jeudi 23 mai 2013

LA FIN DE LA POLITIQUE : le changement démocratique n'est pas pour demain !!



A droite UMP, il y a Woerth, Guéant, Sarko, Villepinte, Balladur... etc...aujourd'hui Lagarde sans compter les anciens, Tiberi, Pasqua...etc...
A gauche PS, on a Cahuzac, Guérini, Kucheida, Dalongeville, Andrieux.

Détournements de fonds, abus de biens sociaux, arrangements entre amis, abus sur les marchés publics;...ça ne s'arrête jamais ! UMPS, c'est du même niveau là-dessus aussi !
Alors, il faudrait continuer à faire confiance, continuer à poser notre obole dans l'urne tous les deux ans et se taire ensuite...Au bout d'un moment, ça devient si évident que ça craque ! BASTA !!! Fini...On n'y croit plus...Dépités, écoeurés, trahis, salis...
Mais ce n'est pas suffisant, car il faut agir pour ne pas se réfugier dans l'individualisme et le mépris. Alors, on se tourne vers les associations militantes qui agissent chacune dans un secteur et au final, on y trouve des solutions alternatives à la vie quotidienne : AMAP, SEL, auto-construction, colocation générationnelle, bourses d'échanges, vide-grenier, semences, plantes, marchés, produits locaux, covoiturage, vélo,......
Et finalement, on se pose la question à quoi sert encore aujourd'hui la politique pratiquée telle qu'elle est, c'est à dire avec le cumul des mandats et des pouvoirs qui capte l'argent public avec distribution aux copains et dans des projets fumants, pas de proportionnalité qui donnerait au moins un semblant d'image de la démocratie, la parité qui reste un souhait vain...

La crise de confiance est là, trahisons et accointances sont devenus si visibles. Ce n'est pas demain la veille du changement, mais ce sera la défection des urnes avec le vote protestataire amplifié. Faut-il attendre 2014 pour en faire le constat ????? et dire qu'"on a rien vu venir"....Ben oui, c'est sûr quand on passe son temps dans les bureaux, réunions, avions, on perd le sens des réalités et on ne capte plus les bruits de la vie !

mercredi 22 mai 2013

DEMOCRATIE ou verticalité légitimée du pouvoir !


L'instauration de la Vème République avec l'élection au suffrage universel (1962) donne un pouvoir absolu à une seule personne : le président. Il faut se souvenir qu'à l'époque et jusqu'à récemment, tous les pouvoirs étaient concentrés puisque l'Etat avait les médias sous ses ordres, les banques, l'économie par le biais des grosses entreprises, tous les services. Le président dirigeait tout le pays : l'économie, les finances, la communication-propagande....Bien sûr, on élisait aussi les députés au suffrage universel. Mais quel est le pouvoir de 577 députés avec des voix discordantes par rapport à un seul président à la voix prépondérante ?
On s'est contenté de ce pouvoir absolu depuis cinquante ans avec tous les excès que cela a engendré et aucun président n'a remis en cause ce système qui l'arrangeait bien. 


Aujourd'hui, Hollande parle de président ordinaire, mais il n'a pas pour autant fait un seul geste, pris une seule initiative pour redonner vie à la démocratie alors que sa « popularité » est au plus bas un an à peine après sa prise de fonction, et qu'aux élections, l'abstention augmente à chaque fois un peu plus. Pourtant des promesses il en a fait pendant sa campagne, comme tous ses prédécesseurs avant. Mais une fois en place, on n'entend plus parler de proportionnalité, d'arrêt des cumuls de mandats, de vote des résidents étrangers, de parité ...Il serait plus que temps d'aller vers un régime parlementaire comme la plupart des pays européens qui nous entourent, de passer à une 6ème République.
Mais ce n'est pas demain la veille et l'abstention va se poursuivre, la désaffection de la politique aussi, la confiance s'évanouir...Bien sûr, les milieux économiques et bancaires ne peuvent que s'en réjouir puisque aujourd'hui la privatisation et le libéralisme leur ont donné carte blanche pour tout gérer à leur seul profit. Et pourtant, avec les réseaux sociaux, la multiplication de l'information, la généralisation éducative, le monde a bien évolué, mais les institutions n'ont pas bougé.

On reproche même de plus en plus les débats critiques, qui pourtant sont le bouillonnement démocratique au point de s'interroger (car cela est de plus en plus évident que les deux partis dominants poursuivent le même objectif), si un jour on pourra sortir de la pensée unique institutionnalisée, de cette monarchie avec une cour de ministres exécutants, une assemblée aux ordres, juge et partie.
La politique n'est plus que de la communication et on veut faire taire les voix divergentes qui sont les révélateurs de la diversité nécessaire pour faire VIVRE UNE VERITABLE DEMOCRATIE. Laisser dans l'état les institutions, c'est se tromper de siècle et empêcher toute évolution, c'est brider l'intelligence d'un pays et son inventivité, c'est soumettre le peuple en le maintenant sous le joug de la crainte et de la bêtise.

Mais nous avons changé de civilisation, même si la plupart n'en sont pas encore conscients, le vieux monde est arrivé à ses limites, une autre vie se met en place, un autre système de pensée commence à se diffuser...mais en dehors de ce qui est visible ou en tout cas scruté par les médias-propagande. Ce mouvement échappe à celles et ceux qui ont encore l'illusion que leur vie passe par l'accumulation de biens et d'argent avec le pouvoir absolu qu'ils croient détenir par ce biais.
Il passe par d'autres circuits, il est répandu et vécu par une nouvelle génération qui ne se laissent plus conter des histoires d'un passé révolu et qui promettait la liberté, l'égalité, la fraternité...

vendredi 17 mai 2013

LES EXCES ONT UN EFFET REPOUSSOIR, non ?

"Les détails de leur union imminente, à la mairie du VIè arrondissement, constituaient l'unique objet de leurs échanges.On peut comprendre...Sauf qu'ils ne se contenteraient pas, ce jour-là, de prononcer deux "oui" pour un nom, il leur faudrait encore sauver le monde ! Leur mariage se devait d'être écologiquement responsable, respectueux de la couche d'ozone, issu de l'économie solidaire, tendance green weddings, comme le susurrait la promise en découvrant une dentition chahutée. 
Tous les détails de la cérémonie étaient passés au crible de la chasse au gaspi. Sa robe était en cours de tissage dans un village cambodgien, situé à proximité des vestiges de Siem Reap, qui avait relancé la fabrication de la soie biologique. Pour éviter la pollution au mercure indissociable de l'extraction de l'or, les alliances provenaient de la fonte de vieux bijoux de famille démodés. La liste de mariage ne comprenaient que des produits éthiques, issus du commerce équitable. Bien entendu, les faire-part seraient imprimés sur du papier recyclé, à moins que l'on opte pour la solution moins gracieuse de l'envoi des invitations par e-mail. Pour faire bonne mesure, il était prévu que les convives se rendent sur le lieu des réjouissances dans des voitures pleines, grâce à un système de covoiturage. Cela présentait en outre l'avantage de permettre aux invités de faire connaissance au cours du voyage. Le petit bonhomme a décollé de son siège pour saisir les lèvres de sa future moitié :
- Tu sais quoi ?
- Non..
- J'ai vérifié ce matin, sur le site de Yann Arthus-Bertrand...J'ai refait tous les calculs...C'est encore mieux que ce que je pensais : par rapport à un mariage traditionnel, on divise par trois les rejets de gaz carbonique dans l'atmosphère...
Ils ont fini par demander la note et se sont éloignés. J'ai dit :
- C'est bien de faire attention à l'ozone, mais ceux-là, ils ne se rendent même pas compte que c'est eux qui en tiennent une couche...Ils polluaient vraiment de la bouche !"

                                                        (Didier Daeninckx " camaradesdeclasse" Gallimard -2008)

vendredi 10 mai 2013

"HISTOIRE" de la "jeunesse"

Quand on y réfléchit, quand on fait une recherche, on découvre très vite que la "jeunesse" n'existe pas avant le XXè siècle, en tant qu'entité historique. 
peinture "la jeunesse de Bacchus"
On connaît les images des grands rassemblements sous Hitler, mais je ne veux pas parler de la jeunesse "encadrée", mais de celle qui a acquis la liberté, le droit à la parole et une autonomie d'existence en tant que classe d'âge, de génération (pas de chair à canons et toujours dirigée par les vieux à moustaches !!!). Même après la deuxième guerre mondiale, il n'y a pas encore d'histoire à proprement parler de la jeunesse, puisque cette génération-là a subi la guerre d'Algérie et est revenue "cassée" (comme celle un peu plus tard qui revenait du Vietnam aux USA). 
On commence donc quasiment "l'histoire de la jeunesse" avec la révolution culturelle et politique de 1968 où un il y a un réel premier élan d'une génération d'âge qui se révolte contre le "vieux monde" et se construit en tant qu'entité générationnelle. Cela passe par beaucoup de discussions (théoriques, idéologiques) parce que cette jeunesse avait été privée de s'exprimer pendant des décennies, puis suit l'éclatement en plein de groupes différents qui expérimentent des façons de vivre très différentes de ce qui a existé jusque là ? Beatnicks, routards, hippies, féministes..... Et puis dix ans plus tard, on parle de "bof génération" avec des ex-jeunes qui gueulent contre cette (nouvelle) jeunesse...Les années 80 c'est disco, consumérisme ; les modèles sont les "nouveaux patrons" et yuppies individualistes...Les ouvriers sont des "loosers", les ex-gauchos deviennent des loups de la gagne (pour certains). La rupture de classe s'accentue, SDF, punks, le chômage,...Une nouvelle génération (la deuxième) éclot dans les banlieues avec les enfants des immigrés. Ils s'ennuient comme la génération précédente, mais "on" les montre du doigt plus facilement par racisme primaire. "Touche pas à mon pote" ! C'est aussi les électro-teufs, le hard rock, le hip hop..Et petit à petit, on glisse vers les objets technologiques et leur obsolence déjà quelques mois plus tard. 
 
Aujourd'hui, la culture du virtuel, l'accélération, tout doit aller vite....ça crée le bordel, le chaos, la manque de repères, qui font partie de l'énergie de la vie, une vie de plus en plus complexe, mais qui s'invente toujours.....

                                                                                               A suivre !!!!

                                        Et vous ? Vous vous retrouvez où dans cette "histoire" de la "jeunesse" ?
 
cliquez sur le lien ci-dessous pour visionner le film qui manie archives, analyse et humour ! A voir absolument...(80mns)
LA VIDEO documentaire

mardi 7 mai 2013

REVENIR SUR LE « NON » au Conseil Unique d'Alsace, un mois plus tard !



Rappel des résultats : 15,9 % des inscrits pour le OUI dans le haut-Rhin, 22;9 % des inscrits pour le OUI dans le Bas-Rhin. Il fallait au minimum 25 % des inscrits dans chaque département pour valider. Un dernier chiffre très parlant aussi : 64, 04 % d'abstention.


On a pu entendre pas mal de commentaires au lendemain de la claque infligée au projet des trois chefs exécutifs de l'Alsace de tous les côtés et sur tous les registres, mais peu de mea culpa sur leurs responsabilités politiques. Et depuis, c'est le grand silence...
Bien sûr, le grand quotidien régional (pardon, il y en a deux, mais c'est la même chose, même propriétaire, mêmes infos, même propagande,...) essaye de faire une analyse du « non » en pointant Strasbourg comme ligne de mire et le monde rural qui a peur.

dessin de Pat Thiébaut   www.lagitedulocal.com 


J'ai vécu en ville jusqu'à la fin de mes études, puis dans le monde rural, « à la campagne », aussi bien dans le Haut que dans le Bas ...Rhin, depuis presque quarante ans. J'ai mis « les mains dans le cambouis » en ayant eu une vie sociale, associative, puis politique (en tant que conseiller municipal, délégué à la Com Com, assistant d'un sénateur et responsable de parti) jusqu'à il y a peu, très active, sans compter le temps et l'énergie consacrés. Je me considère donc tout aussi bon observateur et analyste que des scientifiques, universitaires ou commentateurs politiques.
Ces derniers analysent l'échec du Référendum du 7 avril dernier en mettent en cause Strasbourg et les craintes du monde rural puisque, à la campagne, le vote « protestataire » du vote FN épouse l'expression du « Non » au référendum. Je suis loin de partager cette analyse et je ne suis pas le seul sans aucun doute.
Si le monde rural ne s'est pas senti « concerné » par ce référendum, c'est tout simplement puisqu'il se sent traité bien inégalement par rapport à la ville. Vivre à la campagne est certes un choix et celles et ceux qui le décident en acceptent aussi certains inconvénients. Cependant, il y a quelques points que je souhaite développer et qui permettent de mieux appréhender « l'esprit » rural.
Il y a un délitement certain des services publics en zone rurale : conseil des Prudhommes, tribunal d'instance, services de santé, recherche d'emploi, activités économiques, transports en commun pour n'en citer que quelques-uns. Ensuite, il y a une désertification de plus en plus importante concernant les petits commerces de proximité, les artisans. Et puis encore, concernant la culture, indispensable à l'élévation de la conscience et à l'enrichissement et l'équilibre personnels : plus de librairies, des cinémas très rares qui ont du mal à survivre, le spectacle vivant qui est de l'ordre du ponctuel saisonnier. Quand à la démocratie participative, au débat citoyen dans la diversité, cela n'existe tout simplement pas, puisque tout le monde doit se mettre au diapason de l'élu du coin (à savoir le conseiller général, généralement UMP en Alsace) qui distribue les subventions et favorise les projets, puisque c'est lui qui va « à la ville » pour les défendre et glaner l'argent public.
Avec ces quelques constats simples et EVIDENTS, on voit qu'il y a d'autres préoccupations bien plus vitales qu'une réorganisation politique de la Région ... « au service et à l'avantage de toujours les mêmes » entend-on dire par ici.
Réorganiser la région, ça n'a pas le même sens à la campagne. Lorsque l'argent public, les subventions, les aides, la nouvelle taxe professionnelle favoriseront une répartition équitable sur le territoire, on pourra passer à la suite. Mais d'abord, il faut revitaliser les zones rurales avec par exemple, développer un stratégie de production et de distribution de produits locaux avec des commerces de proximité, des dépôts-vente directe, des aides à l'implantation de zones de maraîchages et d'élevage, une relocalisation de la production d'énergie (hydraulique, photovoltaïque, éolien, biogaz), un soutien à l'artisanat et aux PME avec un conditionnement ou une préférence pour de la production de biens et de services non-délocalisables. On peut aussi prioritairement faire revenir le train là où des voies ferrées (ou l'emprise foncière d'une voie) sont encore présentes, plutôt que de dépenser des millions pour gagner dix minutes de trajet sur les voies déjà très rapides ! Les subventions aux associations culturelles peuvent aussi être réparties pour encourager et faire vivre le livre, le cinéma, le spectacle vivant...prioritairement en zone rurale. Voilà déjà quelques exemples simples à mettre en œuvre pour une meilleure répartition régionale.
Concernant la vie démocratique, en grand danger, on peut changer la captation des pouvoirs, avec des lois nationales (cela concerne députés et sénateurs donc) qui supprimeraient de façon stricte tout cumul de mandats, instaureraient la proportionnelle et la parité aux élections, ainsi que la représentativité dans les intercommunalités selon les modalités d'élection au suffrage universel, et non plus au sein du seul conseil municipal ( puisque les compétences d'une com com concernent tout le territoire).

Lorsque tout cela sera mis en œuvre et opérant depuis un moment, le sentiment rural évoluera en fonction de la qualité de la vie et de la vie plurielle de la démocratie. On pourra alors reparler d'un conseil unique puisque le sentiment d'appartenance à une région ,plus juste, où tout le monde se sent mieux, sera plus affirmé et l'adhésion à une évolution de fonctionnement politique risque d'être perçu de façon bien plus positive.

Il y a donc bien des préalables, des étapes indispensables à franchir, car se sentir forcé (à aller vite), souvent sans comprendre, ce n'est pas dans « l'esprit » rural. Pour le comprendre, il faut être présent, souvent, au quotidien et pas seulement avant des échéances électorales !!!



Christian Weiss – 6 mai 2013

samedi 4 mai 2013

ECOSOCIALISTE ou PSCOMPATIBLE ?


Le bilan de la première année du président Hollande est pour le moins largement négatif : le monde ouvrier, salarial n'a rien gagné, le patronat a obtenu beaucoup de cadeaux et d'avancées, les banques ont été protégées avec une réforme des plus molles, la résignation s'est généralisée, la gauche a été volontairement divisée. Le veto de Hollande à toute amnistie sociale est le dernier signe en date d'une rupture grave où il y a une sorte d'assimilation des militants syndicalistes et du réseau Education Sans Frontières, des faucheurs d'OGM aux fachos homophobes d'extrême droite ou des voyous de la finance.
On sait où nous mène cette ligne sociale-libérale et ce ne sont pas l'organisation de colloques ou de nouvelles officines de discussion qui vont changer la direction imposée au pays et à l'Europe. Il est plus que temps de changer de cap alors que les forces de droite ont bien occupé la rue depuis des semaines avec leur opposition au « mariage pour tous », alibi pour faire croire qu'elle peut être une solution alternative à l'austérité imposée en avançant unie (droite et extrême-droite).

dessin de VEESSE

Et il faudrait rentrer dans le rang, s'associer à cette politique, soit-disant mettre les mains dans le cambouis pour faire évoluer les choses alors que la ligne est clairement affirmée, martelée en permanence, celle du « sérieux budgétaire » avec ses conséquences catastrophiques. C'est toujours le même chantage du PS : vous votez pour nous ou c'est la droite et l'extrême droite !
Mais il y a une ou des alternatives possibles. Il y a des personnes dans ce pays qui ne font pas la même analyse que les élu-e-s au pouvoir, que le président et ses conseillers.
Il y a dans ce pays un peuple de gauche qui est contre la finance qui dicte sa loi, contre l'austérité comme politique sociale, pour un REEL changement de régime et de programme. Cette gauche populaire doit aussi être une force visible dans la rue pour contrecarrer la mobilisation de la droite et faire changer la politique gouvernementale qui va de renoncements en soumission. Il faut renverser la table tant qu'il est encore temps en sachant que « la conscience naît du conflit, pas du consensus ».
Cette « autre gauche », qui rassemble différents mouvements et partis (Parti de Gauche, PC, NPA, FASE , pour EELV, Eva Joly, Sergio Coronado et sûrement pas mal de militant-e-s), affirmera par sa mobilisation de masse qu'une alternative militante, sociale, civique est possible avec un programme écologique et social.
Ce nouveau front populaire se fera-t-il sans nous ou avec nous ? On ne peut pas bannir ainsi le facteur social et l'antagonisme gauche-droite avec des sondages qui sont des leurres, de la désinformation médiatique, sur une soit-disante « union nationale » qui servirait à entériner de fait une politique libérale menée par un PS qui se rapproche tous les jours un peu plus d'un centre acquis au patronat et au libéralisme.
Diviser la gauche procède de cette même stratégie et les écologistes au pouvoir doivent se sentir bien mal à l'aise, après un an aux affaires, dans leur espoir de pouvoir faire évoluer des socialistes qui renient chaque jour un peu plus les promesses d'un changement attendu.
Il faut sortir de la résignation, il n'y a pas de fatalité, un autre monde est possible. Et cette autre gauche doit aussi se constituer comme force visible dans la rue avec ce dimanche 5 mai 2013 comme première étape de la mobilisation.

mercredi 1 mai 2013

RUINES DE L'AME


Aujourd'hui, 1er mai : donc pause sur les débats d'actualité. Je vous livre ce début de texte de ce qui deviendra peut-être un récit plus élaboré. C'est une autre facette de moi, l'écriture plaisir, inspirée de petits évènements quotidiens et des lieux de la vallée....

Je traînais depuis une bonne demi-heure sur ce site industriel désaffecté à moitié en ruines et qui couvrait pas mal d'hectares. J'avais trouvé une partie qui semblait occupée par une entreprise de services car il y avait stocké devant les portes closes, des engins de chantier, des matériaux divers, une sorte de dépotoir qui offrait malgré tout pas mal de ressources... J'ai pris mon téléphone pour appeler le numéro de l'huissier, une femme en fait, que m'avait donné Francine. Elle répondit assez vite pour me dire qu'elle était sur place dans un hall et elle m'indiqua vaguement la façon d'y arriver.
J'ai repris la voiture et je tournais en rond entre les anciens quais de chargement, les bâtiments jadis de production, les amas de matériaux et épaves d'engins qui étaient recouverts en grande partie par la végétation, le long de la rivière qui alimentait sûrement les turbines et les machines, mais pas trace d'un hall ouvert. Francine voulait récupérer un stock de son roman qui était un des lots de la vente aux enchères suite à la faillite de son éditeur. Et cette vente, sur le papier, se faisait sur cette friche industrielle !
Au détour d'une série de bâtiments en brique, ma voiture se retrouva nez à nez (!) avec une petite Peugeot où je distinguais au volant une jeune femme. Je sortis de la voiture et alla vers elle qui avait descendu sa vitre.
Bonjour, vous ne sauriez pas où a lieu la vente aux enchères ?
Non, je cherche aussi.
Comme elle semblait venir du coin, je lui ai transmis les indications de l'huissier. Elle réfléchit un court instant et dit :
Je pense que ça doit être alors plutôt à l'autre bout. Vous n'avez qu'à me suivre...
- Ok
J'ai fait demi-tour et je l'ai suivie. Nous avons tourné en manège dans l'enceinte de l'ancienne usine et au bout d'un moment, elle s'est arrêtée. Elle est sortie de la voiture, je fis de même et on s'est retrouvé tous les deux sous la petite pluie qui tombait depuis le matin. Elle était très mignonne, genre espiègle, coupe garçonne, habillée d'un jean, une veste brune au-dessus d'un T-shirt et une écharpe nouée autour du coup. Un très beau sourire franc, la trentaine ou un peu plus probablement... On a marché.
- Cela ferait un sacré décor pour tourner un film.
- Cela dépend de ce qu'on veut faire, répondit-elle, mais en tout cas, il y a une âme dans cet endroit. Ici, ce n'est qu'une partie de la vieille usine textile qui allait jusqu'en haut du village tout le long de la rivière. Elle n'existe plus depuis très, très longtemps et pourtant certains bâtiments sont encore debout comme ceux-là. Ici, je crois que ça sert de dépôt pour plein de choses. Si on a de la chance, on trouvera peut-être une porte ouverte et ...la vente aux enchères.

Nous avons encore tourné autour d'autres bâtiments et à un moment, nous sommes tombés sur un demi-portail entre-ouvert.
On est rentré et là effectivement, on a vu sur des centaines et des centaines de mètres carrés, des matériaux de construction, des caravanes, des bateaux, des cartons, des voitures et différents engins, un mélange incroyables de choses stockées à l'abri de la pluie et des regards. Des voitures et camionnettes étaient garées plus loin et on s'est rapproché car on entendait des voix.
Il y avait des personnes qui circulaient entre des cartons ouverts empilés sur des palettes en bois. Une femme s'est approchée de nous et s'est présentée : c'était l'huissier que j'avais eu au téléphone. Elle me dit que le lot était réservé et attendait que je le charge, mais que la vente aux enchères avait eu lieu la veille. Mon accompagnatrice sembla déçue mais demanda néanmoins si l'appareil photo avait été vendu ou s'il était encore disponible.
- Malheureusement, il a été très vite vendu.
- Et à combien ? Si je peux vous demander.
- A mille euros.
- Ah ! quand même !
J'en ai déduit que cet appareil devait être un appareil professionnel qui avait forcément un prix important et que donc, la jeune femme devait être photographe ou artiste-photographe ou quelque chose de la sorte. Elle a donc tourné les talons pour retourner vers l'autre bout de l'entrepôt par lequel on était entré, elle me dit :
- Bon, j'espère que vous aurez plus de chance que moi. Bonne journée.
- Je vais marcher avec vous pour chercher ma voiture et charger les cartons.

On a parcouru la moitié du chemin en silence et puis :
- Vous êtes déçue, hein ?
- Un peu oui, car c'était un appareil pro et j'en aurais eu besoin pour mes travaux et je n'ai pas les moyens de m'en payer un neuf de cette qualité.
- Photographe ?
- Disons, que j'ai besoin ou que j'utilise la photo dans ce que je fais.

Comme elle n'en dit pas plus, je ne voulais pas non plus insister pour ne pas passer pour ce que je ne suis pas. Nous arrivions près de là où on avait garé nos voitures.
- Bon, ben bonne journée alors, me dit-elle en me regardant dans les yeux avec son beau sourire franc.
J'aimais bien son attitude : on sentait une femme dynamique, décontractée, mais décidée, qui avait pas mal d'énergie en elle. Elle monta dans sa voiture, manoeuvra pour faire demi-tour et disparut derrière les bâtiments.

Je retournais, mais en voiture cette fois-ci, vers le portail de l'entrepôt, l'ouvrit en grand et roula à l'intérieur jusqu'à l'autre bout au milieu de ce mélange d'objets hétéroclites.
Je chargeais les cartons de livres que m'indiqua l'huissier, signa son récépissé et repartis en sens inverse.

Quelques jours plus tard, je remontais la rue principale du village voisin plus important où il y avait quelques commerces. J'allais chercher la tronçonneuse que j'avais commandée. Alors que je me garais sur le petit parking et que je m'apprêtais à traverser la rue, une petite voiture pilla pour ne pas m'écraser. Je reconnus la jeune femme « photographe ». Elle aussi apparemment me reconnut et me fis un signe de la main que je lui rendis en passant devant sa voiture. Au moment de redémarrer, elle ouvrit sa fenêtre et s'adressa à moi :
- Vous vous demandiez ce que je faisais pour avoir besoin d'un appareil photo pro ? Si vous avez un moment, je peux vous montrer.

                                                                                            ( à suivre ....)


      usine Steinheil à Rothau  / lire aussi "le fil de l'espoir" de Gabriel Schoettel-éditions Oberlin
                                         disponible à la Médiathèque de La Claquette-La Broque