mardi 30 décembre 2014

BONNE ANNEE 2015 ..... depuis la Grèce !

Non, je n'ai pas pris un avion low-cost pour aller au soleil grec passer le réveillon. Mais ma tête y est quelque part...

Dès l'annonce de la non-élection présidentielle en Grèce ce lundi 29 décembre 2014 et la décision conséquente de nouvelles élections législatives le 25 janvier prochain, l'Europe (c'est qui quand on entend ça dans les médias ?) a décidé de suspendre son aide financière. Mme Merkel de Berlin a communiqué de suite que "la Grèce ne doit pas suspendre ses réformes quelque soit le résultat des élections législatives". La Banque Européenne, le FMI (Fonds Monétaire International, dirigé par Strauss-Kahn et maintenant par Lagarde !!!!) émettent des réserves sur leurs aides financières et leur soutien pourrait se terminer selon le résultats des élections.
Que de menaces de rétorsion financière. C'est la guerre civile ? On peut légitimement se demander ce qui fait si peur à ces organismes et dirigeante influents.


                                                Alexis TSIPRAS, leader de SYRIZA

Vous n'avez peut-être plus trop suivi ce qui se passe en Grèce depuis que ces organismes économico-financiers internationaux ont affirmé que la Grèce est en cessation de paiement, en faillite et que des réformes drastiques doivent être mises en place si les Grecs veulent bénéficier de l'aide internationale pour "se redresser". Discours classique entendu aussi pour l'Espagne, l'Italie, le Portugal et d'une façon plus soft, la France. Résultat : les services publics sont liquidés,les fonctionnaires épurés, les droits du travail baffoués, le chomage a explosé, la santé abandonnée, etc ...etc...etc...et la corruption continue, la richesse circule entre une petite caste. La révolte prend forme, la désespérance devient sourde aux promesses et discours maintes fois entendus, les partis en marge prennent de l'importance que ce soit les partis fascistes (vous souvenez-vous de la Grèce dictature des colonels ?) comme Aube dorée ou de la gauche radicale comme Syriza. Or cette dernière formation a su apporter le débat démocratique direct, formuler des revendications claires et élaborer un programme de réformes contre l'austérité imposée qui ne mène qu'au chaos social. 
Et c'est de ça qu'ont peur les organismes financiers internationaux. Qu'on ne suive plus leur méthodologie, leur plan de captation des biens publics, leur mise sous tutelle des pays afin de devenir clairement les "maîtres du monde". 
On peut rigoler de mon humour caustique, mais la vérité, leurs objectifs sont très proches de ce que j'énonce avec mes mots simples.




              La BCE (Banque Centrale Européenne) gère l'émission des billets de la zone euro.

Et comme exemple simple à comprendre, il y a celui-ci : la Banque Centrale Européenne (indépendante dans sa gestion, mais avec des capitaux "européens" des Etats-membres) est censée aider les pays et les projets européens. MAIS, cette banque ne prête pas DIRECTEMENT aux Etats. Elle pourrait le faire et à un taux très bas de 1% par exemple afin de ne pas alourdir la dette générale des pays et permettre de ressortir la tête de l'eau. Que nenni ! Nous sommes dans le capitalisme libéral. La Banque Centrale Européenne ainsi décide de prêter aux banques privées à un taux de ....1% et celles-ci prêtent ensuite aux pays à un taux qui varie de 8 % à ....Voilà l'arnaque totale qui fait que les banques s'enrichissent sur la faiblesse économique des pays, eux-mêmes mis en faiblesse par une crise provoquée par ces mêmes banques, sur l'immobilier locatif ou privé  entre-autres au départ.
Ce jeu financier, on sait où il nous mène : à la dépendance TOTALE envers ces banques donc ses actionnaires donc ce cercle fermé de la caste qui se fout royalement des "politiques" complètement soumis déjà comme on le voit si bien en France avec ce cadre de la Banque Rothschild qui devient ministre très influent dans le gouvernement "socialiste" de M. Hollande ! Même plus de faux-semblant : du frontal....décomplexé !

Alors, ce monde financier, qui arrange ses affaires entre eux, commence à craindre la montée de Syriza qui pourrait gagner les Législatives en Grèce et remettre tout en cause. 
Et pourrait devenir contagieux en Espagne  avec un phénomène proche qui est la montée du parti Podemos. Alors après la révolution démocratique tunisienne, assisterons-nous en 2015 à une révolution européenne de la Grèce, de l'Espagne, de l'Italie, du Portugal, de ....la France ? En France, on agite plutôt le spectre du FN-Marine que celui de la gauche radicale qui a du mal à se rassembler engluée dans les égos des dirigeant-e-s carriéristes. Mais un rien peut déclencher un changement profond : la grêve du vote comme désaveu général par exemple (on n'en a pas loin avec des taux d'abstention gigantesques).

Alors, que faut-il garder de cet "éclairage" grec ? 
Il préfigure un changement radical d'appréciation de ce qu'on nous vend comme une crise mondialisée, suivie d'une austérité nécessaire au redressement économico-financier comme stratégie. Et qui doit durer encore deux-trois ans selon notre Premier Ministre. 
Mais là, après trois ans, ça ne passe plus : le seuil de compréhension est atteint, la dose est dépassée, ça craque dans tous les sens et "on" fait comme si de rien n'était, comme si encore un effort et demain ça ira mieux !!! Stop. Plus un mot, plus une promesse, la France est à genoux devant l'ennemi, ce "monde de la finance, ...sans visage" (quoi que on en connaît certains). Et ce sont les pays les plus profondément touchés qui vont relever la tête puisqu' "on" nous fait croire qu'on ne l'a pas encore sous l'eau....entièrement, alors qu'on est en train de se noyer.


Bonne année 2015 qui s'annonce très ....excitante !
Allez, souriez ....pour la photo du REVEIL...lon.







EN SAVOIR PLUS  -------------------------------------------------------------------------------------------------


samedi 27 décembre 2014

Normales saisonnières

J'entends cela tous les matins quand j'écoute la météo au petit déjeuner vers 5-6 heures du matin quand le jour est quasi prêt à se lever tout doucement...
"Nous sommes aujourd'hui au-dessus des normales saisonnières et le mois de .... est  le plus chaud depuis que les relevés météo existent".
Les administrateurs des stations de ski scrutent le ciel et espèrent enfin des chutes de neige abondantes pour que le business blanc puisse démarrer avant Nouvel An. Ils devraient être contents, il neige depuis hier sur les massifs....



"Normales saisonnières"
Est-ce que cela a encore du sens alors que nous assistons depuis ces dernières années à des dérèglements climatiques permanents, des épisodes dramatiques d'amplitude qui ne "respectent" absolument plus du tout les "normales saisonnières". On le sait bien que les saisons n'existent plus pour ainsi dire, que nous vivons en permanence des épisodes catastrophiques par leur ampleur. Ce n'est pas qu'il y ait plus de cyclones à l'automne, de tempêtes, d'épisodes venteux ou des phénomènes orageux, mais ceux-ci sont de plus en plus violents, puissants, d'une force méconnue jusque là...Depuis la tempête de noël 99, les premières années de ce nouveau siècle sont marquées par ces phénomènes atmosphériques inhabituels. Et nous avons tous pu remarquer qu'il n'y a plus de "normales saisonnières"....
Alors, pourquoi s'y référer encore...
Eléments de langage pour ne pas aborder le problème de fond que sont les raisons de ce dérèglement climatique. Car là on rentre dans ce que l'économie financière ne veut pas entendre : ces dérèglements sont la conséquence non-maîtrisable d'un système d'exploitation des richesses, des énergies non-renouvelables de la terre et des systèmes de production uniquement basés sur la plus-value marchande des produits, quel qu'ils soient.
Nous en connaissons donc les causes, nous en voyons les conséquences, nous n'avons plus de prise pour que l'évolution soit ralentie ou change de process, pas vrai ?
Et pourtant....



Une Conférence mondiale Climat va se tenir à Paris en décembre 2015. François Hollande et son acolyte chargé de mission, Nicolas Hulot, espèrent qu'un accord mondial soit obtenu à ce moment là avec des engagements signés des Etats les plus pollueurs pour qu'ils réduisent leur impact environnemental négatif.
Pendant un an, après le nouvel échec d'engagements signés lors de la conférence mondiale de Lima il y a une semaine, Paris 2015 devrait marquer un nouveau départ dans la réduction de l'impact économico-financier sur le climat. Mais avant, tout au long de l'année 2015, on va noircir le tableau au maximum, afin de donner une valeur forte au "succès" d'un accord lors de la Conférence de Paris en décembre prochain et assurer ainsi une remontée médiatique du président Hollande...en vue de la campagne présidentielle qui commencera l'année suivante.


Mais la réalité est également là car on ne peut pas encore "maîtriser" le climat, juste atténuer les conséquences dramatiques du dérèglement ou l'accentuer en fermant les yeux et les oreilles, en ne pensant qu'à son paquet d'actions à valoriser chaque année un peu plus.
Mais le réchauffement global de 2° aura des conséquences qu'on peut déjà entrevoir : la montée des eaux des mers, l'inondation permanente de rivages et donc d'une partie de certains pays, la désertification de certaines régions du monde, ....etc...et une immigration "climatique ou environnementale" massive de survie alimentaire et de logement. C'est inéluctable dans la marche en avant actuelle, inéluctable. 
Est-ce que de le savoir, d'en avoir entendu parlé déjà, est-ce que cela change pour autant notre attitude, notre façon de vivre, de produire, de consommer ?
A la périphérie pour certain-e-s qui en sont viscéralement conscient-e-s, sans aucun doute. Mais la plupart des gens ne renonceraient à rien pour faire un effort, surtout pas ceux-là, celles-là qui ont finalement le plus d'impact sur ces dérèglements climatiques. Est-il vraiment nécéssaire d'énumérer ici comportements et profils pour montrer du doigt ? Ce n'est pas le sens de cette chronique, mais bien de faire prendre conscience que là comme ailleurs, les paroles, les discours, les excuses d'impuissance ne servent à rien, il faut des actes. Et nous sommes TOUTES et TOUS impliqué-e-s et responsables par notre façon de vivre, de consommer, de se déplacer et chacun-e à son niveau peut agir au quotidien.
Mais les contre-exemples, les discours démobilisateurs pour se justifier soi-même ne seront pas suffisants pour masquer la lâcheté et l'inconséquence.
Et puis que celles et ceux qui ne veulent pas en tenir compte, qui ne croient pas à ces changements en cours, qui pensent qu'avec de l'argent on échappera à tout, eh bien qu'ils-elles soient rassurés, la météo ça ne s'achète pas encore et TOUT LE MONDE subira les conséquences de ces dérèglements, nul ne sera à l'abri à terme...

Et  pourtant les déclarations, les projets politiques n'évoluent guère : il faut produire, produire pour créer de l'emploi, créer de "la richesse", faire tourner l'économie. On entend ces discours tous les jours.
Et si on écoutait un peu plus nos voisins ou concitoyens, on comprendrait vite que ce système a crée la désespérance, l'exclusion économique avec son lot de violences, qu'il est au bout car basé sur l'exploitation des richesses naturelles pillées dans les territoires soumis et l'exploitation d'une main d'oeuvre humaine à bas coûts afin de générer les profits maximum concentrés dans les mains d'une minorité qui va être de plus en plus exposée à la vindicte générale. Bien sûr les forterresses de protection de cette caste sont construites avec des cités de luxe entourées de murs qui ne résisteront qu'un temps à l'invasion des désespérés qui n'ont plus rien à perdre, puisqu'ils n'ont plus de vie, d'avenir...

Alors, européens, occidentaux, gens du Nord ou pays en ouverture comme la Chine-Inde et autres, continuons à consommer, à acheter de l'éphèmère, brûlons nos déchets, empoisonnons la terre nourricière, occupons les sources d'énergie où qu'elles se situent sur notre planête, continuons cette marche vers le mur...
Ou prenons conscience réellement (même si cela peut paraître effroyable) que quand on parle climat, c'est la partie visible de ce que nous avons provoqué et que si cela fait encore sourire quelques-un-e-s, ce n'est que momentané, jusqu'au prochain épidode "climatique" catastrophique où les déclarations "officielles" seront encore des mots d'impuissance, de "on ne peut pas prévoir", "on ne peut rien faire", etc...et surtout où on ne tient pas à responsabiliser chacun-e et encore moins nos représentant-e-s politiques choisis, élus...





Mais le temps ne joue pas en leur faveur et s'il donne raison aux lanceurs d'alerte que nous sommes, cela ne sera d'aucune satisfaction par rapport à l'enjeu de survie planétaire qu'égoistement nous ne voulons pas intégrer, car notre vie et vision s'arrêtent à la courte durée de notre vie humaine, qui se réduit chaque jour cependant,  avec les accidents climatiques, une nourriture industrialisée, une pollution atmosphérique et des eaux/terre qui s'accentue chaque jour un peu plus (10 % de plus de pesticides cette année en France contrairement à toutes les déclarations). Et on dit que notre espérance de vie augmente grâce aux soins, aux médicaments...Mais quand on dit cela, on se réfère non pas aux peuples africains, indonésiens ou....mais à une minorité mondiale...ceux qui sont en grande partie responsable de l'exploitation, la pollution, la captation, la perte annoncée de l'humanité.

Si les cycles sont parfois longs, ils ont cependant une fin.

samedi 20 décembre 2014

DERNIERES ANNONCES avant la "trêve des confiseurs"...!!

M. Philippe Richert, président de l'Alsace (!!!), qui ne sait plus quoi mettre en avant pour gagner ou conserver quelques voix pour 2015, a annoncé que M. Valls lui a écrit pour confirmer que la "revitallisation de la voie ferrée Bollwiller-Guebwiller " sera incluse dans le plan Etat-Région...Bref, pour 2020 ! Et revitallisation ne veut pas dire la même chose pour tous : pour certains c'est un retour RAPIDE du TER (pas d'électrification de la ligne, mise en oeuvre rapide) , pour d'autres, ce sera le tram-train et pour d'autres encore, un "bus à haut niveau de service". Débat qui dure et a empêché quelque part que le TER ne soit toujours pas encore revenu dans la vallée du Florival (comme dans les vallées de la Bruche, de Munster, de Thann,...)




La Tunisie élit son président pour la première fois de façon démocratique ce week-end.. Si , après la révolution tunisienne, la marche vers la démocratie a été longue et exemplaire (aucun autre pays arabe n'a été aussi loin dans le processus démocratique), il n'empêche que ce pays doit être mis en avant pour servir d'exemple à une évolution possible. Ce pays est à majorité très jeune et l'espoir est très fort.Pourtant, les deux seuls candidats en lice pour la présidence sont deux messieurs de 69 et 88 ans. Pas de quoi faire rêver la jeunesse tunisienne. Il est dommage que celle-ci ne trouve pas son compte et risque donc de participer à une abstention importante, après cette longue marche vers la démocratie et la fin de la dictature et du système corrompu clanique.



L'essence et le mazout moins cher...jusqu'au nouvel an. 
Manipulation sur les marchés par les producteurs saoudiens pour mettre en difficulté l'Iran et d'autres pays producteurs car depuis quelques années, la richesse de l'Arabie Saoudite ne dépend plus que du seul pétrole. Mais après le 1er janvier, rentreront en ligne de compte la nouvelle taxation du fuel-diesel pour compenser l'abandon par Ségolène Royal et le gouvernement de l'écotaxe des transporteurs routiers. Donc ce seront TOUS les consommateurs qui paieront.
(voir les articles sur ce sujet dans les "Archives" de ce blog il y a quelques mois)





Légalisation du cannabis : pourquoi en parle-t-on juste avant Noël ?
Là aussi vous pourrez lire ma rubrique de cet été consacrée à ce sujet avec les liens vers toute la série d'articles qui avaient paru sur Médiapart. 
Alors pourquoi en parler maintenant ? Dans la perspective des élections du printemps et de l'automne 2015 ? 
Cette annonce fait partie d'un ensemble, qui était aussi réhabilitation des quartiers, gel de la montée des impôts, annonce de nouveaux taux de croissance possibles de 0,3 %, etc...
Dormez, il n'y a pas de grands changements en vue, de révolution économique, de visions d'un autre développement soutenable, non. Il n'y a que les mêmes refrains depuis des lustres....Mêmes arguments, mêmes réticences et surtout ne pas s'inspirer de ce qui existe dans les pays voisins et même les USA.




Au moins il fait doux et on économise un peu sur le fuel, c'est déjà ça...mais notre gouvernement n'y est pour rien...


                             "Joyeuses " (!!!) fêtes de fin d'année....





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la plupart des dessins sont  de Pat Thiébaut       www.lagitedulocal.com 
                                                            et aussi Aurel (Politis)

jeudi 18 décembre 2014

QUEL SILENCE


Vous vous dites, avec un titre pareil il va nous parler de quoi encore ???
Oh, rien de nouveau, car si la nature a horreur de vide, la terre tourne aussi sur elle-même : vous comprenez ce que je veux dire, non ?

Bon bref, alors de quel silence je veux parler.
11 mars 2011 : cette date vous rappelle quelque chose ?
Bravo, vous avez encore de la mémoire : tsunami et explosion de deux unités d'une centrale nucléaire japonaise. Et depuis presque 4 ans des centaines de milliers de litres d'eau contaminée, hautement radioactive, se déverse dans les océans (le Pacifique en premier) provoquant une pollution gigantesque et mondiale sans qu'on en entende un mot depuis des années...C'est vrai que pour un pays qui mange essentiellement du poisson et de préférence cru, cela pose un problème sérieux qu'il vaut mieux occulter car cela remet en cause tout un art de vivre et même une civilisation. Alors, silence depuis des années. Mais silence ne veut pas dire que l'eau s'est arrêtée de s'écouler, que les réacteurs ont été nettoyés, que la zone est habitable à nouveau...

L'explosion de la centrale nucléaire ukrainienne a eu lieu en avril 1986 et presque 30 ans après, la zone est toujours encore "morte", inhabitable et décimée. Alors il vaut mieux le silence qui ne remet pas en question une industrie et des enjeux financiers gigantesques...Secret défense !!!! 



Et pendant ce temps, en temps "de crise et d'austérité", des milliards de nos impôts sont donnés à des "pactes de relance" aux grands patrons d'industrie et qui se partagent cette fin d'année "de crise et d'austérité" 40 milliards de bénéfices distribués aux actionnaires
La vie est fantastique, n'est-ce pas ?
Le silence est d'OR....

dimanche 14 décembre 2014

UNDERCOVER : la théâtralisation de la politique n'a pas de limites !

Le nom du titre évoque les polars, les planques, les caches, les filatures, bref un agent secret qui se fait passer pour quelqu'un d'autre pour découvrir les infos qu'il est censé ramener à son chef, bref entre policier et espionnage....


Mais la nouvelle émission TV s'appelle "POLITIQUES undercover" et donc on voit bien où on veut nous amener. 
Mais il faut que ce soit aussi du spectacle, car c'est de la télé, donc mise en scène, caméra, etc...Alors comment ça va se passer...Loin de moi l'idée de faire la promotion de cette nouvelle émission politique-spectacle, mais cela interpelle sacrément nos représentations des femmes et hommes politiques.
J'ai toujours dit ici, qu'avec le temps, les politicien-ne-s perdent assez vite la notion des choses, des réalités car ils sont vite absorbé-e-s par une certaine euphorie de pouvoir, sont flatté-e-s d'être reconnus, d'avoir ce sentiment de faire avancer les choses et donc d'être important quelque part. Et puis il y a des avantages sociaux et financiers certains pour pas mal de monde (déplacements, repas, hébergement, outils de travail ordi-tél, indemnités, compensations, échanges, missions, déplacements d'"études", ...). Bref, on connait le principe, on a tous pu l'observer, il y a très vite une "professionalisation" de la fonction et pas mal de cumuls et ces messieurs-dames, élu-es par nous et censés nous représenter, deviennent vite des personnes pressées qui n'ont jamais le temps, à l'agenda chargé (ça peut impressionner !!!) et "hors sol" qui petit à petit perdent le sens des réalités quotidiennes et voient le monde depuis leur "tour dorée".
Je ne dis pas que 100% de nos élu-e-s sont ainsi, mais la transition peut aller très vite et touche pas mal de monde. Regardez autour de vous, vos maires, adjoints, conseillers généraux, régionaux, députés, sénateurs et même présidents de com com ou autres organismes colatéraux...Vous avez tous pensé un jour "qu'il-elle n'était plus pareil-le depuis qu'il-elle..."


Alors, un producteur a imaginé une nouvelle émission mettant en scène des politiciens grimés, déguisés qu'on (re)met dans la vraie vie des gens au quotidien....tellement pour eux, ils-elles en sont loin.
Personnellement, ça m'a fait tilter tant je trouvais cela stupide et terriblement pervers, car refaire paraitre "humain" ces bêtes de pouvoir est à double tranchant et croyez-moi, les scènes "génantes" ne seront pas gardées au montage sinon ils-elles n'accepteraient pas : ils-elles doivent avoir un droit de regard sur leur image et doivent limiter le ridicule.
Surtout que les deux premiers qui ont accepté sont des personnes assez connues : Samia Ghali, la sénatrice PS marseillaise et Bernard Accoyer, maire d'Annecy et surtout ex-président UMP de l'Assemblée Nationale.  L'une  sera une femme célibataire avec deux enfants qui cherche un appartement, l'autre sera brancardier aux urgences. Vous avez compris la suite...

Toujours est-il que le concept de mettre des politicien-ne-s dans la peau d'un citoyen confronté à la vie quotidienne est suffisament parlant pour sous-entendre que dans LEUR vie, ils-elles sont loin des préoccupations des citoyens "ordinaires". C'est tout dire, non ? 
Alors pour quoi jouer ce jeu ? S'ils-elles ont perdu le sens des réalités quotidiennes, c'est qu'ils-elles ne sont plus en état de nous représenter et donc, au lieu d'essayer de nous les rendre "humains", on peut simplement aussi en changer aux élections suivantes.



Avec ce genre d'émission et de voir qui joue le jeu, cela nous permet de bien comprendre où nous en sommes et dans quel monde on vit, non ?


jeudi 11 décembre 2014

830 millions au minimum et 200 emplois

Il faut faire des économies et l'Etat montre l'exemple.
Avec un sous-titre pareil, vous vous attendez à une énumération des projets inutiles, de la gabégie des dépenses de l'Etat et là où on va serrer la ceinture. Mais je ne pense pas que ce soit utile absolument car tout un chacun a déjà des exemples à citer dans sa tête car ils ne manquent pas.
Mais, et j'en ai déjà largement parlé dans une de mes chroniques du 17 octobre dernier, il en est un qui est révélateur : la suppression de l'écotaxe !
UMP/PS veulent toujours raccoler au max des voix électorales et dans ce sens, il faut des "cautions morales" , des "thématiques porteuses",...  L'écologie est dans l'air du temps, une sensibilité qui commence à traverser toute la population d'une façon ou d'une autre... et donc il faut faire des annonces "fortes". 


Ainsi, sous Sarkozy (en octobre 2011, avant les Présidentielles), l'UMP a voté l'écotaxe et validé le contrat Ecomouv'. Quelques mois plus tard, cette même UMP (qui a perdu à la Présidentielle) soutient les "bonnets rouges bretons" qui manifestent contre l'écotaxe. (Tout le monde sait que, comme l'Alsace, la Bretagne est sur un grand axe routier Nord-Sud du transport-transit européen et subi d'énormes nuisances automobiles !!!!!) 
Le PS au pouvoir qui veut instaurer " l'excellence en matière environnementale" ne mettra que quelques semaines pour renoncer à l'écotaxe sous la pression des lobbies des transporteurs. Nouveau renoncement qui va nous coûter cher tout de suite et encore plus cher par la suite. 


En effet, les portiques sont en place dans toute la France et reliés, la société qui doit gérer l'écotaxe, Ecomouv',  basée à Metz emploie 200 personnes et le contrat stipule qu'en cas d'abandon (ou arrêt) l'Etat français devra de toute façon s'acquitter des frais , du coût de la résiliation d'un montant minimum de 830 millions d'€.
Epine dans le budget difficilement justifiable pour la ministre de l'écologie, Ségolène Royal. Alors, elle annonce que l'essence va un peu augmenter pour les transporteurs, qui sont déjà exonérés (ou profitent d'abattements conséquents) de taxe pétrolière, mais surtout par TOUS les automobilistes puisque le diesel va augmenter pour compenser le manque à gagner de l'écotaxe.
200 personnes au chômage, 830 millions à payer aux actionnaires de Ecomouv (Atlantia-autostrade italien-, Thales/11%, SNCF/10%, SFR/6%, Steria/3%). Et pour faire bonne mesure, elle étudie la diminution des péages autoroutiers ou une plus grande participation des sociétés autoroutières au règlement de cette "dette-compensation". Et pour flatter encore plus l'électorat avant Noël et mettre la pression sur les sociétés autoroutières, elle annonce avec son premier ministre libéral qu'ils songent à RE-nationaliser les autoroutes...provisoirement pendant un an !!!!
Bon, je vais arrêter là, tellement vous avez bien compris le jeu de dupes qu'on nous présente...ça vous fait encore rire ?


Anne Hidalgo, la nouvelle maire de Paris, songe à utiliser ces portiques et installations connectées pour mettre en place une écotaxe pour Paris. En Alsace où cela était prévu d'être mis en oeuvre de façon expérimentale avant la généralisation de l'écotaxe sur tout le réseau français, ça n'a jamais été mis en place, toujours retardé, et aujourd'hui on n'en parle plus...Nos élu-e-s alsaciens sont bien silencieux...comme sur beaucoup de choses !
Oui, il faut faire des économies, créent de l'emploi, des postes et l'Etat montre l'exemple : l'écotaxe est symbolique d'un sacré renoncement, un de plus et qui coûte cher, humainement  et financièrement.

jeudi 4 décembre 2014

JETZT GET'S LOSS "Alsaciens avec ou sans la France"

Les dimanches 30 novembre à Colmar, et encore ce 7 décembre à Mulhouse, le parti autonomiste "UNSER LAND" organisait une mobilisation pour manifester leur opposition à une grande région ALCA. Se sont joints à eux, motards, frontaliers, supporters et quelques élu-e-s de tous bords puisqu'on y a vu aussi bien Andrée Muchenbach, girouette de la politique, aujourd'hui égérie des régionalistes UNSER LAND et élue centriste de Schiltigheim, Brigitte Klinkert, fidèle UMP de Colmar et Henri Stoll, maire EELV de Kaysersberg qui souhaite une Alsace avec de l'autonomie au sein de la France républicaine. Bref environ 2000 manifestants à Colmar (autant à Mulhouse deux semaines après) mobilisés par les "réseaux sociaux" précédés par les motards rassemblés à Obernai qui ont fait une opération "escargot" sur l'autoroute jusqu'à Colmar...



Après un premier coup d'essai cet été, puis la manif annulée de Alsace d'Abord et Hebdi en septembre, la manif des élu-e-s UMP d'octobre peu populaire malgré le TER offert à 5 € par la Région pour venir manifester à Strasbourg, on peut dire que celle de ces deux dimanches avait un peu plus de gueule dans le sens où on sentait une mobilisation plus large et populaire-populiste que les éditions précédentes. 

Ceci dit, quelles conséquences est-ce que cela aura ? Aucune puisque les décisions sont prises ailleurs et que nos ténors politiques régionaux sont allés se ridiculiser à Paris avec leurs slogans défaitistes...
Dans la mobilisation (malgré tout toute relative) de dimanche, on pouvait entendre des slogans assez contradictoires : "Paris, on s'en fout" , "Référendum" martelé plusieurs fois, " Hollande t'es foutu, t'as les alsaciens au cul", "Indépendance", "Elsass frei", "on s'est fait baiser", "jetz get's loss" , etc...
C'est vrai qu'il y a eu un référendum l'an dernier, mais c'était pour un Conseil Unique d'Alsace et les électrices et électeurs ne s'étaient pas trompés puisqu'ils avaient bien senti les objectifs électoraux des élu-e-s en place plus qu'un projet qui était loin d'être élaboré et explicité. Et donc si un nouveau référendum portant sur la fusion avec Lorraine et Champagne-Ardennes est proposé, sans l'organiser, on connait déjà la réponse probable à une question-référendum de ce type. Et quel en serait l'impact ? Ne nous laissons pas entrainer dans ce populisme de base qui flatte l'électeur-acteur mais qui sert surtout les intérêts du parti organisateur dans la perspective des élections de mars et décembre 2015.



Une plateforme numérique pourrait rassembler un débat large et ouvert sur un réel projet pour la région concernant les compétences, l'autonomie budgétaire, les lieux de pouvoirs décisionnels, la répartition des services sur le territoire, le fonctionnement administratif et politique, etc,  et cela permettrait à tout un chacun-e de réfléchir vraiment à ce qu'on met derrière la dénomination "Elsass frei" et comment on se positionne par rapport aux propositions. Ce débat qui va le monter ? Qui va prendre le risque de faire de la démocratie participative réelle et non partisane ?
Car derrière ce projet de fusion des régions, il y a des intentions politiques certes,  d'économies et de cohérence de moyens, mais il y a surtout une interrogation générale sur comment on voit l'endroit où on vit, quel est le périmètre où on se sent partie intégrée dans la vie quotidienne, quel sens à une identité régionale dans l'avenir de ce monde du XXIè siècle, comment nous sentons-nous localement et aussi globalement, quels sont nos espoirs, nos attentes, nos rêves.
Est-ce que ce projet de fusion ne réveille pas autre chose en nous ? Une peur déjà bien présente de perdre l'individualité dans la mondialisation ? Une peur de ne plus savoir qui on est et jusqu'où on va ? Je veux dire par là qu'il y a sous-jacent sans aucun doute des questionnements existentiels plus profonds que de savoir si les lorraines sont des bons partenaires acceptables, on non !!!!!!! On rigole ...

Et puis, pour juste polémiquer un tout petit peu : regardez bien les images de cette manifestation. Rien ne vous surprend ? Où est l'Alsace, rhénane, accueillante, diversifiée ? Pas de blacks, beurs dans cette manif ou alors, je ne vois plus très bien...Alors, ça veut dire quoi ? Alsaciens de naissance et de "souche", français blancs...


voilà un manuel qui existait quand il y avait encore une option "Langue et culture régionales", 
mais après, on est passé au "bilinguisme".....exit tout cela....sauf le discours "officiel" !!!


Et la défense de notre langue régionale ? Cela fait longtemps qu'on l'a liquidée en instituant le bilinguisme apprentissage de l'allemand sous prétexte que le hochdeutsch est la langue écrite de notre elsasserditsch, patois germanique qui s'écrit pourtant. Alors, celles et ceux qui se battent pour le bilinguisme devraient expliciter en quoi ils-elles défendent l'alsacien alors que c'est en fait la mise en place de l'apprentissage de la langue du voisin pour devenir des bons travailleurs frontaliers, immigrés en Suisse et en Allemagne. Ce qui en soi est compréhensible dans une région frontalière. Mais alors arrêtons de faire croire que le bilinguisme va sauver l'alsacien...

Bref, le réveil est bien tardif et à force de ne pas avoir travaillé sur un projet régional fort, il n'y a plus grand chose à défendre aujourd'hui.
Le dernier débat a lieu à l'Assemblée à partir du 8 décembre.
 
Prendre en exemple la Corse ou la Bretagne est flatteur sauf que ces régions ont travaillé sur leur autonomie depuis très longtemps avec des propositions et un projet. Mais ça, "on" n'en parle moins...