lundi 21 avril 2014

"On ne peut pas s'en passer, c'est trop cher pour démanteler"...

Voilà le nouveau discours ambiant pour justifier l'immobilisme du gouvernement quant à la fermeture de Fessenheim. Et pendant ce temps, la centrale nucléaire a des pannes à répétition, est remise en route, arrêtée à nouveau quelques jours plus tard, et au niveau "communication", on nous fait croire qu'on éteint ou allume une centrale comme un interrupteur alors qu'il y a toute une procédure complexe. Lorsque les deux réacteurs sont "éteints", il n'y a pas de souci d'approvisionnement en électricité, on ne le remarque même pas, de toute façon, vu le nombre de jours de l'année où ils sont en exploitation, cela fait longtemps que la centrale alsacienne n'est plus "rentable". Et EDF est loin d'avoir provisionné un compte de gestion pour le démantelement car le prix de vente de l'électricité aurait été bien trop élevé. Alors aujourd'hui le démantelement va encore être payé par le contribuable et on nous dit que on ne veut pas ajouter encore une charge financière supplémentaire sur les ménages et donc, il faut laisser Fessenheim en fonction. Bref, le problème ne date pas d'hier et cette façon de présenter les choses, on la connaît. Surtout ne pas parler de réduction de consommation, ne pas parler d'économies réalisables dans le bâtiment par exemple ou la consommation des bureaux, entreprises, etc...Surtout ne pas parler de dépendance de l'exploitation de l'uranium au Niger ou ailleurs (on nous fait croire qu'on est indépendant énergétiquement alors qu'on dépend des pays qui ont des gisements d'uranium. On ne nous dit pas que l'EPR nouvelle centrale en construction côute chaque jour encore plus que ce qui a été annoncé avec des vis de forme et des matériaux au rabais. On nous cache surtout tous les problèmes liés aux déchets nucléaires qui vont contaminer la planête pour très longtemps.


Bref, on nous balade depuis des années en nous racontant n'importe quoi. Hollande aussi adopte un grand silence sur le nucléaire et sur son "engagement" de fermer Fessenheim...Bref, tout le monde comprend aujourd'hui que les promesses, c'est avant les élections, les tergiversations, l'immobilisme, la soumission au lobby nucléaire AREVA, c'est pour après...
Faut-il que l'Alsace subisse une catastrophe nucléaire majeure ? Quand on voit la multiplication des séismes depuis un certain temps, on peut s'inquiéter puisque nous vivons sur une zône sismique...Et aucune région de France n'est à l'abri quand on voit le mitage nucléaire sur la carte...




La situation n'est pas nouvelle, il faut répéter en permanence la même chose, mais pendant ce temps, les centrales vieillissent , deviennent des usines colmatées par des rustines (!) et qu'on soit pour ou contre le nucléaire cela ne change rien puisque tôt ou tard le problème des fermetures se posera de toute façon. Il faudra bien commencer à apprendre à le faire. Et qu'on vienne pas nous parler de défense des emplois car quand on sait combien de dizaines d'années cela prend pour démanteler une centrale, il y a du travail pour longtemps...

Alors, c'est pour quand qu'enfin M. Hollande tienne parole sur quelque chose qui dépend de lui (et non du marché mondial, de la crise, de ......).

mercredi 16 avril 2014

Régionaliste et Européen-ne

Régionalisme, Fédéralisme, Autonomisme
« Le régionalisme est une attitude visant à valoriser et à défendre les particularités et les identités des régions au sein d'un pays qui cherche à leur accorder une autonomie relative, qu'elle soit politique ou économique par la voie constitutionnelle. A l'inverse, dans le fédéralisme, ce sont les régions qui délèguent des pouvoirs à un échelon supérieur en se "fédérant".
Au sein de l’Europe des vingt-huit pays, il existe aussi des mouvements identitaires, voire séparatistes, à l’échelle des ses nations membres. Ces mouvements font valoir des aspirations nationales qui dépassent le plus souvent la seule reconnaissance de leurs différences culturelle, économique ou politique régionale au sein de leurs États d’origine. Ils se distinguent en cela du « régionalisme », car leur demande d’autonomie remet parfois en cause la légitimité des États dont ils dépendent et ils peuvent être dans ce sens qualifiés de nationalismes régionaux. »
(sources Wikipédia)



Régions et Espace Européen
La question des régions est reposée depuis quelques semaines par le leurre politique lancé par Manuel Valls, nouveau premier ministre, qui souhaite économiser et rendre plus efficace le fonctionnement administratif du pays en réduisant le nombre de régions en ...2017 et supprimer les départements en ...2020. Comme cela, en mettant ce débat sur la table, on ne parle pas de ce qui préoccupe essentiellement les gens en ...2014, à savoir pouvoir manger, se loger, se chauffer, se déplacer, construire sa vie, avoir un avenir sans être confronté ou soumis en permanence à la précarité, au chômage, à la peur du lendemain.
N'oublions pas non plus que la campagne des élections européennes commence, et cela amène aussi à se poser des questions sur l'Europe, la place des régions dans cette Europe. Avec quels droits, quelles compétences, quelles particularités et identités reconnues ? Peut-être aussi qu'implicitement, on cherche à nous faire croire que tous les malheurs viennent de cette Europe, alors qu'elle peut aussi protéger et donner des perspectives. Où est le vrai ? Où est le faux ?

Quand on dit « Europe », on pense souvent Commission Européenne, celle qui semble mener les politiques économiques des Pays membres. Or, cette Commission n'est pas du tout une assemblée légitimement élue par les habitant-e-s européens puisqu'elle rassemble des « personnalités » désignées par les chefs d'Etat (pour simplifier, mais ce sont aussi souvent des personnes qui ont travaillé pour des banques, celles qui ont crée la crise, dans l'intérêt de leurs actionnaires, depuis 2008). Le Parlement Européen est lui composé par des député-e-s élu-e-s par l'ensemble des électrices et électeurs européens. Malheureusement, ce n'est pas le Parlement qui mène la politique européenne et donc la première chose à faire serait de redonner le pouvoir au Parlement et non à la Commission. Mais ce débat ne sera sûrement pas au cœur des élections européennes du 25 mai prochain. D'autre part, la Banque Centrale Européenne fait la pluie et le beau temps, mais elle ne prête pas directement aux Etats, mais à des banques qui pratiquent des taux d'intérêts à leurs convenances en prêtant ensuite aux Etats. Un système pervers, c'est clair. Là encore, il y a des changements à faire pour qu'on puisse retrouver un regard plus confiant envers cette Europe qui un jour nous fait avancer et l'autre nous enfonce dans la crise en exigeant aussi des économies drastiques dans les services publics.



Alors quelle Europe voulons-nous ?  Et quelle sera la place des régions dans cet espace ?
Les alsaciens peuvent-ils se retrouver avec les lorrains, les vosgiens ? Allons même plus loin, les sungauviens avec les jurassiens, les francs-comtois, les belfortains, les bâlois ???  Et puis, pourquoi pas les alsaciens avec les bâdois ? Poser ces quelques pistes et c'est le déclenchement d'une salve de réprobations en retour, c'est clair ! Et pourtant, il va bien falloir en discuter de façon objective, en acceptant toutes les remarques et les avis divergents un jour. Et qui a droit à s'asseoir autour de la table pour en parler ? Des historiens,  des économistes, des politiques, vous, moi ? Ah non pas toi :  tu n'es pas né ici, tu ne parles pas notre dialecte, tu ne comprends pas notre mentalité, etc....retourne chez toi si tu veux causer. Ah oui ? Et c'est où « chez moi » ? Et qu'est-ce que ça veut dire  « chez moi » ? Stop, on n'en finira jamais si ça commence comme cela. OK. Sauf que ça commence toujours comme ça et ça ne va jamais plus loin, ça s'éternise en tournant en rond avec les  mêmes questions en boucle. Et ainsi, il y a toujours de la place pour les nationalistes régionaux, les séparatistes et autonomistes de tous bords, qui flattent les traditions, le terroir, les parler locaux comme s'ils en étaient les créateurs et les dépositaires légataires, leurs défenseurs guerriers devant un danger qui les menace à mort. C'est un point de vue régressif qui fige le temps et l'avenir.

On peut être régionaliste et européen.
Tu reviens d'où ? De Cappadoce, de Catalogne, de la Forêt Noire, de Corse, du Tyrol, de Toscane ? On dit quand même plus facilement cela que de dire : de Turquie, d'Espagne, d'Allemagne, de France, d'Autriche, d'Italie, non ? Non ? Faut-il développer plus ou cela suffit déjà pour prendre conscience que nous visitons, séjournons dans des régions d'Europe que nous nommons précisément.

J'habite aussi une région et, à moins de m'enfermer dans un petit cocon, je m'imprègne dans mon quotidien de son identité et de ses particularismes. Au même titre quand je me promène dans les quartiers d'une grande ville, j'aime les quartiers « particuliers » comme le quartier italien, le quartier chinois, le quartier africain,...Bref, l'exotisme et mes envies de voyage sont au coin de la rue et dans la région où je vis et toute celles qui m'entourent. Et quand, avec ma carte d'identité et mes Euros, je peux circuler dans un grand espace géographique aussi vaste que l'Europe, et qui est en paix, quelles colères et quelles haines sont justifiables ? La crainte, la peur des différences « culturelles », « religieuses», «... » ? La supériorité occidentale ? Soyons sérieux. On s'enrichit de la différence de l'autre, on augmente son seuil de tolérance, on se rapproche de sa nature profonde de terrien, d'humain, non ? Et nous ne sommes quand même pas dans une guerre contre nous-mêmes, si je ne m'abuse puisque nous avons des intérêts communs comme l'eau, l'air, la nourriture, les énergies, les matières premières, …etc...

Nous ne sommes pas non plus dans une guerre contre une France  ou une Europe qui menaceraient l'identité régionale (alors qu'un texte européen les défend) et que la France rayonne par la diversité, les originalités de ses régions. Non, ce qui révolte, ce sont les contenus du Traité Européen, le fonctionnement actuel des institutions avec une Commission qui prévaut sur un Parlement élu, une banque européenne qui prête à des intermédiaires, une politique qui défend le libéralisme et se soumet à des lobbys plutôt qu'elle ne cherche à harmoniser les droits sur tout le territoire des pays-membres, une France qui est encore trop centralisée et ne donne pas assez de compétences aux Régions (c'est quoi les contenus du projet de regroupement de régions?).

L'enjeu des élections européennes ne se situe donc pas au niveau des personnes, mais bien de l'idée qu'on se fait de l'Europe ( et de la France dans cette Europe des Régions) et c'est ce débat qu'on aimerait entendre plutôt que les promesses d'une campagne électorale pour le seul parlement sans grands pouvoirs...Nous ne sommes pas en 2005 et de toute façon, à ce moment-là, les élu-e-s de l'Etat ont donné un autre avis sur le Traité Européen que le référendum démocratique de ses habitants. Alors, il ne faut pas s'étonner qu'on soit sceptique, méfiant et même irrespectueux. Qui a commencé ?

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samedi 12 avril 2014

REGIONS-DEPARTEMENTS : économies et efficacité




Pas une seule fois, le "nouveau" premier ministre n'a prononcé le mot "austérité" dans son discours de politique générale lors du vote de confiance de début avril 2014. Oui, je précise l'année, car depuis quelques jours, on parle un peu des économies à faire pour donner de l'argent aux entreprises, qui n'embaucheront pas pour autant. Mais, on parle surtout du projet de fusion des régions en ...2017 et de la suppression des départements en ....2020 !!!!
Bref, vous avez compris de suite que nous sommes à nouveau dans un leurre politique pour gagner du temps et ne pas parler de ce qui préoccupe les françaises et français dans la vie quotidienne : la précarité, le pouvoir d'achat....
Et les médias de s'esclaffer que les élu-e-s hurlent contre ces projets : bien sûr puisqu'ils sont juge et partie et que leurs mandats risquent de disparaître....et donc leurs indemnités et avantages juteux avec. Nul !
Bien sûr, c'est pour faire des économies, harmoniser, aller vers plus d'efficacité, etc...Pour faire des économies, c'est sûr que ça en fera quand on enlèvera toutes les indemnités des conseillers généraux, réduira les conseillers régionaux, mettra en cohérence les services pour éviter les doublons et répartir les employés territoriaux au plus près des personnes dans les anciennes sous-préfectures qui seront fermées, par exemple. Et puis, on pourra aussi diminuer les études "copier-coller", souvent faites deux-trois fois sur le même sujet, au niveau des Com Com, puis du Département, puis...On pourra aussi éviter les grosses dépenses pour les lubbies de ces élu-e-s comme le Hohlandsburg, le Bioscope-Parc du Petit Prince et autres délires...Bref, quand on commence à chiffrer tout cela, on voit que globalement sur l'ensemble du pays, cela fera une sacré somme.
Et ne me parlez pas du référendum de l'an dernier car la structure du Conseil Unique d'Alsace ne réduisait rien du tout, mais bien au contraire démultipliait encore les instances (voir dans mes Archives, les chroniques de l'an dernier)....avec le résultat du vote que l'on connaît !

Mais on n'en est pas encore là et en attendant, des économies on peut en faire aussi de suite. Ainsi, nommer secrétaire d'Etat, Harlem Désir qui a été nulle comme secrétaire national du PS, une promotion pour ne pas dire une éviction, mais qui aura un coût pour l'Etat. Et des postes comme cela, il en existe partout : des personnes "détachées" de leur corps d'origine pour effectuer des missions parfois avec des titres pompeux, mais sans contenu et aucun résultat. Je suis sûr que vous en connaissez autour de vous...

Et puis n'oublions pas que devant les cris des élus quant au regroupement des régions, il y a en arrière fond les prochaines élections régionales de 2015 et il y en a qui tremblent de perdre leur mandat doré de chef de région.


Mais avant, il y a les élections Européennes le 25 mai prochain et vous avez bien remarqué que la campagne a déjà commencé.

Moi ce que je vois c'est que le printemps est là, qu'il fait beau et chaud depuis un moment, que le potager attend ses semis, que les oiseaux chantent merveilleusement bien tous les matins au lever du jour, que les fleurs colorent les prés et les champs, que la vie est belle, que la nature nous offre des cadeaux tous les jours et que chacun-e trouvera en lui-elle ou dans son environnement plein de petits bonheurs quotidiens simples et qui apportent de la joie. Et ça c'est gratuit !


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mercredi 9 avril 2014

Logique ? Cohérent ?

On sent bien la scission qui s'installe au sein de EELV au niveau de ses instances dirigeantes et représentatives. Le Bureau National Executif vote la sortie du gouvernement, la non-participation au nouveau gouvernement Valls : Cécile Dufflot et Pascal Cantin l'annoncent officiellement.
Le Conseil Fédéral : Parlement inter-régional des délégués EELV vote à une très, très large majorité (102 contre 10) qu'il faut voter "ABSTENTION" lors du vote de confiance du 8 avril à l'Assemblée Nationale. Les députés emmenés par François De Rugy et Barbara Pompili (qui ont des ambitions ministérielles) votent 10 POUR la confiance et 6 ABSTENTIONS.

dessin de PAT Thiébaut        www.lagitedulocal.com

Il faut donc bien voir là que 10 députés ne tiennent aucun compte des décisions et votes du Conseil Fédéral démocratique EELV et jouent leur carte personnelle. En principe, le parti ne devrait plus accepter leur candidature aux prochaines Législatives pour être cohérent puisqu'ils ne respectent pas les décisions du Conseil Fédéral....
"Quand on n'est plus d'accord avec les décisions de son parti, on le quitte" m'a -t -on dit une fois. C'est ce que j'ai fait...D'autres sont plus ambitieux et n'ont pas forcément la même éthique ou n'en ont pas !

samedi 5 avril 2014

Le bordel ? non, du débat...

dessin de Jean AUREL - 
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Vous savez que je suis très critique avec le parti écologiste  dans lequel j'ai milité (à tous les échelons) pendant de très longues années jusqu'à sa mue en EELV. Les Verts portaient un projet de transformation environnementale, sociale et économique de la société et la stratégie politique était de traduire ce projet radical dans des réformes et des textes-lois.

Il y a à peine quelques années Dany Cohn-Bendit et Nicolas Hulot ont voulu imposer un virage idéologique à ce parti en voulant l'ouvrir à la société civile, les associatifs, le rajeunir. Sur le principe, ma foi, l'idée n'était pas mauvaise, mais il y avait une autre stratégie, offrir des postes de députés à des personnes sans passé et pratiques politiques et recentrer le projet initial, se rapprocher du PS et du centre afin de signer des accords électoraux pour une meilleure représentation dans les instances nationales (Assemblée Nationale et Sénat) et internationales (Parlement Européen). Les Verts sont devenus EELV et un parti d'élu-e-s qui progressivement se coupait de la militance de terrain et du maillage rural. En 2011, des accords programmatiques furent conclus avec le PS dans la perspective des élections présidentielles et législatives. 


On connaît la suite : plus de députés, deux ministres, plus de sénateurs et on a avalé tous les reniements de Hollande et de son gouvernement, des "couleuvres" à répétition pendant deux ans : un phagocytage méticuleux et progressif.
Le résultat devenait évident et visible clairement aux Municipales 2014 : tous les candidat-e-s associés avec le PS ont subi un échec sérieux (à l'exception de Paris, Strasbourg, Nantes...), ceux et celles qui sont partis avec le Parti de Gauche, des associatifs et listes citoyennes ont engrangé des victoires sur tout le territoire et le plus symbolique a été Grenoble, un exemple de cette alternative d'une "troisième gauche" qui a du faire méditer et réfléchir au lendemain du 30 mars.


Hollande, toujours plus isolé dans son palais, a nommé Valls premier ministre en indiquant clairement qu'il comptait poursuivre sa politique d'austérité et de précarité pour se conformer au modèle libéral de la Commission Européenne, du monde de la finance (tellement décrié lors de son discours du Bourget) et des grosses entreprises du CAC 40 (du Medef). EELV a très bien compris que continuer sa complicité-proximité avec le PS allait également les desservir aux élections Européennes du 25 mai prochain, qu'ils n'allaient rien obtenir avec Valls-Montebourg. Le choix de Cécile Dufflot et de Pascal Canfin devenait évident, indiscutable.
Bien sûr, les médias présentaient dès lors que EELV avait refusé le poste du "grand" ministère de l'écologie (qui n'aura pas grands moyens avec Montebourg aux finances) et se comportait comme à son habitude de façon irraisonnée, irresponsable. Bien au contraire, mais évidemment, cela dérangeait puisque du coup une quatrième force politique reprenait vie en reprenant son indépendance à côté du triumvirat qui remplissait la presse (UMP-PS-FN).

Ce week-end, le Conseil Fédéral EELV se réunit comme toutes les 6 semaines en gros et il y aura discussion, débat comme toujours dans cette assemblée-parlement des délégué-e-s des régions (paritaire et proportionnel des "courants" depuis le début). Même si François De Rugy, député EELV, semblait vouloir devenir ministre ou secrétaire d'état, il pourra développer son argumentaire mais il sera probablement désavoué, car il y a aujourd'hui au Conseil Fédéral presque une majorité qui souhaite retrouver une autonomie et un projet marqué à gauche, vraiment à gauche ; les ami-e-s du groupe d'Eva Joly (dont je me sens le plus proche idéologiquement), sauront convaincre que l'avenir de ce parti d'écologie politique est du côté des réformes sociales, économiques, environnementales qui ont été les fondements des Verts en 1984...et qui n'apparaissent pas dans le programme et le gouvernement Hollande que ce soit celui d'Ayrault ou de Valls. Le changement de casting n'a bluffé personne, surtout pas les déçus électeurs de 2012 devenus pour un grand nombre abstentionnistes de 2014.

Une alternative à gauche DOIT se construire et elle tournera peut-être autour d'un pôle Verts/EELV-Parti de Gauche- associatifs, syndicalistes, collectifs citoyens. Ce sera la "troisième gauche" et les élections européennes peuvent être la première étape politique de cette nouvelle alternative.

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                         les dessins signés PAT sont de Pat Thiébaut   www.lagitedulocal.com 

jeudi 3 avril 2014

De retour dans le quotidien...

Avec Montebourg (favorable au gaz de schiste "propre" et à la nécessité du nucléaire) aux commandes de la bourse de l'Etat, il n'y avait aucune marge de manoeuvre dans un ministère de l'écologie pour initier grand chose : il n'y avait donc pas de place pour EELV dans ce deuxième gouvernement Hollande.
Ségolène qui a déjà été ministre de l'environnement dans un gouvernement précédent et qui avait prôné "l'excellence environnementale" lors d'une campagne présidentielle ne sera pas pire que d'autres et ne sera sûrement pas muette. Elle réapparaît sur la scène nationale et sait qu'elle a une carte à jouer dans la perspective de 2017. Elle sera vite mise à l'épreuve lors des discussions sur la "transition énergétique" !


Et puis, les élections européennes arrivent le 25 mai. Les candidat-e-s EELV ont très bien analysé les résultats des Municipales et compris qu'associés au PS, ils-elles plongeaient. Donc, il fallait s'en séparer de façon visible pour espérer se maintenir et gagner des postes de député-e-s européens. Cela suffira-t-il à faire oublier tous leurs silences et complicités muettes des deux années passées au gouvernement où ils-elles ont apporté quoi ?
La première promesse est tenue : un gouvernement réduit à 16 ministres, 8 hommes et 8 femmes et ....Christiane Taubira est maintenue. Mais il y aura combien de secrétaires d'Etat ? On attend à présent des décisions politiques de "justice sociale", des contenus dans le "pacte social", des contreparties exigées dans le "pacte de responsabilité", des décisions pour les PME, une clarification dans la mise en application des nouveaux rythmes scolaires, des engagements clairs et programmés dans la transition énergétique, une reconversion de l'économie, un contrôle accru de la finance, etc...etc...Mais là, il ne faut pas trop rêver, ce sera la continuité de ce qu'on a vu et donc la désaffection aussi accrue de la politique par nos concitoyen-ne-s. Le PS n'avait tiré aucun enseignement de la défaite de 2002 en 2007, et on saura dans quelques semaines pour 2014...

Localement, là où il y a eu défaite des maires sortants de "gauche" (en Alsace autant dire que c'est facile à cibler vu que quasi partout c'est la droite qui est aux manettes depuis...toujours !!!), j'entends des accusations sur les abstentionnistes, sur les votes "blanc". Facile quand on ne veut pas se regarder en face et prendre la pleine responsabilité qui incombe. Car la défaite est avant tout le résultat d'un comportement, d'une façon de faire et d'être, d'une stratégie qui a été mauvaise et on ne peut s'en prendre qu'à soi-même si  on n'a pas réussi à fédérer, à mobiliser autour d'un projet ou d'une personne. Que cela soit dit et clairement. A chacun-e d'en tirer les enseignements !




Alors ? Alors, il n'y a pas eu de révolution, de changements fondamentaux. Au lendemain du 30 mars, nous en sommes presque au même point que la veille, même si des mairies ont changé de locataires, cela mettra un certain temps pour mesurer une évolution notoire ou non.
Car, ce qui compte, c'est d'abord la vie quotidienne de chacun-e et non pas les tergiversations des appareils politiques, des clans ou des oligarchies locales. Ce petit monde clos des élu-e-s est plus considéré comme une sorte de club privé de nantis qui ont des revenus bien supérieurs à la majorité des travailleuses-travailleurs de plus en plus précarisés et dans l'incertitude quotidienne. Et pour la plupart donc complètement déconnectés des angoisses au jour le jour.

S'il y a une leçon à tirer de cette séquence électorale, c'est bien le message de l'abstention : vous ne nous comprenez plus, nous ne vous faisons plus aucune confiance et nous vous délivrons ce message de ne même plus participer d'aucune façon. Alors, soyez responsables, regardez-vous en face, ne cherchez plus d'excuses, ne biaisez plus, nous ne sommes plus dupes.

Et ça, ce n'est pas inquiétant, mais c'est une sacré avancée...car on retournera voter lorsqu'il y aura d'autres alternatives, pas vrai ?


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les dessins sont de Jean AUREL dans POLITIS, hebdomadaire indépendant