samedi 27 décembre 2014

Normales saisonnières

J'entends cela tous les matins quand j'écoute la météo au petit déjeuner vers 5-6 heures du matin quand le jour est quasi prêt à se lever tout doucement...
"Nous sommes aujourd'hui au-dessus des normales saisonnières et le mois de .... est  le plus chaud depuis que les relevés météo existent".
Les administrateurs des stations de ski scrutent le ciel et espèrent enfin des chutes de neige abondantes pour que le business blanc puisse démarrer avant Nouvel An. Ils devraient être contents, il neige depuis hier sur les massifs....



"Normales saisonnières"
Est-ce que cela a encore du sens alors que nous assistons depuis ces dernières années à des dérèglements climatiques permanents, des épisodes dramatiques d'amplitude qui ne "respectent" absolument plus du tout les "normales saisonnières". On le sait bien que les saisons n'existent plus pour ainsi dire, que nous vivons en permanence des épisodes catastrophiques par leur ampleur. Ce n'est pas qu'il y ait plus de cyclones à l'automne, de tempêtes, d'épisodes venteux ou des phénomènes orageux, mais ceux-ci sont de plus en plus violents, puissants, d'une force méconnue jusque là...Depuis la tempête de noël 99, les premières années de ce nouveau siècle sont marquées par ces phénomènes atmosphériques inhabituels. Et nous avons tous pu remarquer qu'il n'y a plus de "normales saisonnières"....
Alors, pourquoi s'y référer encore...
Eléments de langage pour ne pas aborder le problème de fond que sont les raisons de ce dérèglement climatique. Car là on rentre dans ce que l'économie financière ne veut pas entendre : ces dérèglements sont la conséquence non-maîtrisable d'un système d'exploitation des richesses, des énergies non-renouvelables de la terre et des systèmes de production uniquement basés sur la plus-value marchande des produits, quel qu'ils soient.
Nous en connaissons donc les causes, nous en voyons les conséquences, nous n'avons plus de prise pour que l'évolution soit ralentie ou change de process, pas vrai ?
Et pourtant....



Une Conférence mondiale Climat va se tenir à Paris en décembre 2015. François Hollande et son acolyte chargé de mission, Nicolas Hulot, espèrent qu'un accord mondial soit obtenu à ce moment là avec des engagements signés des Etats les plus pollueurs pour qu'ils réduisent leur impact environnemental négatif.
Pendant un an, après le nouvel échec d'engagements signés lors de la conférence mondiale de Lima il y a une semaine, Paris 2015 devrait marquer un nouveau départ dans la réduction de l'impact économico-financier sur le climat. Mais avant, tout au long de l'année 2015, on va noircir le tableau au maximum, afin de donner une valeur forte au "succès" d'un accord lors de la Conférence de Paris en décembre prochain et assurer ainsi une remontée médiatique du président Hollande...en vue de la campagne présidentielle qui commencera l'année suivante.


Mais la réalité est également là car on ne peut pas encore "maîtriser" le climat, juste atténuer les conséquences dramatiques du dérèglement ou l'accentuer en fermant les yeux et les oreilles, en ne pensant qu'à son paquet d'actions à valoriser chaque année un peu plus.
Mais le réchauffement global de 2° aura des conséquences qu'on peut déjà entrevoir : la montée des eaux des mers, l'inondation permanente de rivages et donc d'une partie de certains pays, la désertification de certaines régions du monde, ....etc...et une immigration "climatique ou environnementale" massive de survie alimentaire et de logement. C'est inéluctable dans la marche en avant actuelle, inéluctable. 
Est-ce que de le savoir, d'en avoir entendu parlé déjà, est-ce que cela change pour autant notre attitude, notre façon de vivre, de produire, de consommer ?
A la périphérie pour certain-e-s qui en sont viscéralement conscient-e-s, sans aucun doute. Mais la plupart des gens ne renonceraient à rien pour faire un effort, surtout pas ceux-là, celles-là qui ont finalement le plus d'impact sur ces dérèglements climatiques. Est-il vraiment nécéssaire d'énumérer ici comportements et profils pour montrer du doigt ? Ce n'est pas le sens de cette chronique, mais bien de faire prendre conscience que là comme ailleurs, les paroles, les discours, les excuses d'impuissance ne servent à rien, il faut des actes. Et nous sommes TOUTES et TOUS impliqué-e-s et responsables par notre façon de vivre, de consommer, de se déplacer et chacun-e à son niveau peut agir au quotidien.
Mais les contre-exemples, les discours démobilisateurs pour se justifier soi-même ne seront pas suffisants pour masquer la lâcheté et l'inconséquence.
Et puis que celles et ceux qui ne veulent pas en tenir compte, qui ne croient pas à ces changements en cours, qui pensent qu'avec de l'argent on échappera à tout, eh bien qu'ils-elles soient rassurés, la météo ça ne s'achète pas encore et TOUT LE MONDE subira les conséquences de ces dérèglements, nul ne sera à l'abri à terme...

Et  pourtant les déclarations, les projets politiques n'évoluent guère : il faut produire, produire pour créer de l'emploi, créer de "la richesse", faire tourner l'économie. On entend ces discours tous les jours.
Et si on écoutait un peu plus nos voisins ou concitoyens, on comprendrait vite que ce système a crée la désespérance, l'exclusion économique avec son lot de violences, qu'il est au bout car basé sur l'exploitation des richesses naturelles pillées dans les territoires soumis et l'exploitation d'une main d'oeuvre humaine à bas coûts afin de générer les profits maximum concentrés dans les mains d'une minorité qui va être de plus en plus exposée à la vindicte générale. Bien sûr les forterresses de protection de cette caste sont construites avec des cités de luxe entourées de murs qui ne résisteront qu'un temps à l'invasion des désespérés qui n'ont plus rien à perdre, puisqu'ils n'ont plus de vie, d'avenir...

Alors, européens, occidentaux, gens du Nord ou pays en ouverture comme la Chine-Inde et autres, continuons à consommer, à acheter de l'éphèmère, brûlons nos déchets, empoisonnons la terre nourricière, occupons les sources d'énergie où qu'elles se situent sur notre planête, continuons cette marche vers le mur...
Ou prenons conscience réellement (même si cela peut paraître effroyable) que quand on parle climat, c'est la partie visible de ce que nous avons provoqué et que si cela fait encore sourire quelques-un-e-s, ce n'est que momentané, jusqu'au prochain épidode "climatique" catastrophique où les déclarations "officielles" seront encore des mots d'impuissance, de "on ne peut pas prévoir", "on ne peut rien faire", etc...et surtout où on ne tient pas à responsabiliser chacun-e et encore moins nos représentant-e-s politiques choisis, élus...





Mais le temps ne joue pas en leur faveur et s'il donne raison aux lanceurs d'alerte que nous sommes, cela ne sera d'aucune satisfaction par rapport à l'enjeu de survie planétaire qu'égoistement nous ne voulons pas intégrer, car notre vie et vision s'arrêtent à la courte durée de notre vie humaine, qui se réduit chaque jour cependant,  avec les accidents climatiques, une nourriture industrialisée, une pollution atmosphérique et des eaux/terre qui s'accentue chaque jour un peu plus (10 % de plus de pesticides cette année en France contrairement à toutes les déclarations). Et on dit que notre espérance de vie augmente grâce aux soins, aux médicaments...Mais quand on dit cela, on se réfère non pas aux peuples africains, indonésiens ou....mais à une minorité mondiale...ceux qui sont en grande partie responsable de l'exploitation, la pollution, la captation, la perte annoncée de l'humanité.

Si les cycles sont parfois longs, ils ont cependant une fin.

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