dans la survie et qui ne trouvent pas à s'en sortir sont des parias, des fainéants, des "difficiles" quand ce n'est pas tout simplement des inutiles assistés qu'on devrait éliminer, qui doivent sortir du paysage car ça fait tâche...ça interpelle, ça déstabilise, ça fait peur....car ça pourrait arriver aujourd'hui à chacun-e d'entre nous...Si éliminer est trop fort alors on peut les ignorer au moins pour ne pas ternir son mental de "battant". Eh oui, celles et ceux qui regardent leurs salaires comme facteur de réussite et d'intégration pensent avoir raison (l'argent justifie tout aujourd'hui) et ceux et celles qui ne "réussissent" pas sont des faibles et comme dans la nature, les faibles sont bouffés par les prédateurs.
On revient peu à peu à faire croire que le monde est une jungle où chacun-e doit s'en sortir en éliminant l'autre comme dans les jeux vidéos dans lesquels cette génération a été abreuvée et baignée...L'autre devient un possible ennemi, un adversaire, un concurrent...
Quand on parle d'économie collaborative, d'échanges d'information pour construire des projets communs, de réfléchir dans la durée et au bien commun avant de produire, de tendre vers plus d'autonomie alimentaire, énergétique, là c'est prendre des risques de passer pour un extra-terrestre, un doux rêveur qui fume la moquette, un agent de l'ennemi, quelqu'un hors du "réel" qui n'a aucun sens de la vie...




Il faut juste espérer que cela ne finira pas en affrontements guerriers tant les souvenirs d'il y a moins de cent ans sont encore présents dans la mémoire des plus anciens. La guerre pour les plus jeunes est comme un jeu vidéo où les morts sont à nouveau debout quand on entame une nouvelle partie. Là par contre les "rêveurs" ne sont plus les mêmes et surtout ils deviennent sourds quand on leur dit, démontre qu'une certaine façon de vivre ici engendre forcément des conflits armés dans une autre partie de notre planête...

Alors, oui nous connaissons le PRIX des choses, mais quelles sont encore nos VALEURS ?



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***   in "Génération H / têtes chercheuses d'existence "  Alexandre Grondeau -roman / éditions La lune  sur le toit

vendredi 8 mai 2015

Je sais faire et je veux bien partager, j'aimerai de l'aide pour me soulager ou m'apprendre....

Nous avons toutes et tous des atouts dans nos mains, des choses que nous savons faire, de l'expérience à partager, des demandes formulées, de l'aide qu'on souhaiterait avoir...

Et bien, le Sytème d'Echange Local (le SEL) peut vous aider et vous mettre en relation les uns (demandes) et les autres (offres)  ***. En plus, des moments d'animation, des bourses d'échanges, des chantiers collectifs, le pique-nique annuel créent des liens petit à petit entre les membres de ce réseau.


Vous avez peut-être un S.E.L. tout près de chez vous sans le savoir, alors cherchez un peu ou mieux vous pouvez aussi en créer dans votre endroit de vie.

être SEListe est aussi un état d'esprit, de partage et d'aide au sein d'un réseau, une façon de voir la vie autrement et de la vivre en se dégageant peu à peu de ce consumérisme omni-présent, de s'en sortir en dépensant moins, de retrouver l'esprit du troc, de se redonner un peu de fierté en partageant ce que chacun-e d'entre nous sait et sait faire, de ne pas avoir honte de demander et cela crée aussi du lien social de se sentir dans une communauté d'esprit, dans une vision du monde différente, dans la construction d'autres rapports à l'argent  et à l'esprit marchand (les services sont "rémunérés" en SELeris /  60 SELeris = 1 heure de "travail").



Il y a donc bien plus qu'un échange entre demandes et aides : redevenir acteur de sa vie, sortir de la solitude ou de l'individualisme, échanger dans un esprit de partage, s'enrichir les uns les autres...



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*** voir sur le site du SEL de La Bruche, échanges et demandes
      http://leseldelabruche.seliweb.net

vendredi 1 mai 2015

TRANSITION ENERGETIQUE selon le PS et Hollande

Abandon de l'écotaxe : construction puis démontage des portiques, sortie-rupture du contrat Ecomouv' - coût d'argent public, entre 800 millions et 1 milliard €.
Abandon du ferroutage : indemnisation pour rupture du contrat près de 200 millions € (premier chiffre annoncé : 175 millions €)

col bloqué à Saâles contre le transit des camions par la vallée


On peut dire que notre argent public sert plus à indemniser les renoncements que l'investissement et la création d'emplois. Mais visiblement, ces chiffres, ces choix n'offusquent pas grand monde et on n'en parle guère dans la quasi totalité de la presse de propagande (nationale et régionale).
On parle pollution (des villes) deux fois dans l'année quand à Paris l'air devient irrespirable et qu'on régule la circulation au bout de quelques jours ...quand l'épisode le pire est souvent passé !!! Et cette pollution aux particules fines a un impact non seulement sur la santé bien sûr, mais aussi financier qui coûte un maximum à la Sécurité Sociale aussi. On nous rabbache les oreilles à longueur d'année pour réduire la vitesse en voiture, à passer du diesel à l'électrique (pour justifier le nucléaire ???) et ainsi réduire la pollution. Oui, merci, l'automobiliste a bon dos ! 


Mais on ne parle que peu des camions qui polluent bien plus et qui sillonnent nos routes et pas que les autoroutes, mais aussi les vallées pour éviter les péages des tunnels (et autres autoroutes) en abîmant les routes départementales, en noircissant les façades des maisons, en polluant au maximum...Mais le lobby routier est très puissant visiblement puisqu'il fait reculer régulièrement toute décision qui irait contre ses intérêts, les intérêts FRANçAIS !!! Mais, entre parenthèses, vous n'êtes pas sans avoir remarqué que les plus grosses  entreprises des transporteurs français ont été vendues aux américains...Alors...?

Actuellement, il n'y a que deux lignes de transport ferroviaire en France : Bettembourg (Luxembourg) au Boulou (Pyrénées-Orientales) et l’Alpine qui franchit les Alpes en transportant 25 000 poids lourds par an.
Le projet en cours d'une nouvelle ligne Atlantique devait relier  Dourges (Pas de Calais) à Tarnos (Landes) et concerner 85 000 camions par an. Pas négligeable, pas vrai ?
Le gouvernement continue à clamer qu'il n'abandonne pas “l'idée”, mais que les sites/plateformes de chargement et déchargement ne donnaient pas satisfaction  ...en attendant ! Attendant quoi ?

poids lourds sur rails / wagons LOHR

LOHR, la société alsacienne fortement impliquée depuis longtemps dans la fabrication des wagons spéciaux permettant le transport ferroviaire des camions avec chargement rapide va accuser encore une fois le coup avec ce nouvel abandon, cette nouvelle reculade, là encore avec des licenciements possibles comme conséquence.
Alors voilà encore un de ces innombrables dossiers “environnementaux” qui est remisé. Le gouvernement tient un discours d'un côté, en vue de la réunion mondiale sur l'environnement en décembre 2015 à Paris (où les pays vont surtout marchander leurs droits de polluer !), où il est question de la congestion automobile, de l'état des routes, des accidents (entre poids lourds et voitures ?), du bruit , des émissions à gaz de serre, des particules très fines, des maladies liées à la pollution de l'air, de la limitation de vitesse, mais quand il s'agit de prendre des réelles décisions impactantes, là c'est reculade et tergiversations,  quand ce n'est pas tout simplement abandon.

Alors, nous dire qu'il faut faire des économies, réduire les coûts de la santé, nous annoncer les chiffres vertigineux du montant  des contrats abandonnés, l'augmentation permanente du chomage chaque mois et ne pas mettre en oeuvre des politiques créatrices d'emplois dans la transition énergétique, changer de politique économique, c'est clairement un manque de courage, une renonciation des promesses électorales, une soumission aux lobbys et aux banques, etc...

Que ces élu-e-s, ce gouvernement ne s'attendent pas à autre chose qu'un identique abandon et renoncement envers eux aux prochaines échéances électorales. C'est logique, cohérent, évident...