mercredi 27 août 2014

"LA FEMME EST L'AVENIR DE L'HOMME"

Voilà, on se lève ce mercredi 27 août et....qu'est-ce qui a changé ?

Il pleut à verse (comme depuis un moment !), pour le plupart des gens, les vacances  "d'été" c'est fini et la "fièvre médiatique" concernant la dissolution et la présentation du (nouveau) gouvernement est retombée.
Rien de neuf, on reconduit quasiment les mêmes, on remplace les virés et sortante. On met un jeune banquier d'affaire, énarque, au poste de ministre de l'économie (il était présent dans 'l'ombre" depuis un moment) : c'est "l'ennemi sans visage" qui gouverne la France  comme le constatait Hollande au discours du Bourget (d'avant l'élection présidentielle). Et contrairement à sa promesse de combattre cet ennemi de la France, il le met au gouvernement de "gauche" !!! Cohérence ? plutôt sérieuse tromperie ?

 
unionrepublicaine.fr

La vraie et seule "nouveauté" est le remplacement de Benoit Hamon au Ministère de l'Education Nationale, par Najat Vallaud-Belkacem, jeune militante PS à l'ascension rapide, mais qui tient, elle, un discours cohérent. On va voir à l'oeuvre dans l'annéee scolaire à venir si elle continuera son engagement sur l'égalité des genres et un certain nombre de points, de façon concrète. Celle qui est décrite au sein de la droite dure et conservatrice comme une "gauchiste libertaire" est sûrement la moins critiquée des ministres des gouvernements successifs dont elle a fait partie depuis 2012.
D'ailleurs, il faut bien remarquer que Christine Taubira est restée à la Justice et qu'une autre jeune militante PS , Fleur Pellerin, est passée au Ministère de la Culture où elle remplace Aurélie Fillipetti. Ségolène Royal est restée à son poste tout comme Marylise Labranchu, Marisol Touraine et Sylvia Pinel.

" La femme est l'avenir de l'homme"  
dit la chanson.....(Le texte est d'Aragon)


dessin de Pat Thiébaut   www.lagitedulocal.com



Anecdote : Pendant la journée d'hier, on a aussi beaucoup entendu deux parlementaires "écologistes-EELV" qui s'époumonnaient à dire que leur téléphone a chauffé, ce qui veut dire en parler politique qu'il-elle ont été approchés pour participer au gouvernement. Si le "cardinal " Jean-Vincent Placé, sénateur, n'a jamais caché son ambition de vouloir être un jour ministre, l'ex-attachée parlementaire, Barbara Bompili, députée, est  avec François De Rugy de ceux qui voulaient que les écologistes restent au gouvernement et depuis le départ volontaire des deux ministres EELV,  Cécile Duflot et Pascal Canfin, ils lorgnent sur leurs ex-sièges !!! Pourtant la direction EELV a bien répété que aucun-e EELV ne pourra participer à ce gouvernement. Ces trois parlementaires étaient pourtant prêts à aller contre la décision de leur parti et quelque part à le décrédibiliser totalement, c'était aussi quelque part marquer la mort d'EELV politiquement parlant. Le parti écologiste n'est pas passé loin d'un clash !!!

lire l'argumentaire de Julien Bayou, porte parole EELV :
http://www.huffingtonpost.fr/julien-bayou/ecologie-gouvernement-valls_b_5714377.html

dimanche 24 août 2014

JOURNEES D'ETE / UNIVERSITE D'ETE....la rentrée politique....

Eh oui, fin août marque les Journées ou Universités d'été des partis politiques, rassemblement des militant-e-s et cadres élu-e-s du parti afin de mobiliser un peu les "troupes" avant les échéances électorales à venir et prendre la "température" avant les Congrès des partis où on renouvelle les instances nationales en fonction du poids "interne" des motions. Bon, ça a l'air un peu complexe, mais qui a mis un peu les pieds dans le "cambouis" politique des partis, comprend très bien ces luttes d'influence interne pour se positionner en vue afin d' accéder à de nouvelles fonctions...




Donc en vue, ce sont un peu les Régionales pour peser le poids électoral , mais surtout déjà en ligne de mire l'élection Présidentielle de 2017. On ne parle même pas des Sénatoriales, élection qui ne concerne que les "grands électeurs" (maires, adjoints, conseillers généraux, etc...).

Donc au niveau préssenti, nous avons déjà en lice Jean-Luc Mélenchon et sa 6ème République, Cécile Duflot qui crée son "club" (staff rapproché et affichage média européen) et Eva Joly (plus portée vers une primaire de toute la gauche et un positionnement "grenoblois /Front de Gauche-EELV- mouvements citoyens) pour EELV. Puis au PS, Hollande/Valls et Montebourg/Hamon qui se positionnent. On a déjà la déclaration de Juppé pour l'ex RPR-UMP qui verrait sûrement un ticket avec son voisin, Bayrou....Et puis bien entendu la dynastie Le Pen qui est en campagne perpétuelle, mais dont on pourra juger la politique FN/Marine en oeuvre dans les quelques villes conquises aux Municipales...
Quoi, j'oublie Sarko, le retour ? Non, pas du tout, mais avec une justice aux mains plus libres grâce à Taubira, il y a de fortes chances que les "affaires" de Sarko vont petit à petit lui enlever toute crédibilité. Et on l'a viré pour le remplacer, et même si le remplaçant continue la même politique avec un style mollasson, on ne va pas refaire revenir celui qui a occupé la TV quotidiennement pendant cinq ans avec ses annonces, effets de manche et écran de fumée dans tous les sens...Le changement n'est plus escompté auprès de UMP-PS, je crois que pas mal de monde l'a compris aujourd'hui.

Alors ? Alors il ya un boulevard ouvert, où va s'engouffrer FN-Marine, l'UDI (mais qui est financée par l'UMP) et les partis de gauche qui doivent arriver à se rassembler. Cette gauche (non-gouvernementale et anticapitaliste) va devoir pouvoir  présenter un-e candidat-e avec un REEL programme clairement radical et réformiste afin que les électrices et électeurs aient vraiment un choix clair et avec des options très différentes, très à l'opposé et qui créent le débat en faisant revenir les gens aux urnes. Mais pour cela, il y a à réaliser un sérieux travail de fond et je ne sais pas si les élu-e-s en place vont faire l'affaire pour cela. Je crois qu'il faut plus compter sur les associations citoyennes, les mouvements alternatifs, les initiatives locales, les réseaux sociaux, les actions populaires...et un renouvellement de la classe politique avec plus de parité, plus de proportionnalité, plus du tout de cumul de mandat, plus de démocratie directe, plus de débats, plus d'éducation populaire dans le milieu rural et péri-urbain....

Alors, la rentrée politique, oui, mais avec du boulot, un sacré programme à mettre en oeuvre pour redonner confiance, ramener à la démocratie et à la ....transparence, à la "confiance" !

lundi 18 août 2014

UN MONDE APRES LA CROISSANCE




Il y en a pas mal d'entre nous qui n'ont pas encore compris qu'on est dans une situation de "guerre". Non pas de celles comme en Syrie, Irak, Ukraine, Corée, Palestine....où le marché des armes carbure à fond où on oppose chrétiens et djihadistes, juifs et musulmans pour cacher la colonisation et l'extension de la captation des richesses naturelles : pétrole, gaz, minéraux, terres agricoles.
Non, on est dans un autre type de "guerre" où l'ennemi (que nous avons crée nous-même) est le changement climatique.
Je vois que vous souriez déjà en vous disant, ça y est l'écolo il nous remet une couche encore, toujours à se répéter, ça commence à être lassant ce matraquage mental. 
Vous avez tort car vous allez entendre cela de plus en plus dans les prochaines années, bien plus encore qu'actuellement, où on n'en parle qu'épisodiquement lorsque les experts sortent leurs nouvelles données à jour sur l'évolution du climat et ses conséquences économiques dramatiques.
Le dernier rapport d'il y a quelques semaines a à peine fait un petit encart dans nos journaux nationaux ou régionaux. Faut-il s'en étonner quand on sait à qui "appartiennent" ces journaux ? Et pourtant : on va arriver très vite à une augmentation moyenne de la température de 4,8°. Cela veut dire augmentation du niveau de la mer d'un mètre et quand vous regardez un atlas vous avez compris que cela va faire un grand déplacement de population. Cela veut dire aussi une production alimentaire grandement perturbée par la désertification déjà en cours en Afrique subsaharienne, en Espagne, en Californie du Sud, .....
Vous pouvez continuer à sourire, mais au moins vous regarderez peut-être les choses un peu autrement dans ce qui est en train de se passer et dont on ne veut pas trop parler. Et pourquoi ?

Il y a actuellement en France pas loin de huit millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Tous les matins, dans les "news", on entend le même refrain, c'est parce qu'on n' a pas de croissance, qu'on a ce taux de chômage. Bref, il faut produire plus, pour consommer plus car c'est cela l'économie du pays, de l'Europe, du monde !!!! Avec les pays "émergents" comme la Chine, l'Inde, le Brésil,.....etc..., La demande est encore plus forte et il faudrait quatre planètes si tout le monde voulait atteindre la façon de vivre occidentale-européenne.

Or, cette "croissance" est uniquement basée sur les ressources naturelles fossiles qui sont limitées et aujourd'hui en phase de réduction (pétrole, gaz, minéraux, etc...). Basée aussi sur la spéculation , puisque seul 5% des transactions financières sont injectés dans l'économie "réelle" productive de biens. Les seuls finalement qui ont intérêt à ce que ce système perdure (encore un peu) ne représentent qu'une extrême minorité.



Alors, voilà les constats sont là, les alertes sont lancées, les questions sont posées. 
Et toutes ces personnes qui sombrent dans la précarité, la fragilité, qui ne voient plus d'espoir, ne croyent plus aux promesses politiques, il faut bien leur proposer quelque chose d'autre, leur montrer qu'il y a d'autres chemins, des alternatives en cours, partout ou en tout cas qui se diffusent de plus en plus, des gens qui ont franchi le pas, personnellement, localement en créant du lien social, en retrouvant du sens à leur vie, en se réappropriant leur avenir...
Et cela commence par trois domaines : l'alimentation, l'énergie, l'argent, (il y a aussi les transports, la santé, l'éducation,...bien sûr ce n'est pas exhaustif !)  et cela ne va pas dans le sens d'une croissance des biens matériels. Sortir des monopoles, relocaliser...


Je pense que nous avons tous devant les yeux ou entendu parler de production locale de nourriture de saison, distribuée en circuits courts ou directement chez les producteurs, de transition énergétique, de production d'énergie renouvelable et de constructions alternatives peu consommatrices d'énergie, de  SEL (système échange local) avec un partage de savoirs et de services, de monnaies locales (comme y réfléchit actuellement Proval qui rassemble les artisans, PME, commerçants du coin). Sans compter le covoiturage pour se rendre au travail ou les transports doux (vélo,..) et/ou collectifs (TER, bus, tram,...). On voit aussi de plus en plus d'initiatives d'agriculture urbaine
Voilà déjà des exemples concrets, locaux, que chacun-e peut observer autour de soi et il faut savoir que cela se fait à l'échelle planétaire (renseignez-vous, informez-vous et vous verrez que je ne raconte pas des bobards - monnaie locale à Munich, temps donné en services de voisinage au Japon, ....etc).


Alors me direz-vous, pourquoi on ne change pas de systèmes économique, financier, politique ?
Le changement de "civilisation" est déjà en cours au travers de toutes ces initiatives alternatives et pour que cela devienne un changement systémique, il faut un soutien des gouvernements, un accompagnement des politiques. Or, force est de constater que le monde politique actuel est sclérosé, figé et développe les mêmes logiciels de pensée, les mêmes méthodes de captation des pouvoirs (cumul, non-proportionallité, non-parité,...), les mêmes dérives d'intérêts croisés...Il faudra donc bien passer par un changement, un renouvellement, un rajeunissement de la classe politique, choisir celles et ceux qui ont déjà intégré ces transformations sociales, économiques et environnementales (ensemble).
Ce sera une société qui ne sera plus basée sur la production de biens à l'obsolescence programmée, éphémères, inutiles et non-recyclables, où la consommation énergétique sera réduite et produite localement grâce aux énergies renouvelables, où la nourriture sera de saison et produite localement, où la notion de travail sera différente puisque le temps de travail salarié sera réduit autour de 20h et le reste sera du temps de famille, d'échanges de services, de loisirs ou de travail personnel (potager, auto-construction, réparer ses outils, ses machines, les vélos,... etc...)...
Comme disait Pierre Rabhi, on fait de nous des petits soldats enfermés dans une boîte. Alors, sortons de cette boîte qui réduit notre champ de vision, nous ferme aux autres et au monde, reprenons en main notre vie, respirons.... espérons... bougeons.... chacun-e a son niveau, là où il-elle se trouve !


Les petits ruisseaux font les grandes rivières, penser globalement, agir localement, seul on va vite, ensemble on va loin, créer c'est résister, résister c'est créer...




Et ce n'est pas dans l'exclusion, le racisme, la préférence nationale que nous nous en sortirons. Choisir sa vie, se construire un avenir ne passent pas par ces chemins-là, je pense que vous l'avez bien compris aussi. Nous sommes tous concernés et chacun-e a sa part à apporter, son histoire, ses espoirs ; nous ne pourrons trouver une qualité de vie et de bonheur que dans le rétablissement des liens sociaux et non pas dans l'exclusion pour s'enfermer à nouveau dans des "boîtes", des ghettos protégés (jusqu'à quand ?) !!!!
les dessins sont de Pat Thiébaut ( de Still-67)                                               www.lagitedulocal.com

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en savoir plus :

Marie-Monique ROBIN est connue pour son documentaire-enquête "Le monde selon Monsanto". Elle a poursuivi son travail d'investigation avec "Notre poison quotidien" et "Les moissons du futur". Dans son nouveau film/livre "Sacré coissance", on trouvera des exemples concrets de changements comme ce fut déjà le cas dans le film de Coline Serreau "Solutions locales pour un désordre global"....et d'autres encore !

CI-DESSOUS : ça n'a peut-être rien à voir, mais un peu quand même, non ?
30% d'augmentation des bénéfices des actionnaires en France. En Allemagne c'est 4%....Juste pour comparer pour comprendre !
L'Etat français verse aux entreprises des millions pour relancer la compétitivité, et tiens comme "par hasard" les dividendes des actionnaires explosent. A mon avis, pas l'emploi......On a le droit de s'interroger, non ? Et quel est le secteur où c'est le plus marqué ? Et ben, l'ennemi sans visage de Hollande : la finance, le monde bancaire car c'est chez BNP-Paribas et Crédit Agricole que ça palpe....Autre pays en récession grave : l'Espagne. Et combien les actionnaires  espagnols empochent en plus ? 75%, Oui 75 % dans un pays en crise...ça vous fait penser à quoi, tout ça ?
SACRE CROISSANCE !!!!!



dimanche 10 août 2014

L'AVENTURE EST AU COIN DE LA RUE....Sujet tabou ou débat de société ?

Il y a des sujets "tabous" dont il ne faut surtout pas débattre sous peine d'être de suite assimilé à ce dont on parle. Et pourtant nous sommes dans le pays des "lumières" où justement la liberté de parole et l'imagination créatrice ont été des valeurs fortes, d'une identité d'un pays évolué qui a vu naître tant de choses.

Aussi, après la lecture récente du roman de Alexandre Grondeau ***, maître de conférence de l'Université d'Aix-Marseille, j'ai envie de réagir sur ce que m'évoque ce livre.


Moi qui suis né après guerre et qui ai passé à travers tous les bouleversements de la deuxième moitié du XXè siècle, il est évident que ce road-movie me parle. Il se passe en 1995 et accompagne l'été de deux adolescents de 17 ans qui cheminent entre festival country dans le Gers, fête tecknival sur une ancienne base militaire, semaine de culture chez les cousins de Bordeaux et festival reggae, rencontre avec les surfeurs du bassin d'Arcachon, fiesta Bons Beaufs de Base à Dax et interrogations sur l'avenir après la rencontre tendre et torride de l'âme-soeur à Sète...Je n'en dirai pas plus car bien sûr ce roman est comme un film, on le commence et on ne peut plus mettre sur "pause"...Selon ce qu'on vit ou a vécu dans son adolescence et passage à jeune adulte, on ne peut que se sentir très proche de Jo et Sacha et partager leur cheminement, leurs questionnements sur le plaisir, l'insouciance, la responsabilité affective, l'image de la famille-des parents, le regard sur cette société, le consumérisme, la culture oubliée dans la ruralité, l'Education Nationale, l'éducation et les classes sociales, l'hypocrisie étatique, les rêves, l'amour, l'amitié, le couple....etc...bref, une multitude de thèmes qui sont très présents dans ce roman avec son parler vrai, son honnêteté et où on sent aussi une grande culture musicale. On ne s'ennuie pas une seconde, ça bouge, ça vit, il y a de l'énergie...
Alors pourquoi cette introduction sur les tabous ? Vous avez bien lu le titre sur la couverture reproduite ci-dessus. Oui, le back-ground de l'histoire est aussi la consommation permanente de ces deux adolescents de haschich-marijuana/ganja et quelques expériences de psylo, MDMA et LSD. Cela peut éventuellement rebuter quelques lectrices-lecteurs, mais il faut bien intégrer que ces produits de plaisir et de la fête font partie d'une génération (d'où le titre) et que si pas mal d'informations sérieuses sont distillées tout au long du roman, cela pose aussi la question de la position de chacun sur ces drogues douces et l'hypocrisie qui les entoure depuis cinquante ans tant au niveau législatif répréssif que au niveau de l'évolution de notre société permissive sur bien des points et complètement rétrograde et hors de la réalité sur ce point.

Donc, un roman UTILE avec lequel on passe un super moment du début à la fin où on rigole bien aussi et qui, une fois refermé, restent des questionnements au-delà de l'histoire de ces jeunes gens.






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***   "Génération H" est édité par une jeune maison d'édition de Aix, "la lune sur le toit", auprès de qui vous pourrez l'obtenir très facilement (paiement par chèque ou autre - 18 € envoi postal compris.)
                www.lalune surletoit.com


EN SAVOIR PLUS :  (enquêtes de Médiapart en 7 parties)


 La France s'accroche au tout répressif (articles de Médiapart 6/7) :

 http://www.mediapart.fr/journal/france/240814/legaliser-le-cannabis-67-la-france-saccroche-au-tout-repressif?page_article=1

L'expérience américaine du Colorado depuis janvier 2014 (articles de Médiapart 1/7) :
http://www.mediapart.fr/journal/international/110814/legalisation-du-cannabis-16-le-colorado-fier-detre-un-laboratoire?page_article=1

De plus en plus d'américain-e-s pour une légalisation encadrée (articles de Médiapart 2/7) :
 http://www.mediapart.fr/journal/international/120814/legalisation-du-cannabis-26-comment-aimer-le-joint-est-devenu-politiquement-correct?page_article=1

Cannabis et santé ; des traitements à venir ! (articles de Médiapart 3/7) :
http://www.mediapart.fr/journal/international/140814/legalisation-du-cannabis-36-mamie-devrait-elle-fumer-des-joints

Les impasses de "la guerre contre la drogue" (articles de Médiapart 4/7) :
 http://www.mediapart.fr/journal/international/170814/legalisation-du-cannabis-46-les-impasses-de-la-guerre-contre-la-drogue?page_article=1

URUGUAY est le premier pays à avoir légalisé depuis mai 2014 ; d'autres pays d'Amérique du sud vont suivre...(articles de Médiapart 5/7) :
 http://www.mediapart.fr/journal/international/200814/legaliser-le-cannabis-56-lexemple-de-luruguay-inspire-lamerique-latine?page_article=1

 Les fumeurs français se font jardinier (articles de Médiapart 7/7) :
 http://www.mediapart.fr/journal/france/280814/legaliser-le-cannabis-77-les-fumeurs-francais-se-font-jardiniers

jeudi 7 août 2014

ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE !!!

Bien sûr, vous vous souvenez sans aucun doute de cet épisode après le 11 septembre 2001 où Bush fils voulait absolument démolir "l'axe du mal" et avait mis en cause Saddam Hussein et l'Irak avec Al Quaida. C'était aussi ce moment particulier où on tenait à assimiler les règlements de compte et les intérêts économiques (les réserves pétrolières) avec une sorte de guerre entre islam intégriste et occident (chrétien). Le mensonge politico-médiatique suprême fut l'excuse des "armes de destruction massive" que détenaient soit-disant le dictateur d'Irak dans un vulgaire hangar présenté comme la cible à démollir avant l'offensive générale à savoir la main-mise sur l'Irak et l'assassinat de Saddam pendant que les tankers américains remplissaient leurs soutes dans les ports pétroliers du sud du pays !

Cette falsification était un sacré coup pour le communicateur de la Maison Blanche car, pour décider de l'intervention américaine, il fallait le feu vert du Congrès et Colin Powell fit son discours à l'ONU afin de se "couvrir" internationalement. Les USA encore sous le choc de la destruction des tours de Wall street ont laissé faire alors que pas mal de démocrates avaient des doutes sur les soit-disantes preuves assez vagues présentées par leur gouvernement pour justifier l'intervention militaire en Irak.
Pourquoi est-ce que je reviens sur cet épisode ? Et bien puisque "les armes de destruction massive" était sûrement le plus gros "mensonge" politique de ces dernières années et au vu et au su de (presque) tout le monde. On a bien douté sérieusement des preuves américaines présentées pour justifier l'intervention, même si Saddam Hussein était un dictateur sanguinaire.

La falsification dans l'histoire est un fait difficilement contestable puisque chacun-e présente les ....faits à sa façon et on peut dérouler des scénarios parfois invraisemblables qui sont acceptés et intégrés souvent sans vérification approfondie à condition de se prévaloir de rapports d'experts et de chiffres, même si ces experts sont bidons...Tout le monde a déjà connu ce genre de doute et un certain scepticisme parfois.

image :  www.diawara.org


Alors, la vérité c"est quoi ? Qui croire , quoi croire encore ?

" Quand j'apprends qu'une instance s'est prononcée à l'unanimité, je sais qu'elle est composée soit de fanatiques soucieux de conforter leurs certitudes, soit de lâches terrifiés à l'idée de paraître divisés." ***
La démocratie est de prendre une décision à la majorité après un long débat où chacun-e a pu développer son point de vue. Une plateforme commune basée sur des thèmes consensuels ne peut être que la partie pauvre d'un débat riche par sa diversité qu'on ne retrouvera pas forcément dans la synthèse finale : ce ne sera que la partie minimale, le plus petit dénominateur commun.
"Les sociétés se rejoignent parfois sur l'accessoire, mais jamais sur l'essentiel" car la richesse, c'est la diversité.
Chacun-e est le produit de sa culture, de sa langue et il y a aussi les différences de caractères et donc de ressenti, d'analyse.

C'est parce que les autres ne pensent pas comme moi que j'ai envie d'entendre ce qu'ils ont à dire.

Mais est-ce que cela est si courant comme attitude que ce soit dans son fonctionnement personnel ou en politique, en société ?
Et donc , on en revient à la question initiale de la vérité et de la falsification des faits.



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*** J'ai lu dernièrement un très plaisant roman qui traite de ces thèmes en arrière-plan, c'est un roman , on va dire de "politique...fiction ????" avec aussi de la philosophie, on voyage pas mal, les personnages et la trame nous gardent en haleine, c'est écrit simplement, très bon moment. Il s'appelle "les éclaireurs"(2009) et fait suite à "les falsificateurs" (2007) et l'auteur est Antoine Bello.
 Je suis sûr qu'il vous plaira et vous fera réfléchir sur les évènements de ces dernières années et comment on vous présente les choses....Ce n'est pas une étude, une analyse, mais bien un roman, donc n'hésitez pas !


dimanche 3 août 2014

POUR ou CONTRE ? Peu importe, de toute façon, le problème est là...

C'est l'été, le soleil attendu, présent, une source d'énergie inépuisable, gratuite. Aussi des orages, des tempêtes, du vent, source d'énergie également... Chacun y va de ses commentaires sur la météo, les saisons, le réchauffement climatique. Et quand on aborde les problèmes d'énergie, d'économie, des sources de production, le ton peut vite grimper. 

La France a fait le choix du nucléaire avec ses 58 réacteurs : l'uranium vient du Niger et d'autres pays (aucune indépendance donc  et des conditions d'exploitation déplorables),  les déchets seront toujours un problème, cadeau aux générations futures et le coût de production n'inclut pas le démantèlement. 
Le choix de la transition énergétique du président François Hollande et de sa ministre de l'écologie, Ségolène Royal n'est en rien un engagement chiffré et planifié sérieusement sur la réduction du nucléaire, les fermetures des centrales, toujours remis à plus tard.
Et pourtant que l'on soit POUR ou CONTRE, ce n'est qu'une question de temps, il va bien falloir, tôt ou (trop) tard démanteler le parc nucléaire vieillissant.


Alors, observons un peu ce qui se passe à travers le monde ?
L'Allemagne a fait le choix depuis quelques années de "sortir du nucléaire" et de planifier la fermeture de ses 17 centrales. Tout de suite, on a entendu qu'elle augmentait la pollution de l'air en rouvrant ses centrales à charbon, mais en omettant souvent de dire que sa production d'énergies renouvelables augmentait aussi chaque année au fur et à mesure que les installations se démultipliaient, qu'il y avait une réelle prise de conscience sur les économies d'énergie et des recherches très prometteuses dans ce domaine.
Et puis, surtout leur savoir-faire dans le démantèlement se professionnalisait après leur première expérience catastrophique dans la centrale de ASSE. Avec LUBMIN et KONRAD, cela se passe différemment.
Les Etats-Unis font dans le grossier en démolissant leurs implantations comme si c'était des bâtiments de béton classique au détriment de toute sécurité envers les populations comme ça a été le cas dans la centrale de VERMONT YANKEE.
La France a d'abord rejeté ses barils de déchets nucléaires dans la mer, puis après ce scandale dénoncé et démontré par Greenpeace, on est passé à autre chose. BRENNILIS, la première centrale nucléaire en voie de démantèlement depuis plus de 10 ans est un exemple pour la France : c'est là que EDF s'est rendu compte qu'elle ne savait pas faire et de graves erreurs sont commises.
Les projets de stockage commencent à émerger à MORVILLIERS, à SOULAINES, à BURE avec le projet Cigéo signé en son temps par la ministre, Dominique Voynet ( en Champagne et Lorraine). 
Car, au-delà de la sécurité de fonctionnement des centrales nucléaires vieillissantes, de la dépendance envers les pays producteurs d'uranium,  les déchets nucléaires sont un problème crucial et incontournable. AREVA, CEA et EDF forment ce lobby qui achète les consciences et contrôle totalement la communication biaisée sur ce sujet très délicat. 
Stockage à l'air libre sur des plateformes bétonnées, dans des hangars qui seront ensuite recouverts, végétalisés ou encore en sous-sol dans des couches granitique, argileuse ou de sel. Le recul tout doucement a bien démontré que aucune de ces solutions n'est fiable quand on les met en parallèle avec la durée de vie des déchets nucléaires. Car dans les déchets, il y a bien sûr le plutonium, mais aussi le cobalt et le strontium où les durées de radioactivité peuvent aller jusqu'à des ......centaines de milliers d'années !


Et puis, qui réalise les démantèlements ?  Au lieu de privilégier  la "mémoire des installateurs " c'est à dire de faire travailler pour le démantèlement ceux qui y travaillaient lors de l'exploitation des centrales et qui les connaissaient bien, de plus en plus est employée du personnel intérimaire à qui on fait courir des risques énormes car peu in-formés. Mais comme les maladies liées à ce travail (du genre leucémie et autres cancers) ne se déclarent parfois que 10 ans plus tard il est difficile de démontrer le lien. La durée du démantèlement peut aller de 20 à ...50 ans et donc le chantage à l'emploi ne tient pas.

Mais surtout ce qui est totalement occulté c'est le coût du démantèlement du parc nucléaire qui est estimé entre 45 à 300.....milliards d' €. Or où va-t-on chercher l'argent ? Si on intégrait ces coûts dans le prix de vente de l'électricité actuellement, les prix exploseraient et EDF/AREVA ne pourrait plus tenir le discours-propagande d'une électricité nucléaire pas très chère.
Ce n'est pas pour rien que le lobby nucléaire préfère réparer pour faire durer ses centrales même si cela a un coût important (mais en oubliant de dire que les dangers d'un accident nucléaire en France augmente aussi de plus en plus avec le vieillissement des installations) plutôt que de planifier et commencer dès à présent le démantèlement des centrales les plus vieilles comme Fessenheim. EDF/AREVA et l'Etat actionnaire majoritaire préfèrent continuer la marche en avant du nucléaire avec l'EPR de Flamanville plutôt que privilégier le courage et le pari sur l'avenir de l'Allemagne. Tchernobyl et Fukushima n'ont pas suffi : on a déjà oublié ce qui s'est passé (et dont la pollution des eaux de l'océan continue journellement au Japon). 

Alors, POUR ou CONTRE le nucléaire, peu importe car de toute façon, le problème est bien là...Et il va falloir faire des choix tôt ou tard. Faut-il attendre un accident ? S'il y en a un, personne n'y échappera sur le petit territoire français.


Je ne voulais pas vous "plomber" le moral pendant vos vacances d'été, mais voir en début de semaine, le documentaire sur Arte a réactivé ce que je sais : que le devoir de mémoire est important et que quand on sait, il ne faut pas se taire mais partager les informations au maximum de personnes pour éveiller les consciences, faire réfléchir et chacun-e à son niveau voir comment agir et informer autour de soi pour ne pas un jour se dire qu'il est trop tard, bien trop tard...et que notre responsabilité envers nos enfants et petits-enfants est énorme et qu'on a été lâche, muet.