lundi 31 mars 2014

Mais "ils" s'attendaient à quoi ?

Oui, "ils" s'attendaient à quoi les "socialistes" du PS ? Ils pensaient limiter la casse. Et quelle casse ? La débacle électorale ? Il faut vraiment être déconnecté de la vie "réelle" (être "hors sol") pour croire encore pouvoir sauver les meubles en faisant une politique libérale qui casse le monde du travail et la qualité de la vie, le lien social, l'espérance d'une vie meilleure. Déjà en 2002, ils avaient fermé les oreilles et les yeux et ils voulaient nous faire croire que ce n'était qu'un accident qu'on se retrouve avec Chirac-Le Pen au deuxième tour de l'élection Présidentielle. Et dès le lendemain, et les élections suivantes, ils recommençaient avec leur hégémonisme ancré en eux. Ils pensent être le seul parti de gauche en capacité de gouverner. Comme d'ailleurs le RPR-UMP à droite.
Ce désaveu cinglant et ...attendu, prévisible, n'est pas tant une "victoire" de l'UMP, mais un grand coup de pied au cul des socialistes et de leur politique libérale assénée depuis deux ans aux françaises et français.




Dès ce matin, les deux nouveaux "leurres" politiques vont être mis en avant : le changement de têtes au gouvernement et la volonté de communiquer plus sur la "justice sociale". Mais cela ne prendra pas plus que les promesses non-tenues. En 2014, le peuple de France n'est plus dupe et le taux d'abstention le plus élevé depuis toujours a bien montré que les françaises et français ne croient plus aux discours, aux manoeuvres, aux promesses, aux politiciens. En 2012, l'espoir renaissait après cinq ans de gouvernement autocratique bling-bling d'un Sarkozy qui s'était clairement mis du côté des plus riches et des pouvoirs de l'argent. Mais deux ans plus tard, il était évident pour tout le monde que Hollande faisait quasiment la même politique, qu'il s'était plié devant les puissances de l'argent, de la finance, des grosses entreprises, du patronat et des actionnaires des paradis fiscaux en cassant les droits du travail, en taxant toujours plus les classes moyennes et en précarisant encore plus toute une couche de la société. La désillusion était d'autant plus forte que l'attente et l'espoir étaient grands. Ces élections, les premières après la Présidentielle et le changement de gouvernement, étaient donc l'occasion de bien faire comprendre à toute cette clique, cette caste, qu'ils nous avaient trompés, qu'ils s'étaient pliés et que leur position d'élu-e-s les mettaient à l'abri financier de la misère qui se généralisait et qu'ils ne voulaient pas voir. Leur cécité leur a coûté leur place et ce n'est que justice car ils en sont largement responsables.
Si demain le gouvernement est changé, cela ne...changera rien, bien au contraire, on se dira une fois encore que nous sommes pris pour des cons, qu'ils s'imaginent qu'on est idiots. Si le signal des municipales n'a pas suffi, alors ce sera au tour des Européennes dans quelques mois pour bien leur enfoncer le message dans la tête : ce que les gens veulent c'est un changement radical de politique économique, sociale et environnementale et on ne croit pas plus que l'UMP le fera. Car si le parti de droite a obtenu des résultats c'est simplement parce qu'ils n'y avaient pas ou peu d'autres alternatives à disposition pour marquer le coup.

1. L'abstention : énorme, si élevée que elle a été peu commentée lors des soirées électorales. Et pourtant. On pourrait dire que le vote est un devoir et qu'il faut voter "blanc" si on n'est pas d'accord. Oui, mais le vote "blanc" n'est pas comptabilisé dans les votes "exprimés" et donc n'a aucune valeur, aucun impact. Aujourd'hui, malheureusement, la seule manière de marquer son mécontentement et la perte de tout espoir est l'abstention qui enlève une grande partie de la légitimité aux élu-e-s : quand on ne représente plus que 25% (ou encore moins) des électrices/électeurs, cela ne veut plus dire grand chose.


2. EELV (le parti écolo) là où il s'est mis avec le PS *  a sombré avec lui car associé à sa gestion du pays, a été assimilé à un complice de la politique gouvernementale puisqu'il en fait partie. Il en est de même pour le PC qui, lorsqu'il s'est associé au PS, a perdu ses élu-e-s également tout en n'étant pas au gouvernement, mais puisque dans ces cas, il a trahi ses partenaires du Front de Gauche avec qui il a commencé à construire un autre pôle.

3. Les seules alternatives possibles pour montrer le désaveu de la politique de Hollande (et du PS) restaient donc le vote FN et le vote DVG ou FdG-EELV-citoyens. L'extrême-droite a gagné 14 villes (beaucoup dans le sud) dont 11 pour le FN **. Mais en nombre de voix au niveau national, le FN n'a pas enflé. Les Divers Gauche ou les tickets Front de Gauche -EELV- listes citoyennes, là où ils se présentaient ont également gagné : c'est le cas à Grenoble, La Rochelle ou Montpellier pour ne citer que les grandes villes et, contre des liste PS-PC parfois ou même des listes PS-EELV.

C'est là qu'est la réelle question qui pourtant est partiellement occultée. En effet, on ne parle que du FN afin qu'il serve de repoussoir et qu'on revienne au vote "utile" "républicain" qui veut favoriser PS et UMP. Mais on n'entend pas du tout des discussions sur une autre gauche en construction possible autour d'un axe Front de Gauche - écologistes dissidents de EELV ou ex-Verts- société civile, associatifs, syndicats. La raison est simple :  cela chamboulerait la Vème République basée sur le bi-partisme PS-UMP et remettrait en cause frontalement les politiques menées par ces deux partis qui se veulent dominants, hégémoniques toujours et minés par les "affaires pas très claires".


Nous sommes au XXIème siècle, nous sommes dans un changement de civilisation, les logiciels d'hier ne fonctionnent plus, la richesse crée par la consommation d'objets éphémères est caduque, la mondialisation a vite montrée ses limites, le capitalisme-libéralisme ne profite qu'à une toute petite frange de la société et n'est plus acceptable car elle nous emmène droit dans le mur et vers des tensions de guerres partout (et même des risques de guerre civile, car elle produit la lutte des classes).



L'UMP va être dépassée par le FN dédiabolisé et le PS sera dépassé par un Front de gauche écologiste et citoyen. L'UMP l'a compris en durcissant le ton, le PS s'accroche à ses restes de pouvoir qui s'effritent chaque jour davantage.

L'avenir de la gauche est dans une autre gauche innovante, sociale, écologiste, citoyenne ; l'avenir de la droite si elle ne veut pas aller dans l'extrême raciste, conservateur et replié sur soi est dans une sorte de gaullisme humaniste du XXIème siècle à (ré-)inventer et dont on ne voit pour l'instant aucun prémisse.


Localement, nous savons bien que nous sommes dans une région quasi totalement UMP, de droite et que le PS n'a qu'une ville, Strasbourg et très, très, très peu de communes moyennes, que EELV n'a que très, très, très peu de communes et donc la droite alsacienne ne peut se prévaloir d'aucune victoire nouvelle surprenante. Juste une continuité soporifique, mais avec un taux d'abstention de plus en plus important quand même qui montre un désaveu flagrant de ce conservatisme qui n'est plus aussi confortable que par le passé. Le chômage est tout aussi important, la qualité de vie a baissé, la précarité s'installe et il va bien falloir innover aussi , chercher des nouvelles voies ici comme ailleurs.






* oui, je sais il y a les exceptions de Paris et Strasbourg. Mais quand on a perdu plus de 150 villes d'importance, ces deux vitrines ne suffiront pas à masquer la débâcle générale.

**  une douzaine de villes pour le FN certes, mais dans cette communication ciblée sur le FN est occultée complètement qu'il y a bien plus de villes qui seront dirigées par le Front de Gauche avec des partenaires écologistes et citoyens. En avez-vous entendu parler dans les médias ?

lundi 24 mars 2014

PAS DE SURPRISE !

J'ai eu beau regarder la chaîne régionale toute la soirée, il y a eu un grand absent dans les infos : le taux d'abstention en Alsace, pourtant très élevé au dessus de 40 % et qui va jusqu'à 53 % à Mulhouse par exemple.
Pas de surprise puisque cela est le signe envoyé par les électrices et électeurs de leur dédain par rapport à la politique (politicienne) telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui : une déception énorme des gens de gauche qui avaient un espoir d'une autre politique sociale, économique et environnementale après Sarkozy, une déception des gens de droite écoeurés ou en tout cas troublés par les affaires à droite (financement de la campagne présidentielle entre autres).

" Le peuple...libre et rebelle" avons-nous entendu hier soir à la TV et cela dans la bouche non pas d'un-e gauchiste, mais de la grande bourgeoise parisienne Nathalie Koziusko-Morizet qui cherchait une fois de plus à brouiller tous les discours et qui est repartie en métro accompagnée par la horde des médias complices de cette mascarade. Ce discours et cette image montrent bien où la politique est tombée : des images et des mots pour les médias. Il n'y a plus de débat, il n'y a plus de positions claires (ou positionnements clairs). C'est bien compréhensible que les électrices et électeurs ne croient plus en ce jeu, ce cinéma permanent, ces effets d'annonce, ces mensonges et promesses électorales et elles-ils (les électrices-électeurs) ont utilisé les Municipales pour bien montrer leur écoeurement par l'abstention (le vote "blanc" n'étant pas comptabilisé dans les votes "exprimés", donc...). Les politicien-ne-s qui n'ont pas vu cela venir sont les mêmes qui se sont cognés dans le mur en 2002 et la leçon n'a pas servi. Ah, l'hégémonisme de la bipolarisation politique ...


Alors, toujours au niveau national, que peut-on observer ?
On parle de Hénin-Beaumont gagné par le FN-Bleu Marine. Pas étonnant pour celles et ceux qui ont un peu de mémoire. Dans cette ville, l'ancien maire PS et sa clique ont quand même été condamnés pour des agissements particuliers : du favoritisme sur les (appels d'offre des) marchés publics. Quelle différence réelle avec Copé et l'agence Bygmalion qui aurait surfacturé les meetings électoraux de l'UMP ? Il ne faut plus nous faire croire qu'il y a une grande différence entre UMP et PS ...aujourd'hui ! Et à Marseille. N'oublions pas que Menucci (PS) a tout fait pour éliminer Mme Ghali et qu'il y a eu Guerini et sa bande qui eux-aussi avaient biaisé les marchés publics des déchets...Cela a éloigné pas mal de militant-e-s de gauche qui ont rallié à juste titre la liste citoyenne de Pape Diouf.
Derrière les résultats, il y a des histoires et il ne faut pas les occulter, les ignorer, les oublier. Les électrices et électeurs ne sont pas des con-ne-s et ils-elles gardent les yeux ouverts et se souviennent. La propagande des journaux liés à des banques ou des groupes financiers/politiques ne fait plus illusion. On trouve des archives ailleurs....
Alors, pour le deuxième tour, on entend déjà les discours attendus, habituels, fatigants...La gauche institutionnelle de gouvernement appelle au vote "utile" c'est à dire au "grand rassemblement des forces républicaines et du progrès" (!!!!!!!!!!!) et à droite, c'est l'appel à mobilisation avec le "ni....ni..."habituel : ni accord avec le FN, ni désistement "républicain"...Comme d'hab....!
La seule chose réjouissante est peut-être ce qui se passe à Grenoble et qui a été passé sous silence toute la soirée d'hier. Dans cette grande ville, le Front de Gauche et Les Verts ont décidé de s'unir et de constituer une liste menée par un Verts qui est en tête avec 30% des voix devant le PS, l'UMP et le FN. Que fera le PS ? Si cette liste gagne la Mairie dimanche prochain, nous aurons là la configuration de ce que pourrait être la nouvelle gauche de demain. Mais pour cela il faudrait clarifier le positionnement de EELV qui est dans le (risque de) phagocytage par le PS.



Ceci est particulièrement visible et discutable en Alsace. En effet, Henri Stoll est réélu à Kaysersberg dès le premier tour ; il s'est mis en retrait de EELV pour reprendre son indépendance, n'ayant pas d'affection particulière pour le PS !!!! Là où il y a eu liste commune comme à Mulhouse, et malgré une campagne dynamique, active, la liste de Freyburger est largement devancée au premier tour car elle subit la sanction de la politique gouvernementale. Avec cette liste PS-MODEM-EELV-PRG, il n'y avait pas d'autre moyen, pas d'autre alternative pour la sanction que l'abstention qui a atteint un taux de plus de 50%.
Là où les écologistes ont fait liste autonome, les résultats sont différents : un bon score pour Frédéric Hilbert à Colmar qui frôle les 10% bien devant le PS (bravo) et à Strasbourg où Alain Jund est près de 9%. On sait bien qu'ancien adjoint de Ries il va s'allier à lui au deuxième tour, mais cela a permis aux électrices et électeurs de bien marquer leur choix et leur désaveu aussi.
Lorsque les Verts (EELV) retrouvera la voie de l'autonomie et s'alliera à une gauche plus radicale, ce parti redeviendra crédible auprès de l'électorat. En tout cas, c'est mon point de vue et je regarderai du côté de Grenoble avec attention dimanche prochain.

Pour terminer, un mot sur mon ex-vallée du Florival et de sa ville centre Guebwiller complètement oubliée sur notre chaîne régionale hier soir. Avec 5 listes et un mélange de personnalités sur toutes les listes, les électrices et électeurs ne se retrouvaient nulle part. Ainsi, il y a eu en gros 4600 votants pour 3400 abstentionnistes ce qui a du sens. Le maire sortant a obtenu 32 %, mais avec à peine 118 voix de plus que le suivant qui est à 29 %. Si on compte l'addition des 3 listes à droite, elles font ensemble 60 % des voix. Ce serait étonnant qu'elles fassent alliance, mais certain-e-s attendent depuis longtemps de diriger cette ville et ce scénario pourrait donc arriver. Dans ce cas, la stratégie d'avoir voulu être seul à gauche (1) du maire sortant s'avérera probablement perdante le soir du 30 mars.
Il ne faut jamais oublier ce précepte :
"La fin est dans les moyens comme l'arbre est dans la semence." (Gandi)
Si la manière, la façon de faire, d'agir n'est pas bonne, le résultat ne peut pas être à la hauteur !



En conclusion, à part le taux d'abstention en augmentation - et compréhensible -, rien de nouveau, pas de surprises...(2)




les dessins sont de Pat Thiébaut    www.lagitedulocal.com

(1) La Liste Citoyenne avait proposé une alternative avec un programme innovant en 2008 et avait fait un score de 12,3% au premier tour pour une première "présentation" et peu de moyens de campagne. M. Rebmann a tout fait cette fois-ci pour que cette Liste ne se représente pas en 2014 avec d'abord des promesses de places et des possibilités d'accords programmatiques...sans suites ! Puis en faisant jouer le temps jusqu'à ce qu'il soit pratiquement impossible de monter et déposer la liste. Au final, il a pris à titre personnel l'ex-tête de liste en 13ème position mais sans obtenir le soutien de la Liste Citoyenne 2008. En agissant ainsi, il pensait engranger toutes les voix de gauche, mais à présent il se retrouve au deuxième tour SANS RESERVE de voix car la liste de Haby même si elle s'est déclarée "de gauche"....(sans commentaire).

(2) Ne venez pas me claironner que j'oublie les scores du FN : ce parti en Alsace a déjà été à 25% et si le gouvernement avait fait une politique de reprise basée sur le pouvoir d'achat, l'augmentation des salaires, la protection des salariés, l'aide aux PME plutôt qu'aux gros industriels du Medef et aux financiers/actionnaires, on n'en serait pas là. Pas vrai ? La casse du code du travail et le pacte de compétitivité, c'est quoi ? Une politique attendue après le discours du Bourget ? C'est fini de nous prendre pour des moutons, nous ne sommes plus dupes et même plus peur quand tout le monde peut être touché aujourd'hui par la précarité...

jeudi 20 mars 2014

PRINTEMPS : conservatisme ou révolution abstentionniste ?

Dimanche soir, 3ème jour du printemps 2014, on saura un peu plus si les françaises et français se sont déplacés pour aller voter et quels auront été leur choix.
Le taux d'abstention sera révélateur de l'image des politicien-ne-s et de la résonance de la politique actuelle dans la vie de nos concitoyen-ne-s. Bien sûr, les candidat-e-s attendent d'être "rassuré-e-s", certain-e-s espèrent être élu-e-s pour la première fois, mais je ne pense pas qu'ils ou elles se demandent si leur programme ou propositions ont été entendus, car il me semble, c'est en tout cas l'impression générale, que ceci est accessoire, que tout est basé sur les personnes "têtes de liste" et non les contenus.
 

 
Et c'est bien là que le bât blesse : il n'y a plus de révolution possible car il n'y a plus de débats idéologiques et il y a même une méfiance (voulue, orchestrée) pour qu'on ne parle plus d'idéologie. Ce mot a été galvaudé pour devenir répulsif. Bien sûr, lorsqu'on met en avant le "spectacle" de la politique politicienne, lorsqu'on personnalise la politique à outrance, lorsqu'on glorifie l'individualisme, l'égoïsme alors on ne découvre plus que des "affaires", des scandales, des conflits d'intérêt, des jeux d'influence, des lobbys infiltrés partout, des actionnaires gourmands, des banques d'affaires, ...
L'idéologie n'a plus droit de cité et cela est même devenu presque une insulte. Et pourtant, idéologie veut dire "ensemble des idées, des croyances, des doctrines propre à une époque, à une société ou à une classe" et aussi "système d'idées, philosophie du monde et de la vie" (Petit Robert), donc à la fois une notion marxiste et une notion philosophique, humaine.
Quand on se bat ENSEMBLE, quand on agit ENSEMBLE, c'est bien qu'on a quelque chose en commun. Et ce point commun, ces points communs peuvent ressembler de très près à ce qu'on pourrait appeler une idéologie.
 
Ces Municipales ne brillent vraiment pas par le débat d'idées qui fait un peu peur car on imprime sa marque alors que rester sur les personnes, cela permet de rester vague, d'accord avec tout le monde pour ramasser le max de voix....de celles et ceux qui se déplaceront encore...par devoir ? par conviction ? 
 
 

Il est vrai que pour les petites communes de moins de 1000 habitants, vu les compétences très réduites des maires, l'enjeu est moindre vu que la politique, les choix s'exercent dans les intercommunalités. Mais pour les villes plus importantes (disons au delà des 3500 habitants), cela change un peu la donne. Les maires se proclament des gérants et imaginent les villes comme une entreprise. Ils ont perdu ainsi toute mesure, toute notion des réalités humaines, toute compassion pour leurs concitoyen-ne-s. Ils sont dans des chiffres, des objectifs de faisabilité, d'équilibres financiers, de budget et d'investissements, de prêts toxiques, de dettes, bref hors de la vie réelle et tellement "affairés" qu'ils  deviennent "hors sol" c'est-à-dire de moins en moins en contact avec les vrais gens....de leurs préoccupations quotidiennes, de leurs espoirs, de leurs idées sur la vie, leur avenir et celui de leurs enfants et sans visions à moyen-long terme.

Alors ce 23 mars, sera-ce l'éternel conservatisme qui passera ou l'appel vibrant à un changement radical ?
Est-ce que l'idéologie va reprendre sa vraie place dans le débat public au détriment de l'égocentrisme actuel, de la fatuité personnelle, du paraître ?
Avons-nous changé de civilisation, de siècle ?



dessins de Pat Thiébaut       www.lagitedulocal.com

lundi 17 mars 2014

Derniers jours avant....le printemps de la résistance !

Il ne devrait pas faire trop beau dimanche prochain 23 mars : les candidat-e-s aux postes de maires devraient s'en réjouir car ils-elles craignent une abstention forte par déception, par désintérêt, par manque de confiance aux promesses et aux changements annoncés...Ces dernières années, on a effectivement tout eu et tout vu. Alors, on hésite...on se pose des questions !
Bien sûr dans les petites communes comme là où j'habite aujourd'hui, c'est plus simple : le contact est direct, on rencontre maire et élu-e-s municipaux dans la rue ou dans les commerces, on peut échanger simplement. Les options et perspectives sont plus réduites et très souvent les maires sont de bonne volonté et entendent les habitants.
MAIS dans les villes-centre, les villes plus importantes (disons au-dessus de 3000 habitants), les enjeux changent car souvent les délégué-e-s des villes importantes influent fortement dans les Coms Coms et surtout elles ne sont pas prêtes à faire une répartition plus juste sur tout le territoire des anciennes taxes professionnelles....pour ne prendre qu'un exemple, en plus de vouloir concentrer beaucoup de services dans leur ville. Ce sont donc bien des options et enjeux politiques qui sont présents dans le choix du vote. Les candidat-e-s essayent de gommer leurs différences, mais il est évident que les promesses d'un maire sortant tombent à plat quand on l'a vu fonctionner et faire ses choix les dernières six années. Embellir un bilan mitigé est tout aussi hasardeux car les habitant-e-s ne sont plus aussi dupes qu'ils l'étaient peut-être à un moment donné.


Le printemps arrive, pas forcément le printemps des révolutions arabes qui n'avaient qu'une vague idée de la démocratie, mais un printemps de résistance à ce qu'on ne veut plus accepter, qu'on ne peut plus accepter.
Fini les votes "utiles", les votes de complaisance, les votes par habitude et conservatisme, fini les votes par discipline de parti, les votes "contre", aujourd'hui on choisit d'y aller ou pas.
Si le vote "blanc" était comptabilisé dans les "exprimés", encore cela aurait-il du sens, mais cela n'est pas le cas et donc c'est un vote qui ne compte pas....Il ne reste donc que l'abstention qui sera surveillée de très près par toutes les équipes et candidat-e-s.
Est-ce qu'en Alsace , les élu-e-s et candidat-e-s ont tiré la leçon de l'abstention énorme lors du Référendum de l'an dernier ? Je ne le pense pas, ils-elles ont fait le dos rond quelques semaines et ensuite, tout fait pour oublier cet "épisode" qui pourtant avait rempli tout le début de l'année dernière avec la certitude pour les responsables politiques que l'Alsace conservatrice et légaliste allait voter "comme un seul homme". Que nenni...On ne peut pas flatter "l'intelligence et le bon sens" des électrices et électeurs pour ensuite être surpris lorsqu'ils s'expriment !


Nous sommes au XXIème siècle, un changement de civilisation est en cours et la façon de penser et d'être discipliné ont bien évolué.
Certain-e-s n'en ont pas encore pris la mesure : ces premiers jours du printemps 2014, ils-elles risquent de se réveiller, un peu perturbés...




samedi 15 mars 2014

Parenthèse italienne

Vous avez peut-être entendu ces derniers jours que le jeune maire de Florence, Matteo Renzi était devenu le nouveau président du Conseil en Italie à la place de Berlusconi, démissionné pour condamnation en justice.
C'est quand même très étonnant ce grand silence sur ce nouvel homme fort de notre pays voisin italien quand on sait qu'il initie actuellement une véritable révolution  avec un plan de relance de 90 milliards avec des baisses d'impôts et la taxation des gains financiers et des grandes fortunes tout en prolongeant les contrats à durée déterminé de 3 ans, en créant un fonds d'aide à la jeunesse et en supprimant le Sénat, son idée est de garder une seule assemblée des Régions.
Il souhaite mettre cette nouvelle politique en oeuvre dès la fin du mois de mai et s'il n'obtient pas le soutien des institutions, il démissionnera de suite.


Pourquoi on n'en parle pas en France ?
Je pense qu'à la lecture des mesures entreprises, vous avez déjà des éléments de réponse.
Nous ne sommes pas là dans les cadeaux fiscaux aux grosses entreprises prospères (comme en France), pas un Pacte de Responsabilité, mais un vrai plan de relance de l'Italie.

A suivre de très près....

lundi 10 mars 2014

Guebwiller Municipales 2014

Après presque 30 années passées dans la vallée du Florival, élu municipal de Murbach et intercommunal à la Com Com (où j'ai travaillé sur les dossiers "assainissement non-collectif", "mise en place de la nouvelle politique des déchets" entre autres), candidat aux deux dernières élections Cantonales, activiste politique de l'écologie radicale, je connais bien le contexte politique de la vallée. Apporter un peu d'éclairage historique, raviver la mémoire collective et pas mal d'archives n'est pas non plus inutile. Je me sens donc bien un observateur avisé et éclairé. Aujourd'hui, j'ai pris du recul (je n'ai plus de mandat depuis 2011), mais je reste informé et suis toujours encore très attentif, car quand on aime, on ne coupe pas les liens définitivement....

 

Nous sommes le 10 mars 2014, la campagne officielle des élections municipales commence, le dépôt des listes a eu lieu jusqu'au jeudi 6 mars. Nous savons donc aujourd'hui quel(le)s sont les candidat(e)s à la Mairie de Guebwiller.

Il  y a 5 listes dont une seule menée par une femme (Anne Dehestru) et deux qui affichent clairement leur appartenance politique (Anne Dehestru - UDI et William Pralong - UMP). Cela interpelle dès le départ car même si la politique nationale ne participe pas  directement aux élections municipales, l'appartenance des candidat-e-s (têtes de liste et futurs conseillers municipaux ou adjoints ou délégués intercommunaux) à des partis politiques n'a pas à être "cachée" aux électrices et électeurs afin qu'ils-elles aient une information transparente et démocratique. Au contraire, cela peut apporter un éclairage sur la composition de la liste et son orientation politique dans les décisions. Je sais bien que la mode/tendance est de dire que la politique n'a rien à voir avec la gestion d'une commune, mais alors pourquoi la définition du dictionnaire dit : " ...relatif à la cité...relatif à la société organisée...relatif à l'organisation et à l'exercice du pouvoir..."(petit Robert). Pourquoi faut-il avoir honte de ce mot et de l'affichage de ses convictions profondes ? Moi, je ne comprendrais jamais cela. Je suis moi et je ne deviens pas différent selon les lieux où j'existe et où j'exerce des activités. Donc, je me suis toujours méfié dès le départ de celles et ceux qui "avancent masqués, cachés".

 

La liste de Francis KLEITZ , ancien directeur de CALEO (eau et gaz de la ville), chef d'entreprise, présente une liste assez hétéroclite de commerçants, enseignants, professions libérales où on retrouve Jean-Marie Rost, pilier de l'UMP et survivant de l'époque Haby-Weber. M. Kleitz habille sa liste du titre de "parti du bons sens" et bien sûr "sans étiquette", mais il a sa carte de membre UMP.

La liste de Christian HABY, informaticien, est un rassemblement également de commerçants, mais aussi de personnes du milieu ouvrier, plus "populaire" comme on dit, alors que cela ne veut rien dire, mais aussi avec un vieux de la vieille de la politique et qui a navigué dans des eaux troubles (pour un pêcheur, c'est normal), Jean-Claude ZWICKERT, ancien candidat, ex du PS, puis plus à droite dans ses "amitiés politiques" et qui tente un "retour" à chaque élection pour moucher ses anciens "copains de parti"....Christian Haby s'était rapproché de la politique lors des dernières Cantonales où il se situait chez les centristes de droite, Bingert et autres MODEM...Il profitera de l'absence de liste "à gauche" pour essayer de se faire passer pour ce qu'il n'est pas. Car il est surtout le fils de Charles Haby, maire éternel de Guebwiller, potentat local pendant x... mandats. Donc, il veut se faire un prénom comme on dit des "fils de...". 

La liste de William PRALONG, gérant de l'Hôtel de la Prairie, arrivé récemment dans la vallée se veut la nouveauté avec un style branché et une liste hétéroclite de commerçants, sportifs, artistes, où on retrouve Denis Dotter, longtemps compagnon politique de Marc Laucher, Anne Dehestru, Philippe Bingert, bijoutier connu et qui est impliqué dans la vie de la cité depuis un long moment. Mais aussi Christiane Simon du TAG (Théâtre alsacien), Danielle Lippert (culture et université populaire pendant longtemps), Frédéric Arnold (école de musique), Francky Christlen (football) et surtout une recrue de taille, l'ancien adjoint aux Finances du maire actuel qu'il a quitté il y a peu, Richard Voegelin. Cette liste est  soutenue par le conseiller général Alain Grappe avec donc un affichage UMP  très marqué comme sa tête de liste qui en est membre.

La liste de Anne DEHESTRU qui a une longue pratique politique déjà et qui est conseillère municipale depuis un moment, candidate à toutes les élections (soit en tête, soit suppléante) se veut marquée par l'expérience. Elle s'affiche clairement UDI (centriste donc ) mais elle était la suppléante de Alain Grappe, UMP aux dernières cantonales où elle avait essayé d'être titulaire avec ce parti. On trouve sur sa liste  des conseillers d'opposition sortants (tout comme elle), Marc Laucher, fidèle compagnon et Anne Bollia. Mais on y trouve aussi des associatifs, Marie-Hélène Manooretonil, Mathieu Taquard de Florirail, ainsi que Marie-Odile Bischoff, pharmacienne (retraitée) bien connue.

La liste du maire sortant, Denis REBMANN, est composée d'une partie de l'équipe sortante, mais qui a subi pas mal de défections, comblée par l'ajout de quelques nouvelles et nouveaux jeunes colistier-e-s. Quand on connaît la méthode de gouvernance depuis 6 ans du maire avec une petite équipe restreinte et l'assentiment général obligatoire de ses troupes en conseil municipal, on sait qu'il n'y a rien de neuf si ce n'est l'apport de l'ex-tête de la Liste Citoyenne 2008, Philippe Aullen, mais qui n'est là, avec sa compagne, qu'à titre personnel puisque la Liste Citoyenne ne soutient aucune liste selon sa déclaration officielle. Le maire sortant se repose sur son bilan (très discutable) et bien sûr, comme tous les sortants, veut poursuivre le travail. Il revendique le non-cumul disant se consacrer à plein temps à son mandat de maire, mais la mémoire nous rappelle qu'il s'était présenté aux Cantonales en 2011 et que, s'il avait été élu, il ne pourrait pas mettre cela en avant comme argument électoral (puisqu'il aurait bien été en situation de cumul de deux mandats et il est déjà vice-président de la Com Com où il a peut-être des visées).  C'est bien bas de prendre les électrices et électeurs pour des gens sans mémoire. Il n'annonce pas non plus clairement son étiquette politique (PS) alors que son blog/site et bilan renvoie bien sur le site PS 68....C'est sûr qu'après l'espoir et les promesses de son parti, la déception est bien grande deux ans plus tard ; aussi autant rester discret. Comme tout sortant qui pense qu'être en place est un gage de réélection, il limite sa campagne pour l'instant à des réunions d'appartement (on est à 13 jours du premier tour). Professionnel en communication, il sait faire jouer l'image de soi et utiliser les mots pour tourner une certaine inertie visible en bilan positif mis bien en avant. Mais Guebwiller depuis 6 ans n'est pas devenue plus une ville plus attractive, dynamique économiquement, agréable à vivre grâce à l'intelligence collective...On y sent plutôt un déclin, inéluctable ? La dernière fois, il était au bon endroit au bon moment (lire ma chronique de novembre sur le même sujet), mais est-ce que cette fois-ci, il réussira à se faire réélire ?

 

Bien sûr, comme toujours, on utilise les ficelles électorales : on appelle au vote "utile" pour faire barrage à l'autre camp (sans afficher les couleurs politiques !!!) ;  on appelle au "devoir civique" d'aller voter afin d'éviter une abstention qui serait révélatrice d'un vide de propositions fédératrices, tout en espérant que d'appeler à voter veut montrer qu'on est attaché à la démocratie et donc "votez pour nous", pas vrai ?...

Mais tant que le vote "blanc" ne sera pas comptabilisé dans les votes "exprimés", le risque d'une abstention importante existe et cela aura du sens.

 

Bien sûr, les partis ont compris le danger car le bilan de Hollande et du gouvernement PS-EELV n'est pas bon, les affaires (casseroles) qui traînent aux pieds de l'UMP (Copé, Buisson, Sarkozy, Bettencourt, etc...) ne sont pas jolies, jolies et donc il faut absolument dire et répéter que les Municipales n'ont rien à voir avec tout cela. Peut-être. Mais que fait-on dans les mairies et dans les Com Com où s'exerce le vrai pouvoir ? On prend bien des décisions (politiques) sur des dossiers en fonction de ses convictions profondes, de son éducation, de son milieu social, de son expérience professionnelle,...

Il ne faut pas non plus prendre les électrices et les électeurs pour ce qu'ils ne sont pas, ne sont plus. Aujourd'hui, la propagande, les mensonges, les promesses, avancer caché, ça ne marche plus de trop...Les candidat-e-s feraient mieux de s'en souvenir et mettre vraiment "cartes sur table".

Mais ça, c'est une autre histoire...

Bref, à Guebwiller, il y a donc un panel de 5 listes : 4 qui sont menées par des personnes de l'UMP-UDI-MODEM dont celle menée par le fils de Charles et 1 du maire sortant qui est au PS. Rien de neuf donc sur les personnes, pas grand chose sur les programmes. Les propositions participent globalement des mêmes intentions et promesses. Alors, les différences sont où ?

Les électrices et électeurs de Guebwiller auront bien du mal à s'y retrouver. 

Qui va bien pouvoir obtenir une majorité montrant une adhésion forte à un nouveau projet municipal pour la population ?

Réponse le 30 mars au soir....

Pour une adhésion forte, éventuellement le 23 ! Mais ça, je crois bien que personne n'y croit. Si ?


                                                   les dessins sont de Pat Thiébaut     www.lagitedulocal.com                 

mardi 4 mars 2014

Un leurre, technique éprouvée, mais est-elle encore efficace ?

Nous connaissons tous cette technique bien souvent utilisée en politique. Quand on est mis en cause, il faut faire détourner le regard sur autre chose en donnant l'impression de rester maître du "jeu", bref créer un faux !
Copé a essayé mais très lamentablement. Comme d'autres de son staff rapproché (suivre le clan Tabarot, implanté dans le sud et en Espagne), Copé est un carriériste mais avec un égo démesuré qui le pousse à toujours être sur le devant de la scène, comme tout le monde ne peut que le constater.

Michèle Tabarot, Jean-François Copé , Luc Chatel (photo UMP)


Lors de la campagne présidentielle, selon une tradition bien du RPR-UMP, mais pas que..., les shows médiatiques (avec l'entreprise BYGMALION - voir en bas de l'article) sont démesurés à l'américaine car quand on montre sa puissance financière, cela en impressionne encore et on veut participer à cette "force". Mais derrière, il y a des dépenses et comme nous sommes depuis un moment dans le financement public des partis et des élections, ça y va...On crée des entreprises de com ou on fait "travailler" ses amis communicants et au passage, on gonfle toutes les factures pour ces "copains" qui seront forcément redevables d'une ristourne sous forme de dons par la suite...
MAIS il y a aussi la contrepartie de ces financements d'Etat qui sont la transparence, le contrôle par un organisme indépendant qui valide ou pas ces comptes de campagne. Nous savons que les dépenses de la campagne de Sarkozy ont largement dépassé le plafond alloué et il a fallu organiser un "Sarkozython" pour faire appel à la générosité des membres UMP pour couvrir les 11 millions de dépassement. C'est ce qui était dit.
MAIS là où ça coince c'est quand on apprend que les meetings et frais de communication ont été surfacturés au profit d'une entreprise de proches de M. Copé (selon l'article du Point) qui a empoché 8 millions de bénéfices en plus...finalement payés par les membres donateurs du Sarkozython à qui on a fait craindre que leur parti serait en faillite. Un beau tour de passe-passe, mais qui n'a pas plu à celles et ceux qui ont donné et qui se sentent aujourd'hui probalement floués quelque part.
Copé est donc mis en cause car l'organisateur de tout ça et il présentait hier sa défense en grande pompe médiatique.
Mais ça a fait pschitt ....!!!! En effet, ce déjà candidat à la Présidentielle de 2017 est fortement exposé, mis en cause et joue son avenir politique avec cette magouille (déjà dénoncée dans le Canard Enchainé il y a quelques semaines).



ET QUE PROPOSE-T-IL COMME DEFENSE ?
la transparence sous scellés !!!!!


D'abord la menace de porter plainte devant les tribunaux du journal Le Point pour diffamation. Mais la plainte n'est toujours pas déposée....
Et puis grande déclaration publique d'un dépôt de loi devant le Parlement pour la transparence des comptes de tous les partis politiques. Malheureusement pour lui, ces lois de transparence existent déjà depuis des années (il y en a deux déjà). MAIS et c'est là où il voulait en venir pour se protéger : en attendant que ces propositions de lois soient discutées au Parlement, il met les comptes de son parti sous scellés. Alors là c'est tellement gros qu'on ne peut qu'en rigoler.
Il souhaite donc qu'on ne puisse pas aller voir de près ce que les journaux ont dénoncés afin que cela ne soit pas mis en pleine lumière et que sa carrière politique ne se termine lamentablement ? Pris la main dans le sac et en plein mensonge ?
ça rappelle l'affaire Cahuzac. Un ministre PS et maintenant le chef du parti UMP.

Voilà où en est la Vème République aujourd'hui....Et il faudrait continuer à aller voter...Oui peut-être mais cela nécessitera un sacré tri, un sacré coup de balai, un sacré renouvellement de la classe politique, un sacré changement dans les institutions. Ce sera forcément nécessaire, mais probablement pas pour tout de suite...Tout cela est si gros, si lamentable, si triste quand on croit en la République et la démocratie. C'est proprement honteux.
Dégage....*

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BYGMALION recyclerait-elle les cadres de l'UMP sous Copé ?
lire l'article de MEDIAPART sous le lien ci-dessous :

http://www.mediapart.fr/journal/france/030314/affaire-cope-les-mauvais-comptes-et-les-bons-amis-de-bygmalion?page_article=3


* scandé dans les révolutions "arabes"....et qui ont suivi !

dimanche 2 mars 2014

un dossier intercommunal : la RIOM / gestion des déchets

Comme vous le savez, la nouveauté aussi de ces élections municipales est le vote d'une deuxième liste des délégués aux intercommunalités. Cela, dans l'état actuel de ce qui est proposé, ne changera pas grand chose car on retrouvera les têtes de liste à la fois maire ET délégué dans la Com Com. Lorsque ce sera un vote réellement ouvert, cela changera ; mais ça ce sera lors de la phase III de la décentralisation où il y aura un regroupement aussi des communes et donc la disparition de fait des maires des petites communes. Quand on regarde ce qui existe dans le reste de l'Europe, c'est sûr que les plus de 33 000 communes en France est un paradoxe quand on dit qu'il faudrait faire des économies dans l'administration. Mais ça c'est un autre sujet...
Revenons à une des compétences des intercommunautés : la gestion des déchets, car il faudra bien parler de contenus, de programme à 3 semaines des élections municipales et intercommunales.




Cela fait plusieurs fois que j'ai eu envie de réagir par rapport aux articles parus dans HEBDI sur la gestion des déchets de la Communauté de Communes de la Région de Guebwiller. Mais ce qui est critiqué sur Guebwiller, peut être aussi une réalité ailleurs, dans d'autres communautés de communes d'Alsace.

Il y a dans tous ces articles publiés une façon de présenter les choses qui en mixant plusieurs faits donne un éclairage plutôt faussé.
Je connais très bien ce dossier de la gestion des déchets pour l'avoir initié et y avoir largement contribué alors que j'étais délégué communautaire pendant deux mandats successifs.
Ce qui est critiqué dans les articles, c'est essentiellement le dépassement payant du forfait de 100 kgs aux déchetteries et la crainte d'une augmentation de la participation de chacun-e par le passage de la TEOM (taxe) à la RIOM (redevance).

Pour ce deuxième point, il faut bien comprendre les situations. La TEOM (Taxe Enlèvement des Ordures Ménagères) était un système profondément injuste dans la mesure où elle était basée sur la taxe foncière. Ainsi, une personne (âgée) qui était propriétaire de sa maison familiale se voyait payer le maximum alors que souvent seule, elle ne donnait à traiter qu'une quantité minime de déchets non-triés. Une famille de quatre personnes dans un logement locatif ne payait rien, ou très peu dans les charges locatives, alors que le volume de déchets était évidemment important. Si ce système, dont le paiement était géré par le Trésor Public, ne soulevait que peu de remarques, c'était simplement puisque le budget du service de collecte et de traitement était stable pendant pas mal d'année. Et puis, les entreprises de collecte ont augmenté de façon drastique leurs tarifs (pas ou peu de concurrence-seulement deux entreprises qui exerçaient un véritable racket sur les collectivités, je pourrai en parler des heures avec moultes exemples précis), le Département (Conseil Général) avait une politique d'implanter un incinérateur dans chaque secteur et il fallait provisionner le budget de sa future construction (l'ancien qui était hyper polluant devenait caduque et dangereux). Les incinérateurs (gérés par des groupes privés) en fonction imposaient également une augmentation importante des tarifs de traitement à la tonne.
Tous ces facteurs ont fait exploser le budget de la gestion des déchets et il fallait donc changer toute la démarche sinon la TEOM allait exploser (elle fut augmentée de 106 % ou même plus une année ce qui valut une manifestation monstre en ville).
La démarche alors entreprise fut de partir de l'existant positif (sacs de tri sélectif collectés au porte-à-porte, deux déchetteries à accès gratuit pour les particuliers, apport volontaire du verre-papier-plastique-piles dans les bacs communaux existants) et de tout mettre en oeuvre pour diminuer le volume ou tonnage des déchets non-triés envoyés à l'incinération ou en décharge.
S'enrichissant de l'expérience des Communautés de Communes qui avaient expérimentées d'autres voies, après des réunions et débats nombreux aussi bien entre élus décideurs qu'avec les bailleurs sociaux, les professionnels (distribution-restaurants, etc...) et les loueurs privés d'immeubles, le projet s'est mis en place petit à petit. Il a été encore reporté par l'opposition de quelques maires (dont celui de Guebwiller) qui confondaient gestion des déchets et politique sociale puisque avec le nouveau système tout le monde allait payer une part proportionnelle à ce qu'il donnait à récolter et traiter.

dessin de Pat Thiébaut    www.lagitedulocal.com

Le choix du projet porta sur plusieurs points. Le passage à la RIOM (Redevance Incitative sur les Ordures Ménagères) pour le paiement. Finie la taxe foncière pour la base de calcul, mais un paiement responsable qui pour la part fixe est le prix du service de collecte et de traitement et pour la part variable est calculée sur le volume (ou poids) de ce que chacun-e donne à traiter dans sa poubelle avec une base minimum de une levée de poubelle par mois.
On paye donc pour un service rendu et en proportion de ce qu'on ne trie pas et donne à "éliminer".
En même temps, on informe sur le tri, l'accès aux déchetteries dont une devait être reconstruite, mais avec une recyclerie en amont. Le traitement financier se fait au niveau de la Communauté de Communes et revient moins cher que le traitement précédent par le Trésor Public. Egalement , plus le tri sélectif des matériaux recyclables, valorisables est bien fait, plus ces produits peuvent être revendus et donc diminuent d'autant le budget global puisque ce sont des recettes. Un autre point encore était de démultiplier les points d'apport volontaire dans les communes (les bacs du tri sélectif) et de développer la collecte des déchets organiques (qui ne sont pas des matières inflammables en incinération) pour les valoriser en méthanisation, ce qui diminue encore le poids ou volume de la poubelle non-triés.
Avec ces dispositifs, le tonnage global des déchets non-triés devait forcément diminuer, le budget être plus maîtrisé et en diminution, d'autant plus que plutôt que de subir le racket des entreprises de collecte, Guebwiller avait choisi aussi de créer sa propre brigade de camions et d'avoir un système à prix coûtant.

Pour l'autre point (le premier) qui visiblement fait le mécontentement de certain-e-s, l'accès aux déchetteries, mon avis diffère de ce qui a été mis en place (j'ai quitté la Com Com en 2011 pour cause de déménagement). Si j'étais tout à fait d'accord pour le contrôle des flux d'entrée dans les déchetteries avec un badge, qui permet d'avoir des informations (quoi, combien) sur les produits déposés, j'étais aussi pour un accès gratuit non-limité pour tout ce qui est matériel recyclable, valorisable puisque c'était un produit qui apportait une recette et ...ne faire payer que les déchets non-valorisables, comme des gravats par exemple à partir d'un certain tonnage. Malheureusement, le choix a été fait d'imposer une norme (100kgs) sans tenir compte de ce que l'on apporte.

Cette erreur est la nourriture des détracteurs d'un système, d'une gestion dont, dans leurs arguments, ils oublient tous les autres points positifs et cohérents, la volonté de la maîtrise des coûts avec un système de paiement plus juste et responsabilisant.

Avant d'en faire un argument électoral, il faut peut-être approfondir la situation en fonction de l'existant et de ce qui peut être amélioré de façon plus juste, plus équitable.
Au-delà des candidat-e-s (têtes de liste) dont certain-e-s sont des pros de la pub-communication, regardez plutôt les propositions, les vrais projets, ce qui peut améliorer la vie collective sur un territoire donné.
Le pouvoir ne sert à rien si on n'a pas d'idées, de vision, de mise en oeuvre une politique dans un processus de concertation, de démocratie participative.
Or nous connaissons toutes et tous des maires qui, une fois élu-e-s, ne sortent plus de leur bureau, de leurs réunions dans un cercle fermé...

Alors, le choix est là et s'il n'y a pas de choix, ne vous laissez plus aller aux menaces du "vote utile" (on nous le fait à chaque fois) et prenez vos responsabilités en votant " blanc" (mais ce n'est toujours pas comptabilisé dans les votes EXPRIMES) ou abstenez-vous pour envoyer un signe fort.