mercredi 29 août 2012

Août 2012- 4 mois après les élections présidentielles....



Roms, nucléaire, traité budgétaire européen,
cumul des mandats,....


En prenant ces quatre sujets (et quelques autres), on peut y voir déjà toute la révélation des renoncements de ce gouvernement de « gauche » par rapport aux promesses de campagne d'un « changement, c'est maintenant » et aussi comprendre un début d'amertume de celles et ceux qui y croyaient.

L'accord PS-EELV sur le nucléaire s'est soldé par la seule « promesse » de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim dans cette mandature tout en continuant la construction de l'EPR avec une déclaration provocatrice du ministre Montebourg qui affirme que « le nucléaire est une filière d'avenir ».

L'autre ministre Valls expulse des Roms sans solution de rechange avec comme compensation une ouverture aux Roms à un plus large panel de métiers et la suppression de taxes payées par les éventuels employeurs en sachant que le chômage continue sa courbe ascendante.

Concernant le traité budgétaire européen qui va inscrire « dans le marbre » l'austérité et la casse des services publics, institutionnaliser le libéralisme généralisé, le premier ministre Ayrault demande à la ministre EELV, Cécile Duflot d'expliquer à ses élus députés et sénateurs « la signification de la participation gouvernementale » à savoir que s'ils ont la liberté de parole, ils n'ont pas la liberté de vote. L'abstention est la seule limite acceptable (le PS a la majorité absolue à l'Assemblée Nationale). Le vote contre serait donc un choix qui marquerait la fin du « partenariat » ?

Au Sénat déjà des voix socialistes s'élèvent (Rebsamen) pour contourner l'engagement de cesser le cumul des mandats. Par un argumentaire qui dit que les sénateurs sont élus par les « grands électeurs » et non au suffrage universel, il faudrait que les sénateurs échappent au dispositif « un élu, un mandat ». Une autre reculade en vue ?

On peut continuer la liste : la diminution du prix de l'essence (3 à 6 centimes d'€) serait censée apporter un mieux au pouvoir d'achat des Français ! C'est encore favoriser le déplacement individuel en voiture personnelle, loin des engagements de développer les transports en commun.
Une aide aux abonnements sur les transports collectifs, une compensation pour celles et ceux qui n'ont pas accès à ces transports inexistants sur leur territoire seraient des mesures plus justes, plus cohérentes, plus durables...

Avec les dernières élections présidentielles, un espoir était perceptible : sortir du libéralisme, redonner des priorités aux services publics et à la personne, reconstruire le tissu social et les solidarités, ...mais force est de constater que le seul objectif est d'augmenter la production à tout prix pour recréer de l'emploi en faisant fi de la réflexion sur quels sont les secteurs d'avenir, sur les contrats et conditions de travail, sur les formations, sur la qualité de vie.

Pour l'immigration, la politique d'expulsion se poursuit au même rythme ; sur le vote des étrangers aux élections locales, rien de neuf non plus.

On peut s'interroger sur le changement promis. Les premières décisions, les premières déclarations ne sont guère à la hauteur de l'espoir suscité. Le PS est majoritaire (Président, gouvernement, Assemblée Nationale, Sénat – avec l'apport des « partenaires EELV »-, régions, départements) et n'a donc rien à craindre d'une opposition politique. Les conditions sont bien réelles pour un changement de cap en profondeur et de façon très large. Si cela ne se réalise pas maintenant, je ne vois pas quand ce sera possible.

Alors ? Alors, l'espoir suscité retombera-t-il très vite, le PS reprendra-t-il le même argumentaire de la mondialisation, de la difficulté de convaincre les partenaires européens, d'un contexte économique difficile qui a été crée selon une politique bien connue. Le candidat Hollande se faisait fort de combattre l'ennemi identifié -le monde de la finance (et de la spéculation)- mais il suit les choix des Merkel-Sarkozy.

Alors ? EELV a fait le choix de se mettre au service du PS pour que le changement puisse se faire, pour que ses options soient prises en compte. Mais le compte n'y est pas et les options sont écartées.
Les déclarations offusquées, les grincements de dents ne suffisent pas pour masquer l'inefficacité de plus en plus évidente sur des points forts du programme EELV.

Alors ? Le changement ne viendra que de la base, celle qui est utilisée pour arriver au pouvoir, mais ignorée dès que les élu-e-s sont installé-e-s. L'organisation des « opprimés » sera la seule voie d'un changement, mais pour cela il faut s'impliquer sur le terrain, ce terrain d'où la majorité des élu-e-s sont éloigné-e-s. Le changement ne viendra que de la pression populaire qui doit se faire entendre, enfler et devenir « brûlante » au point que les politiques ne pourront plus l'ignorer ou alors la réprimer comme avant.
Il ne s'agit donc pas de s'endormir dans la déception mais bien d'amplifier la critique, activer en permanence la mémoire, rappeler les promesses, communiquer sur les propositions, occuper tous les terrains possibles (médias, associations, vie citoyenne).
Les partis de gauche sont observés de très près pour savoir de quel côté ils vont se situer. A l'intérieur pour préserver ce « statu quo » institutionnel connu (« faites-moi confiance pour changer les choses de l'intérieur » avec les non-résultats déjà visibles) ou du côté d'un changement radical, à l'écoute et en se battant sur « le terrain » pour exercer une pression continue, pour ne pas dévier de l'espoir suscité.

La gauche a de l'avenir, mais pas cette gauche « traditionnelle » molle et centriste, plutôt celle qui arrivera à rassembler et construire collectivement un projet de transformation radicale, économique et écologique, porté en son temps par Les Verts.

Malheureusement, aujourd'hui EELV n'est plus qu'un vassal du PS et n'est plus un parti de combat dans la tête des gens.

Alors ?
                                                                                       Christian Weiss-29/08/2012


Pour illustrer ce propos :
Hégémonique le PS ? EELV est le vassal du PS...Quand quitteront-il/elle le gouvernement ? Le suspense est terrible !!!!!
Aujourd'hui dans Le Carnard enchaîné -Mercredi 29 août 2012-
Carton jaune pour les Verts 

Cécile Duflot et ses camarades écolos ont, eux aussi, fait les frais de la mauvaise humeur du Premier ministre. Aux yeux d'Ayraut, la ministre du logement a commis trois fautes consécutives.
1) Elle a pris le contre-pied de la position du gouvernement dans l'affaire des Roms.
2) Elle n'a pas contredit ses amis quand ils ont menacé de ne pas voter le traité budgétaire européen.
3) Elle a aggravé son cas en affirmant qu'elle ne pouvait s'exprimer librement car elle portait désormais "une muselière".
Coup de sang du locataire de Matignon:
"Si un ministre de droite avait fait ce type de déclaration, on aurait parlé de cacophonie(...). Les ministres ne sont pas muselés. Ils sont tenus à la solidarité gouvernementale."
Le premier ministre s'est entretenu également avec François de Rugy, coprésident du groupe Vert à l'Assemblée. Pour le mettre en garde solennellement:
"On ne peut pas voter non au traité européen sans mettre en cause la participation des Verts au gouvernement."
Et Ayrault de mettre les points sur les "i" :
"Je serai exigeant sur ce sujet. Quand on est dans un gouvernement, il y a un minimum de choses que les parlementaires de son parti doivent accepter de voter, le budget et tout ce qui s'y rattache. Le traité européen en fait partie. Il ne faut pas prendre le problème à la légère."
Bref, un Verts, avec ou sans "muselière", ça vote bien ou c'est démissionné. Le suspense est terrible.

samedi 25 août 2012

"Aucun politicien ne peut rester longtemps assis sur une question brûlante si vous la rendez suffisamment brûlante."



On nous fait croire que pour changer les choses, il faut rentrer dans les institutions et changer les choses de l'intérieur. Certes, c'est un point de vue et j'y ai cru pendant longtemps. J'ai même eu suffisamment de patience pour suivre des dossiers pendant sept ans avant de voir aboutir un certain nombre de choses : assainissement non-collectif, incinérateur et politique des déchets...Mais pour y arriver et être persévérant sans laisser tomber, il faut être fort, avoir le dos large, être prêt à subir sarcasmes, dédains,agressivités verbales, et j'en passe, bref faire preuve de courage et je ne le dis pas pour me lancer des fleurs mais bien pour rendre attentif combien le chemin est long et ....solitaire ! J'y ai cru jusqu'à un certain point car pour vraiment faire avancer les choses, il faut une voix à l'intérieur des institutions, mais aussi une pression populaire extérieure. C'est cette pression extérieure qui est la plus importante et pour y arriver, il y a un long cheminement à faire, une longue construction à entamer.
Souvent, cette pression "populaire" est exercée par des personnes venant de la "classe moyenne", rarement de la classe des opprimés qui se cherchent des solutions plus radicales et souvent violentes ou qui sont complètement inertes, soumis, désabusés.
Le changement réel ne viendra que lorsque les "opprimés" seront organisés, retrouveront leur fierté et dépasseront l'individualisation. Le "travail" de tout activiste politique passe donc par l'aide, l'incitation à l'organisation de la classe des opprimés. Il ne s'agit pas en cela de faire de l'assistanat, mais bien plus de donner des clés, des méthodes pour qu'ils puissent s'organiser et construire des mouvements collectifs de protestation et de proposition.
Dénoncer, proposer, agir et ensuite, il sera encore temps de s'immiscer dans les institutions pour les bousculer et créer des "petits Vietnams" c'est à dire mettre à jour des questions brûlantes et les attiser en permanence jusqu'à ce qu'elles deviennent incontournables.

Cela remet aussi en place les "politiciens" qui se croient porte-paroles alors qu'en fait ils ne veulent que faire perdurer le "statut-quo" qui leur permet de fortifier leur position de pouvoir.
La vraie révolution se fera lorsque les opprimés s'organiseront et se battront pour une transformation sociale radicale, pour une vie meilleure collective.Qui sera à leurs côtés alors...?

samedi 18 août 2012

Bioscope : les élus lancent un appel à projets pour la reconversion du site, mais c'est un leurre pour masquer leurs responsabilités et leurs incompétences.


Faut-il en rire ou en pleurer ? En tout cas, il faut faire parler la mémoire récente du lieu et du projet.
Si aujourd'hui, les élus lancent un appel pour sa reconversion, ils étaient bien sourds de nombreuses années lorsque l'opposition à ce projet était largement mis en avant avec force arguments par Christian Weiss (Les Verts), la Confédération Paysanne, François Tacquard....
A ce moment-là, les Haehnnel, Siffert, Waechter, Grosskost, Habig étaient les plus forts soutiens à ce projet et défendaient les 60 millions d'argent public à investir, les terrains agricoles captés, la concurrence à l'EcoMusée d'Alsace, faisant la sourde oreille à cette opposition qui dénonçait les mensonges et les promesses de ces élus qui s'étaient complètement mis à plat ventre devant le groupe Accor/Compagnie des Alpes et ses projets fumeux. Nous avions vu dès le départ le leurre d'un tel projet qui ne cachait que la main-mise du privé sur des terrains et sur une entreprise intéressante, l'Ecomusée dont le privé prit vite le contrôle de la part lucrative (entrées, boutique, restaurants, hotellerie,...). En plus, ces élus complices justifiaient le projet en le présentant comme un outil de formation et d'éducation à l'environnement alors que ce n'était qu'un parc de loisirs de plus. Ses promoteurs faisaient miroiter plus de 100 emplois pérennes, un chiffre d'affaire important avec une fréquentation de 300 à 400 000 visiteurs par an, un retour sur investissement pour les collectivités au bout de 3 ans. Ces élus régionaux ont balayé les contre-arguments développés par les opposants à l'investissement de l'argent public dans ce projet, à la main mise des terrains agricoles à côté de l'Ecomusée d'Alsace et sa fragilisation de fait.
Ces élus ont été réélus et se font aujourd'hui les promoteurs d'un appel à projets pour dissimuler leur incompétence et faire oublier le passé et leurs dépenses inconsidérées, leur manque d'écoute et de démocratie d'il y a quelques années. D'autres élus se sont déjà exprimés dans la presse locale pour dire qu'ils étaient opposés au Bioscope dès le départ : mensonges. Il suffit d'ouvrir les archives (récentes) pour connaître exactement celles et ceux qui ont voté les crédits d'argent public alloués et qui s'étaient réellement opposés à ce projet sur le terrain et dans les instances., Mais les gens, les électeurs perdent vite la mémoire. Cette verrue dans le paysage comme je le disais déjà avant la construction est aujourd'hui une évidente faillite financière et ses responsables font comme si de rien n'était. La morale n'existe pas en politique, ni la responsabilité, sinon les promoteurs élus au sein du Symbio devraient tous démissionner pour incompétence et utilisation inconsidérée des deniers publics.
Alors que restera-t-il du Bioscope ? Waechter veut en faire une maison de l'écologie ! Des bâtiments en métal, chauffés à l'électrique, habillés en bois pour cacher le tout et donner un air écolo à l'ensemble : il a tout accepté et servi de caution écolo au départ. Aujourd'hui, il vient nous faire une offre « écolo bobo » ! D'autres élus tout aussi responsables et compromis, toujours à la botte du capitalisme et de l'opportunisme, parlent de centre de congrès, d'hébergement touristique (ils nous avaient déjà fait le coup du projet « Pierre et Vacances »), bref, une leçon ne leur a pas suffi.
En principe, il y avait un protocole de sortie et le privé devait reverser un retour sur investissement, une sortie du contrat...Qu'en est-il ?
Le Bioscope est une verrue sans intérêt, il n'y a plus qu'à tout faire sauter et remettre le terrain à nu. Les projets qui ont déjà été proposés il y a plus de deux ans n'ont de toute façon jamais été entendus par ces élus. Alors...Cet appel à projets est un leurre destiné à masquer les responsabilités et les incompétences de ces élus et des élus actuels.

vendredi 17 août 2012

Aout...été qui someille ?

Au mois d'aout, c'est comme si plus grand chose ne se passait en écoutant les news , en lisant les journaux....C'est simplement que les journalistes sont en vacances et que les seul-e-s accrédité-e-s sont celles-ceux qui sont aux Jeux Olymp
iques à Londres....Un peu de Syrie quand même où les bombes s'abattent sur les villes et où des millions de réfugié-e-s fuient vers le Liban, la Turquie, la Jordanie...Bref, c'est le temps de "reprendre son souffle" !!! Et aussi le temps de prendre du recul, de la distance par rapport aux évènements de ces derniers mois, de se demander ce qui a réellement changé....et ce qui peut changer dans les mois qui viennent. A part un certain "style" de gouvernance, on n'a pas entendu de perspectives nouvelles...On ne peut s'attendre qu'à continuer à se serrer la ceinture, à serrer les fesses, à crisper ses lèvres pour ne rien dire qui "pourrait nuire...", bref, on s'attend à une certaine déception pour celles et ceux qui se faisaient des illusions...Ce qui a changé, c'est le locataire de l'Elysée, certes, mais pour le reste ....Il n'y aura pas les transformations radicales nécessaires à un changement de civilisation attendu !


Les ROMs sont expulsés, la ministre du logement Cécile Duflot ne s'en indigne même pas puisque "à la rentrée" le premier ministre tiendra une réunion sur ce point et ça va s'arranger !!!! 


Le Parlement PS-EELV écolos bobos va signer le Pacte de Stabilité en continuant la politique libérale Merkozy. Alors, on s'adapte....comme sur la photo qui illustre ce propos....Continuons au moins à sourire et surtout ....ne lâchons rien car c'est à la rue, à la mobilisation citoyenne de rappeler à ce gouvernement qu'il n' a pas eu un "chèque en blanc" ce printemps mais une obligation de résultat basé sur "le changement, c'est maintenant !"...et tout de suite...



jeudi 9 août 2012

Comment : Psa produit aussi des voitures ?



C’est vraiment avec le plus grand étonnement que j’ai découvert, cet été 2012, que le groupe PSA fabriquait des automobiles. 
PSA venait d’annoncer pour 2014 l’arrêt de la p
roduction dans son usine d’Aulnay-sous-Bois (93) et la suppression de 8.000 emplois en France.
Là j’avoue que je suis tombé des nues. Ils fabriquaient visiblement des véhicules, et personne ne m’avait rien dit.
Je connaissais pourtant fort bien les filiales qui composent le Groupe PSA :
Faurecia, le spécialiste en ingénierie et de production d’équipements, dont le chiffre d’affaire a augmenté de 4 milliards en 4 ans.
GEFCO, le groupe de transport et de logistique dont le chiffre d’affaire de 3 milliards aura permis de dégager 223 millions de bénéfices en 2011.
Et surtout Banque PSA Finance, qui représente 3 % du chiffre d’affaires mais 40 % du résultat opérationnel du groupe PSA en 2011, dont le chiffre d’affaires de 1,8 milliard d’euros a permis de dégager un résultat opérationnel courant de 507 millions d’euros.
Je connaissais aussi les sous-filiales d’Assurance (pourtant discrètes) de Banque PSA Finance : PSA Services Ltd, PSA Insurance Ltd et PSA Life Insurance Ltd, qui sont domiciliées à Malte, sans aucun rapport bien sûr avec le fait que Malte soit un paradis fiscal, mais plus simplement parce qu’il y fait souvent un temps superbe et qu’il est fort agréable d’y aller pêcher au large.
Je me souvenais même que Banque PSA Finance avait réalisé avec succès une émission obligataire à taux fixe d’un montant de 600 millions d’euros il y a quelques semaines, le 20 juin 2012, opérée avec les banques partenaires Banca IMI, BNP Paribas, Bank of Tokyo Mitsubishi, HSBC, Unicredit et CM-CIC. Tout semblait aller bien pour Banque PSA Finance, petit poisson courageux parmi les requins de la finance internationale.
Le PDG Philippe Varin déclarait même dans le document de synthèse en s’auto-congratulant :
« Cette deuxième émission en euros de l’année vient confirmer la capacité de Banque PSA Finance à saisir les opportunités offertes par le marché obligataire et à accéder à la liquidité malgré la forte volatilité des marchés financiers. »
Donc je savais que PSA était un peu équipementier, faisait un peu de logistique, et surtout était une Banque et un organisme financier. Mais un fabriquant de véhicules, ça j’avoue que j’étais totalement passé à coté.
Les Suisses ont su construire un très beau pays autour de leurs hôtels
Je savais aussi que la famille Peugeot était la première fortune française (4,4 milliards d’euros via une Holding crée en 1929) résidente en Suisse, puisque plusieurs membres s’y étaient installé il y a belle lurette, non pas pour échapper à l’imposition fiscale française, mais pour la qualité de l’air pur des montagnes helvètes et la beauté paisible et propice à la méditation, des pâturages verdoyants.
Comme l’écrivait feu l’écrivain anglais George Mikes, « Les Suisses ont su construire un très beau pays autour de leurs hôtels. »
Je savais que le dirigeant du groupe, Philippe Varin, avait été promu officier de la Légion d’honneur le 14 juillet 2011, ce qui n’est qu’un début, puisqu’il est encore loin d’être Grand-croix comme Jean Todt (un type qui savait comment consommer beaucoup de pétrole super vite) ou Grand officier comme Bernard Arnault, (notre plus riche compatriote dont il faut bien savoir récompenser les 24 milliards). Je savais donc que Philippe Varin avait des progrès à faire, mais qu’il était sur la bonne voie.
Mais alors cette histoire de PSA qui fabrique des automobiles dans le 93, ça n’avait plus rien de cohérent.
J’avais aussi regardé qui étaient les salariés les mieux payés du Groupe :
Philippe Varin, Président du Directoire (rémunération 2010 : 3 253 700 €)
Jean-Marc Gales, Direction des marques (rémunération 2010 : 1 266 000 €)
Frédéric Saint-Geours, Direction des Marques (rémunération 2010 : 1 266 000 €)
Guillaume Faury, Directeur Recherche et Développement (rémunération 2010 : 1 266 000 €)
Grégoire Olivier, Directeur Asie (rémunération 2010 : 1 362 820 €)
Or, avec un Directoire de gens aussi correctement payés, (preuve est donc faite de leur extrême compétence) était-il véritablement nécessaire de continuer à fabriquer quoique ce soit ?
Mais n’ayons pas d’inquiétude, aucun de ces salariés hyper-compétents ne sera heureusement impacté par le nettoyage qui va être fait.
J’ai en effet regardé depuis dans le détail ce plan salutaire d’épuration sociale et il va dans le bon sens : 1.400 postes vont être supprimés dans la recherche et le développement, ce qui est somme toute logique, et 4400 postes dans la production, ce qui est un véritable soulagement pour le département « Finances et comment faire du Cash » du Groupe PSA.
Philippe Varin est sur la bonne voie, comme le prouve son discours du 15 février 2012 :
« Nous mettons en place un programme soutenu de management du cash : les mesures d’économie de 800 millions d’euros annoncées en octobre dernier sont complétées pour atteindre 1 milliard d’euros. Par ailleurs, un programme de cessions d’actifs, d’un montant de 1,5 milliard d’euros environ, incluant CITER, est lancé. Il comprend la valorisation d’actifs immobiliers et l’ouverture du capital de Gefco. Notre situation financière reste robuste et sécurisée. »
Me voilà donc rassuré, le Groupe PSA continuera à valoriser ses actifs immobiliers, et à ouvrir son capital à d’autres organismes financiers. C’était un bon début, car après l’arrivée dans le capital de PSA du Groupe NATIXIS AM, du Groupe BNP Paribas, de la Banque Barclays, ou du Hedge Fund Templeton Global Advisors, je trouvais que le rythme de la financiarisation du groupe laissait franchement à désirer.
PSA peut faire beaucoup mieux pour que soient prises les bonnes décisions. Il serait bon de supprimer totalement les dernières velléités industrielles du Groupe pour se concentrer sur la finance, bien plus rentable. On pourrait par exemple envisager la création d’un département HFT (High Frequency Trading) qui permettrait de spéculer via des filiales opaques dans les paradis fiscaux sur les émissions d’obligations ou d’actions du Groupe. C’est la synthèse des résultats financiers 2011 qui nous le dit :
« Banque PSA Finance dispose d’une structure financière solide grâce à un ratio de solvabilité Bâle II supérieur à 14% et d’une sécurité financière, via des lignes de crédit non tirées et une réserve de liquidité, permettant d’assurer en permanence plus de 6 mois d’activité sans recours à des financements complémentaires ».
Bien inspiré, Philippe Varin se concentrera désormais j’espère sur le recrutement de traders, d’analystes financiers, de courtiers, de spécialiste en optimisation fiscale, et de conseillers en placements off-shores de contrats d’assurance-vie. Augmenter le taux de rentabilité des actionnaires du Groupe en fabriquant des voitures, je me demande bien qui a pu avoir une idée aussi saugrenue chez PSA.



(15 juillet 2012 par Pierre Deruelle )