lundi 29 septembre 2014

DESSINE-MOI UN PIGEON ...*

Etes-vous allés cet été vous envoyer en l'air dans ce (nouveau) parc de jeux du petit Prince qui se situe près d'Ensisheim (vous savez bien, à côté de l'Ecomusée d'Alsace).
Le parc a-t-il décollé après le flop du Bioscope qui a plombé l'argent public par le choix des élu-e-s régionaux et départementaux ?
C'est sûr que si vous n'avez jamais vu un renard et des moutons, ça peut être "intéressant"...Je rigole !
C'est sûr aussi qu'à 22 € par adulte et 16 € par enfant, on ne peut pas dire que ce soit très "populaire" contrairemment au livre qui a été lu par des millions de personnes...Et St-Exupéry doit se retourner dans sa tombe quand il voit ce qu'on a fait de son livre...
Mais les élus sont contents, on ne parle plus de la gabégie financière du Bioscope : c'est tout ce qu'ils voulaient.
Ainsi, sans scandale et sans mémoire, ils pourront être réélus...l'an prochain !




        photo extraite du site internet de présentation du Parc du Petit Prince
                                      www.parcdupetitprince.com/                          


* merci à Gérard Clady pour la suggestion du titre....

mercredi 24 septembre 2014

REFORME TERRITORIALE : commençons par le début...

Grande Région ALCA (...seltzer) ou Conseil Unique d'Alsace ?

Poser la question ainsi veut dire que si on est contre une grande région Alsace Lorraine Champagne Ardennes, on accepte un Conseil Unique d'Alsace, rejeté par référendum en avril 2013 et pour cause....il compliquait encore plus le millefeuille administratif et surtout comptait garder les mêmes élu-es venus de la fusion des trois collectivités.
Il faut d'abord changer la structure administrative et politique dans les régions avant de passer au stade interrégional, et surtout que ça vienne du bas , pas imposé par l'Etat.



La Région Alsace est à taille humaine comme la Corse, la...., le....
La réforme territoriale ne peut pas se faire dans le sens Etat qui impose aux Régions.
Il faut bien sûr un processus de concertation, une cohérence et de la démocratie consultative et donc cela ne pourra se faire que dans l'autre sens, remonter des communes vers la Région. Puis les Régions verront si il est pertinent de faire des regroupements qui ont du sens et apportent complémentarité ou autres avantages.
MAIS le fond du problème et il faut commencer par là, c'est la réforme administrative du pays et le dire clairement à savoir que le niveau opérant sera dans cet ordre :
communes-intercommunalités-région
Les communes siègent dans les intercommunalités, les intercommunalités ont des compétences communes, la cohérence (SCOT) des territoires se fera au niveau régional

La représentativité de la Région se fera avec des représentant-e-s des intercommunalités (parité) et par un pourcentage d'élu-e-s sur liste regionale (des partis, syndicats,...) à la proportionnelle, paritaire et qui couvre tous les territoires.
Le choix de regroupement des RégionS sera une décision / proposition ultérieure lorsque déjà on aura mis en place le premier niveau : communes -intercom's- région.


Il faut donc annoncer CLAIREMENT quelle est le choix d'un nouvelle structuration administrative et politique dans les régions avant de passer au choix-désir de regroupement des régions. Et surtout ne pas lier deux choses dans un choix qui n'en est pas un.

Par cohérence et donc avec ce schéma, il n'y aura plus d'élections cantonales, mais une élection régionale par territoires intercommunaux et par liste régionale et ce ne sera pas un Conseil Unique d'Alsace (il ne faut plus utiliser ce terme connoté avec le référendum perdu du 7 avril 2013), mais un Conseil d'Alsace qui représentera les intercommunalités (et quelques conseillers régionaux représentants les partis et syndicats...).

On peut me dire que c'est la même chose. Alors relisez bien et voyez les différences et surtout, il faut dire les choses clairement et remettre les décisions par étapes et dans un sens montant et démocratique...



Les dessins sont de Pat Thiébaut     www.lagitedulocal.com

lundi 22 septembre 2014

Rassemblements....


C'est le mot qu'on utilise quand on veut faire croire à du changement et qu'on est celle ou celui qui en est le porteur...Après le Rassemblement Bleu Marine (RBM), aurons-nous droit au Rassemblement Sarkozy !!!

L'Ex. n'aura finalement "tenu" que 5 minutes tout au début de son intervention TV de dimanche soir en "prime time". Cinq minutes où sa voix n'était pas reconnaissable tant il surjouait la compassion, la sérénité, l'apaisement. Mais dès que le journaliste lui a posé quelques questions qui dérangeaient sur son bilan ou ses propositions, il a fait comme d'hab, sa voix est redevenue normale au débit rapide, à biaiser les questions et à ressasser les mêmes litanies sur les propositions : Schengen et le Référendum (pouvoir au peuple). Schengen contre l'immigration ça date depuis des lustres -il se répète- et le référendum pour faire croire qu'il écoutera par référendum, c'est qu'il a déjà dit plusieurs fois et sûrement pas appliqué. On sait ce qu'est devenu le référendum sur le traité européen où le résultat était non et où il a fait comme si c'était Oui, bref il n'en a tenu aucun compte. Il ne faut pas oublier que Nicolas Sarkozy a été au pouvoir 10 ans et il n'a pas changé. 

Il est candidat à la présidence de l'UMP qu'il veut de suite changer en disant qu'IL aura besoin de tous, de Juppé et Fillon, c'est à dire qu'il est déjà dans la peau du patron et les autres sont à son service sans passer par la case "élections internes". Celapromet de bellespasses d'armes à venir...Bel exemple démocratique et même si demain par "hasard" il redevenait président de l'UMP, celui-ci s'appellera vite le Rassemblement Nicolas Bleu, R'n'B !!!!! on rigole....Mais RPR (Rassemblement Pour la République) est déjà connoté et a déjà été utilisé !!!
Et bien sûr, il va aussi bien sûr essayer de récupérer le MODEM, les centristes, ce qui est inconcevable pour Bayrou (bien qu'une partie de leur financement vienne de l'UMP). Autre bel échange de piques en perspectives. Bref le Sarko Show reprend et pas besoin d'une place au théâtre, cela s'étalera à la TV tous les soirs. On en a l'habitude, on a vécu cela 5 ans...avant d'en avoir sérieusement marre de son style...

Bref, rien de neuf, il a été éjecté en 2012 car plus personne ne le supportait avec ses gesticulations bling bling quotidiennes, son despotisme, son égoïsme, ses cadeaux aux plus nantis, la casse des services publics, un chomage qui a augmenté de 750 000 personnes, un déficit énorme, son positionnement politique main dans la main avec le FN dans des discours haineux d'exclusion (Grenoble), ...bref on le connait, on ne perd pas la mémoire au bout de deux ans et on ne change pas en si peu de temps. 






Avant de vouloir diriger un pays, il faut mettre de l'ordre dans son parti et pas proposer d'en changer le nom et de mettre les affaires/les poussières sous le tapis. Et faire oublier tout ce qui se rattache à l'UMP et la politique de son ex-président Mais les françaises et français ne voulaient plus de Sarkozy, il y avait overdose en 2012. Et même si la déception Hollande/PS est aujourd'hui très grande, ce n'est sûrement pas pour autant que la France va revenir en arrière et à la nostalgie du Sarko Show quotidien.

Sarko peut continuer ses conférences à 300 000 € à travers les officines économiques des "grands" ***  de ce monde ; il n' a plus rien à nous proposer à part du bla bla bla...Son élection était dû à l'espoir que beaucoup de jeunes militant-e-s UMP mettaient dans un changement de style , d'époque, de génération après Chirac, mais on a bien vu que ce n'est pas l'âge qui compte en politique. Sarko veut transformer l'UMP en "machine de guerre" pour gagner les Présidentielles de 2017, un parti à sa botte avec un nouveau nom et la mise à l'écart des "anciens", mais il n'est pas évident que cela va se faire sans dégâts ET SURTOUT, on s'en fout puisque il est là comme d'habitude dans une contradiction flagrante quand il disait au début de son intervention "comming back" que les français souffrent, sont desespérés et ne veulent plus entendre les magouilles internes des partis...alors qu'il va être (et qu'il est depuis un moment) le moteur du grand bordel étalé au grand jour avec l'argent de ses campagnes électorales (Bygmalion, Bettencourt etc...).
Parfois, je me demande s'il ne nous prend pas pour des cons avec Alzheimer. Enfin, je dis ça pour rester correct, mais je saisce qu'il en est vraiment : il nous prend pour des cons et des connes...et il n'est pas le seul.




Bref, rien de neuf, une "Non Surprise" .... (comme... Nicolas Sarkozy)

Si on veut vraiment du changement, il y a assez de personnes qui agissent, même qui sont élu-e-s, qui ne sont jamais invités sur des plateaux TV ou radios, qui travaillent au quotidien sur nos territoires, qu'on voit peu aux inaugurations vin blanc-kougelhopf et qui sont bien plus intéressant-e-s que ces "acteurs" surfaits qui surjouent dans des vaudevilles du passé avec son lot de promesses, de mensonges, de "yeux dans les yeux" , bref...Rien à rajouter, rien de neuf sur la planète, car je n'ai pas vu marcher Sarko ou d'autres de ces médiapoliticiens contre les dérèglements climatiques, conséquences de leur politique, ce même dimanche. L'actualité a ses priorités : voir àla TV la voiture de Sarko quitter l'impasse de sa villa de les poussières sous le tapis. Bref, rien de neuf, une "Non Surprise" .... Neuilly pour se rendre aux studios de France 2, c'est sûr que c'est un EVENEMENT dans ce monde-là....qui n'est pas le mien, dans ma réalité !


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les dessins sont de VEESSE, dessinateur de Mulhouse qui avait fait une série quotidienne en 2012 les 3 mois avant les élections...


*** "grands" de ce monde me rappelle cette parole :"Ils sont grands parce que nous sommes à genoux."


Richesse ,précarité : tout est relatif et objet de réflexion quand on voit que quelqu'un peut acheter aux enchères le contrat de mariage entre Bonaparte et Joséphine -c'est à dire un cahier- pour 440 000 € !!!! ça vous fait penser à quoi, vous ?

vendredi 19 septembre 2014

SE PLAINDRE, POURQUOI ? PUISQU'ON SAVAIT ...

Nous habitons l'Alsace, nous sommes français et il y a souvent une tendance chez nous à se refermer sur soi,  coincé entre le Rhin (fleuve) et les Vosges (montagne) et croire que ça ira mieux quand "on"sera seul maître de notre futur !!!!
Les français sont réputés râleurs, toujours critiques, jamais contents et ...prétentieux à tout savoir mieux que les autres. Mais quand ce leurre n'est plus suffisant à masquer la réalité, il n'y a plus grand monde pour se battre pour le changement... Car, si "on" se plaint aujourd'hui de la situation du pays, on ne peut pas dire qu'on  ne savait pas...


En 2012, pas mal de monde en avait marre du président Sarkozy, cet excité gesti-calculateur qui n'inspirait plus confiance, qui agissait à la botte des "grands" de ce monde (grandes fortunes, représentant-e-s du CAC 40, etc...). Une parenthèse : quand on dit les "grands" de ce monde, il ne faut pas oublier ce proverbe qui dit : "ils sont grands, parce que nous sommes...à genoux !"
Le représentant du parti d'opposition avait donc toutes ses chances de le remplacer tellement Sarkozy était désavoué. Pourquoi les puissances d'argent n'ont-ils pas fait réélire Sarkozy ? La question reste posée, mais c'est sûr qu'il devenait génant avec toutes les "casseroles", les "affaires" qu'il traînait derrière lui et il valait mieux un nouveau petit soldat aux ordres...

Nous sommes en Alsace et la presse la plus lue est les DNA (Dernières Nouvelles d'Alsace) dans le Bas-Rhin, L'ALSACE dans le Haut-Rhin, mais c'est le même journal. D'ailleurs tous les journaux du Grand Est ont le même propriétaire et (bientôt) le même bureau national de rédaction avec des "locaux" pour le remplissage local du journal. Le Hersant de l'Est, c'est le Crédit Mutuel de M. Lucas. Et c'est le même cas ailleurs. Quand vous savez que la propagande est faite sur les supports médias et que la presse est aux mains des financiers actionnaires, il n'est pas étonnant de ne jamais être surpris par le résultat des élections...et ses conséquences.

François Hollande avait beau s'exciter avec son discours du Bourget contre son ennemi sans ....visage qu'il désignait : la finance ! Tout était déjà dans les clous et dès le lendemain , les affaires continuaient comme avant. Ces deux dernières années, les financiers et leurs actionnaires n'ont jamais fait autant de bénéfices dans un pays ...en crise !!! 
Il ne faut pas s'étonner de voir où est le vrai pouvoir et combien les présidents sont manipulés et soumis : ils doivent bien rendre des comptes à ceux qui les ont aidés à se faire élire pour 5 ans dans un palais doré avec tous les avantages pendant et...après la période présidentielle. 
On savait alors pourquoi se plaindre ?

C'est qu'il ne faut pas oublier notre part de rêve : s'imaginer que le changement viendrait d'un homme (ou d'une femme) providentiel-le qui changerait tout et ferait un monde meilleur. C'est beau, les rêves !

Mais c'est l'HUMAIN qu'il faut changer, faire évoluer, la part d'humanité que chacun-e a en soi et faire évoluer les choses, la vie autour de soi selon -toujours- le même adage : penser globalement, agir localement...

Et actuellement les initiatives locales se démultiplient (AMAP- SEL- vente sur place- échanges de savoirs, partage, covoiturage, auto-construction, auto-réparation-recyclage, autonomie énergétique, ...) et les liens sociaux redeviennent importants, prépondérants pour faire avancer les choses, les embellir autour de soi, se sentir à nouveau maître de sa vie et responsable de soi et de ses proches.

PENSER....AGIR....
Et ne plus attendre grand chose de ce monde politique qui s'est complètement decrédibilisé ces dernières années et, avec l'alternance (UMP-PS), on a bien vu de façon évidente qu'il n'y avait pas grande différence.
Et ne venez pas me dire qu'il faut changer pour le FN-Bleu Marine qui n'ont jamais gouverné. Mais on voit bien ce que ça donne déjà à petite échelle dans les 11 communes qu'ils gèrent et la millionnaire Le Pen veut nous faire croire qu'elle va défendre les petites gens alors que si vous regardez de près comment elle et son entourage vivent, vous aurez tout compris. Le discours change, c'est tout. Quand on écoute la fille blonde du père Jean-Marie, on peut mesurer aujourd'hui le changement de ton (de façade...) : hier contre les immigrés (arabes) qui viennent prendre "notre" travail, aujourd'hui un discours trotskiste de défense des petites gens, DU PEUPLE face aux puissances de l'argent, de la Commission Européenne...Du bla-bla tout aussi creux et dangereux que le précédent.


ALORS ?
Alors, moi je crois aux initiatives locales (celles énumérées entre autres ci-dessus), aux mouvements citoyens, aux associations, à l'éducation populaire et au lien social. Je crois aux forces créatrices, à l'imagination de chacun-e, je crois à l'esprit d'initiative, à la recherche de l'autonomie familiale dans une communauté de partage...Je crois à une certaine éthique de convictions qui favorise les SCOP (dans le monde économique), la NEF (ou autres Crédit Coopératif dans le monde des banques), ENERCOOP (dans la production des énergies renouvelables), TERRE DE LIENS et BIOCOOP (pour les terrains et la production-distribution agricoles) pour ne prendre que quelques exemples...

Et vous me direz que quand on est dans la précarité, on a la survie comme préoccupation majeure et on n'a pas le temps de penser à tout cela. Détrompez-vous car ce sont les plus précaires qui souffrent le plus car touchés de plein fouet par ce monde deshumanisé. Mais ce sont aussi eux qui seront bénéficiaires le plus grâce à ces évolutions (alternatives pour l'instant), car leur dépendance à l'argent sera amoindri. L'encadrement des loyers était pour eux aussi, mais le marché immobilier-financier ne supporte pas des barrières imposées.

IL FAUT DONC CONSTRUIRE L'ESPOIR d'abord en soi, en regardant le monde et le sens qu'on donne à sa vie, observer et écouter les possibilités autour de soi de s'en sortir autrement que selon le modèle qu'on nous impose à coups de craintes et de peur et des promesses-discours jamais tenus.

La vie peut être belle selon comment on la regarde et qu'on la fait....



mardi 16 septembre 2014

ECOLE : cité éducative et de loisirs

J'ai beau tourner mes oreilles de tous les côtés, je n'entends absolument rien de positif sur la mise en place de la réforme des horaires scolaires, sur le nouveau temps de travail des enfants.
Si l'intention de revoir les "rythmes scolaires" est probablement positive, la mise en place et la façon d'y arriver me semblent catastrophiques quand aux échos qu'on reçoit et c'est une fois encore un rejet global qui en sort alors qu'il faudrait effectivement revoir l'école, son fonctionnement, ses contenus, les amplitudes de présence des enseignants et l'utilisation des locaux...

Cette réforme est une histoire redondante puisque les questions posées reviennent toujours : adapter l'école au XXIè siècle, adapter l'école aux rythmes d'apprentissage des élèves selon leur âge...(c'est d'ailleurs souvent plus basé sur le rythme des parents et sur les exigences du monde industriel-économique !!!)


Avec mon expérience d'enseignant et d'expérimenteur, le recul aujourd'hui dont je dispose par ma situation de retraité, j'ai quelques idées mais qui vont faire sauter les enseignant-e-s que je vais avoir à dos pour un moment...Mais parlons vrai !




L'école est un lieu ouvert, public, geré par les communes qui sont propriétaires des bâtiments et en asurent l'entretien et l'équipement. Les enseignants sont payés sur 39 heures hebdomadaires (en heures d'enseignement à l'école et en temps de préparation et correction à son domicile) et bénéficient de 4 mois de vacances par an ( 4 périodes de 2 semaines et 2 mois d'été). La plupart des parents travaillent 5 jours par semaine du lundi au vendredi. Les crèches et multi-accueils, les structures périscolaires se multiplient doucement. Les lieux d'apprentissage sont divers et l'école n'est qu'UN de ces lieux. Les différentes pédagogies (alternatives comme Freinet, Steiner, Montessori, ....) nous éclairent sur les différentes possibilités d'aborder l'enfant et les apprentissages "scolaires" et autres. La formation des enseignants est minime et beaucoup sont encore dans la mission de transmettre des "connaissances" dont ils-elles sont les meilleurs dépositaires et transmetteurs.

Ces constats étant faits et acceptés , on peut passer à différents schémas possibles et je veux vous proposer un éclairage pour ouvrir ce débat des " nouveaux " rythmes scolaires. C'est un avis personnel, vous avez sûrement le vôtre.

Il faudrait considérer l'école non plus comme le lieu de transmission du savoir et des connaissances qui permet d'assurer les chances d'avoir un avenir en trouvant du travail dans les secteurs "porteurs"...Le milieu professionnel a bien changé, les amplitudes de travail également et les perspectives sont plus qu'alléatoires. Ce qui est quelque part une chance pour aller dans plein de directions possibles, de pouvoir expérimenter plein d'autres choses, d'ouvrir les têtes à la création, la conception, l'élaboration d'hypothèses, la confrontation des idées...etc...L'enfant n'a plus un référent aujourd'hui avec son enseignant-e, mais en a plusieurs puisque la plupart du temps il est accueilli avant les horaires de "l'école" , à midi et après les cours dans les accueils, cantines et périscolaires.

Sans compter les entraineurs sportifs, les profs de musique, etc...selon les autres activités de chacun-e.

Il faudrait donc considérer le ou les bâtiments "école" comme une cité éducative et de loisirs ouverte du matin au soir cinq jours sur sept (ou même 7j/7)....Dans cette cité éducative interviennent aussi bien les enseignant-e-s que les éducateurs, les animateurs, les parents, les membres d'associations diverses, ....
Si on tient à respecter le rythme de l'enfant, il faut répartir les horaires d'enseignement sur des  plages reconnues comme bénéfiques à savoir 9-11h et 15-17h. Je sens déjà des frémissements de protestation....
Si on admet cela, ça implique que les enseignant-e-s soient présents toute la journée à l'école et fasse donc plus ou moins leurs 39 heures sur place avec des interventions devant des classes à certains moments, en travail de groupes à d'autres et avec des plages "libres" dans la journée qui peuvent être consacrées aux préparations, aux corrections ou à la coordination avec les intervenants sur la construction de projets partagés ou le suivi des projets individuels des "élèves".
Cela implique aussi la reconnaissance des autres intervenants, éducateurs et animateurs qui ont les mêmes enfants sur des plages horaires d'accueil du matin, de cantine, de périscolaires, mais aussi d'activités sportives ou créatrices dans la journée.
Cela implique aussi qu'on accepte que les bâtiments des écoles peuvent être occupés par différents intervenants, le soir par des activités associatives ou des groupes de travail de la cité éducative et même le week-end pour des animations diverses (puisque ce sont les communes qui sont propriétaires et payent chauffage, entretien et équipements, je le répète).

Ensuite dans les contenus, mais je ne veux pas insister là-dessus en laissant cela à la réflexion des "professionnels de l'éducation nationale", cependant les programmes sont avant tout destinés à faire de nos enfants des petits soldats formatés et maléables ce qui est loin de ce qu'on souhaite pour les générations futures. Ce monde et l'évolution civilisationnelle a besoin de créatifs, d'inventeurs, d'expérimenteurs, ....et donc les modèles du siècle dernier et ses exigences ne sont plus forcément adaptés à l'évolution que nous vivons quotidiennement. Il faut donc que les enseignant-e-s aient une grande latitude et liberté de construire stratégies et contenus adaptés en cohérence avec les différents partenaires de la cité éducative et de loisirs et coller au mieux au groupe d'enfants et même individuellement.
En dehors des savoirs premiers qui permettent l'autonomie (, se déplacer, parler, lire, écrire, calculer...), tout le reste devrait procéder par choix individuels ou projets collectifs et l'école devenant un lieu ouvert, il faut aussi en sortir le plus souvent possible pour découvrir son environnement naturel, professionnel, ...etc...



Voilà, je ne souhaite pas développer plus dans le détail, mais juste transmettre ces pistes afin d'enrichir un débat qui est trop centralisé actuellement sur les horaires, la répartition dans la semaine et tous les inconvénients d'organisation et de coûts pour les familles avec ce qui est mis en place de façon complétement inégale et anarchique, sans cohérence, actuellement depuis la rentrée "scolaire".

Aux enseignant-e-s qui vont hurler sur certaines de ces pistes de réflexion, je veux juste leur rappeler que la réforme des rythmes scolaires a traversé toute mapériode d'enseigant en activité, il n'y a donc rien de nouveau. On a du toujours se soumettre aux diktats de nos ministres successifs et de leurs contre-maîtres chargés de surveiller l'obéissance des enseignants ( les inspecteurs et certains conseillers pédagogiques). Les textes changent, les répartitions horaires changent, les interrogations restent, les frustrations et déceptions aussi car quand on est enseignant-e, on "travaille" avec des enfants et adultes-citoyens en devenir et ça c'est absolument original, particulier et si excitant...et j'ai toujours fait confiance à la DIVERSITE des enseignants, leur richesse intellectuelle et humaine.

Aussi, face au débat actuel, la remise en cause, la critique de ce qui est mis en place, je dis et je pense que c'est une chance car elle remet la réflexion GLOBALE sur la table et devrait permettre une vrai mise à plat. Cette façon d'avoir mis en place UNE amplitude horaire que chaque commune adapte selon...est absolument innaceptable et est rejetée. Si l'idée de revoir l'ensemble était positive, la mise en oeuvre est catastrophique.
Mais il faut en tirer du positif avec une attitude constructive et remettre tous les acteurs éducatifs ensembledans l'esprit que je préconise ci-dessus.

Mais ça, c'est pour celles et ceux qui sont directement concernés aujourd'hui, pour ma part, j'ai traversé l'Education Nationale de 1965 à 2006 et je suis donc un témoin de l'intérieur avec l'expérience de la pratique à travers plusieurs vagues institutionnelles.....



vendredi 5 septembre 2014

Exemplarité...

Je me souviens qu'au Canada il y a quelques années face au déficit d'Etat, le Parlement avait décidé de fixer une rémunération fixe basse pour les parlementaires et un encadrement strict : hotel 2éme classe, déplacements remboursés au tarif 2éme classe (équivalent), justifications à présenter avant tout remboursement, etc...bref, une série de mesures qui ont aidé à réduire les frais de l'Etat de façon perceptible en deux ans. Mais surtout, la règle était claire et l'exemplarité était bien perçue.




En France, après Cahuzac, il y a eu soit disant contrôle, transparence, déclarations de patrimoine, etc...et puis 8 jours après la nomination du  nouveau gouvernement Valls 2 , démission forcée du secrétaire d'Etat au commerce extérieur qui ne déclarait plus ses revenus et ne payait pas ses impôts depuis 3 ans tout en tenant un discours à l'opposé et ayant fait partie de la commission qui condamnait Cahuzac.
Je crois que là, le PS touche vraiment le fond : pas d'idées politiques pour un autre chemin que le (social)-libéralisme, des scandales à rebondissement, un parti éclaté, une majorité vascillante, un déni du président et du premier ministre....
En plus, les institutions montrent bien leurs limites : un président désavoué, qui fait une autre politique que celle pour laquelle il a été élu, peut continuer pendant tout le quinquénat à régner SEUL....Le Parlement n'a aucun pouvoir sauf de ne pas voter le budget et la confiance et de provoquer la dissolution. Mais quand on est juge et partie , on pense à son poste de député avant tout...Malheureusement !
"Sans-dents ?!!!! "

L'impasse est là, bien visible, et on sent bien qu'il faut passer à une 6ème République "parlementaire". Dans les conditions d'aujourd'hui, tout peut arriver , les partis sont complètement décrédibilisés, il n'y a plus aucune confiance envers les "élu-e-s" et c'est, au-delà de la crise politique, un réel danger pour la démocratie. 


ATTENTION !!!

mardi 2 septembre 2014

Rentrée...dans le lieu de l'ouverture !

Cette semaine, c'est la "rentrée scolaire", la reprise du temps de l'école et le réajustement du rythme quotidien dans les familles avec enfants. Je peux encore me souvenir des émotions et angoisses que cela provoque aussi bien chez les enseignant-e-s  que chez les enfants et ....les parents. Pour moi, ce temps a passé et je suis aujourd'hui retraité de l'Education Nationale. C'est avec ce vécu et ce recul que j'aimerai développer quelques points concernant l'école au sens large.


Retraité donc, je touche une pension mensuelle de l'Etat (comme tout fonctionnaire) qui correspond à une péréquation entre mon salaire d'enseignant, le nombre d'années que j'ai travaillé et les cotisations versées mensuellement pour ma retraite. J'ai signé mon contrat à 15 ans, je fais partie de cette dernière génération qui a été formée à l'Ecole Normale d'Instituteurs de l'avenue de la Forêt Noire à Strasbourg qui était la première Ecole Normale de France. 
Fils d'ouvriers, de famille nombreuse, l'Ecole Normale était un lieu de promotion sociale pour les bons élèves, puisque l'Etat prenait en charge notre formation (en internat) dès  l'âge de 15 ans en contrepartie d'enseigner au minimum 10 ans dans l'Education Nationale. Ce n'était donc pas mon choix forcément, mais une possibilité offerte à mes parents modestes (la prise en charge des frais de scolarité et de formation supérieure/Bac + 2 ou 3). J'ai donc fait mon bac et la fac...et j'ai commencé à enseigner dans une classe. Cette petite introduction afin de vous faire comprendre comment se passaient les choses dans ce siècle passé à partir des années 60. 
Je remercie donc mon pays et ses institutions de me permettre de vivre aujourd'hui une retraite très agréable en m'accordant une pension suffisante à ma vie simple. Je suis arrivé en "fin de carrière" épuisé, fatigué, de moins en moins patient devant des adolescents de plus en plus "sauvages" et sans repères et ne supportant plus du tout ma hiérarchie de plus en plus administrative et de moins en moins près de la réalité de la vie quotidienne d'une classe ou d'un établissement scolaire. J'ai vu l'évolution du système scolaire de 1965 à 2006 et j'ai eu le temps d'y réfléchir avec le recul ces dernières années.


Tout d'abord, il faut bien se mettre dans la tête qu'un fonctionnaire est au  service d'un Etat avec une mission particulière qui est pour un-e enseignant-e d'accompagner des enfants dans leur construction personnelle afin de devenir un adolescent-jeune adulte citoyen responsable, curieux et inventif et qui porte un regard innovant sur le monde qui nous entoure. Cet accompagnenment est progressif dans ses apprentissages et commence par l'acquisition d'une certaine autonomie en passant par la maîtrise de la parole, de la lecture, de l'écriture, du calcul, de la recherche documentaire, ....Les enfants ne sont pas des machines et chacun-e a son propre rythme, son propre cheminement, ses propres stratégies pour y arriver. Or l'école publique ne se donne pas vraiment les moyens pour respecter cette individualité et on en arrive à de la "gestion de groupe" en s'éloignant de plus en plus des objectifs premiers pour en arriver à une "évaluation permanente des acquis" qui commence dès la maternelle, à 3 ans !!!! Or, beaucoup d'enseignant-e-s regardent du côté des écoles "alternatives" (Montessori, Steiner, Freinet, ...) car ils-elles sentent bien qu'il y a là plus de respect du rythme de l'enfant, de ce qui est essentiel...
Un fonctionnaire n'est pas à la botte des directives d'un-e ministre (et de ses sous-fifres, les inspecteurs) car ceux-là (ou celles-là) changent régulièrement (et de plus en plus vite), chacun-e voulant laisser une trace avec une réforme. Vous en avez déjà vu passer combien ? Vous avez opéré combien de changements de "rythmes scolaires , de méthodes, de contenus) ? Combien de fois avez-vous assisté à ces grandes messes où on vous expliquait les nouvelles directives, où on vous demandait de participer à des discussions pour améliorer le sytème mais dont on ne tenait pas compte au final car c'était "idéaliste, trop compliqué à mettre en oeuvre, complètement à côté de la réalité des besoins du pays et du système de production, ....etc...etc...etc...". Je veux surtout dire par là qu'il vaut mieux être un peu plus sourd du côté de nos supérieurs et plus à l'écoute des enfants et de ce que nous détectons chez eux.
Cette année c'est à nouveau la mise en place de nouveaux rythmes scolaires avec ces 5 matinées à l'école (4 jours et demi hebdomadaires). Le rythme de l'enfant est une vieille histoire et on pense plus au rythme professionnel des parents que de l'intérêt des enfants. Car si on voulait vraiment s'approcher du temps de l'enfant, on ferait un accueil échelonné le matin jusqu'à 9 heures afin de permettre un réveil sans stress en sachant bien que les apprentissages sont plus facilement intégrés entre 9hrs-11hrs et 15hrs-17hrs, que ce n'est pas le temps passé à l'école qui est primordial, mais ce qu'on y fait dans la variété la plus grande en alternant apprentissages et découvertes, activités "intellectuelles" et expérimentations créatrices....Et pour cela, l'école est un lieu partagé entre enseignants, éducateurs périscolaires, parents, intervenants et conseillers municipaux chargés de l'entretien, de la sécurité du bâtiment et de l'équipement scolaire.
Il me semble donc évident- mais cela est un avis personnel- que le temps passé à l'école pour un enseignant ne pas être normé dans un horaire strict, mais au même titre que les autres partenaires, cela demande de la souplesse et une présence journalière plus longue ou différente. Ce point est en débat "éternel".
J'entends aussi que les enseignants sont souvent raillés et montrés du doigt avec leurs 16 semaines de vacances annuelles et parfois une certaine nonchalence dans l'exercice de leurs fonctions. Cela est légitime quelque part puisqu'il y a des abus comme partout. Mais la plupart des enseignant-e-s sont totalement conscient-e-s d'exercer un métier particulier qui demande une implication bien plus profonde, parfois plus insidieuse (quand on est "sérieux" et sensible à sa "mission", on est toujours en recherche) que pas mal d'autres métiers. Et il est aussi souvent difficile d'entendre les parents qui viennent exprimer  leur mal-vivre personnel sous forme de reproches envers l'école.

Si je n'ai pas vraiment choisi ce métier au départ, si je n'ai pas vraiment compris et réfléchi pendant mes premières années, cela est venu petit à petit, et devenu une passion, tant partager avec des enfants et adultes est un échange permanent et toujours renouvelé, riche, surprenant, formateur...



C'est pour cela que je répète souvent la même chose : enseignant-e-s, prenez votre part dans l'avenir de ce pays, vous formez les jeunes adultes de demain, écoutez-les et faites parfois la sourde oreille du côté de vos supérieurs qui sont justes des exécutants de directives (qui changent en permanence sans forcément grande cohérence). Vous êtes les mieux placé-e-s pour savoir ce qui est bon, bien pour vos "élèves", suivez vos idées, vos intuitions, vos ressentis, battez-vous pour imposer vos projets...

Avec le recul, vous savez bien aussi vous-mêmes ce qui vous reste de toutes vos années scolaires où on a essayé de faire de vous des "bêtes" savantes à réciter les rois de France, les chefs lieux de départements, les formules chimiques ou physiques,...etc...(je rigole, mais vous me comprenez). Qu'en reste-t-il ? Aujourd'hui on trouve sur Wikipédia quand on veut savoir, pour celles et ceux que ça intéresse...(là, je souris).

J'ai gardé beaucoup de respect pour les enseignants, mais je suis aussi très critique quand j'en entends qui se plaignent et ne se battent pas ou qui pleurent puisque c'est dur, etc...Il faut regarder autour de soi avant de geindre ! Je ne dirai pas par là que les enseignants sont des privilégiés car quand on est fonctionnaire, on a un salaire qui n'augmente que peu tout au long de sa carrière, c'est le monde autour de soi qui bouge. Je me souviens qu'en début de carrière, je gagnais bien moins qu'un ouvrier qualifié/spécialisé (les O.S.) et on n'était que peu considéré. Aujourd'hui, on montre parfois du doigt les enseignants comme des privilégiés avec leurs vacances payées (et les RTT des cadres alors !!! les 13ème, 14ème mois, les primes, les avantages en nature, etc...), avec leur sécurité de l'emploi, leur retraite garantie...Mais rien de cela n'a changé depuis les années 50 du siècle dernier, alors pourquoi des reproches, tant de rancoeurs...Si le monde a changé, chacun en est responsable, par silence, lâcheté ou sentiment d'impuissance. Les fonctionnaires devaient servir d'exemple au secteur privé et l'entraîner vers ce minimum d'acquis. Aujourd'hui, on met les fonctionnaires au ban de la société considérés comme des profiteurs alors qu'ils sont là pour nous rendre des services, rendre notre vie meilleure, plus facile...Mais qui réfléchit encore ainsi dans ce monde individuel et égoïste ou seule compte la plus-value...

Les enfants d'aujourd'hui sont notre avenir. Pour moi ils le sont d'autant plus que la génération qui nous a suivi, nous, n'a rien voulu entendre de nos expériences, croyant qu'ils pouvaient tout inventer à leur façon "moderne" de golden boy, libéralisme oblige, capitalisme seul dogme reconnu et gagnant. On voit où on en est...Quelque part carrément moins bien qu'au sortir de la deuxième guerre mondiale selon ce qu'on regarde...Mais bon, c'est encore un autre débat...


POUR EN SAVOIR PLUS :

Cet article ci-dessus de Médiapart a été écrit en juillet 2014 avant le remaniement, mais comme il parle d'un rapport ministériel sur l'état de l'école et les perspectives, cela ne change rien.