lundi 20 février 2012

les GUIGNOLS de ....la politique

Quelle campagne de "guignols" avec tous les travers habituels de la complicité des médias : on ouvre la radio ou la télé et...on tombe sur Sarkozy, le même scénario si habituel de la propagande journalistique, comme en 2007. Suivent Hollande et Le Pen avec parfois un mot sur Bayrou et Mélenchon...voilà ce à quoi on va être soumis pendant des semaines. Il n'existe aucune voix divergente, de candidate avec un autre style et qui parle d'un programme, d'un projet. Car avec ces guignols, on n'entend que des petites phrases où ils se répondent par insultes larvées, constats de bonimenteurs et reculades assumées.
Sarkozy, défenseur du peuple ???!!! mais il nous prend vraiment pour des cons comme si on pouvait tout à coup perdre la mémoire en le voyant !!! mais je sais bien que "plus c'est gros, plus ça peut marcher" et lui aussi le sait et de toute façon il n'a rien d'autre à proposer et surtout il ne veut pas qu'on parle de son bilan : mieux vaut faire des propositions irréalisables, faire des promesses que nous savons pertinemment qu'il ne tiendra jamais...
Hollande recule de plus en plus sur ses propositions au fur et à mesure qu'on avance vers la date du vote. Le Pen se fait passer pour respectable devant le public et les télés mais distille ses phrases d'exclusion, de rejet et de racisme en coulisses. Bayrou, Monsieur ni...ni... fait des constats, critique droite et gauche, ne propose que ce qu'il vole à droite et à gauche et finira par se rallier comme toujours à la droite. Mélenchon est un transfuge du PS qui ne voyait plus son avenir politique au PS donc il a cherché des partenaires auprès du PC presque moribond et de quelques petits partis protestataires qui voulaient quelques miettes et se faire entendre. Comme il est un bon tribun (comme Marchais pour ceux qui s'en souviennent), il fait l'affaire.
Les Verts se sont perdus dans Europe Ecologie, ces sans-partis ni..ni..waechterohulotistes, mais au moins Les Verts ont su garder, à la surprise générale des médias et du grand public (qui auraient préféré un animateur de TV beau gosse et pas trop marqué par des valeurs de gauche), oui ils ont su garder une candidate intègre et combative, loin des clichés médias people et qui elle, égraine un PROGRAMME, un PROJET pour demain, qui change fondamentalement notre vie si on le mettait en oeuvre. Cela changerait complètement les secteurs sociaux, économiques et environnementaux et comme c'est réaliste en plus, réalisable et sérieux, ça fait si peur qu'on fait tout pour l'occulter, le cacher, la faire taire.
Nous sommes en France en 2012, il n'y a pas de surprise...Il n'y aura pas de révolution de velours, la vie y est encore trop belle par rapport à d'autres régions du globe, pas vrai ?

vendredi 10 février 2012

NUCLEAIRE NON MERCI


Ce jeudi 9 février, Nicolas Sarkozy est venu faire une fois de plus la promotion du nucléaire à Fessenheim arguant toujours et encore de l'indépendance énergétique et peu chère, d'une énergie sûre et pas polluante. Balayons une fois pour toutes ces arguments fallacieux.
1. Indépendance : les ressources en uranium pour faire tourner les centrales sont toutes dans des pays étrangers (Niger, Canada, etc...) et exploitées dans des conditions sanitaires et environnementales déplorables. Elles ne sont pas plus durables puisque les gisements sont limités.
En plus , dans des périodes de froid avec un parc de chauffage électrique énorme, la France importe de l'électricité entre autres de l'Allemagne qui sort du nucléaire. D'ailleurs,  ce me jeudi 9 février, une information fausse a circulé dans les médias que l'Allemagne remettait en activité deux centrales nucléaires pour produire de l'électricité en cas de besoin. Propagande ? Elle utilise dans ce cas des centrales au charbon ou au fuel.
2. Energie sûre : dans un pays technologiquement aussi avancé que le Japon, on a vu ce que sûr veut dire. Sarkozy veut ignorer Fukushima pour continuer à essayer de vendre des centrales nucléaires à la Chine et à l'Inde. Le japon a aujourd'hui, en 1 an, fermé ou mis à l'arrêt TOUTES ses centrales nucléaires en faisant des économies de consommation importante. Sûre ? Quand on parle des déchets nucléaires polluants pendant des milliers d'années, peut-on parler d'une industrie sûre. Le rejet de CO2 utilisé par la propagande française est un leurre environnemental pour ne pas parler des déchets radioactifs.
3. Energie peu chère : si on inclut le démantèlement des 54 centrales nucléaires dans le coût, le prix de l'électricité ne sera plus du tout le même.
Et concernant l'emploi : aujourd'hui la maintenance est surtout faite sur des contrats intérimaires et le démantèlement donnera de l'emploi pour des dizaines d'années, de même que le développement des énergies renouvelables et l'isolation des bâtiments entre autres.

A l'opposé de Nicolas Sarkozy qui défend l'idée d'un avenir pour l'énergie nucléaire, Jacques Muller, maire EELV de Wattwiller-68, ex-sénateur, fait valoir que la sortie du nucléaire et la transition énergétique sont créatrices d'emplois.  «La Cour des Comptes a brisé le mythe de la rentabilité du courant nucléaire et de la relance de la filière : elle prévoit le doublement d’ici dix ans du coût de la maintenance et un besoin de financement de 55 milliards d’euros pour construire les onze EPR qui devraient remplacer les centrales en fin de vie. Ainsi le nucléaire apparaît comme la seule filière industrielle qui voit ses coûts augmenter avec les progrès technologiques ! Et ces considérations ne prennent pas en compte le traitement des déchets ni le démantèlement des centrales dont les coûts avancés par EDF n’ont pas été validés par la Cour en raison de «fortes incertitudes». Au final, la filière nucléaire s’avère une impasse sur le plan économique et de l’emploi : en témoignent ses 100 000 emplois (selon la Société française de l’énergie nucléaire) en diminution, face aux 340 000 des filières des énergies renouvelables en Allemagne, qui continuent d’exploser.

Fessenheim, site pilote pour les technologies du démantèlement     Bâtir l’avenir ? Certainement pas en continuant de raisonner en termes de grandes filières industrielles monopolistiques telles que les mines, la sidérurgie, le nucléaire etc., mais en changeant de paradigme industriel : l’avenir n’est plus dans ces colosses aux pieds d’argile structurellement incapables de s’adapter aux mutations. Il est dans les PME performantes capables d’innover et de mailler le territoire de leurs activités diversifiées liées à la transition énergétique, c’est-à-dire le développement des énergies renouvelables et des économies d’énergie créatrices d’emplois qualifiés… qui concernent également le démantèlement inéluctable des sites nucléaires, une technologie aujourd’hui non maîtrisée. Dans ce contexte, réinvestir dans la centrale nucléaire de Fessenheim irait à l’encontre d’une politique de développement des filières énergétiques d’avenir, donc renouvelables. Ce serait s’inscrire dans ce conservatisme énergétique nucléaire qui prévaut dans notre pays depuis des décennies et se traduit depuis 2004 par le creusement du déficit commercial en électricité avec nos voisins allemands, que le grand froid met cruellement en évidence. Bâtir l’avenir énergétique et créer des emplois qualifiés et durables dans le secteur de l’énergie, y compris à Fessenheim, commence par fermer la plus vieille centrale française pour en faire un site pilote de recherche/développement afin d’acquérir les technologies du démantèlement plutôt que de devoir un jour les importer. Commençons par l’Alsace la sortie programmée du nucléaire, ne restons pas à quai alors que nos voisins sont montés dans le train du développement énergétique soutenable !» (DNA -9 février 2012)

mercredi 8 février 2012

Lettre ouverte à Sarkozy qui vient visiter la centrale nucléaire de Fessenheim jeudi 9 février


Strasbourg, le 7 février 2012
Monsieur le Président,
Le 9 février, vous allez vous rendre à la centrale nucléaire de Fessenheim pour "rencontrer les représentants syndicaux du site de production EDF" et pour y évoquer "la sûreté des centrales nucléaires françaises ainsi que les choix de politique énergétique", selon le communiqué de la Présidence de la République.
Représentants des associations alsaciennes, allemandes et suisses qui demandent l'arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim, nous sollicitons de votre part, dans un souci légitime d'équité, de pouvoir également vous rencontrer afin de vous exprimer le point de vue des populations qui vivent dans l'ombre de cette centrale :
- La centrale nucléaire de Fessenheim est située sur une faille sismique active, et malgré les travaux de consolidation qui se sont succédés depuis plus de trente ans, l'Autorité de Sûreté Nucléaire a souligné un manque de robustesse en cas de séisme majeur.
- Cette centrale est située à huit mètres en contrebas du niveau du Grand Canal d'Alsace dont le débit moyen dépasse les 1000 mètre cube par seconde, et malgré la demande expresse de la même Autorité de Sûreté Nucléaire, EDF a refusé – et pour cause – les conséquences d'une rupture de la digue du Grand Canal.
- La centrale de Fessenheim, dont la mise en service remonte officiellement à février 1978, aura trente quatre ans au jour de votre visite. Et de fait, le nombre d'incidents de toutes natures officiellement reconnus est de deux à trois fois plus important que la moyenne nationale des réacteurs de la même génération. En dépit de tous les efforts consentis par EDF, cette dérive n'a fait que s'accentuer depuis une dizaine d'années.
- Ainsi que nous l'avons dit depuis fort longtemps et comme l'a relevé l'Autorité de sûreté nucléaire, la centrale de Fessenheim est construite sur un radier d'épaisseur moindre que les autres centrales françaises. A quelques mètres sous la centrale se trouve la nappe phréatique d'Alsace, le plus grand réservoir d'eau douce d'Europe occidentale. Et malgré l'exigence d'épaississement du radier formulée par l'Autorité de Sûreté Nucléaire, le délai qui séparerait la fusion du coeur de l'un des réacteurs d'une pollution radioactive majeure de la nappephréatique n'excèdera pas quarante-huit heures. A travers le Rhin, c'est toute l'Europe du nord qui pourrait se trouver contaminée.
- Compte-tenu de la fragilisation des matériaux des cuves des réacteurs de la centrale, la durée de vie de celle-ci ne pourrait excéder quarante ans, ainsi que l'on montré les visites décennales précédentes. Les travaux exigés par l'Autorité de Sûreté Nucléaire (renforcement du radier, adjonction d'une nouvelle source froide) avant même la publication du rapport final des "stress-tests" représentent d'ores et déjà plusieurs centaines de millions d'euros. Cette dépense, pour prolonger de six ans une centrale déjà condamnée par ses trente quatre ans d'existence chaotique nous semble relever du plus pur gaspillage. Jamais la production d'électricité de cette centrale ne permettra de compenser de telles dépenses.
Monsieur le Président, quels que soient les travaux qu'EDF pourra mener, quels qu'en soient les coûts, rien ne pourra changer au fait que cette centrale est située en zone sismique, sous le niveau du Grand Canal, et se trouve en fin de vie.
A l'occasion de la rencontre que nous vous demandons, nous voudrions également vous remettre la liste de près de deux cent communes et communautés de communes d'Alsace, d'Allemagne et de Suisse qui ont demandé par motion l'arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim. Au total, ce sont plus d'un million six cent mille habitants des trois nationalités qui sont représentés par ces motions.
Nous vous remettrons également la liste des 438 élus d'Alsace, de tous bords politiques qui vous ont fait la même demande.
Dans l'attente de votre réponse, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, à l'expression de notre très haute considération,
Pour le Réseau Sortir du Nucléaire Jean-Marie Brom
Pour le C.S.F.R. Jean-Jacques Rettig
Pour STOP TRANSPORT HALTE AU NUCLEAIRE Rémi Verdet
Pour STOP FESSENHEIM Aline Baumann
Pour le BUND Axel Mayer
Pour TRAS / ATPN Claude Ledergerber

dimanche 5 février 2012

REGULER, ENCADRER, TRANSFORMER LA FINANCE

"Pourquoi un écologiste s'implique-t-il dans les questions financières ?
La transition écologique dont nous avons tant besoin pour transmettre une planète vivable à nos enfants a besoin de la finance, parce que l'écologie, comme une certaine finance, s'intéresse au long terme. Les réassureurs, ceux qui paient en dernier lieu les dégâts liés au changement climatique par exemple sont les alliés des écologistes. Mais cette finance de long terme, qui investit, croit en des projets et les rend possibles, est absorbée par une finance uniquement centrée sur le court terme, le profit immédiat des actionnaires entre autres...Transformer la finance est donc un combat écologiste et humaniste.

Mesure 1 :
Les Etats disposent d'une arme massive vis-à-vis des banques : ce sont eux qui octroient la licence bancaire. Il suffirait d'inclure dans les conditions d'obtention - et de maintien- de cette licence des règles concernant les paradis fiscaux, la lutte contre le blanchiment d'argent, les rémunérations ... etc...Les banques de la zone euro sont aujourd'hui totalement dépendantes de la Banque Centrale Européenne qui leur fournit de l'argent de manière quasi illimitée. Ces banques empruntent ensuite aux Etats à des taux plus élevés. La Banque Centrale Européenne refuse d'aider les Etats directement et d'autre part, ne demande aucun engagement en contrepartie des prêts à taux très bas aux Banques. Au niveau européen, il y a donc aussi moyen d'agir pour changer les règles de la banque Centrale Européenne.
Mesure 2 :
Les banques doivent se scinder en deux : séparer les activités de la banque d'affaires (investissements sur les marchés financiers) de la banque de détail (prêts aux particuliers, et petites entreprises, épargne,...).Cette séparation est tout à fait possible au niveau national. En plus, elles doivent disposer de plus de fonds propres pour être moins vulnérables.
Mesure 3 :
L'Autorité bancaire européenne devrait interdire aux banques sous-capitalisées de verser des dividendes et des bonus. Le régulateur américain le fait.
Mesure 4 :
Les CDS (dérivés des crédits) sont supposés permettre de s'assurer contre la faillite d'une entreprise ou d'un Etat. Ils sont devenus de fait des armes de spéculation massive contre les dettes des Etats. L'Europe doit interdire tous les CDS sur les dettes des Etats. Les banques (privées) s'autoassurent contre le risque de faillite d'Etat qu'ils endettent, alors que si ces Etats ne remboursent pas les crédits alloués, les banques font faillite : c'est complètement pervers. Au final ceux qui payent, ce sont les contribuables et/ou les banques centrales des Etats.
Mesure 5 :
Les subprimes ou les prêts exotiques aux collectivités locales font parti aussi de ces inventions de la libéralisation de la finance. L'Autorité européenne des marchés financiers (avec avis du Comité européen du risque systémique) devrait pouvoir donner obligatoirement son autorisation avant commercialisation de tout nouveau produit bancaire.
Mesure 6 :
Les marchés devraient être remis au service du financement de l'économie. On peut pour cela réinstaller une durée minimale de détention de titres financiers, cela permettrait de revenir à des investissements à moyen et long terme. Les Etats-Unis l'ont  fait (Volker Rule).
Mesure 7 :
Adopter en Europe l'équivalent de la loi américaine FATCA (qui entrera en vigueur en 2013) contre le secret bancaire pour lutter contre les paradis fiscaux. Obligation à toutes les institutions financières ouvrant un compte à un citoyen européen ou une entreprise à capitaux à majorité européens à déclarer ce compte aux administrations fiscales des Etats membres.
Mesure 8 :
Les règles européennes obligent les gestionnaires de fonds à vendre les produits qu'ils détiennent si leur notation se dégrade. Il faut donc retirer de la régulation financière européenne toute référence à ces notes délivrées par des agences de notation. De même , ces agences ne devraient pas avoir le droit de faire des préconisations d'ordre politique car cela ne fait pas partie de l'évaluation des risques conférée à ces agences.
Mesure 9 :
Mettre fin aux conflits d'intérêts dans la finance. De nombreux exemples existent. Entre autres, il faut empêcher un haut fonctionnaire ayant eu à traiter du secteur bancaire d'aller y travailler dans les cinq ans qui suivent (et réciproquement).
Mesure 10 :
Taxer les profits indus: instaurer un impôt progressif sur les sociétés financières, pas de déduction des enveloppes des bonus de leurs bénéfices, taxe sur les transactions financières au niveau européen.

En tant qu'épargnant, quelle finance est-ce que j'encourage, de quel type de banque suis-je client ?...Banques coopératives, banques mutualistes... La question de la monnaie elle-même peut être posée, des monnaies locales existent déjà à côté de l'Euro par exemple.Construire la démocratie financière, c'est retrouver un lien direct avec l'Etat qui a besoin d'argent pour financer les services publics et donc a besoin de l'épargne des citoyen-ne-s.L'intégralité du financement de l'Etat actuellement se fait au travers des marchés financiers. Il est tout à fait possible, pour une part, de proposer des emprunts populaires (la Belgique l'a fait en 2011).
Il faudrait créer un Ministère de la Réforme Financière dès 2012, faire en sorte que le politique reprenne la main sur la finance. Le système financier actuel est un obstacle majeur à la construction d'une société plus humaine et d'une économie soutenable tant sur le plan social que sur le plan environnemental.
Contribuons à un nouveau New Deal pour le XXIème siècle. "


LIRE
"CE QUE LES BANQUES VOUS DISENT ET POURQUOI IL NE FAUT PRESQUE JAMAIS LES CROIRE" de Pascal Canfin,
économiste, député européen Europe Ecologie-Les Verts, vice-président de la commission spéciale sur la crise financière, à l'origine de l'ong Finance Watch  (éditions Les Petits Matins- 125 pages-5 €)