vendredi 27 février 2015

NO GO ZONE ou SECONDE ZONE ?

"Ce n'est pas parce que l'on peut tout faire que l'on doit tout faire. La liberté d'expression est un principe : elle doit aussi s'articuler avec les autres valeurs de la République....L'irrévérence va de pair avec la culture, l'intelligence, la morale. Seule, elle devient gratuite....
La véritable irrévérence aujourd'hui, c'est parler d'amour quand tout le monde parle de haine ; faire du lien dans une époque qui sépare les êtres ; essayer d'agir dans un monde qui dit "on ne peut rien faire" ; dire la vérité quand tout le monde ment....
On a traité de rêveurs et d'utopistes tous ceux qui, dans l'histoire, ont fait bouger les choses....la solution est dans nos mains....

La première discrimination est sociale, puis s'y ajoutent celles contre les noirs, les arabes, les musulmans, ..."  



Ces paroles tirées d'une interview d'Abd El Malik (dans Télérama 3397 du 18 février 2015) résonnent très justement dans mes oreilles et je vois bien ce qu'on peut en tirer. J'avais déjà lu son livre (autobiographique) "Qu'Allah bénisse la France" et dont il a tiré son film tourné à Strasbourg-Neuhof l'an dernier et je sentais une certaine honnêteté dans ses reflexions, sa démarche, ses interrogations et le chemin parcouru, ses choix...Je recommande très vivement son livre qui mérite qu'on le lise surtout dans cette période trouble ou on amalgame et stigmatise facilement ...

Abd El Malik a aussi écrit un court fascicule tout récemment "Place de la République : pour une spiritualité laïque" chez le même petit éditeur que le "Indigné" de Stéphane Hessel (Editions Indigène /4 €).

Cette chronique est donc bien un hommage et une incitation à lire cet auteur, cette personne que je trouve lumineuse et apaisée et dont émane une certaine force, de l'énergie quand vous la rencontrez ou la voyez, entendez à la TV ou sur les ondes, ce qui malgré tout est assez rare.




Restons curieux, faisons la démarche de lire autre chose, ailleurs afin de se forger sa propre vision des choses et dévélopper son propre cheminement dans la vie. 
Il est important d'entendre aussi des paroles qui font réfléchir et s'interpeller sur la place de chacun. Peut-être la période hivernale, les évènements tragiques sont-ils plus à même de nous inciter à faire ce "travail intérieur" avant l'explosion colorée du printemps....et les plaisirs de l'été !

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Vous avez bien compris le titre de cette chronique. Fox News (chaine TV américaine très à droite), après les massacres de début janvier en France, avait fait un reportage sur Paris en affirmant qu'il y avait des quartiers qui étaient des  "no go zone" où il ne fallait surtout pas entrer.....Vous devinez-ou vous vous doutez bien- quels quartiers étaient pointés du doigt et matérialisés sur un plan. 
Toujours est-il que ce ne sont bien sûr pas des "no go zones", mais par contre on peut dire que leur traitement est différent et qu'on peut plutôt parler de lieux abandonnés par la République, des quartiers de "seconde zone"....d'où le titre !



jeudi 19 février 2015

QUE SERA VOTRE VIE quand.....


On peut trouver tous les jours des raisons de s'indigner, de se révolter, d'être écoeuré, de ne plus comprendre,...Entre l'apologie du terrorisme, l'agonie des ours blancs, le massacre en masse d'innocents dans des guerres de pouvoir et de richesses économiques, la montée des océans avec la fonte des glaciers, le racisme quotidien contre “l'autre”, l'épandage intensif d'agents chimiques sur les terres agricoles, la noyade de centaines de réfugiés économico-politico-environnementaux, les crimes du fanatisme, la précarisation de la classe moyenne et les évasions fiscales par milliards, (je peux continuer l'énumération en vrac encore longtemps), oui, il y a des dizaines de raisons de s'indigner chaque jour.




Mais cela n'est pas une raison pour baisser les bras, tout accepter avec cynisme et sentiment d'impuissance. Ce n'est pas une raison pour encourager le pire en se disant que la guérison par électrochoc  a fait ses preuves !!! Ce n'est pas une raison pour tourner le dos à toute initiative et se rassurer en disant que de toute façon ça ne sert à rien, ça ne change rien... Les changements sont toujours (ou en tout cas, très souvent) venus des minorités agissantes. Il y a donc un vrai encouragement à se bouger, à positiver ses révoltes dans des actes et des actions réels. Et ce sont les petites choses au quotidien qui sont les semences mises en terre pour une récolte demain.
On peut aussi regarder passer le monde, le temps, sa vie et s'en contenter en pensant aux délices du paradis. Mais ça veut dire aussi être aveugle et sourd à ce qui se passe autour de soi, se réfugier dans le cocon égoiste qu'on s'est crée en imaginant qu'il va résister aux changements extérieurs.
On se berce tous d'illusions de toute façon, car sans rêves, sans avenir, on n'existe plus en tant qu'humain.




Etre cohérent, analyser avec distanciation, agir en fonction de ses convictions et de ce qu'on est, oublier le regard des autres, leur “jugement” pour retrouver une grande liberté et surtout le respect de soi-meme et ...des autres, de l'autre,  voilà des pistes “éducatives”, “constructives”...
Je me souviens très bien de cette chanson de Maxime (Le Forestier) “etre né quelque part” que je passais souvent à mes élèves.


"On ne choisit pas ses parents,
on ne choisit pas sa famille
On ne choisit pas non plus
les trottoirs de Manille
De Paris ou d'Alger
Pour apprendre à marcher
Etre né quelque part
c'est toujours un hasard
…...
Est-ce que les gens naissent
Égaux en droits
A l’endroit
Où il naissent "




                                    produire et consommer : vous êtes quoi de plus ?


J'aurai pu naitre ailleurs, dans une autre famille, sur un autre continent, et comment aurait été ma vie alors ? Il est bon de se poser ce genre de questions de temps à autre, ça permettrait de relativiser, de forcer notre tolérance, de regarder les choses et les gens autrement que dans leurs différences, mais plutot comme des frères et des soeurs de l'humanité. Non, je n'ai pas fumé la moquette, non je ne me suis pas converti à une religion obscurentiste ou exaltée, mais je connais le “prix” de la vie et la durée éphémère et rapide de notre passage.
Ego et prétention ne tiennent pas longtemps face à ces réalités physiques et physiologiques.

                                                "Que sera votre vie quand 
                                      l’air sera liquide, l’eau solide, la terre feu ?"



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pour écouter KAT ONOMA-groupe alsacien...lien ci-dessous)

https://www.youtube.com/watch?v=IUEEj--h2Pg&list=RDIUEEj--h2Pg&index=1

mardi 17 février 2015

SHAME ON US and HOPE FOR HAPINESS

(ce sont deux titres de chansons...que les érudits reconnaitront)






Quand j'étais petit, tout jeune, j'habitais un petit village, il n'y avait pas encore de route goudronnée dans la rue : c'était un chemin de terre qui allait vers les champs qui commençaient trois maisons plus loin. C'était aussi notre terrain de jeu où on enchainait les matchs de foot entre copains de la rue. Et puis, on passait de notre cour-potager ( on élevait aussi des lapins et des poules) dans les vergers et champs d'asperge qui s'étendaient sur des centaines de mètres jusqu'à l'Ill le long de laquelle on construisait nos camps, des cabanes au milieu des arbres aux lianes ...amazoniennes ! Eh oui, tout cette nature était encore très sauvage, une végétation primaire, des bancs de sable et des niveaux d'eau très variables qui inondaient même notre cave lors des gros orages ou de la fonte des neiges dans les montagnes vosgiennes proches.
Il y avait quelques commerçants qui gagnaient grassement leur vie et ils étaient nombreux : boucher, boulanger, pharmacie, épicerie, marchand d'animaux et de ...cycles,  ferblantier, maréchal ferrand, graineterie, couturier, mercerie, ….J'avais des copains d'école dont les parents étaient encore paysans car il y avait encore quelques fermes dans le village, dont la maison voisine de la notre. Les clubs sportifs et les cercles confessionnels rythmaient le calendrier annuel, ainsi que le passage des chevaux, puis des tracteurs qui allaient dans les champs. L'école communale était le lieu social, de rencontre...avec les bistrots bien entendu et les stades et églises/synagogues !
J'ai vu se transformer année après année le village en banlieue de ville ; les champs sont devenus des lotissements, les commerces ont fermé pour laisser place à des supermarchés et il n'y a bientot plus eu que quelques rares artisans, voués à disparaitre sans succession. Le chemin de terre devant notre maison est devenu une route très fréquentée de desserte du trafic de la ville vers les cités-dortoirs que sont devenus les villages....





Vous allez me dire que je parle d'un temps qui n'existe plus. Certes, mais qui résonne encore dans la tete des parents des trentenaires (et plus)...Ce n'est pas par nostalgie que je parle de cela aujourd'hui, mais simplement pour faire mesurer la fulgurance de cette première transition sociale, économique et environnementale de la seconde moitié du siècle dernier.
La vie matérielle est devenue plus facile, le plein emploi existait pour toutes et tous jusqu'à la crise pétrolière de 1973. Il fallait se battre moins et donc cette facilité, le confort acquis a surement contribué aussi à ce mollissement général qui s'est accentué d'année en année jusqu'à cet appauvrissement culturel actuel de la nouvelle génération qui ne peut que nous inquiéter, nous qui avons accompagné, assisté à l'évolution rapide de ces dernières années et de ses conséquences au quotidien.
Une certaine passivité de notre part nous rend en partie responsable du monde que nous laissons à nos enfants et petits-enfants. Nous n'avons rien pour nous rendre fier de ce leg, de cet héritage.
J'aimerai tant entendre des voix jeunes nous dire ce qu'on a pu leur apporter, leur apprendre et ce qu'ils en font aujourd'hui. Je n'aimerai pas avoir vingt ans aujourd'hui car je sens comme une immense régression intellectuelle dans un semblant de confort matériel et sanitaire.

Bien sur, il y a des signes, des actions, des initiatives qui sont très encourageants quant à un réel changement de civilisation en cours, une nouvelle transition pas encore perceptible à un niveau global, mais qui sont visibles partout autour de nous et portés par des jeunes et moins jeunes qui ont pris conscience que cet autre monde, cette autre façon d'appréhender et de construire sa vie est en route, en mouvement.

Il suffit de porter son regard autrement, d'ouvrir ses oreilles de façon tolérante et curieuse et la donne peut changer....

mardi 10 février 2015

LE PRIX ET LA VALEUR

Là où je vis, je m'émerveille chaque jour de mon environnement naturel d'une grande qualité : un air de montagne vivifiant, de l'eau qui vient de la source, des aliments produits localement, un train TER à proximité, vraiment là où je vis, “ça n'a pas de prix”, c'est la nature encore assez sauvage, de l'espace...


Quand je disais cela, c'était un peu innocent (pas entièrement, vous me connaissez !) et pour pousser le bouchon encore un peu plus loin, je rajoutais : “tu verras, un jour, on nous fera payer l'air pur qu'on respire”... En souriant, mais en sachant ce que je sais aujourd'hui, je savais aussi que ce n'était pas impossible....

- Bonjour Monsieur, on vient prélever la taxe verte que vous n'avez pas encore payée cette année.
- Quelle taxe verte ?
- Eh ben, vous savez bien que nous sommes en zone élevée de qualité environnementale et que votre contribution permet de la préserver.

Vous souriez, vous avez raison, mais vite, car dans les projets de certaines multinationales et surtout des banques d'affaires, cette scène pourrait avoir lieu demain. Car, nous rentrons dans l'ère du “natural capital”. La nature est mise à prix, elle est une nouvelle niche financière dans le cerveau de ces félés de la “plus-value” boursière qui attire les actionnaires-investisseurs.
Comme souvent dans le capitalisme, ce sont les banques qui sont en première ligne et pas n'importe lesquelles : les holdings JP Morgan, Goldman Sachs, Morgan Stanley, …., les memes qui ont crée la bulle immobilière artificielle qui a déclenché la crise (mondiale) de 2008. Et à quoi pensent-elles ?
A marchandiser la nature et bien sur, ça a déjà commencé.




Vous voulez comprendre le principe : on démollit, on rend rare, on met un prix pour la sauvegarde, on vend avec une marge bénéficiaire importante...
Prenons un exemple (vital) : les abeilles...
Aux USA, mais en Europe aussi tout doucement, on a mis en place des pratiques agricoles intensives à coup d'intrants toxiques, de pesticides, d'engrais, etc...Résultat : les abeilles ont disparu. Or pour avoir des récoltes, il faut polliniser. Alors, les quelques rares ruches encore protégées prennent une valeur inestimable et on peut les louer pour polliniser les champs. Voilà un exemple typique pour créer de la plus-value : ce qui est rare (ou devient rare) est cher, le marché fonctionnant sur l'offre et la demande. Donner un prix à quelque chose et vous créez un “actif financier”.
Changeons encore d'échelle : les banques américaines (et leurs filiales, agences, ..) achètent des terrains peu habités avec une certaine biodiversité. Elles émettent ensuite des titres, obligations, actions sur les espèces présentes sur ce territoire et revendent ces actions à des  clients : une action “serpent  xxxxxx”, une action “plante xxxxx”. Je vois que vous êtes écroulé-e-s de rire en disant qu'il faut que j'arrete de respirer le grand air pur, ça rend euphorique !
Pas du tout, c'est déjà une réalité aux USA. Où est l'intéret d'avoir des actions “serpent xxx” ? C'est tout simple car le procédé marche pour tout :
ces sites “naturels”, “protégés, préservés”, mais devenus privés vont devoir maintenant se rentabiliser avec une plus-value pour le porte-monnaie des actionnaires. Ainsi, une entreprise qui veut s'installer  sur un site un peu sensible ou préservé pourra le faire malgré tout,  A CONDITION d'”équilibrer”  par une autre action compensatoire. Et c'est là qu'interviennent ces fonds d'actions “serpent xxxx”, “plante xxx”....Je reçois l'autorisation d'implanter mon usine (polluante) à condition d'acheter des actions qui préservent la nature sous une autre forme, ailleurs. Et c'est ainsi qu'un désert avec de la biodiversité acheté une bouchée de pain peut devenir,sans rien y faire, très juteux dans la revente d'actions “serpent et autres”. Vous ne revez pas, ça va encore plus loin.



MATRIX : vous connaissez ce nom comme titre de film qui a eu un grand succès il y a quelques années. Mais là, ce n'est plus pareil, quoique !!!! Bref. A la bourse de Chicago, vous avez le grand marché mondial qui fixe le prix de vente du blé, du café, du riz, etc...de tous les produits. C'est la marchandisation financière, boursière des produits alimentaires de base qui font la pluie et le beau temps de tous les producteurs, surtout la pluie. Eh bien, imaginez-vous que un marché de la nature (ecosystem services / ecosystem market) a été crée de toutes pièces qui cherche à mettre un prix sur la valeur économique “invisible” de la nature. Les banques "d'espèces" (à préserver), les banques de “compensation” créent en fait des permis de polluer, de détruire.
Ce marché de la nature s'appelle tout à fait officiellement Matrix avec déjà ses "outils financiers" et est très connu dans les milieux boursiers.

Et il y a aussi sous couvert de l'ONU et des Etats le partage des droits “carbone” qui peuvent etre échangés entre Etats. A un moment donné, les banques ont crée des titres “tonnes-carbone”, ont distribués des quotas aux Etats, ont instaurés une limite de pollution au carbone à ne pas dépasser (avec la complicité des “politiques”) et ainsi, un pays très polluant peut racheter des titres “tonnes carbone” à des pays moins polluants pour compenser, ne pas dépasser (sur le papier) la dose “autorisée”. Une vrai arnaque crée de toutes pièces GRACE.... au réchauffement climatique crée par les memes qui en tirent bénéfice aujourd'hui. Innommable !

Ce système capitaliste, boursier, financier est donc aujourd'hui appliqué à la nature sans qu'on en parle de trop. La présentation médiatique sera toute autre, bien sûr : on va nous faire croire que ce sont les milieux financiers des affaires et des entreprises qui vont sauver la planete : le green business est déjà bien en marche.
En revenant loin en arrière, on sait bien pourtant que globalement  ce n'est pas vraiment l'humain qui détruit la nature (vitale pourtant), mais un système économique.




            La nature n'a pas de prix, mais elle a beaucoup de valeur.

Oui, mais attention, le gourou reconnu par les politiciens et financiers du monde entier , Pavan Sukhdev (ancien de la Deutsche Bank)  est le spécialiste du calcul de la valeur monétaire de la nature !!! Il contribue à répandre la marchandisation de la nature.

Les résistances sont les actions locales qui autonomisent la vie locale et qui échappent au système de marchandisation. Les résistances peuvent aussi venir des politiques à condition qu'ils fassent des vrais lois de protection de l'espace naturel pour empecher le “natural capitalisation”.
Mais on a tellement entendu déjà que “l'environnement, ça revient cher, ….ça commence à bien faire...” etc...que la confiance dans la résistance des politiques face au lobbying des marchands d'action, des fonds d'investissement, etc...est quasi nulle !

                              La nature sera-t-elle le nouvel eldorado de la finance *


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EN SAVOIR PLUS :

* voir  le documentaire sur ARTE +  quelques jours encore en replay

dimanche 8 février 2015

REFORME TERRITORIALE : on ne va pas arrêter d'en parler....mais elle est déjà en route !

En 2015, on va beaucoup parler de cette “réforme territoriale” qui va changer l'administration des territoires de la France. Le calendrier est en route depuis janvier et se poursuivra avec deux élections dans les départements et les régions en mars et décembre.



A la lecture des noms des candidat-e-s, le désaveu de la politique à tous les échelons n'est pas pris en compte : il n'y a pas de renouvellement important (on retrouve les mêmes pour recommencer ce qu'on ne veut plus), on parle de parité, de proportionnelle, de non-cumul strict et pourtant dans les faits, il suffira de mettre en face du nom des candidat-e-s les mandats de chacun-e pour comprendre que ce n'est pas encore pour cette fois-ci.
Mais il reste aux électrices et électeurs qui vont encore voter de se définir selon leurs critères de choix. Bien sûr , les militant-e-s des partis votent pour leurs candidat-e-s, mais les autres ?
Choisiront-ils/elles selon les étiquettes des partis ? selon le physique, l'âge, la nouveauté….? selon qu'ils-elles cumulent déjà avec d'autres mandats représentatifs ? selon qu'ils-elles se sont rassemblé-e-s sur une liste alternative, ouverte ?
Et dans ce cas, quelle sera l'éventail de choix ?
L'UMP-UDI , le PS-EELV-MEI, LE FN-Bleu Marine, le Front de Gauche (PG, PC, Ensemble, ex-NPA, GA,...Nouvelle Donne ?), Unser Land, Alsace d'Abord, ….
En Alsace, pas de surprise ! Nous sommes dans une région à droite, conservatrice, au réformisme centriste (mais qui a perdu ses marques depuis que l'UDF s'est fondé dans le RPR en grande partie et l'autre partie a crée le MODEM) ...avec des présidents de région et des départements qui ne brillent pas par leurs innovations et originalité.

Toujours pas d'écotaxe régionale (dans une région frontalière où la Maut -écotaxe- existe en Allemagne), des investissements hasardeux, dans le Bioscope pour ne citer qu'un exemple, toujours pas de TER réhabilité dans la vallée de Guebwiller, un projet de GCO nouvelle autoroute qui a vu des prises de position “girouette”, un golf de Saverne, un Loisium de riches contestés mais largement soutenus par les élu-e-s locaux,   des errements politiques entre Référendum qui ne mettait aucune nouveauté et économies en avant et fusion des régions,....on peut continuer la liste sans problème.


Il ne faut dès lors pas trop s'étonner si l'abstention devient la seule façon de marquer un ras-le-bol face aux pratiques, aux belles promesses, à l'attitude aveugle et sourde par rapport aux revendications, aux résistances, au manque de démocratie. Et puis, on parle des élu-e-s proches des habitant-e-s et de leurs préoccupations quant au final, avec leurs cumuls, ils sont totalement “hors sol”, sauf avant les élections et dans les fêtes “vin d'honneur-kougelhopf” (il faut “soigner” ses électeurs !!!).
Le secrétaire national du PS menace EELV et Front de Gauche d'errements qui auront pour résultat l'échec des candidat-e-s PS aux Départementales, mais son appel au vote "utile" ne fera plus recette après la politique menée depuis 2012.

Même si quelques élu-e-s trouvent grâce à mes yeux pour leurs engagements constants, leur présence permanente sur le terrain, elles-ils sont très rares et sont “apprécié-e-s” là où ils-elles sont présent-e-s  …. Mais ils-elles ne sont pas pour autant des exemples dans leur parti qui ne les reconnait guère.



Et puis, “ailleurs” dans d'autres régions, ça bouge. On avait vu ce qui s'est passé à Grenoble aux Municipales. On lit ce qui se passe dans la préparation des Départementales où des listes alternatives se construisent avec un réel travail sur un programme, une stratégie, un fonctionnement démocratique, une vision sur une période longue (pas la durée d'un mandat), …

Ces listes sont surtout des listes d' “Alternative à gauche”  qui veulent offrir un choix de société (social et écologique) bien différent du FN et qui met UMP-PS et leurs alliés à distance. EELV dans ces nouvelles perspectives est le cul entre deux chaises : rester coller au PS et sauver des postes OU participer à ce nouveau pôle de la gauche (non-gouvernementale pour l'instant) qui ne renie pas ses valeurs, ses fondements, ses convictions.

La Grèce a démocratiquement montré qu'un ras-le-bol peut se traduire politiquement ; l'Espagne affiche le même cheminement. Que se passera-t-il au Portugal, en Italie, en France dans les prochains mois, les prochaines années ?

L'avenir n'est pas écrit...




tous les dessins sont de PAT Thiébaut        www.lagitedulocal.com
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                            les étapes de la mise en oeuvre
                               de la Réforme Territoriale

Janvier 2015

Certaines grands agglomérations deviennent des METROPOLES (Strasbourg) qui vont recevoir des nouvelles compétences qui pourraient être une (grande) partie de celles des conseils généraux actuels.

Mars 2015    
élections départementales les 22 et 29 mars
Les conseillers généraux deviennent des conseillers départementaux
BAS-RHIN  avant 2015    44 cantons = 44 élus
                    mars 2015    23 cantons = 46 élus  (1 F + 1 H par canton)

Décembre 2015   
élections régionales les …..... décembre
Les Régions françaises passent de 22 à 13
                      Alsace-Lorraine-Champagnes-Ardennes sera une seule région (Est)
Scrutin régional avec 10 sections départementales
169 élus  (35 pour le Bas-Rhin)

De 2015 à 2017  
la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République)  va déterminer la répartition des compétences entre Région et Conseils Départementaux et entre Métropoles et Conseillers Départementaux.
A terme, la seule compétence des politiques de solidarité pourraient encore concerner les Conseils Départementaux, amenés à disparaître au profit des ...Communautés de Communes ?

Janvier 2017   
la répartition des compétences doit être terminée,
le redéploiement des personnels et moyens réalisés

mercredi 4 février 2015

GLANER N'EST PAS VOLER

GLANER = "ramasser dans les champs après la moisson"
VOLER = ramasser les aliments périmés, mais encore consommables, dans les poubelles des supermarchés.








Vous avez bien sûr entendu parler du procès de ces trois jeunes montpeliérains (chomeur, étudiant, intermittent du spectacle) qui passent devant le tribunal pour "soustraction frauduleuse de denrées périssables avec date dépassée".

Devant la loi, le peine maximale est de 7 ans de prison et 100 000 € d'amende. Quel est leur crime ?
D'avoir sauté un muret/palissade, soulevé les couvercles des poubelles à l'arrière d'un supermarché et d'avoir récupéré les aliments à la date périmée jetés dans les poubelles, mais encore consommables, sans avoir fait aucune dégradation. Grave, pas vrai ?
C'est vrai que dans notre pays riche où tout le monde peut manger à sa faim, a un emploi avec un salaire acceptable, ces actes sont inqualifiables, criminels, au point que la police (BAC) vienne cueillir ces trois délinquants-terroristes, les mettent 12 heures en garde à vue....et convoqués au tribunal.
Nous sommes en France en 2015.

Même si on peut être indigné-e, cela pose un problème sérieux dans notre pays riche. Est-il normal de jeter tellement d'aliments alors que les Restos du Coeur sont débordés ?
Les denrées aux dates limite de vente dépassés, mais encore consommables, ne devraient pas se retrouver tous les soirs dans les poubelles destinées à la décharge ou à l'incinérateur. C'est une honte dans un pays où le chomage atteint des sommets, où la précarité est de plus en plus visible, où les associations, les comités de quartier ou les réseaux locaux ont du mal à assurer une aide, un lien avec nos compatriotes qui plongent dans la souffrance et la misère. 

Ces denrées triées tous les soirs ne devraient pas se retrouver dans les poubelles, mais dans les épiceries solidaires, dans les Restos du coeur, chez les associations caritatives qui distribuent aux plus démunis. Il devrait exister une collecte quotidienne et redistribution automatique.

En plus, celles et ceux qui vont "faire ces poubelles" devraient bénéficier de la législation concernant le glanage autorisé, c'est à dire pouvoir récolter, ramasser APRES la moisson ou ...APRES le dépassement d'autorisation de vente.

Alors que la cueillette de ces délinquants par la police continue à travers la France régulièrement, il serait temps peut être d'adapter la législation, la règlementation en ralation avec la gravité des faits, l'importance des dégâts subis. Or ici, en l'occurence, il n'y a ni préjudice, ni dégradation. 
Et comme vous le savez sans doute, les supermarchés vont parfois jusqu'à arroser leurs poubelles de produits toxiques pour rendre les aliments impropres afin d'éviter ces "vols" dans les poubelles.... 



      un lieu-( give box, boite à dons- partager c'est faire attention aux autres- )comme il commence à en exister. On peut y mettre ce qu'on ne veut plus, n'utilise plus, afin que chacun-e puisse venir se servir....gratuitement.


Réfléchissez juste quelques secondes pour mesurer la bétise humaine, jusqu'où va la connerie du commerce, la logique de la plus-value, la dérive de la pensée humaine....et la répression, l'incohérence ...

Cela permet de voir où on en est dans cette civilisation des lumières, de l'intelligence, de l'humanisme....