mardi 28 octobre 2014

MANIFESTER, C'EST SE METTRE EN DANGER DE MORT ! Vive la démocratie républicaine...




Je ne parlerai pas des "bavures" policières  et des morts en manifestant (de façon générale) comme Pierre Overney, Malik Oussekine et bien d'autres encore, mais des personnes, souvent très jeunes, qui viennent manifester PACIFIQUEMENT en fonction de leurs convictions profondes de respect de la nature, de la vie, de l'avenir, tous ces écologistes citoyens qui se déplacent à chaque nouvelle agression d'un monde qui cherche le profit, sert les intérêts de quelques-uns sans se préoccuper du bien commun, de l'avenir et des traces ou blessures laissées.
On a vécu Creys-Malville, les trains de déchets nucléaires qui traversent nos villes, les projets faramineux et inutiles comme un nouvel aéroport pour Nantes ou ce barrage de retenue pour quelques agriculteurs productivistes sans compter les fermes de 1000 vaches ou....(les exemples malheureusement ne manquent pas).

                              L'ETAT FRANCAIS DEFEND QUELS INTERETS  ?


Rémi Fraisse, 21 ans, mort sur le site de Sivens dans le Tarn dimanche 26 octobre 2014 alors qu'il manifestait contre l'abattage d'une forêt pour créer un barrage (du Testet)  ;
Sébastien Briat mort écrasé le 7 novembre 2004, à Avricourt, en Lorraine, alors qu’il s’opposait au passage d’un train de déchets nucléaires "Castor";
Vital Michalon mort le 31 juillet 1977 lors de la manifestation contre le surgénérateur de Creys-Malville....

Je ne citerai donc que ces trois-là, des très jeunes manifestants écologistes , pacifistes qui ne voulaient que marquer leur opposition à des projets qui servent  les intérêts d'un monde dépassé.

Quand on a un déploiement de forces de "l'ordre" pour une manifestation pacifique, la provocation est de quelle côté ? 




Et puis, après on connaît la suite de la machinerie politique et médias.
On va entendre que "les manifestants n'étaient pas tous pacifiques et voulaient en découdre avec les forces de l'ordre", qu'il y a eu "des débordements violents qu'il fallait neutraliser", qu' "a suivi une nuit de violences dans les rues de Nantes, Albi et d'autres villes en France", que les "manifestants ont empêché par leur attitude agressive à ce que les secours arrivent à temps"....
Bref, on connait la chanson et cette façon de détourner les choses afin que le "grand public"  perçoive une violence du côté des manifestants qui expliquerait l'utilisation de bombes assourdissantes, lacrymogènes et flash-ball des forces armées de l'ordre politico-économique.
J'aimerai avoir en face de moi les personnes qui peuvent justifier cette violence provocatrice étatique qui tue nos jeunes dans un pays qui se dit civilisé et démocratique avec une constitution républicaine.

Je ne suis pas naïf et j'ai participé à de nombreuses manifestations au courant de ma longue vie militante. Je sais que chaque fois qu'il y a un déploiement de forces de l'ordre, il y aura en face des groupes "black blocs" *** anarchistes qui n'hésitent pas à provoquer les symboles policiers de cet Etat, les symboles du capitalisme (banques, sièges des impots etc..., des différents services de l'Etat comme les Préfectures,...). Je n'ai jamais vu ces groupes s'en prendre aux manifestants ou avoir des attitudes provocatrices envers eux. Ils ciblent très bien leurs objectifs. Les gouvernements savent aussi que les manifestations d'écologistes ne sont pas violents à priori, comme celles des agriculteurs, des camionneurs, ....Alors pourquoi en pleine campagne, dans la forêt faut-il envoyer un déploiement important de CRS et autres, pour "encadrer" une manifestation pacifiste. Il y avait quoi à défendre de si important sur le site de Sivens samedi dernier ?  Un local technique, quelques engins de chantier ????
Non, la mobilisation policière en nombre, c'est quasi calculé pour provoquer et déclencher suffisament de "désordre" qui justifiera l'utilisation de leurs "armes" et surtout pour pouvoir montrer que ce sont les manifestants qui sont dangereux pour la sécurité de l'Etat et que ça justifie la présence policière. Cela donne aussi de "belles images" de mouvements et de fumées qui seront à la Une des médias et feront rentrer dans notre inconscient que se rendre à des manifestations, même rassemblements pacifiques, peut être dangereux, donc "restez chez vous". Je me souviens très bien de cette technique de communication qui avait été largement utilisée lors d'un grand rassemblement national anti-nucléaire qui s'était tenu à Colmar en octobre il y a quelques années déjà.
On avait vu dans les DNA-L'ALSACE des photos des troupes anti-émeutes de l'Etat s'entrainer à la guérilla urbaine avec un article qui annonçait des débordements violents possibles dans toute la ville. L'idée était bien sûr de FAIRE PEUR aux familles afin de réduire au maximum le nombre de personnes qui viendraient manifester leur soutien à cette bataille contre les centrales nucléaires, les déchets et l'impact sur le monde futur de nos enfants et petits-enfants. Et ce n'était pas tout, car la veille, le parcours fut interdit et proposé d'être déplacé en dehors de la ville (comme ce fut le cas lors du sommet de l'Otan à Strasbourg quelques années plus tard) et la ville fut entièrement bouclée avec des murs de tôle et un déploiement policier complètement démesuré. La manif devint un rassemblement (avec prises de parole) sur l'avenue en face de la gare de Colmar et se passa sans incident... Cet exemple pour illustrer mes propos par des moments vécus. 
A Strasbourg au sommet de l'Otan, j'étais sur le pont du Rhin avec les manifestants français qui rejoignaient les manifestants allemands sur le pont de façon symbolique. Là encore déploiement massif en bloquant les allemands de leur côté, parade perpétuelle des hélicoptères au ras du sol, des tirs lacrymogènes en permanence...Les quelques dizaines de "blacks blocs" ont détruit l'ancien poste des douanes, les devantures de banques et autres symboles.. Les services d'ordre ayant complètement fermés tous les accès au Pont du Rhin et à la ville, créant une souricière dangereuse pour tous et amenant à un parcours de manifestants dans la zone portuaire , très loin de la capitale européenne des Droits de l'Homme qui a été complètement vidée comme en état de siège.

Qu'est-ce qui justifie que des jeunes soient blessés/tués par des services d'ordre étatiques, lors de manifestations pacifiques ? Quelle vie est mise en danger par les manifestants ?

Il faut arrêter de biaiser l'information. Mais les médias aux ordres des groupes financiers sont complices de cette désinformation perpétuelle. 



On connaît la finalité : faire peur, car quand on a peur on accepte tout. C'était le principe politique de Reagan, puis Bush-Thatcher, importé par Sarkozy et bien repris par Hollande.


En France, en 2014 (comme en 1977, en 2004), un jeune peut être tué alors qu'il va défendre avec d'autres collectivement, ses idées, ses convictions de façon pacifique.

                           ET IL FAUDRAIT ACCEPTER....

Je sais tout ce qui va être dit pour minimiser, déresponsabiliser les forces de l'ordre, mettre en avant quelques dizaines d'anarchistes contre des centaines, quelques milliers de pacifistes, parler des débordements violents qui ont suivi les jours d'après lors d'hommages en colère, on va noyer le tout dans une enquête qui "prendra du temps pour connaître la Vérité"....mais notre DEVOIR DE MEMOIRE ne nous fera rien oublier. Le silence des politiques est édifiant....Leurs paroles aussi. 


Rémi, Sébastien, Vital, ...Malik, Pierre,...on ne vous oubliera pas et on rappellera en permanence à chaque occasion la responsabilité de chacun-e dans ces décès, ces morts INACCEPTABLES dans notre pays, et ce qu'il devient...




Et j'ose espérer que cette fois-ci, les élu-e-s écologistes, de façon unanime, arrêteront avec leurs discours soft, conciliants, de désir de changement tout en soutenant quelque part la politique et les agissements de Hollande. S'ils ne le font pas, ils seront définitivement décrédibilisés...comme toute -ou presque- la classe, caste politique. Car les atermoiments de Hervé Mariton (UMP) qui n' a pas même la décence par rapport à un mort en ne pensant qu'à exister comme candidat à la présidence de son parti et le PS bien muet avec un Bruno Le Roux qui ne sait pas comment trouver le "ton" juste ne font qu'accentuer encore ce sentiment de rejet qui devient de plus en plus ....incontournable ?

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*** et infiltrés parmi ces "Blacks Blocs", peut être des "policiers" qui peuvent par leurs provocations justifier  les "répliques" de "défense" de leurs collègues en tenue ??? (je ne suis pas non plus naïf et Maleville nous a laissé une "mémoire" !!!)

samedi 25 octobre 2014

Mouvements citoyens pour un changement de civilisation

Nous nous interrogeons toutes et tous sur la vie, notre vie, notre façon de vivre dans ce temps de vie. Nous avons un impact évident dans nos choix sur notre environnement social, économique. Nous avons une vision globale du monde dans lequel nous vivons, nous subissons des “règles” avec lesquelles nous ne sommes pas forcément en accord. Nous connaissons parfaitement nos besoins vitaux. Nous souhaitons une vie cohérente et la plus heureuse possible.


Nous vivons dans un pays où la politique menée ne rend pas la vie meilleure. Nous sommes dans un pays riche, de haute technologie, mais ni cette richesse, ni cette technologie ne sont partagées. Nous ne sommes que de la matière à plus-value financière  et considérés comme des consommateurs à plumer. Nous sommes soumis en permanence à une propagande médiatique mondialisée destinée à nous endormir, nous soumettre. Nous savons que nous exploitons les ressources naturelles qui ne sont pas infinies et pourtant nous accélérons encore le rythme sans penser à l'après. Nous nous sentons souvent impuissants à pouvoir changer le cours de ce capitalisme productiviste qui nous entraine tous dans une impasse.



Nous avons peut-être cru à un possible changement structurel par la politique avec un parti qui porterait un autre projet social, économique et environemental. Nous savons que le changement doit aussi passer par cette voie démocratique et législative. Nous avons constaté que la politique s'est complètement décrédibilisée ces dernières années et que les personnes qui y oeuvrent sont vite touchées par le pouvoir et ont tendance à s'y accrocher plus que de se battre pour défendre les projets pour lesquels ils-elles ont été élus. Les idées ne viennent plus des “politiques”, mais des collectifs citoyens.
Quand on regarde autour de soi, on voit bien que beaucoup de choses changent, bougent. Les initiatives sont nombreuses et partout. Des groupes sont actifs et font émerger d'autres façons de se nourrir, d'autres

LE REGARD QUE JE PORTE SUR LES CHOSES

Prenons pour exemples quelques thèmes qui se déclinent localement : jardins communautaires, parcs éoliens citoyens, entreprises coopératives, monnaies locales...Toutes ces réalisations, ces projets sont en dehors du champ politique (politicienne), du jeu des partis, des périodes électorales...Et pourtant ce sont ces initiatives locales qui façonnent un nouvel "art de vivre".
façons de se loger, se chauffer, d'autres façons de consommer, de payer, d'autres façons de vivre... Ce sont là les signes d'un changement de civilisation, d'un changement humain et les champs du possible se font localement.

Toutes ces alternatives qui sont de moins en moins marginales sont portées par des mouvements citoyens.








Une belle illustration  de ce monde qui change est le documentaire “L'urgence de ralentir” (sur ARTE récemment) sont évoqués les coopératives de nourriture, les monnaies locales, la permaculture, l'énergie solaire, les villes en transition,  des exemples de reprise en main de sa vie, à Romans et Normandie FR, à Bristol et Totnes GB,  à Ithaca, Boulder, New-York USA, à Rajasthan INDE.... Mais aussi l'exemple de l'Equateur où le changement s'institutionnalise grâce au président Corea.

Dans un reportage sur le combat symbolique contre l'aéroport de Nantes où la terre est remise en culture et où des personnes s'installent et vivent sur les terrains occupés, une jeune femme résume bien lorsqu'elle dit : 

 “On vit avec la peur, la peur de manquer de nourriture, d'un toit, etc....Mais quand tu n'as plus peur, t'as gagné, et la vie peut-être belle”.

vendredi 17 octobre 2014

TER Bollwiller-Guebwiller ET ECOTAXE

Et voilà, encore un bel exemple de la politique politicienne : des promesses dans les "avant-élections" et les renoncements avec de fausses excuses après...

Vous vous souvenez de ce combat mené dans la vallée de Guebwiller pour le retour du train TER. La voie existe encore entre Bollwiller (correspondances vers Colmar/Strasbourg/Mulhouse/Bâle/etc...) et Guebwiller-gare. Mais il faut  réhabiliter les neuf kilomètres et remettre des passages à niveaux automatiques, ainsi qu'un pont sous  la RN83 (RD83 !) - comme à Houssen pour l'accès au Cora- !!! Ainsi, assez rapidement le TER aurait pu revenir à Guebwiller dans ce bassin de vie de plus de 40 000 personnes dont beaucoup travaillent hors vallée. 

Depuis des années, de promesses en promesses, d'appels à la patience aux tergiversations des élu-e-s locaux concernant le choix entre TER et Tram-train (sans compter l'option Bus à Haut Niveau de ....bla-bla !!!), rien n'a bougé. Des études sont réalisées, la faisabilité est discutée, les points noirs étudiés et bref, l'échéance qu'on voulait accélérer par des manifs/ interpellations se dessinait vers 2020 (dans le plan Etat-Region 2013-2020).


Nous avions fait des manifs-interpellations car nous savions qu'en mettant une pression populaire et médiatique, il y avait un peu de chance que les "politiciens élu-e-s" bougent dans les instances au niveau de la Région dans la commission "transport" et au niveau national.
Ainsi, nous avons organisé une marche de Bollwiller à Guebwiller sur la voie ferrée, un débroussaillage "sauvage" d'une portion de la voie à réhabiliter et une action-symbôle d'attente du train sur le quai de la gare de Guebwiller (photo ci-dessus). Nous avons également participé aux réunions de comité de ligne et interpellé les élu-e-s , dossier complet et études en main.
Promesses, attente, renoncements, déceptions...

Le dernier qui s'est glorifié de tout faire et d'en faire la priorité a été Philippe Richert, président de Région (et le sénateur Bockel) : c'était encore tout récemment...

Et voilà que la Ministre de l'Ecologie, la socialiste (de gôche) Ségolène Royal se soumet au diktat du lobby des transporteurs routiers et supprime purement et simplement l'écotaxe-poids lourds ***. Quel rapport avec le retour du train ?
Et bien, c'est très simple :
Le président de Région qui gère les TER régionaux va annoncer probablement que l'Etat (socialiste) a renoncé à l'écotaxe et que la conséquence est la diminution de l'enveloppe budgétaire pour les transports allouée aux Régions et qu'il a fallu donc faire des choix et que la Région a donc décidé de retirer,  la réhabilitation de la voie ferrée Bollwiller-Guebwiller et (pour compenser et noyer le poisson) aussi le projet de nouvelle voie entre Mulhouse et l'aéroport de Bâle-Mulhouse, du Plan Etat-Region.
Ainsi déresponsabilisé, le Président de Région (UMP) **** dira que c'est à cause du gouvernement socialiste (PS) qu'on en est là et que lui il n'y est pour rien et donc ...vous pouvez le réélire à l'automne 2015 au moment des élections régionales. Bien sûr, il fera TOUT pour qu'on rééxamine ce projet de réhabilitation !!!!!



On pourrait dire que, bon, on comprend, il faut faire des choix, etc...OUI mais lorsque la Région a donné des millions (de nos impôts locaux) pour le TGV pour gagner vingt minutes sur des trajets nationaux, le choix a été vite fait et...au détriment des habitants des vallées vosgiennes. Bien sûr, la vallée de la Bruche est desservie par TER, la vallée de Munster aussi, la vallée de la Thur aussi, mais il reste la vallée de Guebwiller (où la voie ferrée existe encore , je le repète) où rien n'est fait pour un budget de réhabilitation acceptable de 60 millions. Oui, ça parait beaucoup, mais la Région (et les départements) ont donné bien plus à des projets comme le Bioscope, le Hohlandsbourg, ...je continue ?

Voilà, on voit bien les responsabilités de chacun, on voit bien le language creux sans engagements des élu-e-s qui sont clairement identifiés dans ce cas précis. Comment peut-on encore les croire , espérer ?
Il faut se rendre à l'évidence et en tirer les leçons : tous ceux et celles qui se prononcent publiquement sur des engagements forts et qui ne respectent pas leurs engagements doivent être changés, dégagés...Ils ne méritent plus nos votes, ils nous trompent et nous mentent et on en a marre d'être pris pour des con-ne-s. BASTA !

Le retour du train dans la vallée de Guebwiller ; encore un symbole de renoncement et de ...mensonges ?

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*** L'écotaxe a bon dos, certes, pour le Président de Région, mais y avoir renoncé de la part du gouvernement PS est une erreur majeure (comme de rester très vague sur la fermeture de Fessenheim - ne comptez plus sur nos voix !!!).
Il va falloir renégocier le contrat Ecomouv ce qui va coûter cher à l'Etat ( nos impôts). En plus, les sociétés autoroutières ont également signés des contrats et l'Etat ne peut rien leur imposer pour le moment car ces sociétés compenseront immédiatement par une augmentation des tarifs des péages. Donc, ce sera tout le monde qui paiera le manque à gagner et en plus, le diesel va augmenter (mesure qui passera sans mal, mais...pas sans mémoire du renoncement à l'écotaxe). La violence des bonnets rouges bretons paye devant un Etat sans idées, sans engagements forts, et en plus les bretons n'ont aucun axe de transit international, pas comme l'Alsace qui en plus subi un surplus de camions, l'Allemagne ayant depuis longtemps mis une place une écotaxe (la MAUT-voir mes chroniques sur ce sujet dans les Archives). Bien sûr, la Ministre va dire qu'elle va augmenter l'essence pour les camions de quelques centimes, augmentation qui sera répercutée sur ....les clients ! Et l'argent public de nos impôts continuera à payer l'entretien des routes sans contribution équitable de ceux qui l'abiment au quotidien...Qu'est-ce qui a changé depuis 2012 ?

**** MAIS il ne faut pas oublier -le devoir de mémoire est important- que l'UMP a voté l'écotaxe sous Sarkozy (validant le contrat Ecomouv), puis a soutenu les bonnets rouges qui manifestaient contre l'écotaxe, et aujourd'hui elle dénonce son abandon. Alors, l'attitude de Richert et de l'UMP n'a aucune cohérence ; on voit bien que ça navigue à vue selon l'opportunisme électoral du moment. UMP/UDI, PS , ça ne veut plus dire grand chose car ils se sont décrédibilisés par leurs alliances, leurs renoncements, leurs contradictions...Le clivage ne se fait plus à ce niveau des appareils aux idéologies "girouette", mais entre productivistes-conservateurs et progressistes-nonproductivistes. Débat ?

jeudi 16 octobre 2014

VINGT ANS, L'AGE DE ..... !



Mais pour une chatte, ça fait combien ?
Je n'en sais rien, mais ce qui est sûr c'est que quand elle s'est “endormie” dimanche matin, elle est morte, pour ainsi dire, de ….vieillesse !




Maintenant qu'elle repose sous une grosse pierre dans notre petite forêt, je me rends compte combien elle manque dans la maison, combien elle était présente dans notre quotidien.
Elle était apparue, tache blanche au milieu de la verdure de notre jardin de Murbach, au pied de l'abbaye romane au début d'un printemps. Notre fille devait avoir dix-douze ans (elle en a trente-deux aujourd'hui). Comme nos voisins avaient un chat blanc, on pensait bien sûr que c'était le leur.
Mais que nenni !
Un matin, alors que je regardais le soleil se lever dehors, je vois le chat blanc (qui s'averra être une chatte) dans le jardin, mais en allant dans la salle de bain, je vois également le chat blanc ...des voisins sur leur rebord de leur fenêtre. Je fais demi-tour et il fallait bien que je me rende à l'évidence qu'il y avait deux chats blancs dans le coin...
Comme on partait quelques jours plus tard en vacances dans le sud, j'ai parlé à la chatte du jardin pour lui dire que si elle était encore là à notre retour, on l'adopterait...Oui, je parle normalement aux animaux, comme aux enfants et comme aux adultes. C'est pas ...normal ?

A notre retour, à peine les bagages remontés dans la maison, elle était là. A force de voir les deux chats blancs pendant les jours précédents notre départ, même séparément, je les reconnaissais.
Bon, chose promise, chose dûe : on a donc commencé à la nourrir et à la laisser rentrer dans la maison. Elle s'y habitua vite et pris ses aises. Mais la journée, elle était dehors et comme le terrain était ouvert, elle avait toute la nature autour d'elle. A qui était-elle ? D'où venait-elle ? On ne l'a jamais su.
Quand on dit qu'un chat “choisit” sa maison, dans notre cas, ce fut vraiment le ...cas !
Notre fille lui donna un nom : Shanon. Rivière irlandaise, jeu de mot pour “chat-nonne” (oui, ... au pied de l'abbaye !!!). Que chacun-e cherche ce qu'il-elle veut derrière les noms qu'on donne. Où va se cacher l'aventure, l'exotisme, le rêve, les désirs, les mémoires....?

Shanon eu des petits, plusieurs, plusieurs fois et certains de ses petits sont encore en vie chez des ami-e-s. On en avait gardé un, Raspoutine (pour le nom, voir ci-dessus !), un jeune chat tout fou qui nous amusait bien. Sa mère lui apprenait à chasser dans le verger, lui donnait des petits coups dès qu'il s'éloignait encore tout petit.
Mais, rapide et aventureux, il ne survécut pas longtemps. Un jour, on reçut un coup de téléphone pour nous dire que :
J'ai vu votre chat noir (Raspoutine était noir...), il était au milieu de la route et je ne crois pas qu'il faisait la sieste...”.
On n' a plus gardé d'autre petit de Shanon.

On dit qu'un chat est aussi “attaché” à une maison, mais Shanon nous accompagna dans nos derniers déménagements : de Murbach à Fouday et de Fouday (où on est resté moins de deux ans) à Bellefosse où on a finalement acheté une maison. Elle a encore passé un an avec nous et doucement, elle est sortie moins souvent dehors, elle dormait plus, mangeait moins, se déplaçait plus difficilement et finalement, elle s'est “endormie” …

Je peux sentir encore sa présence. Quand je passe dans le petit bois, je vois la grosse pierre : ma compagne a mis un plant de camomille fleurie, la mémoire reste et les lieux de recueillement font partie des rituels qu'on s'invente.

Moi qui n'aime pas de trop les animaux ...domestiques, d'une part, Shanon s'est imposée à moi et d'autre part, elle est toujours restée très sauvage, très autonome et très ...paisible. 
 
Comme quoi, on s'attache aux ...bêtes, même quand... ! La vie est faite de pleine de surprises.

jeudi 9 octobre 2014

Moments de ..." contemplation" !


QUI AIME BIEN, …............”

Bien sur que je suis très critique vis-à-vis de mes ex-”compagnons de route” politique. Bien sur que je ne suis pas tendre dans le débat. Et si je me suis mis en retrait de la lutte politique dans les instances du parti et dans les instances institutionnelles, c'est qu'il faut savoir laisser la place à celles et ceux qui veulent continuer sur ces terrains en y croyant encore.
On peut y faire “avancer les choses” en étant persévérant, ferme sur ses convictions et ses propositions et ...très patient ! Oui, mais quelle énergie et temps consacrés pour des résultats mitigés et pas forcément satisfaisants. Alors, on continue, mais à un moment donné, on fatigue, on mesure les résultats et où on en est, personnellement.



IL FAUT CHANGER L'HUMAIN

Quand on est “dans la politique”, on est attentif et curieux de tout ce qui se passe, là où on vit, de ce qui se dit “au coin de la rue” et “au bistrot du quartier”, là où on “fait ses courses” et là où “on sort”.
On s'investit dans la vie citoyenne locale, l'associatif et on partage les mêmes questionnements, les mêmes espoirs. On sait bien que c'est là “où ça se passe”, que c'est là où le “penser global, agir local” s'exprime pleinement. Que c'est la vie quotidienne qui est le centre des préoccupations et ce qu’on en fait. Et notre manière de faire, d'être est en relation avec comment on voit la vie. Nous rentrons là dans “l'humain” au-delà des idéologies et de ce qu'on nous bassine à longueur de journée dans les outils de propagande de cette caste qui veut juste nous faire accepter ce qu'on ne veut pas … ou plus ! Notre humanité s'exprime dans ce que nous faisons individuellement et collectivement. Elle s'exprime dans les relations aux autres, à l'autre, dans notre rapport avec notre environnement, qu'il soit naturel ou professionnel.
Ce quotidien, il est là où je vis, il est avant tout local.
Les initiatives locales se démultiplient chaque jour et dans tous les domaines : nourriture, énergie, transport, santé, culture, ...Les réseaux se forment, créent de l'échange, de l'aide, du lien social et apporte l'exemplarité des réalisations.

DU LOCAL AU GLOBAL

C'est de ce vivier qu'émergent les idées, les propositions, les critiques qui amènent le débat...public. Pas étonnant alors que la défiance envers “les politiques” se généralise puisqu'on ne retrouve pas, dans ce qu'on entend dans leur bouche et surtout dans leurs votes et actes, ce qui est vital dans la vie quotidienne de chacun. Et surtout, ils sont de plus en plus “hors sol”, absents des territoires ruraux, à part rubans, kougelhopf et vin blanc...*
Si chacun peut mesurer le mot “crise”, l'appréciation qu'on en fait, selon où on se trouve, ne résonne pas de la même façon dans la vie d'un député et d'une aide-soignante, par exemple.
Partager la richesse en augmentant les salaires, développer les nouveaux secteurs porteurs d'emplois en ne produisant plus de l'éphémère et de l'inutile, localiser l'industrie et l'artisanat, la production alimentaire et l'énergie, ...on peut continuer, les propositions et les idées ne manquent pas. Mais de toute façon, de suite il y a le boomerang qui renvoie charges sociales démesurées, secteurs déficitaires, manque de consommation, administration pesante, ...là aussi la liste est longue et ...connue. Quand on entend cela et en même temps, on connait certains montants échangés sur les bourses mondiales et qui vont dans la poche des actionnaires et décideurs, alors la défiance politique s'élargit au monde financier, de la distribution, aux gros industriels, et au monde en général.

Certains en profitent pour prôner le repli sur soi, pour se ...protéger ! Mais ça n'a rien à voir avec une relocalisation de sa vie qui est faite d'ouverture et d'échanges.
L'idée générale est que “ LA-HAUT, ils ne nous entendent pas et n'en ont rien à faire de nous”, que les décisions qu'ils prennent ne font que nous accabler encore plus.
Bref, que ce qui vient “d'EN HAUT” n'est jamais bon.

Les partis nous disent : “ Votez pour nous et quand on aura la majorité, on pourra mettre en œuvre ….”. Oui, mais aujourd'hui, on a assez de recul, ne serait-ce que sur les dernières dix années, pour se rendre compte que cela ne tient plus. On a vu Chirac, Sarkozy, Hollande, la cohabitation, l'alternance droite puis gauche. On se retrouve au même point avec la même politique. Alors...Alors, on voit bien que les institutions de notre pays ne fonctionnent plus avec un président qui décide seul, un gouvernement qui ne débat pas avec l'Assemblée Nationale, les députés qui n'entendent plus ...
Où est la place du “peuple” , où a-t-il droit au chapitre ? Lors des élections, expression républicaine, suffrage universel. Mais pas de proportionnelle (ou si peu), pas de parité, des cumuls de mandats à profusion, ...Alors...Alors, il faut changer les règles de représentativité de façon radicale et ferme avant de nous faire croire à un retour démocratique. Et celui-là passera forcément par la constitution d'une 6ème République. Mais dont les fondements devront faire part à un large débat. On peut rêver, mais cela semble de plus en plus une voie incontournable au niveau du pays.
Dans la situation actuelle, on aura beau rendre obligatoire le vote, il n'aura pas plus de sens si les votes blancs ne sont pas pris en compte. Pour l'instant, le taux d'abstention « inquiète » plus - médiatiquement et dans les analyses - que les votes blancs qui sont juste notifiés.


L'AVENIR N'EST PAS ECRIT

Lorsque l'administration se fera de bas en haut (communes-intercommunalités-régions-Etat) et par une réelle représentation de la société (proportionnelle, paritaire, mandat unique) au suffrage universel, alors on pourra reconstruire peut-être une confiance entre le peuple et ses élus.

Aujourd'hui, et cela s'amplifiera, ce sont les initiatives locales qui montrent une nouvelle voie vers un autre mode de vie, qui prend ses distances avec un fonctionnement capitaliste-libéral qui est au pied du mur.


C'est dans la relocalisation de notre vie que nous trouverons notre richesse humaine.





dessin de Jean Aurel - POLITIS 
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*   Je ne veux pas mettre TOUS les élus dans le même sac en disant cela, car j'en connais quelques-un-e-s qui sont présent-e-s au quotidien, à l'écoute et dans les "combats sur le terrain", mais elles-ils sont ...rares, ...malheureusement !

mardi 7 octobre 2014

POURQUOI IRAIS-JE en "rouge et blanc" samedi prochain (11 octobre) A STRASBOURG ?


    
C'est un peu la question alsacienne de la semaine :

Vais-je aller à Strasbourg samedi 11 octobre pour montrer que je suis CONTRE la grande région ALCA ...seltzer ? (Alsace-Lorraine-Champagne Ardennes)
Vais-je aller à Strasbourg pour montrer que je suis POUR un Conseil Unique d'Alsace ?
(rejeté il y a un an par référendum)




Car c'est ce qui est mis en avant pour mobiliser, en flattant l'égorégionalisme et en cherchant le soutien aux “patrons” de la région, qui vont  aller ensuite porter la voie de la mobilisation (et donc être légitime pour “continuer le combat” et se faire réélire à l'automne 2015 aux élections régionales....).
Avec ces deux “entrées”, ILS croient pouvoir mobiliser 10 à 15 000 personnes entre les régionalistes-autonomistes, les partis aux Conseils régional et départementaux, les déçu-e-s de la politique gouvernementale ….parisienne !, etc... Mais 15 000 personnes, c'est à peine 10% des électeurs alsaciens, dans une région de 1 845 000 habitants. ILS ne sont pas trop sûrs d'eux pour mettre la barre si basse.




Et pour quels résultats ?
Pouvoir se prévaloir que “une grande majorité “ des alsaciennes et alsaciens se sont mobilisés ce samedi 11 octobre 2014 afin de montrer au gouvernement qu'ils-elles ne veulent pas faire partie d'une grande région avec d'autres ….français.
Pouvoir dire que ces mêmes alsaciennes et alsaciens se sont mobilisés pour accélérer le processus de mise en place d'un Conseil Unique d'Alsace qui sera composé par les élu-e-s issus du Conseil Régional et des deux Conseils Généraux. Pouvoir dire que l'an dernier, le sens du Référendum DEMOCRATIQUE n'a pas été bien compris, pas assez mûri...Bref, qu'on ne comprend rien...Pouvoir mettre en place ce Conseil Unique sans référendum, donc forcer la main sans aucun processus démocratique de débat sur les contenus, les compétences, un programme et les modalités de vote (représentativité, etc...)

C'est tellement gros que franchement....il vaut mieux en sourire ! La claque prise par référendum est mal passée et  pour rebondir sans risque, l'occasion est trop belle.
Il suffit de créer la confusion, jouer sur les amalgames, dire que ce n'est plus pareil cette année que l'an dernier et flatter le régionalisme conservateur pour drainer large et l'affaire est entendue.
C'était pareil pour le référendum : ILS étaient sûrs de leur coup, que le OUI l'emporterait dans les deux départements. Mais ils avaient oublié qu'il fallait au moins 25% des électeurs QUI SE DEPLACENT aux urnes. Du coup, l'abstention devenait aussi une façon de s'exprimer, de dire non de façon sûre. Et ILS l'ont bien compris...D'où leur extrême prudence pour mesurer la mobilisation de samedi prochain.






Mais pourquoi irions-nous plus nous déplacer maintenant que l'an dernier ?
Il n'y a pas de projet, pas de contenus, pas de programme, pas de liste de compétences revendiquées, pas de proposition sur une représentativité paritaire et proportionnelle, pas de modalités de composition (cumul,...), pas de schémas de répartitions des services publics sur le territoire, etc...on pourrait continuer la liste.

Alors pourquoi se déplacer, pour exprimer quoi ?
Que je suis alsacien et fier de l'être, que je suis pour rester entre alsaciens qui sont tellement uniques et savent tout faire tout seul, que je ne veux pas qu'un lorrain me dise comment je dois trier mes poubelles et si oui ou non on peut installer des éoliennes de ce côté des Vosges ou me faire racheter mon vignoble par les grands propriétaires de Champagne, bref de tout et du n'importe quoi.

Je suis aussi alsacien que Djamila est alsacienne, je suis aussi français que Dominique, mon ami de Pont-à-Mousson et là où je vis, cette partie de l'Alsace était vosgienne-lorraine il y a encore peu et j'ai aussi des cousins en Sarre qui étaient français avant de choisir par référendum de faire partie de l'Allemagne... Je suis aussi européen que Mohamed et Djibril, que Sven et Carma...

La politique financière à laquelle se sont soumis nos gouvernements successifs (Chirac, Sarko, Hollande) depuis des décénnies est mondialisée et n'a aucune attache nulle part ; les “world company” sont juste basées dans les paradis fiscaux, les "affaires" se moquent des jours et des continents.
La politique régionale a montré tous ses excès aussi dans des dépenses inconsidérées et des choix personnalisés de quelques élu-e-s. Les mêmes qui appellent à manifester ….



NON, je ne me déplacerai pas.
Mais, je me mobiliserai pour un projet avec des contenus, des choix, des perspectives, des choses concrètes qui touchent notre vie quotidienne, mais sûrement pas pour servir la soupe à quelques élu-e-s qui tremblent pour leur réélection de l'an prochain.




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                               les dessins sont de Pat Thiébaut       www.lagitedulocal.com